Bonjour, peux-tu te présenter en quelques lignes ?
Je m’appelle Flora, j’ai 30 ans et je suis originaire du Var. J’ai un BTS esthétique-cosmétique et avant de partir en Australie, j’avais fait 5 saisons comme masseuse dans des hôtels dans les Alpes et en Suisse.
Je suis arrivée en Australie en octobre 2015, à Sydney. Je suis partie seule avec une grande envie de découvrir l’Outback (suite à la lecture de « la dernière valse de Mathilda ») et de connaître l‘ambiance surf qui caractérise l’Australie.
J’ai profité d’aller rendre visite à mon frère qui vit en Nouvelle Zélande pour faire ma demande de working holiday visa pour l’Australie. Vu que je venais d’avoir 30 ans, je savais que c’était le moment ou jamais !
À la base, je ne souhaitais pas travailler dans mon domaine, car pour moi, le PVT est fait pour bouger et il est souvent demandé de rester au même endroit longtemps pour ce genre d’emplois.
Mais j’ai eu l’opportunité de trouver, sur Alice Springs, un poste intéressant que j’occupe depuis 2 mois et demi maintenant.
Comment tu as trouvé ce travail ?
J’étais déjà allée à Alice Springs, pour un week-end et j’ai rencontré des Français avec qui je me suis super bien entendue. Un de ces Français m’a parlé d’un poste qui se libérait sur Alice Springs, il m’a recommandée auprès de la manager, à qui j’ai envoyé mon CV. J’ai été embauchée avant même de la rencontrer, sans entretien téléphonique réel.
La manager a accepté que je ne reste pas 6 mois comme elle le souhaitait car ça l’arrangeait beaucoup que je remplace la personne qui venait de partir et parce que le savoir-faire français est très apprécié en Australie.
Peux-tu nous parler de ton poste et de tes journées de travail à l’institut ?
J’ai commencé à travailler dès le lendemain de mon retour à Alice Springs, en tant que « casual », ce qui signifie que je ne travaillais qu’en fonction de la demande.
Dans un institut de beauté, en Australie comme en France, il est habituel de pouvoir choisir son esthéticienne « préférée ». Du coup, le volume horaire dépend beaucoup de la demande de la clientèle et ce n’est pas anormal de ne pas avoir de volume horaire fixe, quand on est « casual ».
D’autres filles sont embauchées comme « permanentes » et font 38 heures par semaine. J’ai commencé à 41 heures par semaine, mais là je suis plus à 30 heures par semaine, car le rythme à l’institut s’est ralenti, sans explication particulière.
Je suis payée 23 $ de l’heure, avant taxe, ce qui est nettement mieux payé qu’en France. Les tips (pourboires) ne sont pas obligatoires en Australie.
En général, je connais mon planning la veille.
On est 6 dans l’institut, 2 casuals, 3 permanentes et Terri, la manager. Nous sommes 3 Françaises et 2 Australiennes.
L’ambiance est super bonne, c’est très « easy going », j’adore travailler ici.
La journée commence par la préparation des cabines et de l’institut. Je mets en place tous les produits, les serviettes, le matériel nécessaire aux soins et à l’accueil des clientes.
Le planning est affiché et même si j’accueille toutes les clientes, je ne m’occupe que des soins de celles qui m’ont demandée ou de celles qui n’ont pas de préférence pour une esthéticienne en particulier.
S’agissant des soins, on propose de la manucure-pédicure, des épilations, des soins du visage… et des massages du corps. Étant plus spécialisée dans ce type de soin, je suis celle qui fait le plus de massages, tant mieux, c’est ce qui me plaît le plus !
C’était une des conditions que j’ai posées à mon embauche. J’ai beaucoup d’expérience en massage du fait des saisons que j’ai faites avant de venir ici et je ne souhaitais plus faire certains soins, qui m’intéressent beaucoup moins.
Lors de certains créneaux, je suis à la réception et donc je dois accueillir les clientes et répondre au téléphone. Ce n’était pas simple au départ avec l’anglais, mais Terri a été super patiente et n’a pas cessé de m’encourager.
Une fois toutes les clientes parties, on passe au rangement, au nettoyage, on prépare les cabines et ce dont on aura besoin pour le lendemain.
Au vu de ton expérience en France et en Australie, peux-tu nous faire part des différences que tu as relevées dans ton travail ?
En France, j’ai beaucoup travaillé dans des spas de haut standing, donc c’est forcément différent ici, dans un institut plus petit.
Ce qui m’a marquée, c’est que les normes de propreté ne sont pas les mêmes en Australie. Ayant été manager d’un spa à Tignes, j’ai en tête des critères assez sévères. J’ai été très surprise de voir que les cabines ne sont pas super propres. Tout ce qu’on essaie d’estomper en France est ici très apparent (par exemple, les poubelles) et pour autant les clientes ne sont pas choquées. C’est normal pour tout le monde.
Après, pas de panique, le matériel est bien entendu stérilisé, désinfecté et l’hygiène est prise très au sérieux.
Les clientes sont toujours sympas, je n’ai jamais eu de souci. Les gens sont contents de venir et heureux quand ils repartent, ils viennent pour du bien-être et ressortent détendus.
L’ambiance en général est très bonne, il y a beaucoup moins de stress qu’en France. Même s’il y a du retard, les clients ne râlent pas, c’est toujours « no worries » !
En Australie, je n’ai jamais ressenti le cliché de l’esthéticienne un peu bête et sans cervelle, je n‘ai pas à expliquer que le niveau du BTS n’est pas à la portée de tout le monde. Les cours comprennent de la biologie et de la cosmétologie, de la chimie niveau prépa, on travaille en labo, on apprend des pavés de cours, on fait de la gestion, du droit, tout ce qui est nécessaire pour ouvrir son propre institut.
Ici, le savoir-faire français est très reconnu et représente un réel avantage lors de la recherche d’emploi. Il est assez facile d’avoir un sponsorship en tant qu’esthéticienne, je connais pas mal de Françaises qui sont restées en Australie grâce à ça.
Lorsque j’étais chez mon frère en Nouvelle-Zélande, j’ai postulé auprès d’un institut à Wellington, histoire de voir si je pouvais décrocher un poste, tâter le terrain. J’ai décroché un entretien de 2 heures avec tests pratiques et sans attendre, la patronne m’a proposée de m’embaucher avec un sponsorship (plus d’infos sur la démarche en Nouvelle-Zélande…).
Cela montre bien qu’on est très demandées. Pour peu qu’on soit un peu douée dans son travail et dégourdie, on trouve facilement du travail.
Ce qui change énormément ici aussi, c’est la paie ! Déjà, je suis payée à la semaine, ce qui est très pratique.
Ensuite, le salaire est bien meilleur qu’en France. Je gagne 23 $ de l’heure, mais j’ai une amie qui travaille à Sydney et qui gagne 40 $ pour des soins d’esthétique.
Le salaire augmente au fur et à mesure du temps passé dans l’entreprise, plus qu’en France.
On peut aussi avoir des bonus : si tu rapportes 3 fois ton salaire sur une semaine en prestations et en vente de produits, tu peux avoir un bonus.
Quels sont tes projets pour la suite ?
Je vais rester à Alice Springs jusqu’à août. J’ai déjà visité Sydney, Melbourne, j’ai fait la route de Melbourne à Alice Springs et d’Adelaide à Perth, en voyant tout ce qu’il y avait à voir.
J’ai eu l’occasion de faire du HelpX dans une ferme d’ail, à Port Macquarie, au-dessus de Sydney, pendant 10 jours, puis dans une guesthouse à Griffith pendant 1 mois et demi.
J’ai aussi eu la chance de travailler avec une équipe de tondeur de moutons, en tant que shed hand dans un shed vers Hay (New South Wales). Je devais trier et préparer la laine qui venait d’être tondue. C’était une vraie expérience d’être entourée d’Australiens et de Néo-zélandais !
Du coup, fin août, je partirai en road trip dans le nord de l’Australie, d’Alice Springs à Broome puis je redescendrai vers Sydney.
Je pense revenir en France avant d’enchaîner sur ma 2e année de visa (plus d’infos sur le 2nd working holiday visa en Australie…) et de demander un sponsorship, peut-être à Alice Springs si je ne trouve pas ailleurs.
J’aime beaucoup Terri et l’institut mais si je pouvais trouver un job plus près de la mer, ça serait bien.
Je ne regrette absolument pas d’être partie seule, ça a été une vraie révélation pour moi et j’ai fait des rencontres formidables.
L’Australie est un pays magnifique, les gens sont adorables, accueillants, souriants, relax… Je me vois bien rester quelques années ici.
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(9)Commentaires
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je suis en pleine rédaction d'un mémoire pour la validation de mes examens (afin de devenir spa praticienne) et j'écris sur la vue du bien être dans le monde et ma première partie est en Australie.
c'est pourquoi j'aurai aimé avoir plus d'informations par exemple quel est l'importance du bien être dans la vie des australiens, ont ils l'habitude de se faire masser, est ce qu'il y a des différence avec la france au niveau de la technique de la façon de faire etc?
merci d'avance pour la réponse
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