Comme le veut la tradition sur pvtistes.net, je partage avec vous une expérience que je viens de vivre, on ne sait jamais, ça peut servir !
Ça fait bientôt 10 ans que je suis au Canada et il ne m’était encore jamais arrivé d’aller dans un hôpital canadien. C’est maintenant chose faite !
Mercredi
Vers 14 h – Après un repas copieux, je suis pris de maux de ventre, je me dis que ça va passer. A 18 h, mes maux sont toujours là et plus inquiétant, j’ai l’impression que la douleur s’intensifie… Je fais comme 90 % des gens, je cherche sur le web quelles pourraient être les causes de ces douleurs abdominales. Quelle mauvaise idée ! Après avoir lu 5 articles, j’ai l’impression d’avoir tous les symptômes énumérés pour :
- Une occlusion intestinale
- Une indigestion
- Une appendicite
- Un ulcère
J’arrête mes recherches je me dis que dans tous les cas j’irai consulter mon médecin si ça ne va pas mieux d’ici le lendemain matin.
Impossible de dormir, je passe une nuit blanche. Mon mal est tel qu’il m’est impossible de faire quoique ce soit… Je prends un Advil, la douleur se calme mais après quelques heures ça revient, en pire !
Jeudi
Le matin, j’appelle mon médecin (pour les pvtistes, il n’est pas facile au début d’avoir une place chez un médecin de famille, donc si ça vous arrive, tournez-vous plutôt vers les walk-in-clinics qui reçoivent beaucoup plus rapidement que les hôpitaux). Il me donne rendez-vous à 15 h.
Il pense que c’est une d’appendicite (c’était dans ma liste !), il me prescrit donc des antibiotiques et me demande de faire une échographie de mon abdomen pour être certain (ultrasound exam). Je ne paie rien, tout est pris en charge par l’Ontario Health Insurance Plan (consultation et médicaments). Je précise que je suis citoyen canadien depuis 2014 et que je bénéficie de la couverture sociale ontarienne.
Vendredi
9 h – Arrivé dès l’ouverture à la clinique sans rendez-vous (walk-in-clinic), je n’attends même pas 10 minutes et je suis pris en charge. La technicienne fait mon échographie et elle me dit qu’elle enverra les résultats à mon médecin (le truc stressant où tu t’attends au pire…). Là non plus, je ne débourse rien, grâce à l’OHIP, l’assurance santé de l’Ontario.
La douleur s’estompe grâce aux antibiotiques que mon médecin m’a prescrit mais l’attente est stressante. Vers 22 h, je reçois un coup de téléphone dont je ne connais pas le numéro. C’est mon médecin qui m’explique que c’est une d’appendicite et qu’il y a 2 solutions pour la traiter.
Je peux continuer à prendre les antibiotiques qui vont réduire l’inflammation. Le problème c’est qu’elle peut revenir à tout moment ensuite… L’autre solution consiste à se rendre aux urgences, à faire des examens supplémentaires et, si nécessaire, à effectuer une opération pour en être débarrasser une fois pour toute. Le gros inconvénient c’est la longue attente aux urgences avant d’être pris en charge. J’opte pour la seconde option !
23 h – Arrivée aux urgences de l’hôpital Mount Sinaï (qui a bonne réputation). L’infirmière de garde me dit que l’attente ce soir est très très longue et qu’il n’y a qu’un seul médecin pour les urgences… L’infirmière, très aimable au passage, m’inscrit dans la base de données, prend ma tension et me fait une prise de sang. Elle me dit de me rassoir et de patienter, il est 23h30.
Samedi
1 h 30 – L’infirmière m’appelle et me dit qu’un médecin va venir m’ausculter et me poser quelques questions. Elle me déplace de la salle d’attente à une petite pièce où je dois mettre la très sexy blouse qui laisse entrevoir mon derrière si je me mets debout…
2 h 30 – Arrivée du médecin urgentiste, super aimable, qui m’explique ce qu’est l’appendicite en me faisant un dessin rapidement.
3 h 30 – Arrivée du chirurgien qui dit pouvoir m’opérer demain matin en fonction des urgences. Si j’accepte, je dois rester à l’hôpital et prendre une chambre. Il me dit que c’est une petite opération qui prend environ 1 heure et qu’il suffit de faire 3 petits trous dans mon abdomen, le tout sous anesthésie générale. Dans le cas où cette solution n’était pas possible, il me ferait une incision sur 4 cm envrion. Je devrais être rentré chez moi le jour-même ! Je signe 🙂
4 h – On m’explique que la chambre n’est pas prise en charge par l’OHIP. Mais comme j’ai une mutuelle, je ne paie rien (280 $/nuit).
Résumé des urgences : 4 h 30 d’attente mais finalement, c’est passé assez vite puisque j’ai vu une personne presque toutes les heures. Ça aide à patienter et le personnel (réceptionnistes, infirmières, médecins, chirurgiens, brancardiers) est tellement sympathique et attentionné que je n’ai pas vu le temps passer. Je trouve le processus assez efficace et rapide.
Au sujet de l’hôpital Mount Sinaï, je le recommande à 200 %, je n’ai pas vu une seule personne blasée par son boulot ou qui m’a pas salué… Bref, je mets un bon 10/10 pour l’accueil et le professionnalisme.
Attention, en tant que PVTiste, vous n’avez pas accès à la carte de santé canadienne et toutes les consultations et examens auraient été à votre charge ! Je n’imagine même pas les frais… D’où l’importance de bien vous assurer avant de partir ! Ne prenez pas le risque.
12 h : le temps est long surtout que je n’ai pas de TV et plus de batterie sur mon téléphone…
17 h – L’infirmière m’annonce qu’ils vont enfin pouvoir s’occuper de moi. Je suis soulagé mais aussi stressé même si ça reste une opération bénigne.
18 h – Arrivée dans la salle d’opération avec 5 personnes autour de moi (chirurgien, anesthésiste, infirmière etc.). Ils sont super amicaux, me rassurent sur l’opération et ils me font même des petites blagues.
18h30m20s : GROS BLANC
20 h 30 – je me réveille comme si je venais de dormir toute une année, le réveil est difficile et j’ai une douleur dans l’abdomen. L’opération s’est a priori bien déroulée car j’ai trois petits pansements sur mon abdomen. L’infirmière me donne de la morphine.
21 h – Retour dans ma chambre d’hôpital. Je ne peux pas rentrer chez moi : il est tard et ils doivent me garder en observation cette nuit. De toute façon, à cause de l’anesthésie générale, je suis tellement dans le pâté que c’est pas si mal !
Minuit – L’infirmière vient me voir toutes les 2-3 heures pour prendre ma tension, me faire une prise de sang et s’assurer que je vais bien.
Dimanche
8 h – On me dit que je vais pouvoir sortir ! J’appelle mon amie pour qu’elle vienne me chercher et mon infirmière me donne une ordonnance pour des anti-douleurs.
Pour résumer : je suis totalement satisfait du processus, de ma consultation chez mon médecin de famille à ma sortie de l’hôpital. Je trouve que tout s’est très bien déroulé et qu’il n’y a pas vraiment eu de perte de temps. Je trouve le système médical ontarien vraiment top !
Attention toutefois, j’entends régulièrement des pvtistes qui se rendent dans des hôpitaux pour un simple rhume ou une angine.
Plutôt que de perdre 5-6 heures et de débourser plusieurs centaines de dollars, rendez-vous dans une walk-in-clinic ça vous fera gagner du temps et de l’argent !
(20)Commentaires
Merci beaucoup pour ton témoignage !
Mon "aventure" en bref, si ça peut aider :
Dimanche soir
Mal de ventre qui me plie en deux dans la nuit. Aucun autre symptôme.
Lundi
Je travaille de chez moi, mais assise et debout, ça va ! Plusieurs personnes me parlent d'appendicite, mais la douleur n'est pas assez forte pour que ça soit ça (selon moi !).
Lundi nuit
À nouveau pliée en deux jusqu'à 3h. La douleur se déplace en bas à droite (similaire à une douleur de règles). Je finis par m'endormir.
Mardi
Je vais au travail, n'ayant plus de douleurs. Ressentant une gêne, je décide d'aller quand même consulter dans une walk-in.
Le médecin me dit que c'est "qqch que j'ai mangé". Il me programme une échographie pour le lendemain quand même.
Mercredi
Après une nuit de profond sommeil, sans aucune douleur, je me rends à l'échographie, prête pour aller bosser après.
On me détecte une appendicite.
Direction les urgences pour être admise à l'hôpital et opérée.
Arrivée à 15h en pleine forme, je dois repasser des examens car les médecins sont sceptiques. 22h, on confirme enfin que j'ai bien l'appendicite. 4h, après 13h d'attente, j'ai enfin une chambre (semi-private, couverte par mon assurance du boulot).
Jeudi
Opération à 12h. Réveil difficile. Retour dans ma chambre à 17h. Je passe la nuit en observation.
Vendredi
Petit-déjeuner sans souci. Je suis libérée à 11h. Peu de douleurs, juste l'estomac qui tire, et difficulté à marcher + grosse fatigue.
ASSURANCE
J'ai l'OHIP + Manulife avec le travail. Je n'ai donc rien payé.
Une fois encore, ne pensez pas que parce que vous êtes jeune et en bonne santé, vous n'avez pas besoin d'assurance. Sans contrat de travail, et même avec d'ailleurs, une assurance internationale (Globe Partner) est nécessaire !
HÔPITAL
Mount Sinaï est un très bon hôpital avec un personnel soignant à l'écoute et "humain". Beaucoup d'attente aux urgences pour moi car les urgences d'un autre hôpital étaient inondées.
Et encore merci Mat !
(et hop, petit dossier qui va bien : L’assurance PVT / WHV : les choses à savoir)
Salut Sharone,
Alors apparemment, ça ne sont pas toutes les assurances voyage qui couvrent ça.
La dernière fois, je parlais à un jeune Français parti en stage à Singapour et qui avait eu une crise d'appendicite là-bas. Son assurance voyage a refusé la prise en charge, arguant que c'était une maladie et non un accident. Résultat des courses, il a dû payer lui-même les 10 000 euros apparemment...
Apparemment, il avait pris une assurance accident, mais ça ne couvrait pas la "maladie"...
Merci Sharone pour ces explications
L'appendicite est typiquement le genre de soins pris en charge par une assurance voyage. Dans un cas comme celui de Mat et avec une assurance Globe PVT, les soins auraient été pris en charge à 100%
Lorsque la situation le permet, c'est vrai que c'est mieux de prévenir notre plateforme d'assistance, qui pourra du coup entrer en contact avec l'hôpital pour une prise en charge directe. Mais évidemment, lorsqu'il s'agit d'une urgence ou d'un accident, si l'assuré n'a pas le temps de nous prévenir ce n'est pas grave.
Je reste à dispo
Sharone
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