Carla, une Argentine qui a adoré son PVT en France !

Je m’appelle Carla, je viens d’Argentine. Ça fait six mois que je suis en Europe, ça fait quatre mois que je suis en France. Et voilà, je viens de Buenos Aires, la capitale. Je suis arrivée à 20 ans et j’ai fêté mon anniversaire ici, en France. Avant de venir en France j’étais guide touristique. J’ai déjà travaillé à la mairie de Buenos Aires, dans le gouvernement et j’ai tout quitté pour venir en France.

La France c’était toujours mon rêve, je n’ai jamais compris pourquoi, j’avais juste envie de venir ici pour voir ce qu’il y avait. Quand j’ai appris qu’il y avait un permis pour venir en France et qui était gratuit pour nous, je me suis dit « d’accord, j’y vais ».

J’étais allée juste deux semaines pour les vacances à New York et au Canada, C’est là que je me suis rendue compte que je voulais pas mal voyager. Je suis aussi allée à Miami, à Chicago aux Etats-Unis parce qu’il y a ma tante qui habite là-bas. Elle m’a dit « viens ».

Au début j’étais à Paris, j’étais à Lille, j’ai passé 10 jours entre Paris et Lille. J’ai laissé mes affaires et je suis partie en voyage : Portugal, Italie, Espagne avec mon sac à dos, après je suis revenue. Ça fait 4 mois que je suis en France sans bouger, j’ai passé 1 mois à Lille et après je suis descendu à Nice.

C’était le hasard en fait. J’avais basé mon PVT à Lille parce que j’ai des amis là-bas et que je viens d’une ville capitale donc je voulais une ville qui ne le soit pas, je voulais une ville plus petite. A Lille je rencontrai pas mal de gens mais la météo c’est terrible, je suis désolée s’il y a un Lillois qui voit ça !! Le climat, j’ai pas réussi dans mon travail, donc j’ai dit « je bouge ! ». On était en juillet et je dormais avec la couverture, je bouge !! Il y a un ami à moi qui m’a dit « viens à Nice c’est cool, il y a la plage, il y a la mer ».

Pas du tout, en fait, je rigole parce que chaque fois que je parle avec un Argentin je lui dit « il faut venir, c’est rapide ». Il faut avoir le passeport, 2 500 euros. Pour rentrer il faut juste demander le certificat de police (casier judiciaire peut-être), c’est super facile, ça demande même pas un jour. Il faut remplir le formulaire que l’ambassade te donne.

Paris c’est magnifique, Paris c’était toujours mon rêve, j’étais dans un film. J’étais toute seule à Paris. Ça me donne envie de pleurer… C’était irréel pour moi, ouah ! Paris, c’était fou. C’était la meilleure semaine de ma vie.

Lille ça n’a rien à voir avec Paris, bon la météo c’est un peu pareil. Lille est une ville super accueillante, je trouve que c’est trop petit, moi j’ai adoré Lille mais ça n’a rien à voir. Paris ! J’ai jamais vu une ville avec la qualité de touristes qu’il y a à Paris. Je me suis baladée dans les endroits qu’il faut aller voir, les endroits touristiques.

J’ai passé un mois à Lille sans voir le ciel bleu. Quand je suis venue en voiture j’ai fait la route Paris/Nice, j’ai vu le ciel bleu, je pouvais pas croire.

Il ne pleut pas à Nice, ça c’est déjà différent même de ma ville. Il y a du soleil, des touristes partout, je suis arrivée en juillet, haute saison. Nice ouah ! Il y a quelque chose de Nice qui m’a pris depuis le premier moment, j’ai adoré. Je ne sais pas si c’est la mer, si c’est la météo. On m’avait mal parlé de Nice. On m’avait dit « c’est une ville de gens riches ». Il faut venir voir et avoir sa propre impression pour pouvoir dire.

La vie en France c’est super compliqué. Tous les jours je me bats avec quelque chose : la banque, la téléphonie… le numéro de sécurité sociale, je ne sais pas ce que c’est, j’ai fait sans jusqu’ici.

Parler français, il y a beaucoup de Français qui dans la vie quotidienne ne sont pas comme vous. Il faut avoir beaucoup de patience, être fort parce que des fois c’est compliqué.

Je parlais déjà, les Français me disaient : tu parles super bien ! Mais maintenant après quatre mois je peux avoir une discussion sans problème. Au début j’avais peur que les gens ne me comprennent pas quand je parlais pour un premier travail. Le temps passe et je vois que les gens me comprennent,  ça me donne la motivation, la confiance de continuer.

Oui, en plus j’ai beaucoup d’expressions très françaises que j’ai appris de mes collègues dans le restaurant. Les « quoi » à la fin des phrases. Ça c’est impressionnant, quand je suis arrivée je n’avais jamais entendu ça. « c’est très sale, quoi ! », « il faut faire ça, quoi ». Quoi, quoi, quoi. C’est quoi le « quoi ». Maintenant je vois que je l’utilise aussi.

A Lille j’étais dans la résidence d’une Argentine. Il y a pas mal d’Argentines partout, ça il faut le dire, on a des réseaux partout, ça devient facile pour demander de l’aide. A Nice, j’avais mon ami qui m’a hébergée, grazia mille s’il voit ça, pendant deux semaines. Il habitait en colocation, j’étais désespérée, j’avais rien. Je suis arrivée avec 600 euros, y avait rien pour nous, c’était tout pour les touristes, à moins de 900 euros y avait rien. Franchement j’ai écrit un message sur le groupe des Argentins à Nice et il y a un Argentin qui m’a écrit me disant qu’il allait louer une chambre chez lui avec sa femme française. J’ai passé un mois et demi avec eux. Maintenant je vais déménager dans une colocation, dans un airbnb avec une Française de mon âge donc je suis super contente. Mais les premiers temps c’était très difficile, je pleurais, ça c’est l’expérience.

Je trouve que le problème c’est qu’il n’y a pas de relation entre les salaires et les prix en Argentine. C’est là que je vois qu’en France c’est moins cher parce qu’il y a une relation normale entre ce que je gagne et ce que je dépense pour manger. Pour ça c’est super d’être en Europe. Tous les Argentins, comme moi, on gagne le minimum et avec ça on peut payer sa colocation, manger et sortir et on peut mettre de l’argent de côté. En Argentine ça n’est pas possible. Je ne comprends pas pourquoi les Français se plaignent, j’ai compris que c’est culturel. Il faudrait qu’ils aillent en Amérique Latine là où il y a des vrais problèmes. C’est pas une comparaison de ce qui est pire, en France il y a aussi des problèmes : les attentats. Au niveau de l’économie, en Argentine c’est dix fois plus compliqué. Les Français qui sont en Argentine ont les mêmes problèmes.

J’ai fait des petits boulots quand je suis arrivée, jusqu’à trouver quelque chose de fixe. J’ai travaillé à Monaco dans un magasin de souvenirs, après j’ai travaillé dans un restaurant dans le Vieux Nice, 3 jours, dans un autre restaurant pendant 1 mois et demi/2mois. Là je suis dans un hôtel, une auberge de jeunesse. Je suis super contente parce que c’est le travail que j’ai eu à mon arrivée à Nice.

J’adore, l’ambiance est super cool. Quand j’ai eu l’entretien on m’a dit que c’était pour un temps partiel, j’ai dit « je suis désolée je ne peux pas, j’ai pas d’argent mais si vous voulez, s’il y a un poste qui se libère, voilà je suis là ». Elle m’a rappelée « est-ce que tu le veux ce poste en CDD ? » C’est un peu compliqué mais voilà, je suis là.

Oui, tout le monde fait un peu de tout, le ménage, la réception. Moi je suis principalement à la réception parce que je parle français. Ceux qui sont à la réception parlent français et l’anglais est obligatoire. Il n’y a pas de Français dans l’hôtel, il n’y a que des Anglais des Argentins donc on parle la langue entre nous, c’est cool pour apprendre l’anglais aussi.

Je parle français, mais tous mes amis qui sont en France ne parlent pas français et ils ont tous trouvé du travail. A Paris c’est impératif, tu trouves du travail. Bien sûr si tu commences à dire « oh ! Non, je ne veux pas faire ça », tu vas pas trouver. Si tu es prête à faire n’importe quoi… j’ai un ami, qui parle peu le français, deux jours après il avait un travail. Il suffisait de manger, de déposer des CV, Il y a du travail partout.

Je ne sais pas comment il a fait. Il a trouvé grâce à un Argentin qui libérait son appartement, il l’a repris avec une amie Argentine et là ils en ont trouvé un avec d’autres Argentins qui ont emménagé avec eux, ils l’ont eu très vite et sont contents. A Paris c’est difficile de se loger parce que c’est cher.

J’ai fait le voyage Paris/Nice et j’ai vu pas mal de paysages. J’ai vu Cassis près de Toulon sur la Côte d’Azur, je suis allée à Menton, à Monaco, les Gorges du Verdon et Vintimille en Italie.

Franchement non, j’ai pas envie parce que après que j’ai fini ma carrière je me suis rendue compte que ça n’était pas vraiment ce que je voulais faire. Ce que j’aimais c’est quand je travaillais avec des Français, parce que avant de venir en France j’ai eu une amie française qui habitait en Argentine et qui avait une agence de voyages, elle m’a donné du travail : faire des visites guidées pour les Français, ça j’aimais parce que les Français qui voyagent sont magnifiques. Mais faire des visites guidées pour des gens tout le temps, en espagnol, je ne veux pas ça. Non, je suis bien maintenant à l’hôtel, je préfère faire la réceptionniste.

Les Français sont trop beaux ! Ils ont du charme. Il y en a qui s’habillent super bien. Par contre ils sont bizarres. Ils parlent, ils parlent et ils ne vont jamais… Ils peuvent te dire « t’es super belle », « j’adore ton accent », « tu veux qu’on fasse un tour ? », et après… Rien.

Ils sont timides oui, mais je pense que c’est un bien par rapport aux Argentins qui sont très ouverts. Les Français sont plus calmes : « ton accent il vient d’où ? » « T’es super sexy », j’adore quand ils me disent ça. Il faut mélanger le physique du Français et la personnalité de l’Argentins ou du Latino, pas tous les Argentins. Ou alors on mélange le Français et l’Italien.

Il faut l’inviter, sortir boire un verre. Les Français, je parle de mon expérience, ils pensent que la fille sera toujours là à attendre. Moi si tu ne m’appelles pas, tu ne m’envoies pas de message : au revoir !

Avec mes amies Argentines on a toutes eues le même problème, on ne comprend pas comment l’homme français pense. Heureusement que je ne suis pas la seule sinon je penserai que c’est moi le problème. Il y a une amie à moi qui avait un collègue qui lui disait pendant les heures de travail « il faut qu’on se voit, il faut qu’on fasse un truc » mais après il ne faisait rien pour la voir. Pourquoi dépenser l’énergie à parler pour qu’ensuite il n’y ait rien ?

Il y a un peu de tout, comme partout. Quand je suis arrivée en France je trouvais que tous les français étaient supers, gentils. Après quatre mois je vois déjà la différence. Quand on vit tous les jours dans un endroit on voit. Il y a une grande différence entre les Français qui aiment voyager où les parents des Français qui aiment voyager (parce qu’ils savent comment ça marche, ils ont l’esprit ouvert) et les gens normaux Ça peut être difficile d’arriver dans un nouveau pays… En arrivant en France je pensais que les Français seraient comme tous les Français que j’avais rencontrés en Argentine : les Français voyageurs, ouverts, des Français top ! Ici, il y a les Français normaux, ils ne font pas l’effort de te comprendre, ils sont fermés. Ça fait 3 mois que je suis à Nice et je n’ai pas un seul ami français, pourtant je suis super sociable, je parle beaucoup avec les gens. Avant de venir à Nice je me demandais pourquoi les Argentins sont toujours entre eux, ils ne sont pas avec les Français ? Parce qu’il n’y a aucun Français qui t’invite à sortir, certains ne te demandent même pas d’où tu viens. Ils voient que tu ne parles pas comme eux, ils s’en fichent. Si tu demandes à tous les Argentins, ils ont tous le même problème. Je suis venue en France pour rencontrer des Français ! Dans mon hôtel il y a des Anglais, des Néo-Zélandais, plusieurs autres nationalités mais pas de Français. Ils ont tous le même problème, ils ne sortent qu’avec leurs collègues de travail parce que là il n’y a pas un Français local si sociable qu’il invite à sortir.

Tout le monde a sa vie, c’est ça. J’avais des collègues, tous de mon âge, mais jamais rien !

La formalité : merci, bonne soirée, etc. En Argentine ça n’est pas comme ça, ça me choque un petit peu. Le manque d’ouverture… J’ai travaillé aussi dans un restaurant, à la réception. J’accompagne les gens à leur table, des fois je fais des blagues pour attirer les clients. Il y a un Français qui dit « regarde comme ils sont, pourquoi tu me dis ça, tu me dis pas » il y a comme une distance. Il y a des gens sympas mais il y en a des distants.

La viande est super chère. La quantité de fromage qu’il y a, c’est incroyable. Ce qui me marque aussi c’est la quantité d’alcool. A cinq heures de l’après midi il y a des gens qui boivent de la bière, avec le soleil qui tape. En Argentine on a une boisson qui s’appelle « Maté », on boit ça entre amis sur la place et c’est normal. A Lille j’étais avec des amis avec le Maté qui n’est pas alcoolisé du tout, il y a des gens qui boivent de la bière, du vin.

Maintenant que je vis avec une Française, des fois je prends un café au lait et un petit gâteau du goûter à 7 h de l’après-midi, elle est déjà en train de cuisiner le dîner, je trouve ça bizarre.

Pour moi c’est l’après-midi, en espagnol ça se dit a tarde alors pour moi c’est toujours l’heure de prendre des goûters mais pour vous c’est le soir. En Argentine, en soirée, la nuit, on boit, on sort en boîte. On commence tôt, on finit tôt. On rentre chez nous vers 6 h 30 du matin et puis après si on a toujours envie, on va manger des frites. On prend le petit déjeuner après être allés en boîte et on rentre chez nous super tard. Ici à 4 h du matin y a rien. J’aime bien l’apéro en France. Les petits fromages, le jambon, la bière. La bière c’est un truc magnifique.

J’aime bien tout. Il faut dire que je continue toujours avec les habitudes d’Argentine parce que je cuisine les mêmes choses qu’en Argentine, il n’y a pas une grande différence. Peut-être quand je sors c’est différent.

Oui, quand je vais rentrer en Argentine la pâtisserie va me manquer, les pains, les pains français hum ! Je vois les gens qui mangent le pain et je fais la même chose, j’achète une baguette et je commence à la manger et je ne peux pas m’arrêter. Il y a des fromages aussi, de la baguette avec du fromage ça c’est mon côté français.

Oui, j’étais allée à Paris juste pour le week-end, je n’avais plus rien pour rentrer à Lille. On m’a volé mon portefeuille avec tout l’argent que j’avais, ma carte d’identité. La police marche bien. Si tu perds un truc en Argentine, c’est parti… et là, ils ont retrouvé mon portefeuille, la pièce d’identité, la carte bancaire et on m’a envoyé une lettre en argentine pour me dire de venir les récupérer.

Non, j’avais peur. Surtout que l’attentat de Nice, le 14 juillet, c’était une semaine après que j’ai acheté mon billet. Il ne faut pas y penser comme disent les Français « on sait que ça peut arriver mais on peut pas s’arrêter de vivre ».

Je crois que c’est les week-end passés avec mes amis Argentins. Ils sont venus, on est allé aux Roches, il y a un mois. Et mon anniversaire à Lille. J’avais peur d’être toute seule, je suis sortie dans la semaine, j’ai rencontré des gens, je leur ai dit « je fête mon anniversaire, samedi » tu veux venir ? » J’ai terminé dans l’appartement que j’avais loué avec des gens de nationalités différentes et que j’avais juste rencontré dans la semaine.

Oui, c’est compliqué parce j’avais une idée super belle de la France. Pour moi la France c’était le paradis, tout était parfait, c’était le pays de rêve. Depuis que je suis là, ça n’a rien à voir mais je pense que ça c’est bien parce que ça m’a mis une gifle. Le paradis n’existe pas. Pour mon prochain PVT, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, je sais pas, j’aurai déjà en tête que le pays n’est pas comme je pense. Si je suis venue en France c’est pour voir la réalité, voir ce qu’il y a en vrai. Finalement je suis contente que la France ne soit pas comme je le pensais.

Les Français n’aiment pas la France. En Argentine, on a beaucoup de problèmes, il y a toujours des crises mais je n’ai jamais entendu un Argentin dire « je ne veux pas être Argentin, je déteste l’Argentine » et là il y a pas mal de Français qui m’ont dit « la France est nulle, je vais quitter la France, les Français sont nuls » c’est triste, des fois j’ai l’impression que j’aime plus la France qu’un Français.

Ben oui ! Si j’ai envie de rentrer en Argentine c’est parce que j’ai appris tellement de choses en étant en France que j’ai envie de retourner en Argentine avec tout ce que j’ai appris ici. Il y a des choses si difficiles en Argentine que je me disais « en France, ça ne peut pas m’arriver, en France ce sera différent, en France je serai heureuse ». Je vois que tout ce qui m’est arrivé en Argentine m’arrive ici aussi. La différence c’est que je suis toute seule, je suis loin de ma famille. Maintenant que je sais que la France c’est la même chose, je peux appliquer toutes mes espérances en Argentine. Je crois que je ne peux pas vivre dans mon pays, pourtant j’aime mon pays, j’en suis fière, sur mon sac à dos il y a un drapeau argentine. J’ai jamais vu un Français avec le drapeau français sur son sac.

Oui ! Pas parce que c’est mon pays. L’Argentine est un pays magnifique, il y a beaucoup de choses à voir, c’est une culture tellement différente et parce que je vois les Français qui reviennent d’Argentine et rêvent d’y retourner. On est très accueillants en général. La globalité des Français qui sont allés là-bas se sont fait des amis et ont été très bien reçus. A moins d’avoir un bon métier tel qu’ « architecte » par exemple, économiquement il n’est pas possible de faire des économies. L’Argentine est un pays diversifié. C’est un grand pays, à peu près 4 fois la France. Si l’on va au nord de l’Argentine ça n’a rien à voir avec les gens qui sont à Buenos Aires ni avec ceux du sud. Buenos Aires est la ville la plus européenne de toute l’Amérique Latine, c’est très intéressant pour y voir les contrastes.

Oui mais vous allez apprendre l’argentin pas l’espagnol. Les Français qui apprennent l’espagnol en France apprennent l’espagnol d’Espagne et ça n’a rien à voir avec notre espagnol. Les conjugaisons changent. Chaque pays a son accent, par exemple l’Uruguay et Buenos Aires ont à peu près le même accent. Je comprends mieux les Uruguayens que les gens du nord de l’Argentine.

Quand j’étais au Canada il n’y avait aucune différence entre les Québécois et les Français, maintenant oui. Toi tu parles différemment des gens du sud.

Il y a moins de travail qu’en France à cause de l’économie. Pour un Français qui parle espagnol, c’est plus facile. Ça dépend de chacun si t’as vraiment envie ou non de travailler. Il faudra se préparer à ne pas vivre comme en France, mais l’expérience est belle.

Oui, ça c’est partout. Le contact ! Il ne faut pas hésiter à se présenter, il faut toujours laisser la porte ouverte, on ne sait jamais d’où va venir l’opportunité. Ouvrir l’œil ! Je parlais avec un ami Argentin et on disait que si un jour on va dans un bar tout seul en France, on sera seul. En Argentine ça n’arrivera pas, il y aura toujours quelqu’un pour te parler, c’est culturel.

Non, jamais ! Même s’il y a des jours où je pense « je vais rentrer en Argentine, qu’est-ce que je fais ici ? » Parce que je suis en colère avec la France, avec du monde. C’est la meilleure expérience de ma vie. A chaque fois que je rencontre un Argentin je lui dis « mais c’est gratuit le visa, il faut venir, il faut faire l’expérience. Une fois que tu vis dans ce pays, que tu vois la réalité, c’est la meilleur décision de ta vie ». Je suis contente d’avoir commencé à faire mon PVT à mon âge car là je vois qu’il me reste 9 ans pour faire l’Australie, la Nouvelle-Zélande, je veux faire tous les PVT possibles.

C’est un détail qui te fait grandir parce que tu apprends. Quand tu es seule contre le monde tu apprends et qu’il n’y a personne avec toi, tu apprends. Tu n’as pas le choix. En Europe, pas seulement la France, les gens sont plus habitués à voyager avec Erasmus. L’Europe c’est plus petit donc s’est dix fois plus facile de voyager. L’économie est différente, on peut mettre de l’argent de côté pour ça et je trouve que les Européennes de mon âge sont plus habituées à partir. On dit que les Européens sont plus froids que nous parce qu’il y en a beaucoup d’entre nous qui ont du mal à être loin. Etre loin s’est un défi par rapport à la famille, aux habitudes et en plus il faut beaucoup d’argent pour voyager en Europe. C’est super cher à notre âge, pour nos parents ça va parce qu’ils ont un travail mais nous quand on a un petit boulot pas très bien payé plus l’université. C’est pas simple de partir comme ça « hop ! je pars ! ». Les échanges universitaires c’est pour les gens qui ont beaucoup d’argent. Je vais travailler quelques heures le soir dans un restaurant, en travaillant pendant 3 h par jour pendant un mois je peux m’acheter un billet pour aller à l’autre bout du monde, en Argentine il faut travailler un an pour pouvoir s’offrir ça. Mes amis me disent « tu travailles tout le temps », je leur répond « ben oui, si je ne profite pas maintenant pour mettre de l’argent de côté pour voyager quand voulez-vous que je le fasse ? »

Mon ami parisien m’a dit « Carla, ne t’inquiète pas, la meilleure partie du PVT, c’est quand tu manques d’argent » il avait déjà vécu l’expérience. Après deux mois, je me dis qu’il a raison.

Oui, maintenant que je travaille, je n’ai pas beaucoup d’argent mais je peux vivre sans problème. Je me dis « je peux tout faire », si j’ai survécu à Nice en haute saison, je peux tout faire.