Une religion animiste, où la nature doit être respectée
Dans tous ses aspects, la culture aïnoue repose sur l’idée d’un mode de vie en adéquation avec la nature. Organisés autour d’une religion animiste, les Aïnous croient que des esprits habitent chaque élément naturel : animaux, plantes mais aussi phénomènes naturels (tonnerre, raz-de-marée, etc.). Ces divinités sont appelées « kamuy ».
Le respect de l’environnement est donc essentiel. Par exemple, les racines des plantes utilisées pour la cueillette étaient systématiquement remises en terre.
Une vie en communauté
Les Aïnous vivent traditionnellement en communauté dans des kotans (des villages), où chaque foyer a sa propre maison. L’organisation est très codifiée : l’entrée doit être à l’ouest et il y a toujours trois fenêtres (mais il ne doit y avoir aucune fenêtre au nord !).
Côté politique, il y a généralement trois chefs désignés de manière héréditaire par kotan.
Un artisanat plein de symboles
Une des principales activités des Aïnous aujourd’hui repose sur l’artisanat. De la vaisselle et des statuettes en bois sont fabriquées. Souvent, ce sont des animaux qui sont représentés, et notamment l’ours, animal vénéré dans leur culture. L’apprentissage de la gravure sur bois est au centre de l’éducation aïnoue puisqu’on dit que les jeunes garçons ne peuvent atteindre le statut d’ »hommes » que par la maîtrise de cet artisanat.
Pour fabriquer leurs objets traditionnels, les Aïnous utilisent des éléments que l’on trouve dans la nature, comme des herbes, de l’écorce mais aussi de la peau d’animal ou de poisson. Par exemple, leurs vêtements d’hiver sont faits avec de la fourrure de cerf et des plumes d’oiseaux. Ceux-ci sont très souvent brodés de motifs, dont la signification fait office de talismans pour protéger des maladies. Chaque village (kotan) a ses propres motifs.
Côté mode, les ornements sont très populaires et l’on porte des couronnes, des bracelets, des colliers de perles colorées et des boucles d’oreilles. Les tatouages sont aussi un moyen de désigner un statut social et une appartenance à un clan. Les femmes aïnoues ont pour coutume de se tatouer les bras, parfois la vulve, le visage (et plus précisément la bouche) et ce, dès la puberté.
Le spectacle vivant aïnou
Les chants aïnous sont polyphoniques et racontent pour la plupart des contes. En effet, la littérature aïnoue est orale et est donc contée musicalement sous forme de sagas. Le mukkuri, sorte de guimbarde, est aussi très populaire.
La danse traditionnelle aïnoue a, quant à elle, été reconnue au patrimoine immatériel de l’UNESCO en 2009. Souvent, les chorégraphies prennent pour inspiration des animaux (renards, grues, etc.) mais aussi des événements de leur histoire (comme lors de « la danse de l’arc »). À l’origine, ces danses étaient un moyen de remercier les kamuy.
Une cuisine de saison
La cuisine aïnoue utilise des ingrédients de saison qui se trouvent à Hokkaido comme la pomme de terre, les haricots ou le sarrasin. La chasse et la pêche faisant partie intégrante de leur culture, la viande du gibier et les poissons locaux sont très appréciés, comme le cerf, le renard, le lapin, le phoque ou encore le saumon et la truite.
Les restaurants servant de la cuisine traditionnelle aïnoue sont rares. L’association Rera œuvre à la promotion de celle-ci, tout en embauchant des Aïnous dans le secteur de la restauration. Si vous voulez goûter un Rataskep (sorte de purée de citrouilles avec des haricots et des baies de shikerebe), vous pouvez vous rendre dans leur restaurant « HaruKor » à Shinjuku à Tokyo (le seul restaurant aïnou de la capitale).
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