Où rencontrer des personnes LGBT au Japon ?
Comme dans beaucoup d’endroits dans le monde, les applications de rencontre sont un moyen assez efficace. Pour n’en citer que quelques-unes : 9monsters (pour les hommes gays en Asie), HER (pour les lesbiennes, bi et queers) ou LBT Chat (pour les lesbiennes).
Les associations ou organisations à but non lucratif sont un également un moyen efficace pour rencontrer de nouvelles personnes. Stonewall Japan a l’avantage d’être présent dans toutes les régions de l’archipel, de partager l’ensemble des évènements et autres associations LGBT et de faciliter des rencontres dans chacune d’entre elles. C’est un lieu d’entraide pour beaucoup de populations marginalisées, qui voient les grandes villes japonaises comme des lieux de refuge. D’autres organisations ont vocation à lutter contre les discriminations et à partager de nombreuses ressources comme Nijiiro Diversity.
Enfin, les quartiers LGBT de quelques grandes villes japonaises restent des lieux de rencontre majeurs, surtout lorsque l’on s’y retrouve pour faire la fête 😉 Certains bars comme le bar Dragon men qui organise des rencontres mensuelles appelées Not Alone Café pour les hommes gays.
Les quartiers et lieux LGBT-friendly au Japon
- À Tokyo
Commençons par le commencement : la capitale ! Il faut dire qu’il n’y a pas tant que ça de quartiers LGBT au Japon et que forcément, Tokyo concentre le plus grand d’entre eux (qui reste néanmoins relativement petit).
Situé à Shinjuku, le quartier de 2-chome (à prononcer « Ni-chomé ») est un lieu de fête, où se côtoient plus de 300 bars et boîtes de nuit, dont les plus appréciés sont listés ici, mais aussi des hôtels accueillant les couples homosexuels. On a pu y croiser certaines personnalités médiatisées comme des drag queens de l’émission RuPaul’s Drag Race ou encore le rappeur Lil Nas X. Un point plus qu’appréciable est que, pour une fois, le japonais n’est clairement pas requis. Ici se retrouvent beaucoup d’étrangers (mais aussi de locaux) et on parle donc dans une grande partie des bars en anglais.
On trouve aussi à 2-chome des lieux insolites comme le Café Lavanderia, réputé pour être le seul café anticapitaliste de tout le Japon, où on peut rencontrer et aller écouter des intellectuels japonais discuter des dernières problématiques sociales, parfois même en français !
Comment 2-chome est-il devenu le quartier de référence LGBT au Japon ? Après le bombardement de Tokyo par l’armée américaine en 1945, un marché noir se développe autour de la gare de Shinjuku. Dans une période d’économie rationnée d’après-guerre, on y vend de tout : de l’alcool, de la nourriture, des vêtements mais aussi du sexe. La loi anti-prositution de 1957 met à mal les commerces des habitants et ouvrent alors des bars où se retrouvent en secret plusieurs populations marginalisées, et notamment beaucoup de personnes transgenres. Dans les années 1970 apparaissent les premiers bars gays du quartier : c’est la naissance de 2-chome !
En dehors de la fête à 2-chome, le parc d’attraction Disney permet à des couples homosexuels de s’y marier symboliquement, bien que la loi japonaise interdise les mariages entre partenaires de même sexe.
- Dans le Kansai
Dans le Kansai, c’est la ville festive d’Osaka qui abrite la plupart des lieux LGBT-friendly de la région. Le quartier gay de la ville s’appelle Doyama-cho, et Lady Gaga y a même fait une apparition. La ville a d’ailleurs été désignée comme « Destination vedette » par l’International LGBTQ+ Travel Association en 2021. Il existe donc tout un marché du tourisme, autour des lieux iconiques de la communauté LGBT à Osaka, comme le propose le site Visit Gay Osaka.
Vous pouvez également visiter des temples ouvertement LGBT-friendly. Par exemple, le temple Shunko-in à Kyoto célèbre symboliquement des mariages homosexuels depuis 2011 et le temple Shozenji à Osaka est dirigé par la première moine bouddhiste transgenre du Japon.
Il existe également sur internet des listes des bars gays à Osaka, des hôtels ouverts aux couples homosexuels à Osaka et à Kyoto.
- À Sapporo
On retrouve aussi un quartier gay à Sapporo appelé Susukino. La ville est considérée comme une des plus ouvertes d’esprit du Japon concernant les droits des minorités puisqu’elle a été une des premières grandes villes à reconnaître le mariage homosexuel et à délivrer les fameux certificats d’union. C’est elle aussi qui est à l’origine de la jurisprudence qui fait de l’interdiction du mariage pour tous une mesure inconstitutionnelle.
- Dans la préfecture d’Oita
Les onsens peuvent être un vrai cauchemar pour les personnes transgenres, puisqu’il faut se mettre nu, en public, en utilisant soit les bains « pour hommes » soit les bains « pour femmes ». La ville de Beppu, célèbre pour avoir été nommée « capitale japonaise des onsens » a mis en place depuis 2018 un projet appelé « LGBT Furojet » (on salue le jeu de mot avec « furo » qui signifie bain en japonais !). Le concept ? Repenser la pratique des sources chaudes pour y inclure le maximum de personnes en proposant des bains qui ne soient pas uniquement réservés aux « femmes » ou aux « hommes ». Certaines idées ont été évoquées comme diviser les bains selon les groupes sanguins (oui, dit comme ça, cela peut paraître étrange, mais au Japon, les groupes sanguins sont déterminants, un peu sur le même modèle que les signes astrologiques pour certaines personnes).
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