Source Radio Canada

DERNIÈRE HEURE : le Canada techniquement en récession


Selon les données très attendues de Statistique Canada, le Produit intérieur brut réel a diminué de 0,5 % au deuxième trimestre sur une base annualisée, après avoir connu une baisse de 0,8 % au premier trimestre. Il s'agit d'un deuxième trimestre consécutif de recul du PIB au pays, ce qui correspond à la définition technique d'une récession.

La baisse pour ne pas dire l'effondrement des prix du gaz et du pétrole au niveau mondial dont le pétrole en Alberta, en Saskatchewan et à Terre Neuve et Labrador explique en grande partie cette récession qui produit déjà ses conséquences notamment dans l'ouest (licenciement dans l'énergie).

La pétrolière Penn West élimine des centaines d'emplois surtout à Calgary


L'entreprise albertaine Penn West Petroleum annonce la suppression de 400 emplois, à temps plein ou de sous-traitants, la plupart à son siège social de Calgary. La plupart des coupes entrent en vigueur immédiatement.
Ces compressions représentent l'abolition d'environ 35 % de la main-d'oeuvre totale de la compagnie productrice de pétrole et de gaz naturel.
Penn West explique que les suppressions d'emplois visent à réduire ses coûts de main-d'oeuvre à la lumière du récent effondrement des prix des hydrocarbures.
La compagnie annonce aussi la suspension de paiements de dividendes à ses actionnaires et une réduction de versements aux membres de son conseil d'administration.
Penn West ajoute à ces mesures une réduction du budget de dépenses de 2015 de 40 %, qui passera ainsi de 840 millions de dollars à 500 millions.
Alberta : le déficit anticipé frôle les 6 milliards $


L'Alberta prévoit désormais un déficit de 5,88 milliards de dollars, selon une nouvelle mise à jour économique. Le gouvernement néo-démocrate, élu à la majorité le 5 mai dernier, a mis en place des moyens pour accroître ses revenus, mais s'attend en contrepartie à dépenser davantage.
Un texte de Geneviève Normand
Le déficit prévu est 814 millions de dollars de plus que celui qu'anticipait le précédent gouvernement conservateur de Jim Prentice.
Le nouveau ministre des Finances, Joe Ceci, laisse entendre que le déficit pourrait atteindre 6,5 milliards si le prix du pétrole ne remonte pas.
Une économie chancelante
Les prévisions de cette mise à jour économique ont été finalisées à la fin juillet, et le ministère des Finances indique qu'elles ne tiennent pas compte de « l'impressionnante chute des cours pétroliers » du mois d'août.
Lundi dernier, le prix du pétrole nord-américain a atteint 38,24 $US le baril. À l'été 2014, avant d'entreprendre sa spectaculaire dégringolade, ce même baril de pétrole valait plus de 100 $US.
Le gouvernement néo-démocrate de l'Alberta doit donc composer son premier budget au moment où l'économie est des plus incertaines. Pour ce faire, il base ses calculs sur un prix de pétrole brut à 55,85 $ le baril, soit 1 $ de plus que ce qu'avait prévu le gouvernement conservateur.
Wildrose critique
Le porte-parole de l'opposition officielle en matière de Finances Derek Fildebrandt affirme que le gouvernement se base un prix irréaliste du pétrole.
« Compter sur 700 millions de dollars de plus en redevances est sans aucun doute optimiste », affirme Derek Fildebrandt.
L'opposition officielle rappelle que le gouvernement néo-démocrate ne présentera pas de budget avant la fin octobre ou le début novembre, soit près de six mois après son élection et après la tenue de l'élection fédérale.
« La province fait face à des prévisions budgétaires catastrophiques et ils ne daignent même pas présenter un plan. C'est un gouvernement sur le pilote automatique qui fait campagne pour Thomas Mulcair », peut-on lire dans le communiqué du Wildrose publié lundi après-midi.
Par ailleurs, le Wildrose croit que le gouvernement devrait supprimer des postes de fonctionnaires afin de réduire les dépenses, ce qui a été exclu par le gouvernement néo-démocrate.
Plus de revenus...
Au cours du premier trimestre, le gouvernement de l'Alberta prévoit des revenus de 44,3 milliards de dollars, soit 1 milliard de plus que ce qui avait été budgété par le gouvernement précédent, et des dépenses qui atteignent les 50,2 milliards de dollars.
La hausse des revenus est en partie due à l'augmentation des impôts des particuliers et des grandes entreprises.
Dès le 1er octobre 2015, un nouveau système d'imposition progressif entrera en vigueur. Ce dernier se déclinera en cinq paliers, lesquels auront un taux de 10 % à 15 %. Le gouvernement conservateur avait mis fin, dans son dernier budget, au taux d'imposition unique à 10 % dans la province. Les néo-démocrates prévoient poursuivre dans la même veine et taxer eux aussi les Albertains en fonction de leur revenu.
Le Wildrose affirme que l'augmentation des impôts adoptée par le gouvernement nuira à l'économie et ne rapportera 497 millions de dollars.

Des puits de pétrole en Alberta Photo : PC/Larry MacDougal
Du côté des grandes sociétés albertaines, le gouvernement de Rachel Notley a déjà fait passer le taux d'imposition de 10 % à 12 % le 1er juillet dernier.
Les prévisions de revenus provenant des ressources non renouvelables de l'Alberta sont de 3,6 milliards de dollars.
... mais plus de dépenses
Les prévisions indiquent que les dépenses sur les programmes passeront de 42 milliards (budget de mars 2015) à 43,4 milliards de dollars (prévisions actuelles). Le ministère des Finances affirme que cette décision « reflète nos réinvestissements dans la santé, l'éducation et les services sociaux ».
Les terres agricoles sont desséchées en Alberta. Photo : Rick Bremness/CBC
Puis, parmi les autres bonds significatifs du côté des dépenses, l'aide d'urgence en cas de désastre naturel. Au cours de l'été, l'Alberta a été aux prises avec d'importants feux de forêt et une sécheresse qui a mené le gouvernement à déclarer un état de désastre agricole pour l'ensemble de la province. Par conséquent, une enveloppe budgétaire de 757 millions de dollars est prévue pour l'assistance en cas de désastre, ce qui représente 456 millions de dollars de plus par rapport au budget Prentice.
La date de la présentation du budget provincial n'est pas connue à ce jour. La rentrée législative aura lieu le 26 octobre.
Cette nouvelle donnée ce matin par Statistiques Canada, que beaucoup supposait, influencera ou pas le vote lors des élections fédérales du 19 octobre 2015, notamment en Ontario qui est la province qui fait l'élection compte tenu de son poids.

Pour l'heure, le NPD (socialiste canadien mène dans les sondages au Québec et en Colombie Britannique) mais son troisième en Ontario où les libéraux et le parti conservateur au pouvoir depuis 2006 sont au coude à coude. Un gouvernement NPD serait une première au niveau fédéral.

A ceux qui ont des projets au pays comme l'on dit, il faut regarder la situation économique de chaque province.