Système de retraite à Hong Kong : fonctionnement et règles du MPF

Le MPF (Mandatory Provident Fund) est le système de retraite par capitalisation obligatoire à Hong Kong. En principe, les titulaires d’un visa de moins de 13 mois (comme les pvtistes) en sont exemptés. Pourtant, il arrive que certains y cotisent malgré tout.

Comment fonctionne le MPF ? Qui est concerné par ces cotisations ? Et surtout, peut-on récupérer les sommes versées en quittant définitivement Hong Kong ? Dans cet article, on vous explique tout ce qu’il faut savoir sur la retraite à Hong Kong et sur le MPF.

Le système de retraite à Hong Kong (MPF)

Un système par capitalisation, pas de retraite par répartition

À Hong Kong, il n’existe pas de système de retraite par répartition comme en France. Le territoire repose sur un modèle par capitalisation, appelé Mandatory Provident Fund (MPF). Dans ce système, les cotisations retraite sont versées sur un compte personnel et investies via des fonds privés agréés.

Pas d’accord entre la France et Hong Kong

Il n’existe pas d’accord de retraite entre la France et Hong Kong. Cela signifie que les périodes travaillées à Hong Kong ne seront pas prises en compte pour le calcul de votre future retraite en France.

Néanmoins, selon votre employeur à Hong Kong, il est possible que des cotisations aient été versées pour vous dans le cadre du système local de retraite, le MPF. Si c’est le cas, vous pourrez demander à récupérer les sommes versées à votre nom à la fin de votre séjour à Hong Kong. En principe, cette récupération ne peut se faire qu’une seule fois dans votre vie.

Les pvtistes et le MPF : qui est concerné ?

L’exemption pour les visas de moins de 13 mois

La réglementation prévoit que les employeurs ne sont pas tenus de verser des cotisations au MPF pour les personnes titulaires d’un visa de moins de 13 mois. C’est précisément le cas des pvtistes, dont le visa est valable 12 mois.

Par conséquent, les employeurs ne sont pas légalement obligés de vous inscrire à un MPF ni d’effectuer de contributions pour vous.
Voici ce que précisent les autorités hongkongaises sur leur site officiel :

L’exemption prend fin dès le 14e mois de présence sur le territoire. Si vous obtenez un autre visa et décidez de rester après votre PVT, votre employeur doit vous inscrire au régime de MPF dans les 60 jours suivant la fin de l’exemption.

Les employeurs qui cotisent quand même

Certains employeurs, par choix ou par méconnaissance, peuvent vous inscrire à un régime MPF et y cotiser. Il est donc utile de connaître les grandes lignes de ce système.

Dans ce cas, vous pourrez récupérer les cotisations versées à votre nom. Nous expliquons la procédure en fin d’article.

Fonctionnement du MPF

Qui cotise et combien ?

Le système de retraite à Hong Kong repose sur des contributions obligatoires versées à la fois par l’employeur et l’employé.

Si votre employeur vous inscrit à un régime MPF (soit volontairement, soit parce qu’il y est légalement tenu), voici les règles de cotisation standard :

• L’employeur contribue à hauteur de 5 % de votre salaire mensuel (jusqu’à un plafond), versés sur un compte MPF à votre nom.
• Vous-même, en tant qu’employé·e, contribuez également à hauteur de 5 % de votre salaire. Cette somme est directement prélevée sur votre salaire brut chaque mois.

Les deux contributions sont déposées sur un compte MPF individuel, géré par un administrateur de fonds (appelé trustee).

Des contributions encadrées

Les contributions au MPF sont encadrées par des seuils de revenu mensuel minimum et maximum :

• Si votre salaire est inférieur ou égal à 7 100 HK$ par mois. Seul votre employeur est tenu de verser 5 % de votre salaire au MPF. Vous, en tant qu’employé, êtes exempté de contribution.
• Si votre salaire est compris entre 7 100 HK$ et 30 000 HK$ par mois. L’employeur et l’employé doivent chacun cotiser à hauteur de 5 % du salaire mensuel.
• Si votre salaire dépasse 30 000 HK$ par mois. Les contributions obligatoires sont plafonnées à 1 500 HK$ par mois, aussi bien pour l’employeur que pour l’employé. Des contributions volontaires peuvent toutefois être ajoutées au-delà de ce plafond, si les deux parties le souhaitent.

Contribution volontaire : possible mais rare

Bien que la loi impose des contributions obligatoires plafonnées à 1 500 HK$ par mois (soit 5 % de 30 000 HK$), employeurs et employés peuvent choisir de verser davantage sur une base volontaire.

Par exemple :

• Un employeur peut décider de continuer à verser 5 % de la totalité du salaire, même au-delà de 30 000 HK$. S’il verse un salaire mensuel de 40 000 HK$, il pourrait contribuer 2 000 HK$ au lieu des 1 500 HK$ obligatoires.
• Un salarié peut aussi choisir d’augmenter ses cotisations (appelées voluntary contributions) en informant son employeur ou en déposant des sommes directement sur un personal account.

L’inscription au MPF

Les contributions versées par votre employeur et par vous-même sont déposées sur un compte MPF individuel. Ce compte est géré par un trustee, une société privée agréée par les autorités hongkongaises.

Quelques semaines après votre embauche, votre employeur vous remet un formulaire d’adhésion aux MPF à remplir. Vous devez choisir le fonds ou l’investment portfolio de votre choix, puis retourner le formulaire à votre employeur.

Si vous changez d’employeur, vous pourrez soit transférer vos MPF sur le contribution account mis en place par votre nouvel employeur, soit les transférer sur un personal account que vous gérez de manière indépendante.

Fiscalité : déductions fiscales possibles

Contributions obligatoires des MPF non imposables

Les contributions obligatoires au MPF sont déductibles d’impôts, dans la limite de 18 000 HK$ par an.

Par exemple, si vous gagnez 30 000 HK$ par mois, vous et votre employeur verserez chacun 5 % de votre salaire, soit 1 500 HK$ par mois, pour un total annuel de 18 000 HK$ chacun. Ces montants ne seront pas pris en compte dans le calcul de votre revenu imposable.

Cette exonération fiscale ne s’applique normalement pas pendant votre PVT, car dans ce cas, votre employeur n’est pas tenu de vous inscrire au MPF. S’il choisit malgré tout de le faire, cela reste une contribution volontaire de sa part, non encadrée par l’exonération automatique.

Contributions volontaires : plafonds de déductions

Les contributions volontaires versées par un employeur (au-delà des 5 % obligatoires) peuvent également bénéficier d’exonérations fiscales partielles. L’objectif est d’inciter les entreprises à améliorer la retraite de leurs employés en allant au-delà du minimum légal.

Depuis 2019, les employés peuvent bénéficier d’une déduction fiscale si leurs contributions volontaires sont versées sur un compte TVC (Tax Deductible Voluntary Contributions account).

Le plafond de déduction est fixé à 60 000 HK$ par an. Cela signifie qu’un salarié peut choisir de verser jusqu’à 5 000 HK$ par mois (environ), en plus de ses contributions obligatoires, tout en profitant d’un avantage fiscal sur cette somme.

Où va l’argent ? Le fonctionnement du compte MPF

Les types de fonds (du plus risqué au plus sûr)

Les contributions sont versées sur un compte individuel géré par une société privée agréée par les autorités (trustee).

Cette entreprise place ensuite les fonds dans différents types de produits financiers, selon les options choisies.

Voici les principaux types de fonds disponibles, classés du plus risqué au plus sûr :

• Equity Fund : investissements en actions – risque élevé, mais avec un potentiel de rendement important.
• Mixed Assets Fund : portefeuille mixte d’actions et d’obligations – risque modéré à élevé, rendement généralement intéressant.
• Bond Fund : placements en obligations – risque faible à modéré, rendement plus limité.
• Guaranteed Fund : placements sécurisés avec un rendement garanti – risque relativement faible, rendements stables mais modestes.
• MPF Conservative Fund : dépôts bancaires et obligations à court terme – risque très faible, rendements très bas.

Vous pouvez librement répartir vos cotisations entre ces différents fonds (par exemple : 20 % en equity fund, 80 % en guaranteed fund).

De manière générale :

• plus le placement est risqué, plus le rendement potentiel est élevé (mais plus vous pouvez perdre en cas de crise) ;
• plus le placement est sûr, plus les rendements sont bas, mais avec moins de fluctuations.

Comment choisir ses fonds ?

Si vous ne souhaitez pas choisir vous-même, vous pouvez opter pour la stratégie par défaut (DIS) définie par le gestionnaire choisi par votre employeur. Cette solution est conçue pour limiter les risques tout en vous assurant une gestion automatisée de vos fonds.

Une fois inscrit au MPF, vous avez aussi la possibilité de consulter un représentant du trustee pour obtenir des conseils adaptés à votre situation.

Pour en savoir plus consultez cette page dédiée aux investissements des MPF.

Investissements à risque ou sécurisés ?

Les jeunes Hongkongais sont souvent encouragés à placer leur MPF dans des fonds risqués, comme les actions, pour viser un meilleur rendement sur 30 ou 40 ans. Mais ces recommandations ne sont pas forcément adaptées aux pvtistes ou aux expatriés de passage.

En effet, vous ne resterez probablement que quelques années à Hong Kong, et les fluctuations du marché pourraient fortement augmenter ou diminuer la somme que vous récupérerez. Si vous misez sur des fonds risqués, vous pourriez repartir avec plus… ou moins que ce que vous avez cotisé.

À l’inverse, les fonds plus prudents (obligations, fonds garantis, etc.) offrent moins de rendements, mais aussi moins de risques. Si vous privilégiez la sécurité, mieux vaut les choisir.

Pourquoi certains choisissent des fonds risqués ?

L’idée des placements à risque est de compenser l’inflation sur le long terme. Un salarié cotisant pendant 30 ans cherche à faire fructifier son épargne pour maintenir son pouvoir d’achat au moment de la retraite. Il investit donc plus agressivement au début, puis sécurise ses placements en fin de carrière.

Attention : frais de gestion

Des frais de gestion s’appliquent à votre compte MPF. Cela inclut notamment :

• des frais d’ouverture (souvent pris en charge par l’employeur),
• des frais annuels de tenue de compte,
• des frais de gestion liés aux placements,
• et parfois des frais d’opération.

Ces frais varient selon le trustee choisi. Ils peuvent impacter légèrement le montant final que vous récupérerez à votre départ ou à la retraite.

Récupérer ses MPF en quittant Hong Kong

Conditions pour un retrait anticipé

En principe, les accrued benefits (sommes versées et gains liés aux placements) sont récupérables à partir de 65 ans, l’âge officiel de la retraite à Hong Kong. Toutefois, plusieurs situations permettent un retrait anticipé, dont :

• une retraite anticipée à partir de 60 ans ;
• Une incapacité totale de travail ;
• Une maladie en phase terminale (moins de 12 mois d’espérance de vie) ;
• Un montant très faible de cotisations accumulées ;
• En cas de décès, un représentant légal peut faire la demande.

Mais surtout, si vous quittez Hong Kong de manière permanente, vous pouvez récupérer l’intégralité de vos MPF.

Attention : cette démarche n’est possible qu’une seule fois dans votre vie. Si vous revenez travailler à Hong Kong quelques années plus tard, vous ne pourrez pas demander à nouveau le retrait de vos MPF avant vos 65 ans.

Avant de demander ce retrait, posez-vous la question : suis-je certain de ne pas revenir travailler à Hong Kong dans le futur ?

Vous n’êtes pas obligé de retirer vos MPF immédiatement. Vous pouvez laisser votre compte actif, observer l’évolution de votre situation professionnelle, et ne faire la demande qu’une fois votre décision confirmée. Cela vous laisse plus de souplesse, notamment si vous envisagez un retour temporaire ou permanent à Hong Kong.

Procédure pour demander le retrait

Pour demander le retrait de vos MPF, contactez le trustee qui gère votre compte. Vous devrez fournir :

• une pièce d’identité (idéalement votre Hong Kong ID) ;
• un formulaire de demande de retrait pour cause de départ définitif de Hong Kong ;
• une déclaration sur l’honneur indiquant votre départ (date de départ incluse) et le fait que vous n’envisagez pas de revenir y travailler ;
• une preuve de droit de résidence à l’étranger (votre passeport français suffit généralement).

Les formulaires sont disponibles auprès de votre trustee. Une fois le dossier validé, les fonds doivent être versés sous 30 jours ouvrables.