Maxime du Japon à la Colombie : d’un PVT à la vie de digital nomad

Pour commencer, j’ai fait mes études en hôtellerie et j’ai commencé à voyager assez jeune pendant mon adolescence. Je suis allé jusqu’au Master avec plusieurs opportunités d’effectuer des semestres à l’étranger et notamment en Irlande, en Autriche et aux États-Unis. Le Japon a toujours été une de mes plus grandes passions, donc le PVT s’est présenté comme une évidence. Pour la Colombie, ça a été un peu différent ; pendant la période Covid, je suis resté en Europe et donc j’avais envie de quitter le continent à nouveau en 2022. Je voulais apprendre l’espagnol et vivre en Amérique latine, j’ai hésité entre le Mexique, le Pérou et la Colombie. Ce qui m’a décidé, ce sont les amis colombiens que j’avais rencontrés pendant mon échange aux États-Unis.

De mon point de vue, le Japon et la Colombie sont des pays diamétralement opposés. Ce qui ne m’empêche pas d’adorer les deux. Je suis peut-être un peu bipolaire !
D’un côté, le Japon a une culture immensément riche et diverse, la société est extrêmement organisée, les gens respectueux et il y a quasi zéro criminalité. Pour faire simple : tout fonctionne !
De l’autre, la Colombie paraît plutôt dysfonctionnelle : disparités sociales, infrastructures manquantes, criminalité plutôt élevée, corruption, etc. Cependant, tout cela est largement compensé par la joie de vivre et l’hospitalité des Colombiens. La douceur de vie y est incomparable, les contacts humains sont au centre de la société et la population est très diversifiée !
Mon quotidien dans ces deux pays a donc été très différent. Pour faire simple, je dirais que mon séjour au Japon était rythmé par les visites et mes horaires de travail, alors qu’en Colombie, mon expérience était plus humaine, basée sur les rencontres et les liens que j’ai noués là-bas.

Après avoir toujours travaillé dans l’hôtellerie à des postes différents, j’ai décidé de faire ce changement en arrivant en Colombie. En effet, le salaire local et les conditions de travail étaient loin d’être idéaux. J’avais économisé suffisamment pour pouvoir être financièrement stable sur six mois, le temps de me lancer. Je me suis tourné vers l’enseignement du français, étant passionné par les langues étrangères. Mais j’ai dû tout apprendre de zéro. J’ai trouvé quelques formations gratuites en ligne et j’ai fait un mois de volontariat dans une école. Ensuite, j’ai créé un profil sur plusieurs plateformes de langue. Après quelques jours, j’ai eu mes premiers étudiants sur Preply et j’ai continué sur cette plateforme. J’ai placé mon tarif très bas au début afin d’engranger de l’expérience et de recevoir de bons commentaires. J’ai ensuite peu à peu augmenté mes tarifs jusqu’à pouvoir gagner environ un SMIC au bout de quatre mois.
Il a fallu créer une auto-entreprise en France, ce qui a été relativement facile. Pour ce qui est des conditions de travail, je ne pourrais pas demander mieux : flexibilité, liberté, indépendance. Je décide où et quand je travaille !

Ça a bien sûr été très enrichissant ! J’ai trouvé l’opportunité sur Workaway d’enseigner l’anglais dans une école de langue à Mariquita, dans le Tolima. Déjà, pouvoir arriver là-bas était un périple ! Une succession de bus et de voitures pendant plus de 15 heures.
L’école fournissait un logement et la moitié des repas. Je donnais des cours d’anglais, à l’improvisation ou sur des sujets spécifiques. Je faisais environ 15 heures de cours par semaine. Les élèves avaient généralement de 11 à 25 ans. Pouvoir s’immerger dans la vie locale a été incroyable. Des parents d’élèves m’ont invité à dîner chez eux, j’ai aidé un ado à réussir son examen d’anglais et le lycée local m’a invité à une cérémonie officielle pour promouvoir l’anglais auprès des jeunes. Des expériences très variées et, bien sûr, une expérience humaine merveilleuse.

Effectivement, je l’ai rencontré à Medellín un mois après être arrivé. Le coup de foudre, tout simplement ! Je suis plutôt d’un caractère tranquille et réfléchi, donc l’idée de commencer une relation sérieuse a pris du temps pour moi. En Colombie, à l’inverse, les choses vont très vite, ils sont très intenses comparés aux Européens ! Des différences culturelles énormes, bien sûr, notamment sur la définition de la masculinité, la confiance dans le couple, la gestion du temps… Ça a donné lieu à beaucoup de drama, de jalousie maladive et de conflits. Les télénovelas n’ont rien d’exagéré !
Bien sûr, mon expérience PVT s’est beaucoup centrée autour de cette relation ! Je ne serais peut-être pas resté une année entière à Medellín sinon. Mais pouvoir faire partie, en quelque sorte, d’une famille colombienne, voir les choses de l’intérieur, ont rendu l’expérience plus authentique. Et j’ai pu apprendre l’espagnol couramment !
Finalement, après un peu moins d’un an ensemble, j’ai découvert qu’il me trompait avec un autre (ce qui est malheureusement assez normalisé en Colombie) et donc je suis parti sans me retourner ! J’en garde tout de même de très bons souvenirs (et d’autres moins bons).

Ne pas hésiter, tout simplement ! La vie est tellement courte et les opportunités sont nombreuses ! Il faut savoir garder l’esprit ouvert et oser faire le premier pas. Ma philosophie est qu’il est préférable d’avoir des remords plutôt que des regrets.
Et, évidemment, c’est important de sortir de sa bulle de confort ! Ne pas reprendre ses habitudes une fois arrivé, mais s’adapter au style de vie local. Je change beaucoup d’endroits et, quand j’arrive quelque part, je me force à socialiser le plus possible afin de se créer rapidement un cercle de confiance. C’est pour moi ce qui conditionne le plus la réussite d’un séjour à l’étranger.

Chimba !
J’adore l’accent “paisa” et la quantité incroyable de mots et d’expressions qu’ils utilisent. “Chimba” veut dire grossièrement “super, génial”, mais c’est très versatile ! Autant dire que ce mot ne m’a plus quitté depuis.

Actuellement, je suis au Japon pour 2 mois (enfin de retour après 7 années  !) et je pense que ce sera mon dernier voyage en tant que nomade digital. Après trois ans de nomadisme, j’ai envie d’un peu de changement. J’aimerais devenir steward ou bien travailler sur des bateaux de croisière.
Je ne suis pas encore prêt non plus à me poser complètement !