Je trouve ton initiative très bonne. C'est un sujet intéressant. Je travaille dans une boutique de souvenir à Québec. Aujourd'hui, et pour quelques jours encore, c'est le Carnaval de Québec. En fin de journée, à force de parler anglais avec les canadiens (des autres régions) et les américains; j'ai parler en anglais à des québécois et j'ai changer de langue durant la conversation. Je trouve ça affligeant, que ça soit au Québec ou ailleurs, dans les grandes villes touristiques, que les touristes ne parle pas un mots de la langue locale. Que l'anglais prenne une place de plus en plus importante, les raisons sont nombreuses, mais des canadiens où américains des États-Unis qui ne répondent pas "Bonjour" quand on leur parle, qui font comme si je leur parlaient dans un dialecte régional, cela m'énerve vraiment! C'est un problème de civisme me diront certains, d'éducation pour d'autres, mais c'est aussi une volonté affichée de montrer que le français n'est pas une langue appréciée et utilisée.
Je suis, tout comme toi, très inquiet du peu de révolte que cette montée de l'anglicisme provoque dans cette région. Le peuple québécois est un peuple soumis et peu enclin à la révolte mais quand même. Se rendent-ils vraiment compte de ce qu'ils vont perdre.
Quelle tristesse cet anglicisme! Déjà que le québécois vulgarise beaucoup le français, je leur souhaite bon courage aux québécois pour nous désigner leur singularité et leur "identité nationale" dans 25 ans!
Car la langue c'est la base de toute culture,non?
Bonjour,
La problématique ne date pas d'hier et avant de juger un peuple il faut connaitre son histoire!! Première des choses: je me souviens d'être né sous le lys et d'avoir vécu sous la rose. Nous étions une colonie française jusqu'en 1760. Depuis lors, nous somme une colonie anglaise (d'où la rose). Et qui écrit l'histoire d'après vous? Les vainqueurs bien entendu. On parle beaucoup de la victoire des anglais sur les plaines d'Abraham dans la ville de Québec, ceci pour nous rappeler notre plus grosse défaite. Mais, en réalité les canadiens-français réussirent durant l'hiver à reprendre contrôle de la ville en attendant les renforts de leur compatriote. Il n'y eu aucun renfort, la France a abdiqué. Pourquoi se battre pour "quelques arpents de neige"(Voltaire)?
On a voulu nous assimiler, mais sans grand succès: nous étions trop nombreux pour l'occupation militaire anglaise qui ne parlait pas français. Il y avait un gouverneur qui parlait au nom de la couronne anglaise qui avait un droit absolu sur la colonie. Il y eu des patriotes en 1837-1838 qui ont fait une rébellion pour changer les choses et avoir plus de droit, mais au bout du compte ils se sont fait pendre pour la majorité pour montrer l'exemple.
Depuis ce jour et jusque dans les années soixante, nous étions considéré comme étant les "nègres blanc d'Amérique". Pourquoi? Parce que l'église et les dirigeants anglais ont conclu un pacte. Les anglais nous laisserait tranquille en échange d'une servitude quasi totale de la part des canadiens-français. Nous devions retourner au travail manuel de la terre, du bois, journalier, etc. Nous avions aussi des médecins et des avocats, mais nous ne pouvions pas exercer aucun emploi relié a la finance ni au commerce. D'où l'expression "être né pour un petit pain". Le seul bon côté de ce pacte a été que notre taux de natalité a monté en flèche et nous a permit de survivre a l'assimilation pendant plus d'un siècle.
Personne ou presque ne parlait anglais, car l'éducation n'était pas très valorisée, mais tout était affiché en anglais! Même s'il y avait moins de 1% d'anglophone dans certaines villes de la province. Cela fait seulement 34 ans que "La Charte de la langue française" a été adoptée. Moins d'une génération nous sépare de cette loi fondamentale définissant les droits linguistiques de tous les citoyens du Québec. Aux yeux du reste du Canada nous sommes et resterons toujours comme étant une minorité parmi tant d'autres au même titre que les chinois en Colombie-Britannique .... Pourquoi se forcer a parler une langue quand tout le monde comprend l'anglais?
Nous sommes une nation, mais pas un pays. Nous sommes une province du Canada. Nous avons fait 2 référendums dont un, celui de 1995, qui a été perdu de seulement 1%. Il nous a été volé par le fédéral, mais bon c'est une autre histoire! Je ne trouve pas ça si soumis que ça, en rapport avec notre histoire.
Tu parlais du fait que tu avais beaucoup de clients anglophones... C'est normal tu es dans la partie la plus touristique de tout le Québec..le plus drôle c'est que les Américains vont se forcer beaucoup plus que les Ontariens pour parler Français en général, même s'ils n'ont pas comme deuxième langue officiel le français. Je m'imagine en France près de la tour Eiffel, je suis pas mal certain que l'on parle beaucoup l'anglais dans ce secteur. Crois tu que c'est une volonté affichée de montrer que le français n'est pas une langue appréciée et utilisée. La montée de l'anglicisme se fait partout dans le monde et au cas tu ne le savais pas le Québec est entouré de régions anglophones, encore une fois nous ne sommes pas un pays et nos droits constitutionnels sont restreints. Si tu vas en Corse vas tu leur parler en Français?
La langue est en train de se perdre, mais c'est un peu le cas partout a travers le monde: même en France!! J'ai bien hâte de comparer nos identités nationales dans 25 ans! L'un parlant anglais et l'autre arabe.
Tu dis que c'est la langue qui est a la base de toute culture. Moi je dis que c'est l'histoire qui est la base de toute culture. Je crois que la chose la plus importante que nous avons perdu dans toutes ces années, c'est notre liberté et ce en 1760 quand la France a décidé de laisser tomber ses colonies en nouvelle-France. Nous avons réussi tant bien que mal à survivre pendant deux siècles et demi à l'assimilation et nous venons tout juste de sortir de notre torpeur. Nous avons encore les mains liées, mais si un troisième référendum se concrétise....
Louis-Gabriel