Discussion: Venir étudier au Québec pour apprendre l'anglais
- 21/11/11, 15:48 #1Un article très intéressant qui permettra aux français de comprendre un peu mieux la perception que les québécois ont des français qui viennent au Québec pour apprendre l'anglais.
Bonne lecture!
Pascale Breton, La Presse
Le nombre de Français qui viennent étudier en anglais dans une université québécoise, en payant les mêmes droits de scolarité que les Québécois, a bondi au cours des dernières années.
En vertu d'une entente entre la France et le Québec, conclue en 1978, les étudiants français inscrits dans une université québécoise sont exonérés des droits de scolarité normalement majorés pour les étudiants étrangers.
Au cours des cinq dernières années, le nombre d'étudiants français a constamment augmenté, révèlent les statistiques compilées par le ministère de l'Éducation. Ils sont aussi plus nombreux à s'inscrire dans des programmes en anglais.
«C'est préoccupant», déclare la députée de Taillon et porte-parole de l'opposition en matière d'enseignement supérieur, Marie Malavoy. «Les contribuables québécois ne voudront pas payer, à juste titre, pour que des étudiants français viennent apprendre l'anglais à nos frais.»
À HEC Montréal, les Français sont surreprésentés au baccalauréat trilingue en administration des affaires, un programme en français, anglais et espagnol.
«Nous avons beaucoup de Français dans notre programme régulier, mais c'est certain que dans notre programme trilingue, c'est spectaculaire parce qu'ils représentent plus de la moitié de la classe cette année», souligne le directeur des activités internationales à HEC Montréal, Federico Pasin. Il précise qu'environ 150 diplômés sortent du programme chaque année.
En France, fréquenter une école de gestion coûte des milliers d'euros annuellement, ajoute M. Pasin. «Si on rajoute que les Français peuvent apprendre l'anglais ici, on devient une très bonne option pour eux.»
À compter de l'automne prochain, le baccalauréat en administration des affaires sera également offert dans un programme bilingue.
Les universités québécoises développent de plus en plus de programmes avec des cours en anglais, particulièrement aux cycles supérieurs, pour recruter des étudiants étrangers.
Avec son baccalauréat bilingue, HEC souhaite ainsi courtiser les étudiants du Canada anglais, des États-Unis et de la Chine, notamment. Mais l'administration s'attend aussi à recevoir de nombreuses demandes d'étudiants français.
Tous programmes confondus, le nombre d'étudiants français inscrits à l'école des HEC a augmenté de 40% entre 2006 et 2010.
À l'Université McGill, le nombre de Français a augmenté de 65% et à l'Université Concordia, de 42%.
Dans les universités anglophones, les étudiants français demeurent toutefois minoritaires, comme le souligne Alan Hochstein, doyen intérimaire de l'école de gestion John-Molson, de l'Université Concordia.
«Cette année, on compte 210 étudiants français à John-Molson sur les 8000 étudiants au total.»
À la grandeur du Québec, entre 2006 et 2010, le nombre d'étudiants français est passé de 6418 à 8798.
À titre comparatif, le nombre de Québécois qui étudient en France en vertu de la même entente, soit dans le cadre d'un échange universitaire ou avec un visa de long séjour, a à peine augmenté, passant de 1043 à 1093 étudiants.
Au printemps 2008, le Parti québécois avait critiqué ces dérives au sujet de l'entente entre la France et le Québec qui permet aux Français d'étudier en anglais à moindre coût. La ministre de l'Éducation de l'époque, Michelle Courchesne, avait reconnu que la situation était inquiétante. Mais rien n'a changé depuis.
«La réflexion se poursuit au ministère de l'Éducation. Il y a eu des échanges avec le ministère des Relations internationales, mais pour l'instant, il n'y a pas eu de modification à l'entente», explique Dave Leclerc, attaché de presse de la ministre de l'Éducation Line Beauchamp.
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