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Éloïse est partie en PVT au Chili et a travaillé avec les chevaux, dans le fameux parc national de Torres del Paine… Une expérience incroyable qu’elle nous raconte dans cette interview !

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Bonjour Éloïse ! Peux-tu te présenter ?
Hola! J’ai 27 ans, j’ai grandi en Île-de-France. Plus jeune, j’ai eu la chance de faire de beaux voyages avec ma famille, et au lycée je suis partie 2 fois en immersion plusieurs semaines dans une famille américaine, ce qui a développé mon attrait pour l’anglais et pour le voyage. C’est donc assez naturellement que je me suis tournée vers une licence LEA anglais-espagnol après le lycée. Ensuite j’ai travaillé dans une agence de com’, une start-up de traiteurs, et enfin dans une agence de séjours linguistiques. Envoyer tous les jours les clients aux 4 coins du monde, forcément ça donne encore plus envie de voyager.
Eloise PVT ChiliTu es partie en PVT au Chili. Pourquoi cette destination ?J’ai toujours eu une attirance pour ce pays. J’avais vu beaucoup de photos de ses paysages naturels variés, des déserts aux glaciers, en passant par les volcans. Et puis en terminale je m’étais liée d’amitié avec Gabi, une Chilienne qui était dans ma classe pour une année, et ça a laissé des traces. J’avais une image super positive des Chiliens, je les imaginais très ouverts, généreux, créatifs… Et spoiler alert, ça s’est confirmé par la suite !
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Quand as-tu eu le déclic pour quitter la France ?
Je n’étais pas très épanouie dans mon job donc j’ai décidé d’en partir, et mon copain de l’époque, que j’étais censée suivre à New York, m’avait quittée. Je me suis donc retrouvée à un moment de ma vie où j’étais sans attaches et libre de faire ce que je voulais. J’ai réfléchi 5 minutes, et ça m’est venu tout de suite, j’avais cette envie dans un coin de la tête mais je l’avais toujours ignorée par crainte de partir seule si loin, et surtout par peur de sortir des sentiers battus (le fameux chemin tout tracé : trouver un job décent, se caser, faire des projets en couple…). Et d’un coup, toutes les barrières sont tombées et je me suis dit que c’était le moment ou jamais. J’ai donc fait la demande de visa PVT Chili, que j’ai eu en un mois à peu près, en mai 2019. J’avais ensuite 3 mois pour arriver dans le pays donc j’ai pris mon billet d’avion en fonction, et le processus était enclenché !
Eloise PVT Chili
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Parlais-tu espagnol avant de partir ? Et maintenant ?
Je parlais un peu espagnol de par mes études, et en licence j’étais partie un an en Erasmus en Espagne, à Cadix. Mais j’avais toujours favorisé l’anglais, et mon niveau d’espagnol était loin d’être incroyable au moment de partir. Et surtout, je me doutais que la langue en Amérique latine ne serait pas tout à fait la même qu’en Espagne. Il faut savoir qu’au Chili, ils ont un espagnol bien à eux, avec un vocabulaire et des tournures de phrases utilisés exclusivement là-bas ! J’ai énormément progressé car j’ai fait un volontariat dans une estancia où personne ne parlait anglais, je me suis fait des amis qui m’ont appris toutes les expressions chiliennes et j’ai travaillé avec des collègues qui étaient tous des locaux. Je pense qu’il est possible de partir en ne parlant pas la langue, il faut juste un petit temps d’adaptation pour intégrer les expressions les plus utilisées. Perso, pendant mes premiers jours je me suis acheté un petit lexique intitulé « Diccionario weón – Entender el chilensis: una aventura inesperada » (« Comprendre le chilien, une aventure inespérée », ça veut tout dire !).
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Te souviens-tu de tes premiers jours de PVT Chili ?
La première semaine j’ai été accueillie à Santiago par mon amie Gabi, que je n’avais pas vue depuis 8 ans, mais c’était comme si on s’était quitté la veille. Elle m’a expliqué plein de trucs sur la culture du pays, et m’a aidée dans quelques démarches. Par contre je n’ai pas trop accroché avec la ville de Santiago, qui est une mégalopole hyper polluée. J’avais en tête plutôt le côté nature du Chili, donc je ne suis restée qu’une petite semaine là-bas. Le côté administratif n’a pas été une partie de plaisir. J’avais un mois pour faire valider mon visa PVT à la PDI (Policía de Inmigración) et c’était impossible d’obtenir un rendez-vous donc j’ai dû faire preuve de persévérance (80 appels pour enfin avoir le fameux rendez-vous !). C’était plus d’un mois après mon arrivée mais c’est passé quand même, heureusement. Il faut être préparé au fait que l’administration là-bas, c’est encore pire qu’en France !
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Tu as trouvé un job en tant que guide de randonnées à cheval… Tu nous racontes ?
En partant au Chili je n’avais pas de plan et vivais au jour le jour. Le seul « objectif » que j’avais, c’était de profiter de ce voyage pour monter à cheval à nouveau. J’ai fait de l’équitation de mes 8 à mes 20 ans à peu près, et avais dû arrêter faute de temps et d’argent.
Je suis arrivée en octobre 2019 en Patagonie pour faire un trek de 5 jours dans le parc national Torres del Paine, et finalement j’y suis restée 4 mois ! Je suis tombée amoureuse de la région, qui est vraiment magnifique, donc j’ai cherché un volontariat dans une estancia pour y rester un mois de plus. J’avais dans l’idée de partir à Ushuaia en Argentine après ce volontariat, mais j’ai dû rester plus longtemps pour des raisons administratives. Et pendant ce laps de temps je me suis fait de très bons amis. Je n’avais plus vraiment envie de partir alors j’ai commencé à chercher un travail. Là-bas, ça marche beaucoup avec le bouche-à-oreille et, en disant autour de moi que je cherchais, plein de gens me donnaient des contacts de personnes qui cherchaient un réceptionniste pour son hôtel, un serveur pour son restaurant, etc. À l’origine, je cherchais un boulot dans la ville de Puerto Natales et un Chilien que j’avais rencontré à l’estancia m’a dit « mais pourquoi tu ne travailles pas dans le parc Torres del Paine avec les chevaux ? Tiens, j’ai le numéro du chef des écuries envoie-lui un whatsapp ils cherchent souvent du monde ». Et voilà, je me suis retrouvée « baqueana », donc j’emmenais les touristes en balade à cheval dans ce magnifique parc national. J’aurais payé pour faire ça, et là c’était carrément mon job. L’ambiance était super, on était une centaine d’employés à être logés dans le parc, et tout le monde était assez jeune. C’était un peu compliqué au début de trouver ma place dans l’équipe qui bossait aux écuries car j’étais la seule fille sur 14… Mais rapidement je me suis adaptée, et j’ai vécu l’expérience à fond. Le boulot était hyper physique, le matin il fallait attraper les chevaux pour les balades de la journée, les préparer, ensuite on partait plusieurs heures selon la balade, on déjeunait, et rebelote l’après-midi. Sachant que le soir il y avait toujours des fêtes clandestines organisées dans les petites maisons où on vivait, c’était vraiment fatigant. Mais je n’ai jamais été aussi épanouie de ma vie.
Eloise PVT Chili
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As-tu eu l’occasion de voyager au Chili pendant ce PVT ?
Comme je suis restée longtemps en Patagonie, et que j’ai dû écourter mon PVT à cause du Covid, je n’ai pas voyagé autant que ce que j’avais prévu au Chili. J’ai quand même fait Santiago, Valparaiso où j’ai été volontaire dans un hostel (super expérience aussi !), et la Patagonie chilienne et argentine. En revanche, pendant ce voyage j’ai rejoint mes deux meilleures amies françaises à Rio de Janeiro. Ça a été l’occasion de découvrir une partie du Brésil et de faire le carnaval là-bas.
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Qu’as-tu préféré dans ta vie au Chili ? Et ce que tu as moins aimé ?
Ce que j’ai adoré là-bas, c’est l’ouverture des Chiliens quant aux rencontres. Là-bas tu peux te faire des amis pour la vie en allant faire tes courses et ils sont d’une générosité sans pareille.
J’ai aussi trouvé que le côté artistique y est super développé, tout le monde joue de la musique, peint… La créativité est vraiment mise à l’honneur. Sinon, j’ai été vraiment révoltée de constater les inégalités au sein de la population et le fait que le gouvernement ne fasse rien pour son peuple, et utilise même la violence contre lui. Tout dans le pays appartient à de grandes multinationales, ce qui fait que le profit passe avant les questions sociales ou environnementales. C’est assez dur de voir un peuple lutter pour des droits élémentaires, comme l’accès à l’eau. Surtout que le soulèvement social contre le gouvernement chilien est arrivé pendant que j’y étais.
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Comment as-tu vécu la pandémie de Covid-19 pendant ce PVT ?
Je ne l’ai pas vraiment vécue directement, quand les premiers cas de Covid-19 sont arrivés au Chili, je faisais un volontariat dans un centre équestre dans un village à 2 heures de Santiago, je ne voyais quasiment personne. J’ai rapidement décidé de prendre un billet retour pour Paris tant que c’était encore possible pour aller passer le confinement avec ma famille, ça n’a pas été facile de rentrer si soudainement car pour moi mon expérience chilienne était loin d’être finie. Mais je sais que c’était la meilleure décision à prendre.
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Quels conseils donnerais-tu à un futur pvtiste au Chili ?
Je n’ai pas vraiment de conseils, si ce n’est de s’ouvrir aux autres et de prendre le temps de découvrir la culture locale qui est vraiment très riche, et les habitants qui sont en général super accueillants.
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Et maintenant, quels sont tes projets ?
Maintenant, je cherche du boulot dans le domaine social ou environnemental, je ne souhaite pas revenir à un bullshit job, et j’aimerais quitter la région parisienne. J’ai quand même le projet de retourner au Chili quand la pandémie sera passée, mais on verra bien… Ojalá!

Merci à Éloïse pour ces réponses !

Annelise

Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.

I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.

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(2) Commentaires

Hugo I |

Top de bosser avec les chevaux la bas👍
J aimerai trop faire une grosse rando en Patagonie
Merci pour ton témoignage et bon vent pour la suite🇫🇷

Natacha I |

Super témoignage ! Dommage pour le séjour écourté. Bonne chance pour la suite!

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