Les relations sociales sont souvent un point particulièrement intéressant et marquant d’une aventure PVT. Selon les pays, les chocs culturels peuvent être plus ou moins violents, y compris dans la sphère intime. Aujourd’hui nous allons aborder une relation internationale qui est finalement assez courante même si loin d’être dénuée de difficultés : sortir avec une personne japonaise.
Vous pouvez trouver sur internet des dizaines de vidéos ou articles témoignant de la rencontre ou de la relation entre des occidentaux et des femmes japonaises. Il faut dire que ces dernières sont très courtisées, et il est assez commun aujourd’hui de voir une Japonaise au bras d’un étranger. Ce qui est par contre beaucoup moins courant c’est l’opposé, à savoir un homme japonais avec une étrangère (et surtout non asiatique). Voici un témoignage à ce sujet.
Si le témoignage a été anonymisé pour des raisons de protection de la vie personnelle, il n’en est pas moins véritable ! 🙂
Comment s’est passée ta rencontre avec ton petit-ami ?
J’ai rencontré mon petit-ami S. de la façon la plus classique qu’il soit au Japon, c’est à dire sur le lieu de travail. Il était employé à temps plein et moi baito (temps partiel). Nous ne travaillions pas dans le même département, et heureusement d’ailleurs, car il m’a avoué bien plus tard qu’il avait pour règle de ne jamais sortir avec une fille de son département. Ne pas travailler ensemble a donc été un facteur décisif de notre relation !
Au final je me rends compte que cette situation est très courante chez mes collègues et amis japonais, et cette histoire de départements différents semble aussi être une règle générale à suivre. Dans ce pays où tout le monde travaille énormément, il est finalement assez difficile de rencontrer quelqu’un en dehors de la sphère professionnelle, mais on n’aime pas trop mélanger privé et pro, au final.
Clairement, au vu des heures de dingue que fait mon petit-ami, il est impossible pour lui de rencontrer quelqu’un en dehors du boulot, ce qui limite drastiquement les possibilités d’avoir une maîtresse, il faut bien voir le positif quelque part !
Qui a fait le premier pas ?
Bizarrement je dirais en partie nos collègues et en partie moi.
En effet, dès le premier jour de travail, lorsque l’on m’a présentée au personnel, on m’a présenté S. comme étant le meilleur parti et un cœur à prendre ! Ce fut assez bizarre d’ailleurs, il semble que mon manager avait décidé de jouer les cupidons dès mon premier jour de travail. A l’époque, mon japonais était assez limité mais je comprenais qu’on encourageait beaucoup S. à venir me parler et à se rapprocher de moi. Ayant de gros problèmes de communication avec lui et ne travaillant pas dans son département, je n’y portais pas vraiment attention, mais à force d’entendre mes collègues me chanter ses louanges, je me suis dit que je ne perdrais rien à tenter un “date”. J’ai donc pris l’initiative de l’inviter à boire un verre, et à partir de là, c’est lui qui a pris les rennes en décidant du lieu et de la date du rendez-vous.
Cependant, même si S. avait mis absolument TOUT le staff au courant que nous avions des “dates”, rien n’avançait. Il y a réellement une différence de rythme à ce sujet entre les Japonais et les Français, et ici on prend beaucoup son temps pour connaître quelqu’un avant de décider si on veut sortir avec cette personne ou non. Cela m’a rappelé un peu le système du date à l’américaine, sauf qu’il n’est pas vraiment acceptable ici d’avoir des rendez-vous avec plusieurs personnes en même temps, je crois.
Dans tous les cas, au bout de 4 rendez-vous, et d’autant plus que l’on se croisait tous les jours un peu au travail, j’ai pensé qu’il était temps qu’il se décide et je l’ai mis au pied du mur en demandant clairement s’il voulait que l’on sorte ensemble ou non.
Et là, je me suis pris un vent ! Alors que nos rendez-vous se passaient très bien, qu’il criait sur tous les toits dès que nous sortions ensemble où nous allions et ce que nous faisions, il n’avait toujours pas décidé si je pouvais être sa petite amie ou pas. Ce fut plutôt un choc pour moi, mais mes amies japonaises à qui j’ai demandé conseil m’ont dit que cela semblait tout à fait normal et que c’était moi qui avais précipité les choses. Il n’avait pas eu le temps en quelques rendez-vous de faire son “kokoro no junbi” (préparation mentale, ou préparation du cœur) et qu’il fallait lui laisser du temps pour réfléchir. Finalement je lui ai donné un ultimatum en exigeant une réponse définitive dans la semaine, et il a décidé de tenter l’aventure.
Si je l’avais laissé conduire l’opération, je ne sais même pas si nous serions ensemble aujourd’hui. Je connais plusieurs étrangères qui ont été refroidies par des Japonais très timides et un peu lents pour nos standards. Certaines de mes amis ont mis des mois avant que leur petits-amis ne se déclarent. Je n’aurai probablement pas eu cette patience, mais je pense que S. est plutôt sur ce rythme de plusieurs mois aussi.
Quels ont été les obstacles ?
Les obstacles ont été différents pour lui et moi.
Pour lui, le fait que j’étais étrangère et avais une culture très éloignée lui posait problème. Il avait peur d’un choc culturel trop fort et d’une incompréhension sur beaucoup de sujets. Finalement, le fait que je sois passionnée par le Japon et la culture de ce pays a rapidement balayé cette crainte et il se retrouve maintenant à lui même découvrir la culture japonaise au fur et à mesure des sorties qu’on fait ensemble.
Également, bien que cela ne semblait choquer personne d’autre, il a toujours trouvé que j’étais trop forte physiquement et avait peur que nous soyons de ce fait mal assortis. Il n’osait pas le dire au début, mais c’est devenu un sujet de plaisanterie maintenant, même s’il trouve que je suis toujours trop grosse (!).
Pour moi, l’obstacle principal a toujours été la langue, car S. ne parle rien d’autre que japonais. Il a essayé d’apprendre l’anglais au tout début mais a rapidement abandonné pensant que mon japonais s’améliorerait beaucoup plus vite que son anglais.
Il a été extrêmement patient en contrepartie et a beaucoup adapté son niveau de langue pour communiquer avec moi, et il le fait toujours aujourd’hui. Je peux avoir une conversation sans souci avec lui beaucoup plus facilement qu’avec n’importe quelle autre personne japonaise, je me rend donc compte qu’il continue toujours, un an après, de faire des efforts et de me parler différemment pour que je comprenne.
Également, il n’était pas question pour moi de rester plus longtemps dans une ville que je n’aimais pas vraiment et je voulais retourner à Tokyo à la fin de mon contrat. Mais un Japonais est beaucoup plus loyal au travail que le Français standard et nous avons donc dû commencer une relation à distance après seulement quelques mois ensemble, car il n’était pas question pour lui de quitter son travail. Pour S., cela ne posait aucun problème car cette situation est très courante au Japon, mais c’était la première fois pour moi. Finalement tout se passe bien de ce côté, et je me rends compte que la plupart des mes amis en couple, à de rares exceptions près, ne se voient pas beaucoup plus que nous, même en vivant à proximité…
Quels sont les bons et mauvais côtés ?
Commençons d’abord par les mauvais côtés pour finir sur une bonne note !
Il est parfois difficile de savoir ce qu’il pense et il avait tendance à garder pas mal de choses pour lui au début. Les Japonais, et surtout les hommes, sont élevés dans l’idée qu’il ne faut pas se plaindre et juste endurer les problèmes sans impliquer les autres. Au fur et à mesure, cela a pas mal changé, et il s’ouvre finalement beaucoup à présent, il râle même parfois (il a un bon exemple à suivre !).
Il est moins romantique et bavard au sujet de notre relation que les hommes occidentaux peuvent l’être. Beaucoup de communication passe par le non-dit, l’atmosphère, les gestes et l’attitude en général, au Japon. Je suis le genre de personne à m’en contenter tout à fait n’aimant pas du tout les beaux parleurs, mais parfois des amis peuvent être surpris de cette attitude plus détachée en apparence.
Au niveau des bons côtés il y a bien sûr le piquant qu’apporte l’interculturel à la relation de couple. Tout est découverte, bien plus que pour un couple avec la même nationalité vivant dans le même pays. Aussi, mon niveau de japonais a incroyablement augmenté à partir du moment où nous sommes sortis ensemble (même si je ne suis pas sortie avec lui pour cette raison !). Et puis, on se sent beaucoup plus intégré dans le pays quand on sort avec un de ses ressortissants.
Également, il me semble que sur le long terme, il y a plus de tolérance et moins de non-dits qu’avec quelqu’un de la même culture. Nous partons toujours du principe qu’il peut y avoir un choc culturel et nous avons donc plus l’habitude de mettre les choses à plat quand il y a un problème pour comprendre l’autre. Beaucoup de choses passaient par le mode passif-agressif ou la bouderie en France car on part du principe que l’autre doit comprendre et doit savoir s’il y a un problème. Ici la différence culturelle excuse ou diminue les conflits potentiels je trouve. Et effectivement, la plupart des conflits que nous avons eu venaient d’une différence culturelle qui une fois expliquée désarmait complètement la bombe.
Il y a plus de tolérance et d’efforts faits de chaque côté avec un quelqu’un de culture lointaine qu’avec un compatriote, je trouve.
Et l’entourage ?
Pour l’instant S. n’a pas rencontré mes amis ou ma famille en France, il a cependant rencontré quelques uns de mes amis mais qui vivent ici (Japonais bien sûr, et étrangers), et ils ne sont donc pas surpris de voir un Japonais avec un comportement de Japonais. J’appréhende beaucoup plus un voyage en France car S. étant un pur produit du Japon, il va forcément avoir du mal à s’intégrer à mon entourage là-bas. Il y aura tout d’abord une grosse barrière de la langue, et aussi un choc au niveau du comportement en société.
Je n’ai pas rencontré non plus ses parents pour l’instant (ici rencontrer les parents mène souvent au mariage, ce n’est absolument pas anodin) mais je connais bien sûr tous ses collègues puisque c’étaient les miens auparavant, et j’ai la chance de bien m’entendre avec eux, qui sont plus ou moins sa deuxième famille.
Également, la mère de S. enseigne le japonais aux étrangers et parle anglais, elle n’est donc pas du tout hostile à une étrangère dans la famille. Par le plus grand des hasards, le cousin de S. a épousé une Européenne, une Anglaise, et a donc créé un précédent. Ainsi, S. a rapidement parlé de notre relation à sa famille et cela n’a dérangé personne, ce qui n’est pas si courant dans une relation internationale avec une femme étrangère au Japon.
Quels conseils donnerais-tu aux pvtistes voulant trouver l’âme sœur au Japon ?
Je pense tout d’abord qu’il faut clairement séparer la situation des femmes et des hommes étrangers ici.
Les hommes étrangers sont vus d’emblée comme des super héros, même ceux qui sont d’un banal à pleurer (désolée les garçons, ceux qui sont au Japon verront de quoi je parle, par contre…) tandis que les étrangères sont plutôt un repoussoir à Japonais. Peu importe votre beauté, vos qualités ou votre intelligence, une majorité de Japonais ne viendra jamais vers vous et n’envisagera même pas une relation avec vous, car vous êtes en dehors de leur zone de confort.
En effet beaucoup de Japonais ont un gros complexe d’infériorité face aux étrangères (je parle ici des non-asiatiques) qui sont souvent vues comme fortes et indépendantes. Également, nous sommes rapidement cataloguées comme grosses pour le simple fait de ne pas être super maigres… Mon copain continue de me dire d’arrêter de manger des gâteaux et de perdre du poids alors que je ne fais que 51 kg pour 1m62, ce qui est déjà considéré comme “en chair” ! Il n’est pas aisé d’être considérée physiquement normale ici. Quand on voit les canons de beauté du pays (très minces, peu de formes, attitudes et apparences enfantine), on se rend vite compte qu’il est tout de même un peu difficile pour nous, Occidentales d’y correspondre…
Il faut aussi se méfier des Japonais qui viennent vers vous par intérêt. Il n’y a pas -encore- de phénomène de “Gaijin hunter” chez les Japonais comme il y a chez les Japonaises de Roppongi, mais vous n’êtes tout de même pas à l’abri de l’étudiant qui cherche à améliorer son anglais grâce à vous ou du playboy qui veut simplement rajouter une étrangère à son tableau de chasse. La plupart des Japonais qui m’ont abordées, que ce soit au Japon ou à l’étranger, avaient souvent des motivations peu louables… Il n’est absolument pas courant ici qu’on vous drague ouvertement, il y a anguille sous roche si c’est le cas.
Chacune voit midi à sa porte et si vous voulez vous amuser et collectionner les conquêtes, sachez qu’il n’y aura pas de souci si vous êtes pro-active, de nombreux hommes ayant le fantasme de l’étrangère. Mais si vous cherchez quelque chose de sérieux, je vous conseille de sélectionner rigoureusement pour éviter les désillusions.
J’ai souvent entendu que les étrangères vivaient un désert affectif au Japon, et je pense que si on adapte un minimum son attitude, c’est loin d’être le cas. Si vous gardez le même comportement et jugez les Japonais sur les mêmes critères que les Français, alors là clairement il va y avoir un problème et vous avez peu de chances de rencontrer quelqu’un.
Si vous vous bougez un peu, soyez un minimum active (sans vous transformer en femme fatale, mais inviter quelqu’un à boire un verre n’a jamais tué personne) et ouverte d’esprit sur les relations de couple dans les autres pays, alors vous pouvez avoir des rencontres et expériences très enrichissantes.
Je connais plusieurs étrangères qui ont des petits-amis japonais, si on enlève celles qui les ont rencontrés à l’étranger, les autres sont souvent des filles très tolérantes, ouvertes à la culture japonaise et qui n’ont pas eu peur de faire le premier pas ou du moins de ne pas attendre les bras croisés qu’un prince charmant les trouve. Sortez, rencontrez des gens, arrêtez de jouer les filles inaccessibles et abordez les hommes qui vous intéressent car de par le contexte vous êtes très intimidantes et eux ne viendront pas vers vous. Encore une fois, ceux qui viendront vers vous n’auront pas toujours les meilleures intentions, ici plus qu’ailleurs soyez celle qui choisit et non celle qui est choisie !
Enfin, comme dans toute relation internationale, beaucoup de compromis et de tolérance vont être nécessaire pour ce que cela dure. Vos amis français ne seront pas les meilleurs conseillers, loin de là, car il jugeront tout selon les critères français, très éloignés de la réalité de couple ici. Si vous devez demander leur avis à des personnes extérieures, demandez plutôt à d’autres Japonais qui pourront vous confirmer si oui ou non, ce que vous vivez est normal ou socialement accepté ici.
Pour finir, bien que je n’ai pas de chiffres pour appuyer ce sentiment, j’ai l’impression que les couples hommes japonais et femme étrangère sont plus solides que les nombreux couples femme japonaise et homme étranger… Contrairement aux hommes pour qui tout est un peu facile au Japon au niveau social, les femmes -qui restent- savent mieux ce qu’elles veulent et obtiennent ce qu’elles ont non pas par chance, mais à force de travail, chéri compris !
Merci pour ce témoignage. Si vous avez aussi envie de faire part de votre expérience, ou voulez juste réagir à cet article, allez poster dans la discussion correspondante du forum Japon ou laisser un commentaire en dessous de cet article.
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(15)Commentaires
Alors c'est quoi ces propositions bizarres???
Oui les relations entre les japonais et les gaijins sont assez compliquées, à cela s'ajoute notre vision divergente de la société.
En terme de réel racisme, contrairement à beaucoup je suppose y avoir été confronté seulement une fois mais ce fut assez caractéristique: un salaryman bourré comme un coing qui m'a clairement insulté en japonais avec le courage à l'avenant, en faisant mine de ne pas me regarder, tourné vers ses amis visiblement gênés pour lui et dans un japonais ordurier, critiquant l'Allemand que j'étais supposé être selon lui.
Pas de bol j'ai tout compris, un petit recadrage sur le fait qu'il était très probable que je travaillais plus que lui, que dans mon pays en principe on est poli et que au moins moi j'ai appris sa langue aura eu pour effet de lui faire perdre la face.
Après il y a la discrimination positive assez rigolote si on la prend à la légère.
-Les garçons ne nous aiment pas trop, surtout les jeunes. Curieusement je m'entends super bien avec les papys.
-Je n'ai presque que des amiEs tout comme toi et je ne suis pas dupe malheureusement...
-Il arrive, rarement, qu'un salaryman me grille la priorité dans des files d'attente, juste pour me faire remarquer qu'ils sont pressés et certainement ont plus de droits que moi. Une petite tape sur l'épaule et l'air pas content règle l'affaire en général.
-Dans le métro, si y a un gros porc qui lâche une caisse, tout le monde te regarde.
-Il m'arrive des fois de n'avoir pas de voisins dans le metro bondé, ce sont principalement les messieurs qui refusent de s'asseoir à côté de moi. ça me fait de la place, je suis content.
-Les enfants me dévisagent parfois mais c'est souvent suivi d'un coucou de la main ou d'un grand sourire. Donc franchement ça me fait plus plaisir qu'autre chose.
-Niveau situation incongrue, il m'est arrivé plusieurs fois qu'une jeune fille me tienne la main dans le métro (surtout en mode costume classe). En général je ne dis rien de peur de gêner la personne. Franchement c'est mignon et parfaitement inefficace donc bon.
-Même si je parle un japonais relativement correct, beaucoup de personnes me répondent en Anglais (ça par contre ça me gave).
Il faut savoir aussi que les amitiés sincères homme/femme sont assez rares ici.
Les femmes ont le syndrome du gâteau de Noël (plus bonnes après 25, expression d'ici!). Et tentent leur chance même si tu es casé.
On remarque que les amies femmes s'essoufflent dans le temps, quand elles voient que ça ne donne rien...
Les petits cadeaux à l'improviste, la boîte de chocolats en forme de cœur le jour du white day, franchement ça c'est triste quand tu pensais avoir une vraie bonne amie.
Celles qui restent, plus sincères, on généralement un peu de mal à cerner cette relation amicale et se trouvent gênées lors d'une sortie à deux.
Je trouve ça un peu puéril mais bon, pour eux quand on est jeune, une femme et un homme c'est un couple.
Une femme et un homme qui parlent ensemble on dit qu'il font "dating".
A croire que la seule relation autorisée soit le couple ou être sempai, collègues avec une différence hiérarchique.
Jusqu'ici les amis les plus sincères, solides que j'ai pu avoir sont des hommes avec qui il a été très long d'obtenir la confiance, deux ans à travailler ensemble d'arrache-pied et à s'entraider.
Pour corroborer ton expérience j'ai eu la désagréable sensation de souvent être une curiosité amicale.
Puis un mari potentiel dès que j'ai eu un bon travail.
J'ai perdu la grande majorité de mes amies quand je me suis marié.
Et quasiment tout ce qu'il restait quand j'ai dit que j'allais être papa. mails répondus 3 mois après, pas de réponse au téléphone ou aux invitations pour soirée alors que c'était très très courant avant. Bref assez déçu là dessus.
La sympathie des messieurs s'est par contre améliorée.
Sans compter les "propositions" bizarres et assez flippantes au boulot...
En sus, je refuse catégoriquement de me plier à l'exercice du bourrage de gueule entre collègues tous les soirs à Kabukicho, la ville des relations tarifées, donc je passe certainement pour un Français pédant.
Plus les Japonais que tu croises auront voyagé et vécu à l'étranger, plus ils seront accessibles.
Ayant vécu en Chine, j'avoue que les relations sont plus simples et plus franches là bas, en 3 minutes tu étais fixé, pas après 2 ans.
Edit: Bonus puisque je m'en souviens, au bar "normal" (aka. pub quelconque, pas un bouge infâme), tout à fait respectable près du travail avec un collègue devenu un bon ami.
2 jolies Japonaises me font un sourire et un petit coucou de la main.
Moi je réponds poliment, de mon plus beau smile sélection "merci c'est cool mais non".
Mon ami, plonge son regard dans son verre et murmure "fing foreignership". Ça vous donne une idée de combien nous sommes adorés par ces messieurs.
Enorme l'action d'être photographié comme cela. J'ai eu cette expérience avec un groupe de Salarymen à .... roulement de tambour .... Grenoble - France.... Oui oui oui, des salarymen Japonais à Grenoble. En faites, c'était un soir de match de football, il y à quelques années (OM vs Bolton) ... L'Om mon équipe de coeur) avait gagné et avec des amis on étaient dans les rues de Grenoble à faire un peu les fous, à crier, danser etc... Et là on croise un groupe de Salarymen Japonais... On leur lance des KONNICHIWA en se marrant et on part.
Quelques minutes plus tard on les retrouve à nos trousses appareil photos aux poings "pictures please, picture please". Pendant au moins 5 minutes on s'est fait photographier sous toutes les coutures. Ils ne se vont vraiment pas habitués à cela... J'imagine que lorsqu'ils sont rentrés au Japon ils ont dû montrer nos photos et dire: "alors ici voici les gaijin tout foufou" LOL...
Par contre je ne pensais pas que la Corée soit dans la même situation, c'est hallucinant. Je veux dire que le Japon était un pays extrêmement fermé pendant des siècles donc ça reste compréhensif, mais la Corée??
---------- Message ajouté à 09h18 ---------- message précédent à 09h15 ----------
@ Clarke: oui j'ai eu un coup de folie je dirais mais c'était très drôle comme situation... Etre un blue man au Japon ça à du bon je te garantie, sauf quand des Japonaises ivre viennent te toucher les fesses....
Par contre, par expérience "être l'objet de fascinantion" (si on peut appeller cela comme ça, je dirais plutôt du rejet ou de la curiosité selon les individus) ce n'est pas si bien que cela à la longue, c'est même épuisant en soit.
The “Gaijin Nod” | This Japanese Life. |
Le coup du train est très commun en effet. Cependant j'ai eu le plaisir de voir quelques personnes s'assoir a coté de moi de temps en temps a Tokio, notamment des ados qui sont moins effrayés par les étrangers je pense. Mais les enfants qui te fixent ca y'a rien a faire. Avec moi ils pleuraient pas, juste timides, je pense qu'ils sont moins effrayés par les filles.
La situation la plus inattendue que j'ai eu fut a Kyoto dans le parc a thème sur le cinéma. Alors que j'étais séparée de mon amie depuis quelques minutes et que je prenais des photos, deux collégiennes sont venues vers moi me montrant leur appareil. J'ai cru qu'elles voulaient que je les prennent en photo ensemble mais pas du tout; elles voulaient poser avec moi et sont venues a tour de rôle se pendre a mon bras devant la caméra. Inutile de dire que ma pote qui été revenue entre-temps était morte de rire de me voir dans cette situation de célébrité malgré moi. J'ai eu un peu l'impression d’être un animal de foire...
En tant que femme blanche mon voyage au Japon et en Corée du Sud fut ma 1ere occasion d’être regardée sous l'oeil de race différente qu'on ausculte. Je n'avais jamais été dans ce genre de situation auparavant mais j'y étais préparée, j'ai même été surprise de l'indifférence de beaucoup, notamment a Tokio. Par contre quand les gens me voyaient très complice avec mes amis japonais (rires non cachés, contacts physiques ce qui est inhabituel la-bas) ils étaient très étonnés. Je pense que peu de japonais sont habitués a cette mixité notamment l'amitié entre gens du même sexe japonais-gaijin (c'est plus courant de voir des couples mixtes, je suscitais moins de réaction de surprise avec mes amis garçons)
Les japonais vous observent c'est indéniable mais si vous croisez leur regard ils vont détourner le leur la plupart du temps car cela est impoli de fixer quelqu'un; on a cette sensation de "contrôle" possible: tu me fixe depuis 10min, je te fixe 5scd tu es mal a l'aise et tu m'évites.
C'est par contre tout a fait autre chose en Corée, la-bas ils ne détournent pas le regard. Avec mon amie canadienne nous avons fait un long trajet en métro a Busan épiées par des centaines d'yeux pendant tout le chemin. Je pense que le fait que l'ont parlaient français a encore plus rajouté a leur curiosité (tiens c'est pas de l'anglais?). Elle vit au Japon depuis deux ans et m'a avoué s’être sentie beaucoup plus "scrutée" en Corée du Sud. Je vous dit pas quand nous sommes allées dans les bains publics.... lol!
Mais ça porte vraiment à réflexion, le regard qu'ont les japonais envers les gaijin... En même temps, j'imagine que ça doit pas être si mal de faire l'objet de fascinations !
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