… une nouvelle aventure
Il y a deux ans, il n’y avait aucun doute : je voulais absolument cette proximité avec Bruxelles. Mais depuis quelque temps, voire des mois, je sens que mes besoins et mes envies ont évolué. Je me suis mise à me demander si Lille était encore ce que je voulais. Et j’avoue que je n’aurais jamais pensé que cela me traverserait l’esprit un jour.
Le vrai élément déclencheur fut mon voyage en Slovénie. Je n’aurais jamais pensé que ce voyage m’affecterait autant. Étant une habituée des voyages solo, je pensais que ça allait être un voyage de plus à raconter. Mais je me suis trompée… Je crois que cette reconnexion à la nature m’a fait beaucoup réfléchir sur ce que je voulais réellement.
Ce lac et ces montagnes enneigées, émue par la beauté naturelle, m’ont tourmenté l’esprit. Cette envie soudaine de recommencer la course, chose que je n’avais pas faite depuis un moment. Cette envie d’aller skier, de faire une randonnée… Cette liberté que la Slovénie m’a offerte, cette liberté que la nature me permettait, m’a fait me rendre compte que j’avais un besoin non comblé.
J’oserais même dire que je me suis vue revivre, littéralement. Et c’est là que je me suis demandée : suis-je là où j’ai envie d’être ? Et c’est avec un pincement au cœur en quittant la Slovénie que j’ai réalisé que non. Surtout, je n’ai aucune attache dans la ville où je suis, qu’est-ce que je fais là en fait ? Oui, je suis à 30 minutes de Bruxelles, je suis proche de mes meilleurs amis, mais je crois qu’il y a des choses plus importantes à prendre en compte pour une meilleure qualité de vie. N’en croyez pas le contraire, j’ai fait des rencontres extraordinaires à Lille, des personnes qui sont devenues importantes ici, mais ce n’est pas suffisant.
Une hésitation…
Par contre, Bruxelles est ma ville de cœur, comment puis-je me voir vivre aussi loin ? Mais je me suis rappelée que Lille, ce n’est pas Bruxelles et elle ne le sera jamais. Aussi bien aller vers une autre ville qui me fera autant vibrer que la capitale belge, mais d’une autre façon. Si j’ai pu aimer différentes personnes dans ma vie, je peux probablement tomber amoureuse avec différentes villes aussi, non ?
Quel est le plan ?
C’est de là que j’ai commencé à réfléchir où je pourrais déposer bagages. Un endroit où je pourrais retrouver toutes mes activités favorites : la course, le ski et la randonnée. Une ville pas trop grosse qui me permettra de voyager facilement pour rejoindre ma Bruxelles, mais surtout, qui me permettra de continuer mes aventures en Europe.
Cette réflexion ne s’est pas seulement faite avec moi-même, mais aussi avec les personnes sur qui je peux compter. « As-tu pensé à Annecy ? » m’ont-elles dit. Oui, justement, mais j’imagine que je me mens à moi-même et que je ne veux pas me l’avouer. J’ai également osé dire à quelqu’un que je manquais probablement de courage. Comme si ce n’était pas déjà assez courageux de vivre à l’étranger. J’ai quitté mon pays natal, le Canada, je peux bien m’éloigner de mon pays de cœur.
C’est ainsi que j’ai décidé de partir à Annecy le temps d’une semaine. Une semaine pour me donner une idée. Une semaine où je fais ma petite routine, où je vis une vie complètement normale. Je me devais de faire ça pour ne pas tomber dans l’intensité du voyage où les émotions sont amplifiées.
Je suis donc atterrie dans un Airbnb partagé avec deux autres personnes. Des personnes que j’ai eu l’impression de connaître depuis toujours. Est-ce un signe ?
Et finalement cette semaine sur Annecy ?
J’écrirai plus en détail sur cette semaine dans un autre article pour que, à votre tour, vous visitiez cette merveille des Alpes. Mais pour tout dire, Annecy a gagné mon coeur. Avec les montagnes, le Thiou, le lac, les gens que j’ai rencontrés… c’était une semaine plus que parfaite. J’ai senti que je dégageais une énergie positive, ouverte à toutes les possibilités. Mais malgré tout, je dois encore me poser et réfléchir, même si au fond de moi, j’ai déjà les réponses à mes questions.
Néanmoins, je crois que j’ai peur que certaines choses de Lille me manquent. Et puis, une de mes colocataires à Annecy, qui vient également du Nord, m’a dit que plein de choses lui manquent de là-bas, mais que pour rien au monde elle ne vivrait ailleurs qu’en montagne. Ça m’a ouvert les yeux. Effectivement, il y a des choses du Québec qui me manquent, mais pour rien au monde j’y retournerai. Ce sera sans doute le même scénario pour Lille, qui sait.
Et puis j’ai fait un petit détour pour aller voir un bon ami à moi à Bourgoin-Jallieu. Je lui ai mentionné que je retournais à Lille, mais avec un pied sur le frein. Autrement dit, en bon français, j’ai la flemme d’y retourner. Il m’a dit : « je crois que tu as déjà ta réponse ».
Je suis jeune, je peux encore me permettre de tester plein de choses. J’ai encore le droit à l’erreur, de me remettre en question, de vivre mille et une vies. Et même si j’étais plus âgée, qu’est-ce qui m’en empêcherait ?
Au moins, je suis certaine d’une chose : j’adore la France. Mais je crois que j’ai fait mon temps à Lille et que quelque chose de mieux m’attend ailleurs. Lille m’a vue galérer et pleurer, mais surtout rire et aimer. Maintenant, je crois que Lille, je te quitterai pour Annecy.
À suivre…
Et vous, pvtistes ?
Et vous, pvtistes, avez-vous déjà eu cette réflexion ? Restez-vous à un endroit où vous n’avez pas envie d’être ? Si jamais vous êtes dans cette situation, sachez que ce n’est pas grave de ne plus vouloir être à un endroit qui était auparavant une certitude pour vous. Il faut s’écouter, nos envies changent et c’est normal. Nous sommes jeunes et avons l’opportunité de vivre une vie atypique à l’étranger, autant la vivre à notre façon avant d’être contraint par des responsabilités trop importantes.
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