Yao Su-Yong : la « diva des larmes » ou la « reine des chansons interdites »
Elle est un des symboles des chanteuses victimes de la loi martiale des années 1960. Accusée de porter atteinte à l’ordre social dans ses paroles, elle fut obligée de quitter sa terre natale, où sa licence de chanteuse lui avait été retirée, pour s’exiler à Hong Kong puis Singapour. Cela lui a permis de se construire une carrière à l’international. Voici donc « Fu Xin De Ren » (負心的人), censurée par le gouvernement, qui la considérait trop « sentimentale ».
A-Mei pour découvrir la musique pop aborigène taïwanaise
Le gouvernement actuel a mis en place une politique de valorisation de la culture dite « aborigène » de Taïwan. On retrouve notamment une station de radio dédiée à celle-ci : Ho-hi-yan. Depuis les années 2000, une « nouvelle vague de pop indigène » aurait déferlé sur l’île, dont fait partie A-Mei. Elle est populaire pour être une figure de la défense des droits LGBT et de l’égalité de genre dans le pays, d’où son surnom de « Fierté de Taïwan ».
À noter que la musique aborigène est parfois volée puisque la chanson des Jeux olympiques de 1996 du groupe allemand Enigma, Return to Innocence, inclut les voix d’un couple de la population aborigène des Amis, qui n’avaient pas donné leur accord.
No Party for Cao Dong, dans le prolongement du mouvement de « la musique de campus »
Émerge dans les années 1970 ce que l’on qualifie de « musique de campus » et qui caractérise les créations musicales dans l’enceinte des universités taïwanaises. Il ne s’agit pas de reprendre des musiques existantes mais bien de proposer de nouvelles productions, le tout dans un style punk, rock, folk et hip-hop, pour contrer une certaine homogénéité des musiques états-uniennes diffusées. Bien plus récent certes, le groupe No Party for Cao Dong s’inscrit dans ce mouvement. Il est défini comme un groupe « indie rock », dont les paroles questionnent avec sarcasme la situation de la jeunesse à Taïwan.
Mong Tong pour découvrir le folklore paranormal taïwanais
Mong Tong (mon coup de cœur !) est un duo de deux frères, Hom Yu et Jiun Chi, dont les musiques considérées comme « psychédéliques » sont inspirées par les mythes et le folklore taïwanais. Le groupe s’intéresse principalement à la dimension occulte des superstitions de l’île, comme par exemple les fantômes vengeurs, le Diyu (l’enfer chinois) ou les nombreuses théories du complot sur les ovnis popularisées dans les années 1980. Ces dernières faisaient l’objet d’une certaine propagande qui était distribuée par courrier et dont l’esthétique unique inspire Mong Tong pour ses couvertures d’albums ou de singles.
Leur dernier album Music From Taiwan Mystery est un répertoire des étrangetés ésotériques de l’île.
Jass Yang, pour concilier musique traditionnelle et électronique
Pour terminer cette sélection, comment ne pas parler de Jass Yang, qui fut ma première rencontre avec la musique taïwanaise ? Jass Yang représente cette nouvelle génération qui souhaite participer à définir l’identité culturelle nationale en reprenant des éléments culturels qui font consensus (le palanquin, les Bodhisattvas…) tout en cassant certains codes traditionnels. Producteur et DJ, il mélange des éléments de la musique traditionnelle chinoise avec les sonorités électroniques du Royaume-Uni (où il vit désormais) pour créer ce que certains qualifient de « techno fusion ».
Voilà, j’espère que vous adorerez autant la musique taïwanaise que moi et que vos playlists auront trouvé des nouveautés pour les fournir ! 🙂
PS : au fait, un palanquin c’est ça : une sorte de chaise portée par des humains ou des animaux !
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