Le 6 août est une date importante pour le Japon. En 1945, une première bombe atomique s’abattait sur Hiroshima, une ville de 255 000 habitants environ, semant la mort et la destruction dans la ville. La seconde bombe lâchée sur Nagasaki et l’invasion de la Mandchoukouo par l’armée soviétique trois jours après allaient précipiter la capitulation du Japon le 14 août 1945. La bombe tua environ 140 000 personnes, de manière instantanée ou des suites des radiations, entre août et décembre 1945.

La bombe a bien évidemment marqué la ville d’Hiroshima ainsi que toute la société japonaise. Outre les destructions, elle a aussi laissé des traces sur le sol, avec un curieux phénomène à Hiroshima, mais aussi à Nagasaki.

Quelques semaines après l’explosion, les scientifiques virent que le flash de la bombe avait décoloré le béton. La bombe avait laissé des marques correspondant aux projections des objets, des corps et du mobilier urbain, un peu comme une projection photographique.

La chaleur due aux rayonnements thermiques a rendu visible les ombres portées sur le sol. Les ombres pouvaient représenter un homme qui se tenait là au moment du drame et qui avait en quelque sorte « protégé » le mur des dommages causés par la bombe. Il en était de même avec une échelle, une vanne ou les pylônes d’un pont.

Photo de Matsumoto Elichi à Nagasaki dans les décombres d’une base militaire. Le corps a disparu dans l’explosion, mais l’ombre est restée.

Le pont a protégé la route des radiations émises par la bombe (archives de l’US Army).

L’ombre de cette vanne a été projetée sur le mur (archives de l’US Army).

Ce pan de mur a été récupéré il y a quelques années lors de la restauration de la banque pour être placé dans le Musée de la Paix à Hiroshima.

Les ombres ont permis d’évaluer où se trouvait l’épicentre de la bombe qui explosa environ à 500 mètres au dessus d’Hiroshima. Il avait été évalué que ce serait à cette hauteur que la bombe ferait le plus de dégâts.

Ces traces ont depuis disparu à cause du vent, de la pluie et de la pollution et du temps. Il est néanmoins possible d’observer des photographies de ce phénomène au Musée de la Paix, que vous pourrez visiter si vous allez à Hiroshima. L’ombre d’un homme qui attendait probablement l’ouverture d’une banque au moment de l’explosion est aussi exposée dans ce musée.

Le journalist John Hensey écrivit un article, Hiroshima, qui fit l’objet d’un numéro spécial du New York Times en août 1946 consacré à Hiroshima. Il y parlait notamment des ombres projetées sur les murs qui n’avaient pas été détruits. Vous pouvez en retrouver un extrait sur le site du Monde Diplomatique.

Marie

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(5) Commentaires

anais I |

Super article. Merci beaucoup pour ces informations. Je trouve bien de ne pas oublier ce qui c’est deroulé il n’y a pas si longtemps.

Francois I |

Le plus flippant dans tout ca, c’est que la bombe d’Hiroshima n’est qu’une minuscule bombinette de rien du tout par rapport a ce qui se trouve dans les arsenaux nucleaires aux USA< chine, Russie, etc…. C'est comme comparer un lance pierre avec un obus. Et ca, je ne vous cache pas que ca fait peur pour l'avenir de notre plamete car le jour ou un fou mettra la main dessus…. (non je ne vise pas la Coree du Nord…)

Johanna I |

Très intéressant, merci pour cette découverte.
La photographie est parfois plus efficace que de longs discours pour ne pas oublier l’histoire du XXème siècle.

Alan I |

Merci beaucoup la rédaction de l’article. J’ai visité la ville d’Hiroshima l’an passé, difficile de croire qu’il avait eu cette tragédie, la ville a renaît de ses cendres. C’est devenu un véritable de lieu de promotion de la paix vivant avec les visites scolaires des enfants et des touristes et un lieu de souvenirs avec les musées et monuments commémoratifs.
Je vous conseille de lire la bande dessinée interactive qui relate les conséquences de l’après guerre dans la mémoire collective de la société japonaise et les différences culturelles perçues avec l’Occident.

https://annefrank.arte.tv/fr/

Julie I |

Merci pour cet article très intéressant 🙂