Encore quelque chose qu’on ne trouve qu’au Japon et ici nous touchons au cœur de la culture et des croyances locales. Les Japonais sont très superstitieux et craignent particulièrement les fantômes, d’autant que la mort est un tabou dans le pays. Ainsi, il y a une vraie niche dans le marché, où, souvent, les étrangers sont les premiers à s’engouffrer. Cela s’appelle les « logements stigmatisés » ou « jiko bukken » !
Tout habitat « jiko bukken » (c’est-à-dire un logement qui entraîne de possibles séquelles psychologiques) doit être répertorié. Les agences immobilières sont obligées par la loi de vous le signaler avant la signature du contrat. L’immense majorité des Japonais refusera de louer ces logements. Est considéré comme « jiko bukken » tout logement :
- Où a eu lieu une mort non naturelle (meurtre, suicide, accident) ou mort naturelle mais dont le corps n’a été trouvé que tardivement.
- Qui est construit au-dessus d’un puits, d’un centre de traitement de déchets ou d’un cimetière.
- Qui est proche d’un QG du crime organisé (toute activité Yakuza connue).
- Où ont eu lieu des accidents répétés (incendies, empoisonnements, fuites de gaz…).
- Géré par ou sur les lieux d’un culte (secte, par exemple).
Résultat, ces logements ne trouvent pas preneur, ce qui pousse les propriétaires à baisser drastiquement le loyer et à y accueillir les étrangers, les seuls qui veulent bien y habiter.
Pourquoi ne pas tout simplement revendre, nous direz-vous ? Eh bien parce qu’une fois qu’un autre locataire a habité le logement, il n’y aura plus d’obligation de signaler la mort suspecte, et ce logement pourra revenir sur le marché et atteindre à nouveau un prix normal au fur et à mesure des années.
Il est donc vital pour les propriétaires de trouver quelqu’un qui acceptera de prendre le logement juste après la personne décédée, même pour une courte durée, afin que ce logement se refasse une jeunesse et ne soit plus sous l’obligation d’information aux futurs locataires.
Ces dernières années, plusieurs tentatives ont été faites pour changer l’image négative des jiko bukken. Le site Suumo a jugé bon de créer une petite « mascotte » fantôme, et d’utiliser une communication marketing… surprenante… Pendant une campagne il y a quelques années, on y vantait les avantages de ces logements stigmatisés pour les célibataires puisqu’ils pourraient désormais vivre un peu moins seuls (avec des fantômes). Également, des rites de purification shintô et des cérémonies bouddhistes sont parfois organisés pour apaiser les esprits.
Bref, dans la recherche de logement, c’est ici que pour une fois, les étrangers ont toutes leurs chances ! Nous sommes face à des propriétaires désespérés et des agences qui veulent elles aussi vite se débarrasser de ces logements maudits. Bien qu’il soit difficile de faire une recherche ciblant exclusivement ces logements, vous pouvez signaler à l’agent immobilier que vous êtes intéressé et tenter de chercher par là d’abord.
Les loyers sont dérisoires (jusqu’à 40 % moins chers) et les frais d’entrée très limités.
Les sites web liés à cette niche :
- Oshima Land
- Suumo (le site suumo indique clairement quand les logements sont « stigmatisés »)
- Nikkei Marks
Pour plus d’informations sur le logement au Japon, consultez notre dossier Louer un appartement au Japon ainsi que notre dossier Tout savoir sur les share houses au Japon !
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