- Âge au début du 1er PVT et du 2nd : 26 – 29 ans
- PVT : solo en 2014 et en 2017 à Toronto (Ontario)
- Domaine professionnel : Commerce international
- Activité professionnelle au Canada : Vendeuse, blogueuse, créatrice de contenu pour les Raptors, content strategist
- Économies en arrivant : 7 500 euros
Prioriser le T du PVT
La différence que j’ai pu voir avec d’autres personnes, c’est que moi, je me suis vachement concentrée sur le côté pro. Par exemple, je voyais plein de gens qui disaient : « Moi j’ai visité ci, j’ai visité ça, j’ai déjà fait ci, j’ai déjà fait ça » et moi je suis pas venue au Canada pour voir les paysages. Ça peut sembler un peu dommage de dire ça, moi je suis pas venue parce que la neige et les paysages me faisaient rêver, en fait. Je suis venue parce que c’était proche des États-Unis et que j’allais pouvoir parler anglais.
Pour moi, c’était hyper important de trouver un job rapidement, c’était vraiment ma priorité parce que j’ai été éduquée comme ça… Enfin, moi, ma famille c’est des entrepreneurs et le travail, ça a toujours été important. Et aussi, financièrement j’avais pas prévu hyper large, j’étais toute seule, je savais que si je faisais pas rentrer de l’argent à un moment donné, ça allait être un problème et j’ai pas envisagé une seule fois de rentrer avant la fin de mon PVT. L’argent, c’est la liberté aussi !
J’ai pris mon CV et je suis allée taper dans tous les magasins de Yorkdale, j’avais récité à la maison : « C’est ça qu’il faut que tu leur dises », et je leur disais : « Hello ! My name is Astrid… » avec mon plus bel accent qu’évidemment j’ai un peu amélioré. J’avais bien mon discours en tête, je leur disais : « Je veux vraiment travailler, je suis arrivée y a une semaine, je sais que mon anglais n’est pas très bon mais j’ai vraiment envie d’apprendre ».
Une concession sur le job pour s’acclimater
J’avais un de mes potes qui vit à Londres et qui a déménagé l’année d’avant à Toronto, qui est hyper qualifié et qui a bossé chez Zara quand il est arrivé ici.
Il m’a dit : « Mais attends, moi je parle pas anglais, personne me connaît, faut bien que je m’adapte, alors oui je suis allé chez Zara pendant huit mois ». Et je me suis dit : « Si mon pote qui est hyper smart, qui a plein de diplômes… il est capable de faire un pas en arrière et d’aller chez Zara…
Si lui est capable de le faire, forcément je vais passer par là, c’est normal, personne m’attend ». Avec du recul je me dis que c’est beaucoup mieux de faire ça parce que tu as le temps d’apprendre la culture.
Je suis contente d’être passée par un job où j’avais pas de responsabilités pour m’acclimater socialement ! À la fin de mon premier PVT*, j’avais l’impression que j’avais pas fini quelque chose. Même si je m’étais pas fixé d’objectifs. Je savais que mon anglais était bien meilleur, ça déjà, c’était un succès. Par contre, j’avais un petit bout de : « J’ai envie de rentrer chez moi parce que j’ai pas vu mes potes pendant un an, j’ai pas mangé ma bouffe… mais est-ce que j’ai vraiment envie de partir de Toronto ? ».
Les derniers temps, les dernières semaines, les dernières soirées, j’ai beaucoup dit au revoir. C’est encore des au revoir. Y a un an, t’as dit au revoir en France. C’est dur de toujours dire au revoir. Je suis rentrée en France en disant que je savais pas trop ce que je voulais. Je savais pas trop où j’allais aller. Et… je suis retournée au Canada !
Expérience chez les Raptors : de la liesse au licenciement
En revenant vivre à Toronto, j’ai rejoint l’équipe de basket des Raptors pendant un an et demi. Les Raptors c’est l’équipe de NBA de Toronto mais c’est surtout la seule équipe de NBA du Canada. J’étais sur les réseaux sociaux au départ et je suis passée sur la création de contenu et sur la gestion des shootings photo. Après, j’ai demandé à être vraiment sur la création de contenu parce qu’il y avait personne à ce poste. J’ai été licenciée après un an et demi. On a été huit d’un coup, c’était pas que moi. C’était la fin d’un cycle, avec un autre qui démarre.
C’était ouf pour moi parce que c’est une ambiance de dingue ici. Et en fait, quand j’ai vu l’engouement, je me suis rendu compte que le sport, c’était beaucoup plus que d’avoir des gros muscles et s’entraîner. Ça rassemble les foules. Quand on voyait les gens autour du monde qui étaient derrière nous, c’était hyper touchant. Tu te dis qu’en faisant tout ça, ok tu sauves pas des vies, mais par contre, tu divertis les gens et tu les fais sourire. En bossant pour eux l’année où les Raptors ont remporté leur premier titre NBA de leur histoire, je suis tombée la bonne année, c’est clair. C’est ce qu’on disait avec ma collègue quand on s’est fait licencier : « S’il y avait une année où il fallait bosser ici, c’était là ». Je me suis fait licencier, c’est hyper brutal, on t’emmène dans un bureau, on te dit que tu pars et puis on te raccompagne à l’ascenseur. C’est à l’américaine.
Différences culturelles : le dating au Canada
Avec les Canadiens, c’est différent, il y a cette période de dating, nous, on n’a pas l’habitude : du moment que tu embrasses quelqu’un, c’est que t’es en couple. Tu fais pas une période d’essai de six mois à avoir cinq personnes en même temps.
Ici, t’as une période d’essai. Pendant six mois, tu peux voir tant que t’as pas eu « the talk », la conversation. Jusqu’à ça, t’es libre d’aller voir qui tu veux. Ça se rapproche vachement de leur système de consommation. La surconsommation, tout avoir rapidement, ne pas trop s’engager. Ils peuvent rapporter tout ce qu’ils achètent tout le temps. Faut dire que c’est culturel. Dans l’emploi, tu licencies hyper facilement sans raison. Nous, on est quand même plus dans l’engagement.
Un PVT pour mieux se connaître
J’adore la diversité, j’aime rencontrer du monde. J’adore entendre toutes ces histoires, t’apprends tellement sur le monde dans une ville aussi multiculturelle que Toronto. J’ai appris plus sur le monde et même sur la France en étant ici qu’en étant chez moi. Ça m’a beaucoup remis aussi en perspective, me rendre compte que je fais partie des gens privilégiés parce que j’ai grandi dans une famille où j’ai jamais manqué de rien. Je vis une immigration de luxe parce que j’ai choisi d’être ici, j’ai mes deux parents, mon frère et ma soeur vont bien. Je me suis rendu compte qu’il y a des gens qui ont de graves problèmes dans la vie.
J’aime ma vie ici parce que j’ai complètement créé ma vie professionnelle sans avoir d’aide. Je viens d’un endroit où on se connaît tous et là, de partir de zéro et de me dire qu’en moins de six ans, j’ai pu atteindre mon objectif qui était d’être indépendante…
Je me dis que j’arrive à faire une différence alors que je ne savais pas exactement où j’allais il y a quelques années… Mais là je dois dire que j’ai réussi à trouver un truc où je kiffe mon job. Grâce à mon blog et à mon activité d’entrepreneuse, j’arrive à aider les autres tout en m’éclatant, en ayant une vie équilibrée… Après, oui, je voyage pas autour du monde tout le temps comme certains mais… J’ai quand même voyagé. Ce qui me plaît aussi ici, c’est les possibilités, il y a pas de limite.
Quand tu te mets à fond dans un projet, ça peut avoir une chance de marcher.
*Cas exceptionnel : les pvtistes français ayant fait un PVT au Canada avant 2015 ont pu en redemander un s’ils n’ont participé qu’une seule fois à Expérience Internationale Canada.
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