Ma vie en famille d’accueil au Japon : l’expérience de Céline
pvtistes
Bonjour Céline, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Oui, bien sûr. Céline, 25 ans, je travaille comme professeur de français et d’anglais à Tokyo depuis presque deux ans maintenant. Mon intérêt pour le Japon date de l’enfance, des manga et anime, comme beaucoup d’autres. J’ai pris le japonais comme LV3 au lycée et j’ai pu grâce à ce parcours faire un échange en famille d’accueil pendant quelques semaines au Japon. C’est dans cette même famille que je suis retournée quelques années plus tard, d’ailleurs.
Par choix de carrière, j’ai abandonné le Japonais à la fac au profit de l’anglais, qui a plus de débouchés. Un Master en littérature anglaise et une année en tant qu’assistante au Royaume-Uni plus tard, j’ai voulu revenir à mes premières amours japonaises et j’ai cherché un moyen de pouvoir vivre au moins un peu au Japon. J’ai découvert le PVT par hasard et quelques mois après je m’envolais pour la banlieue de Yokohama. D’ailleurs, déjà à l’époque, le forum m’avait beaucoup aidé pour faire mes démarches, je suis donc contente aujourd’hui de renvoyer un peu l’ascenseur en témoignant !
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Peux-tu nous en dire un peu plus sur ton PVT ?
Je suis d’abord partie dans l’optique de rester un an si je pouvais, ou un peu moins. Je voulais profiter de ce PVT comme d’un dernier voyage avant l’entrée dans le monde du travail. À cause de mon billet d’avion, je devais repartir au bout de 7 mois, ce que j’ai fait.
Je pensais d’abord aller loger en share house et vivre de petits boulots comme le PVTiste standard. Mais par chance, mon ancienne correspondante du lycée avec qui j’avais toujours gardé contact m’a tout de suite proposé de m’héberger pendant toute la durée de mon PVT lorsque je lui ai dit que je venais au Japon !
J’ai donc passé 7 mois en famille d’accueil, dans un quartier résidentiel de la banlieue de Yokohama. Je donnais quelques cours particuliers ici et là pour me faire un peu d’argent de poche ce qui m’a permis de voyager pas mal pendant mon PVT.
N’ayant ni loyer, ni nourriture à payer, j’ai pu suffisamment économiser pour pouvoir aller du Nord (Hokkaido) au Sud (Okinawa).
Comme dit plus haut, j’ai dû rentrer en France à cause du billet d’avion que j’avais choisi. Mais je restais un peu sur ma faim et je voulais absolument revenir au Japon, sur du plus long terme.
J’ai donc repris contact avec les anciens du lycée car je savais que certains d’entre eux étaient à présent au Japon. C’est justement un ancien de ma classe qui m’a proposé de venir travailler dans l’école de langue où il enseignait car il y avait un poste à pourvoir. Par chance il me restait encore quelques mois de PVT, me voilà donc repartie pour Tokyo, dans la même école où je travaille encore aujourd’hui ! J’ai à ce moment là vécu plusieurs mois en share house (dortoir) et je vis maintenant en colocation avec une autre Française.
J’ai donc passé 7 mois en famille d’accueil, dans un quartier résidentiel de la banlieue de Yokohama. Je donnais quelques cours particuliers ici et là pour me faire un peu d’argent de poche ce qui m’a permis de voyager pas mal pendant mon PVT.
N’ayant ni loyer, ni nourriture à payer, j’ai pu suffisamment économiser pour pouvoir aller du Nord (Hokkaido) au Sud (Okinawa).
Comme dit plus haut, j’ai dû rentrer en France à cause du billet d’avion que j’avais choisi. Mais je restais un peu sur ma faim et je voulais absolument revenir au Japon, sur du plus long terme.
J’ai donc repris contact avec les anciens du lycée car je savais que certains d’entre eux étaient à présent au Japon. C’est justement un ancien de ma classe qui m’a proposé de venir travailler dans l’école de langue où il enseignait car il y avait un poste à pourvoir. Par chance il me restait encore quelques mois de PVT, me voilà donc repartie pour Tokyo, dans la même école où je travaille encore aujourd’hui ! J’ai à ce moment là vécu plusieurs mois en share house (dortoir) et je vis maintenant en colocation avec une autre Française.
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Tu as donc vécu en share house et en famille d’accueil. Peux-tu nous faire une rapide comparaison des deux en quelques mots ?
En effet, les deux expériences sont très différentes et j’ai passé presque autant de temps au final en share house (toujours la même, Oakhouse recommandée par le forum d’ailleurs) et dans ma famille. En quelques mots je dirais :
Famille d’accueil : familial, traditionnel, tranquille, culturel, isolé
Share house : rencontres, international, concessions, peu de vie privée.
Famille d’accueil : familial, traditionnel, tranquille, culturel, isolé
Share house : rencontres, international, concessions, peu de vie privée.
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Venons-en à notre sujet : pourquoi avoir choisi le logement en famille d’accueil ?
Je pense que ma situation est très particulière, tout simplement car c’est une offre que l’on m’a faite et qu’il aurait été fou de refuser ! Comme je l’ai dit plus haut, c’était la famille de ma correspondante du lycée, qui me proposait de m’héberger gratuitement autant de temps qu’il le faudrait. Me voilà donc avec un toit sur ma tête assuré, sans loyer ni nourriture à payer !
J’ai eu vraiment beaucoup de chance et je ne sais pas du tout ce qui se passe dans les autres famille d’accueil plus “professionnelles”. Je sais en tout cas que cette famille japonaise est aujourd’hui comme ma deuxième famille, ma famille du Japon.
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En effet, tu as eu de la chance ! Peux-tu nous en dire un peu sur ta vie la-bas ? Quelle était ta journée typique ?
En quelques mots : la belle vie ! Je vivais au rythme de la famille mais sans obligation, j’avais beaucoup de liberté.
Le matin, la famille (mère, père, fille) se levait très tôt, le père partait à 6 h du matin généralement. Ensuite, la fille partait pour la fac, et la mère restait généralement à la maison.
Parfois je me levais pour prendre mon petit-déjeuner en même temps qu’eux ou non. Ensuite, je passais le reste de la journée à la maison à étudier le japonais tranquillement dans ma chambre en déjeunant et papotant avec la maman, ou alors je partais donner des cours particuliers. Si jamais la mère n’était pas là, je pouvais utiliser la cuisine comme je le voulais. Le soir, je mangeais avec toute la famille réunie vers 19 h. On regardait la télé ensemble, on discutait beaucoup (surtout avec la mère). Si jamais je ne mangeais pas à la maison, il suffisait de prévenir dès que possible pour qu’ils ne s’inquiètent pas et qu’ils ne préparent rien pour moi.
Ensuite, il y avait le bain. Au Japon on partage la même eau de bain, les uns après les autres (on se lave sous la douche en dehors). Ça aussi, c’est très typique d’ici. C’était toujours le père d’abord, moi, puis la fille et la mère. Le père se couchant en premier et la mère en dernier, c’était l’ordre le plus logique.
Ces rituels, dîner en famille, télé et bain me faisait me sentir très immergée dans la culture japonaise moderne, c’est tout à fait ce type d’expérience que je cherchais.
Parfois je me levais pour prendre mon petit-déjeuner en même temps qu’eux ou non. Ensuite, je passais le reste de la journée à la maison à étudier le japonais tranquillement dans ma chambre en déjeunant et papotant avec la maman, ou alors je partais donner des cours particuliers. Si jamais la mère n’était pas là, je pouvais utiliser la cuisine comme je le voulais. Le soir, je mangeais avec toute la famille réunie vers 19 h. On regardait la télé ensemble, on discutait beaucoup (surtout avec la mère). Si jamais je ne mangeais pas à la maison, il suffisait de prévenir dès que possible pour qu’ils ne s’inquiètent pas et qu’ils ne préparent rien pour moi.
Ensuite, il y avait le bain. Au Japon on partage la même eau de bain, les uns après les autres (on se lave sous la douche en dehors). Ça aussi, c’est très typique d’ici. C’était toujours le père d’abord, moi, puis la fille et la mère. Le père se couchant en premier et la mère en dernier, c’était l’ordre le plus logique.
Ces rituels, dîner en famille, télé et bain me faisait me sentir très immergée dans la culture japonaise moderne, c’est tout à fait ce type d’expérience que je cherchais.
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As-tu partagé des expériences avec ta famille ?
Oh que oui, et c’était d’ailleurs un des meilleurs côté de la vie avec eux : j’ai fait toutes les fêtes traditionnelles ! Noël, le Nouvel An, Setsubun, Hina matsuri et j’en passe…
J’ai eu le droit à des explications sur la nourriture et tout le reste. Ils avaient vraiment envie de tout me montrer, et ont même participé à des événements dans le seul but de me faire découvrir la culture. Par exemple pour le Hina matsuri, nous avons sorti et disposé toutes les poupées, ce qu’ils n’avaient pas fait depuis longtemps. Pour le Nouvel An, nous sommes allés chez les grand-parents à la campagne, là aussi c’était très traditionnel et intéressant à voir. Ce qui était génial, c’est que cette famille est très traditionnelle et que du coup j’ai énormément appris avec eux. Il y a de moins en moins de familles qui attachent autant d’importance aux fêtes, aux produits de saison, particulièrement à Tokyo, donc j’ai été très chanceuse je crois ! En dehors des fêtes, nous sommes aussi beaucoup sortis ensemble, pour aller au faire les courses, au restaurant, pour des excursions aussi (Yokohama, visite d’une ferme, le Mont Fuji, Hakone et les onsens…). Encore une fois, ils avaient à coeur de tout me montrer, de m’expliquer et de me faire connaître les spécificités japonaises, culturellement c’était incroyablement enrichissant.
J’ai eu le droit à des explications sur la nourriture et tout le reste. Ils avaient vraiment envie de tout me montrer, et ont même participé à des événements dans le seul but de me faire découvrir la culture. Par exemple pour le Hina matsuri, nous avons sorti et disposé toutes les poupées, ce qu’ils n’avaient pas fait depuis longtemps. Pour le Nouvel An, nous sommes allés chez les grand-parents à la campagne, là aussi c’était très traditionnel et intéressant à voir. Ce qui était génial, c’est que cette famille est très traditionnelle et que du coup j’ai énormément appris avec eux. Il y a de moins en moins de familles qui attachent autant d’importance aux fêtes, aux produits de saison, particulièrement à Tokyo, donc j’ai été très chanceuse je crois ! En dehors des fêtes, nous sommes aussi beaucoup sortis ensemble, pour aller au faire les courses, au restaurant, pour des excursions aussi (Yokohama, visite d’une ferme, le Mont Fuji, Hakone et les onsens…). Encore une fois, ils avaient à coeur de tout me montrer, de m’expliquer et de me faire connaître les spécificités japonaises, culturellement c’était incroyablement enrichissant.
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Comment s’est passé ton expérience globalement ?
Eh bien, très honnêtement, je pense que c’était la meilleure période de ma vie ! Pas d’obligations, un foyer chaleureux, des gens aux petits soins, je gagnais un peu d’argent, je pouvais voyager, j’étais dans un cocon.
Je suis très famille donc ce style de vie ne m’a pas pesé et puis j’étais assez libre, je pouvais aller voir des amis et sortir un minimum, j’avais mes clés de maison. Je ne rentrais pas à n’importe quelle heure par respect, et finalement je voulais profiter de la vie de famille avec eux plutôt que de sortir à Tokyo.
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Les bons côtés ?
Définitivement la découverte de la vie de famille traditionnelle et de la culture japonaise en général, la découverte de la nourriture, des fêtes… une totale immersion, il aurait été difficile d’en découvrir autant autrement. Le côté chaleureux, la sécurité, ce qui est tout de même agréable lorsqu’on est seule dans un pays étranger. Aujourd’hui ils sont toujours un repère pour moi, c’est ma deuxième famille, j’y retourne assez souvent, on est toujours en contact.Les mauvais ?Au début je ressentais une certaine gêne, rentrer dans une famille et y trouver sa place n’est pas facile. Je restais pas mal dans ma chambre, mais parce qu’il faisait trop froid dans la maison, ils m’ont invité à rester plutôt dans le salon sous le kotatsu (table basse chauffante avec des couvertures) pour rester au chaud. Ça m’a permis de m’ouvrir un peu et de trouver mes repères dans la maison.
Aussi, la répartition des tâches a été délicate. J’insistais pour faire ma part, mais ils ne voulaient rien me laisser faire. Finalement j’ai été traitée comme une invité sur ce point pendant tout mon séjour là-bas et encore aujourd’hui.
Et puis bien sûr la difficulté à communiquer au début, la barrière de la langue a vraiment été un obstacle qu’il a fallu surmonter. En dehors de la famille, je dirais que le plus difficile a été de rencontrer des gens, j’étais isolée dans ma famille dans un quartier résidentiel loin du métro. Au final, j’ai rencontré peu d’amis en dehors.
Aussi, la répartition des tâches a été délicate. J’insistais pour faire ma part, mais ils ne voulaient rien me laisser faire. Finalement j’ai été traitée comme une invité sur ce point pendant tout mon séjour là-bas et encore aujourd’hui.
Et puis bien sûr la difficulté à communiquer au début, la barrière de la langue a vraiment été un obstacle qu’il a fallu surmonter. En dehors de la famille, je dirais que le plus difficile a été de rencontrer des gens, j’étais isolée dans ma famille dans un quartier résidentiel loin du métro. Au final, j’ai rencontré peu d’amis en dehors.
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Recommanderais- tu cette expérience à d’autres pvtistes ?
Honnêtement, pour ceux qui ont besoin d’avoir une vie sociale riche, de se faire beaucoup d’amis, de sortir en général, qui veulent faire le tour des boîtes de nuit, il vaut mieux aller en share house. La vie en famille d’accueil peut présenter certains inconvénients si on est très attaché à sa liberté.
Mais pour les gens qui aiment la vie de famille, qui veulent découvrir la culture, vivre loin du centre-ville (au Japon on ne peut pas avoir une grande maison près de la gare, ça coûte une fortune ), on ne peut pas rêver mieux.
Pour moi, ce fut une expérience incroyablement enrichissante et il y a beaucoup de choses que j’ai apprises avec eux que je n’aurais jamais pu apprendre ailleurs. Je le recommande définitivement à toutes les personnes amoureuse de la culture et du “vrai” Japon.
Pour moi, ce fut une expérience incroyablement enrichissante et il y a beaucoup de choses que j’ai apprises avec eux que je n’aurais jamais pu apprendre ailleurs. Je le recommande définitivement à toutes les personnes amoureuse de la culture et du “vrai” Japon.
Merci Céline, bonne continuation à Tokyo !
Mylène
Passée par le Canada, la Chine et Taïwan, je suis arrivée au Japon en 2015 et suis toujours aujourd'hui dans ce pays fascinant.
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(1) Commentaire
Magnifique parcours !
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