Partage, émotions fortes, joies, folies, découvertes. Mais aussi vulnérabilité, défi, remise en question, créativité, ouverture d’esprit. Connexion, bonheur… Amitié.

Essentielle à notre bien-être, l’amitié nous concerne tous : elle traverse les générations, le temps, les cultures et la distance. Mais même si tout le monde la connaît, il n’existe pas deux amitiés qui se ressemblent.

“Chaque ami représente un monde en nous, un monde qui n’aurait peut-être jamais existé sans lui et que cette rencontre a rendu possible.” – Anaïs Nin

Lorsque nous sommes en voyage, l’amitié semble prendre un tout autre sens. Parce que le voyage, ce n’est pas seulement les paysages et les nouvelles expériences. Non, le voyage, c’est aussi les rencontres, les moments partagés. Nous faisons l’expérience d’amitiés éphémères, de connexions intenses. Nous partageons des bouts de chemin avec des inconnus. Nous perdons des amis de vue, devons faire le deuil de liens passés. Nous retrouvons de simples connaissances pour vivre des choses incroyables ensemble. Nous racontons notre vie à un étranger buvant son café à la table d’à côté.

En voyage, les chemins se croisent et se séparent. Des amitiés naissent et se construisent tandis que d’autres s’effacent avec le temps. Nous recréons des liens encore et encore, mais nous disons au revoir tout aussi souvent. Il y a des moments où notre coeur est comblé par tous les liens créés. Mais il y a aussi des moments de vide, des moments d’interrogation où nous pouvons nous demander à quoi bon recommencer si c’est à nouveau pour se séparer.

En fait, c’est parfois difficile. Difficile de s’attacher en sachant que le temps est compté, difficile de s’ouvrir, de montrer notre vulnérabilité. C’est fatigant de devoir recommencer, de reposer les mêmes questions : d’où viens-tu, depuis combien de temps voyages-tu, quels sont tes plans pour la suite ? Nous avons besoin de liens, de contact, de partage, alors on s’investit. Sauf que parfois, ce lien ne fleurit pas et la connexion ne se crée pas. C’est frustrant.

Et pourtant, c’est aussi tellement facile. Facile de partager des choses quand on est au bout du monde, d’exprimer ce que l’on ressent à ces autres voyageurs qui vivent la même chose que nous. Facile de se comprendre, de partager leur joie et leur émerveillement mais aussi de concevoir les craintes d’autrui, leur détresse et leurs questionnements. C’est palpitant d’écouter les histoires de chacun, de se sentir vibrer par les expériences d’autrui. Quand le temps est limité, c’est facile de s’amuser, de profiter. C’est facile de vivre dans le présent.

C’est comme si le voyage soulignait le temps qui passe. Il souligne le fait que ce moment si spécial n’existera plus demain. Ce demain d’ailleurs si près et si lointain à la fois. Et donc, bien que parfois des liens n’éclosent pas, il y a aussi des connexions qui se créent en un instant. Et puis, il y a aussi ces personnes qui sont restées de semi-connaissances mais qui sont les seules ayant partagé certaines expériences avec nous, les seules donc à pouvoir les comprendre.

Et comme c’est incroyable ! Ces connexions sont comme des petites bulles qui semblent flotter dans le temps. Fragiles, éphémères mais aussi belles et légères. Des bulles aux halos arc-en-ciel qui reflètent la diversité des rencontres et des connexions que l’on peut faire en voyage.

Parce que bien que le voyage nous unisse un peu tous, il y a une telle diversité au sein des voyageurs. Et ici, je ne parle pas de la culture. Non, la diversité en voyage va bien au-delà des différences culturelles. Je parle ici de nos histoires de vie. Je parle des vécus, des identités. Je parle des expériences. Parce qu’au bout du monde, il n’est pas rare de se lier d’amitié avec des personnes complètement différentes de nous dans leur façon de mener leur vie et d’envisager le monde. On devient proche de personnes qui nous semblent tellement loin, ou même opposées, à nos amis de chez nous.

Et, pour moi, c’est ça la richesse des amitiés en voyage. C’est échanger sur nos façons de voir le monde, c’est entrer en questionnement, c’est pouvoir voir les choses d’une autre façon. Et malgré tout ça, c’est se rejoindre sur des valeurs communes, même si elles s’expriment différemment parfois.

En voyage il y a plus de rencontres, donc plus de séparations, plus de tristesse mais aussi plus d’aventures, de partage, d’intensité et de souvenirs farfelus.

Et qu’en est-il des amis de chez nous ? Ceux qui ont toujours été là et qu’on quitte pour une durée parfois indéterminée. Il y a des amitiés transcendantes, évidentes, celles qui seront là probablement jusqu’au bout de notre vie. Et il y en a d’autres peut-être un peu plus fragiles. Il y a des personnes à qui on ne parle qu’une fois par an mais avec qui rien ne change une fois retrouvées. On se demande celles qui resteront, celles qui se renforceront, et celles qui, peut-être, s’éteindront. On réapprend à être en lien, à communiquer à travers les changements d’heure, à partager et comprendre des expériences sans qu’on puisse les vivre ou les faire vivre. Comment faire partie de la vie de ceux qu’on aime lorsqu’ils sont si loin de nous ? Mais aussi, comment vivre notre présent, sans pour autant négliger ceux qui sont loin ?

Alors, je pense que le voyage nous pousse à redéfinir l’amitié, ou plutôt LES amitiés. Les amitiés qui durent, les amitiés qui passent, les amitiés qui naissent et les amitiés qui s’éteignent. Ces amitiés si différentes mais aussi plus belles les unes que les autres.

En écrivant cet article, des dizaines de personnes ayant marqué mes voyages ont traversé mes pensées. Certaines restent présentes dans ma vie, d’autres non. Certaines me remplissent de nostalgie accompagnées d’un petit pincement au cœur, d’autres posent un sourire au coin de mes lèvres. Certaines me remplissent d’impatience, d’autres me placent dans une incertitude curieuse. Qui est-ce que je verrai demain ? Quand est-ce que je reverrai cette amie rencontrée en auberge ? Dans quelles conditions vais-je retrouver cette autre personne qui reste si importante pour moi ?


Tous ces souvenirs, tous ces moments, toutes ces personnes

Alors qu’importe le temps passé ensemble ; quelques jours, un mois, un trimestre, une année, ou plus… Et peu importe si nous sommes en contact chaque semaine, semestre, chaque anniversaire ou même plus du tout. En partageant ces petits bouts de voyages avec moi, ces personnes, d’ici et d’ailleurs, d’avant et de maintenant, ont marqué un bout de ma vie. Elles l’ont rendue plus belle. Et parfois, j’espère que d’une certaine manière, moi aussi j’ai apporté un peu de bonheur dans la leur.

Pamela

Voyageuse belge depuis 2012, j'ai vécu aux USA et aux Bahamas avant de m'envoler vers la Nouvelle-Zélande où je vis depuis 2019. Je partage avec vous mes meilleurs tips NZ grâce à pvtistes.net et vous accompagne dans votre préparation au départ, avant de moi-même prendre à nouveau mon envol...

Belgian traveler since 2012. I have lived in the USA and the Bahamas and I have now been living in New Zealand since 2019. I share my best NZ tips with you and I help you prepare for your big adventure. I will soon be going on to my next one myself...

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(1) Commentaire

Julie I |

Très beau ton article Pamela ! J’imagine qu’en le lisant, on a tous des visages qui défilent, des gens qu’on a côtoyé 2 semaines mais à qui on pense toujours avec un pincement dans la poitrine, une journée trop sympa avec 3 personnes qu’on n’a jamais revues après, et j’en passe. Et j’aime bien ta toute dernière phrase, j’imagine que oui, nous aussi, on est le visage qui revient de temps en temps dans l’esprit de dizaines de personnes avec qui on a vécu des choses plus ou moins éphémères. C’est chouette de se dire ça 🙂

On peut pas garder tout le monde dans nos vies et on ne veut pas forcément garder tout le monde, certaines personnes n’auraient pas été nos amis à long terme mais ont été des copains de voyage incroyables, par leur humour, par leur esprit d’aventure qui nous a poussé à faire quelque chose par exemple, par leur sociabilité, qui nous a fait rencontré plein de gens, par les questionnements qu’ils nous ont poussé à avoir.

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