L’assurance assistance rapatriement, pourquoi est-ce indispensable quand on voyage ?

Si vous êtes en PVT, jeune professionnel ou en Stage coop, vous devez souscrire à une assurance qui comprend le rapatriement. Si vous recevez des proches, une assurance voyage est aussi conseillée pour eux. Vous vous demandez peut-être “Pour quoi faire ? Il ne m’arrivera rien !”. C’est évidemment ce qu’on vous souhaite mais de nombreux voyageurs se sont retrouvés dans des situations qu’ils n’auraient pas imaginées.

L’assurance assistance rapatriement est-elle obligatoire ?

Dans certains pays du PVT, avoir une assurance qui inclut le rapatriement est parfois une condition obligatoire.

• Vous devrez fournir une preuve d’assurance dans votre dossier de demande de visa pour l’Argentine, la Corée du Sud, Hong Kong, le Pérou, l’Équateur, le Mexique, l’Uruguay, le Brésil, la Colombie, le Chili ou encore Taiwan.
• Vous pourriez avoir à fournir une preuve d’assurance au moment de passer l’immigration au Canada, en Australie ou en Nouvelle-Zélande.
• L’assurance n’est pas obligatoire mais vivement recommandée pour le Japon.

Dans quelle situation puis-je être rapatrié ?

• Si vous tombez gravement malade ou si vous vous blessez (suite à un évènement garanti par votre contrat d’assurance) : la compagnie d’assurance s’occupe de l’organisation et de la prise en charge de votre rapatriement vers le centre hospitalier compétent le plus proche et si nécessaire à votre domicile dans votre pays de résidence. C’est par exemple le cas d’Adrien, ancien pvtiste, qui nous raconte son expérience plus bas dans l’article.
• Si les infrastructures médicales locales s’avèrent incapables de dispenser les soins requis : la compagnie d’assurance prend en charge votre transfert vers le centre hospitalier le plus proche ou vers le centre hospitalier le plus proche de votre domicile dans votre pays de résidence. Le transfert peut également se faire jusqu’à votre domicile dans votre pays de résidence.
• Dans certains cas, plus extrêmes, un accident peut mener au décès de l’assuré. La compagnie se charge alors du transport du corps depuis le lieu de mise en bière jusqu’à l’aéroport international le plus proche de votre domicile. De même, si un proche de votre famille décède, vous pouvez être rapatrié dans votre pays de résidence pour assister aux funérailles et être près des vôtres. C’est ce qui est arrivé à Laureen, qui nous raconte comment ça s’est passé pour elle, en bas de cet article.

Expérience d’Adrien, pvtiste au Canada

J’étais en PVT au Canada pour 2 ans à partir d’août 2017. J’ai mis un terme à mon contrat de travail environ 3 ou 4 mois avant la date d’expiration de mon permis de travail pour m’offrir un roadtrip USA / Canada. L’objectif était de rallier côte Est / côte Ouest, en commençant par le Maine (Acadia National Park notamment) pour finir par Vancouver, juste avant la fin de mon PVT.

Pour quelle raison as-tu dû être rapatrié ?

Je place le décor : Utah, à Arches National Park, début juillet 2019.

En grand amateur de rando que je suis, je me suis lancé seul à 6 h du matin dans la plus grande rando du parc, la Primitive Trail (12,6 kilomètres), les deux amis avec qui je voyageais n’ayant pas trouvé la motivation pour me suivre haha !

Arrivé à mi-chemin, vers 8 h, erreur de débutant : une simple chaussure mal lacée suffira à stopper net mon road trip. J’ai trébuché et mon genou gauche est venu heurter le sol rocheux. Impossible alors de marcher ni de m’appuyer sur ma jambe. Bien qu’au milieu de nulle part, avec personne autour de moi, j’avais du réseau sur mon téléphone, ce qui m’a permis de contacter les secours et de leur partager ma position exacte.

Les premiers randonneurs qui m’ont ensuite croisé sont arrivés plus de 30 minutes après l’accident, un couple de touristes allemands au top qui ne m’a pas quitté jusqu’à la prise en charge des secours. Les secours sont arrivés une paire d’heures après, à pied, le sentier étant difficile d’accès. Vers 16 h, j’ai enfin été hélitreuillé jusqu’au parking du parc. Point positif : ce petit tour en hélico m’aura offert l’une des plus belles vues du parc ! J’ai ensuite été pris en charge en ambulance jusqu’à l’hôpital le plus proche.

Arrivé à l’hôpital, passage d’une radio et verdict : fracture de la rotule. On me pose alors une sorte de plâtre et on « m’offre » des béquilles. Mon passage aux urgences aura duré maximum 2 heures mais cela me suffira à réaliser à quel point les soins peuvent coûter chers à l’étranger et à prendre conscience de l’importance d’être assuré.

Facture des urgences : 1 500 $, facture des secouristes : 1 900 $, soit près de 3 000 € au total.

Quelles démarches as-tu dû faire pour avoir accès à ce service ?

Lors de l’obtention de mon PVT, j’ai souscrit à un contrat Globe PVT, chez ACS.

J’ai dû avancer les frais d’urgence. J’ai ensuite dû remplir un formulaire de demande de remboursement, scanné et envoyé par e-mail à l’assureur. J’ai dû joindre à cet e-mail la facture originale acquittée, le compte-rendu des urgences, le fichier du CD de la radio, une copie de mon passeport et de mon permis de travail, un RIB…

La facture des premiers secours a, quant à elle, été directement prise en charge par l’assureur, ouf !

Je suis retourné à l’hôpital le lendemain de l’accident pour consulter un médecin, qui m’a confirmé qu’aucune intervention chirurgicale n’était nécessaire dans l’immédiat. N’étant plus en état de poursuivre le road trip sur une jambe, ce dernier a rédigé un « fit to fly », petit papier attestant que j’étais apte à prendre l’avion et donc à être rapatrié.

J’ai contacté le numéro de téléphone de mon assureur dédié aux demandes d’assistances. S’en sont suivis plusieurs échanges par e-mail et téléphone pour fixer les conditions de mon rapatriement.

Les démarches t’ont-elles semblé faciles ?

Honnêtement j’ai été agréablement surpris par la prise en charge de mon rapatriement ! Ma demande a été traitée par l’organisme d’assistance en moins de 48 heures, qui s’est par ailleurs montré très réactif. Je n’ai eu aucune difficulté à les joindre.

Les frais d’urgence que j’ai dû avancer étaient conséquents et constituaient une dépense qui n’était forcément pas prévue dans mon budget. D’autant plus que mon road trip touchait bientôt à sa fin et que mes finances étaient au plus bas ! Fort heureusement j’ai été remboursé assez rapidement.

Quelles ont été les conditions de ton rapatriement ?

C’était le grand luxe ! Tout a été prévu de A à Z : le taxi de l’hôtel à l’aéroport. Les vols en business class (la première et sans doute dernière fois que je goûterai à ce privilège !) car j’avais besoin de suffisamment d’espace pour garder la jambe tendue. Le transfert entre les différents vols en chaise roulante avec accompagnateur (j’avais une correspondance). Et pour finir l’ambulance de l’aéroport d’arrivée jusqu’à mon domicile. Tout ça sans encombre et avec prise en charge complète par l’assureur sans rien avoir à avancer !

Je n’imagine même pas la galère que cela aurait été si j’avais dû payer l’intégralité des frais et me charger moi-même de mon rapatriement vu l’état dans lequel j’étais…

Morale de l’histoire : quand vous partez à l’étranger, surtout pour une longue durée, souscrivez à une assurance ! Certes cela engage des frais mais contrairement à ce que l’on peut parfois penser, un accident est vite arrivé et on est alors bien content d’être couvert ! Ah oui… et faites attention à vos lacets !

Expérience de Laureen, pvtiste au Canada

Pour quelle raison as-tu dû être rapatriée ?

Ma grand-mère maternelle est décédée fin novembre. Je ne savais pas réellement si j’allais rentrer à cause du prix du billet d’avion, mon travail et surtout la situation liée à la Covid.

Quelles démarches as-tu dû faire pour avoir accès à ce service ?

Je me souvenais d’avoir lu sur mon contrat d’assurance Globe PVT qu’un rapatriement était possible en cas de décès d’un proche de la famille et qu’il fallait joindre le numéro situé à côté de notre numéro d’assurance. C’est ce que j’ai fait.

Une fois les démarches téléphoniques faites, elle m’a envoyé un e-mail dans lequel je devais envoyer une copie de mon permis de travail, ainsi que la copie de mon passeport. En parallèle, elle m’avait envoyé plusieurs trajets disponibles et je n’avais qu’à choisir les horaires.

Les démarches t’ont-elles semblé faciles ?

Je dois avouer que j’ai eu du mal à les joindre en journée en France, avec le décalage horaire, mais ensuite tout est allé très vite. La conseillère a été d’une très grande gentillesse et m’a bien expliqué que je n’avais rien à payer, juste à fournir des justificatifs.

Quelles ont été les conditions de ton rapatriement ?

Je devais faire Montréal – Paris et Paris – Marseille. Tout est pris en charge, même si on doit faire plusieurs correspondances et les vols sont effectués avec Air France.

On a également le droit de rester maximum 21 jours en France. Mais surtout pour ne rien avoir à débourser, sous risque d’avancer les frais et de faire rembourser par la suite, on nous demande l’acte de décès et la copie du livret de famille pour prouver que c’est bien un membre de la famille.

Moins de 24 heures après, je recevais ma réservation incluant un bagage cabine et un bagage en soute. Il est également possible d’ajouter des options à notre voyage si on veut être ailleurs qu’en classe économique, mais c’est à nous de payer cette option directement sur le site d’Air France.