Je pense que personne ne lira mon histoire parce que c'est trop long mais bon, rien que de l'exposer en pleine lumière je sais que ça me fera du bien
Le Canada pour moi c'est avant tout une histoire d'amour depuis 2010.
J'avais 20 ans, j'étais fiancée, j'étais une petite étudiante modèle à la vie bien droite. Je devais initialement partir au Canada avec un ami parce que forcement les québécois sont tellement rigolos avec leur accent et c'est tellement fun les caribous (mon dieu que c'est réducteur quand j'y pense). J'avais tout prévu: planning, feuille de route, billets d'avions. Et puis quelques mois avant le départ il m'a lâché.
Puis un jour j'ai un peu "pété ma coche" comme ils disent là bas. Envie de VIVRE. Envie de VOIR LE MONDE. Envie de PROFITER. J'ai largué mon fiancé qui m'étouffais, m'empêchait de vivre.
Un matin j'ai pris mon sac, j'ai mis des santiagues et je suis partie.
Plusieurs heures plus tard mes pieds frôlait Québec.
Et à partir de ce moment là ça a été fou... totalement fou. J'ai vécu 1000 vies en 1 mois et c'était fabuleux! J'ai vécu des choses folles, des choses fortes, des choses que je souhaite à TOUT LE MONDE de vivre! Ce mois à traverser le Canada armé de mon sac à dos et de mes rêves a été l'aventure la plus extraordinaire qu'il soit! Au Canada j'ai pu expérimenter chaque jour une citation de Shakespeare: "La vie est une fête".
Et puis il a fallut rentrer en France.
Je penserais que ça serait facile, que je serais forte.
J'ai cru qu'il suffirait de monter dans l'avion, fermer les yeux et se remémorer tout ces beaux souvenirs.
Mais croyez le ou non: ça a été le plus grand déchirement de ma vie...
Je n'ai jamais autant pleuré... le conducteur du taxi m'a pris dans ses bras de longues minutes en me disant d'être courageuse, qu'il avait jamais vu un tel coeur brisé en 30 ans. Il m'a pris par la main et m'a emmené au guichet d'enregistrement, les gens de l'aéroport m'ont pris en charge... ils ont cru que quelqu'un était mort

J'avais l'impression d'avoir trouvé ma place sur cette terre et que tout d'un coup on m'arrachait à elle, c'était insupportable. J'ai pleuré 6h jusqu'à ce que je tombe de fatigue. À mon réveil je ne pouvais même plus pleurer... ça faisait mal de sangloter sans larmes mais j'étais inconsolable.
J'ai eu un traumatisme post-Canada où j'ai beaucoup déprimée pendant 3 mois. Et puis j'ai repris du poil de la bête et je me suis fait une promesse à moi-même: j'y retournerais! Coûte que coûte!
Je voulais aussi vérifier que cet amour du Canada n'était pas "factice", causé par les événements exceptionnels que j'ai vécu là-bas. Souvent cela donne l'impression que c'est le pays de nos rêves après un voyage mais il faut en être sur, y retourner, se faire une idée plus terre à terre... c'est ce que j'ai fait!
En février 2012 je repartais vers Montréal pour 2 mois de stage. Je pensais être guérie, je pensais qu'une fois sur place tout serait normal. Mais non, oh que non! C'était une explosion dans mon coeur! Retrouvez mes ami(e)s à l'aéroport, se sauter tous ensembles dans les bras comme une famille enfin réunie et puis... sortir, être tellement débordée de bonheur que j'en tombe à genoux dans la neige, morte de rire. BONHEUR BONHEUR BONHEUR! Je n'ai jamais été aussi heureuse qu'à mon retour au Canada!
J'ai donc fait mes 2 mois à un rythme plus "réel" (pas de tourisme quoi, la vie la vrai où tu fais métro-boulot-dodo). J'ai trouvé ça extraordinaire. Chaque matin était un cadeau. J'ai aimé chaque flocon de neige et journée à -20°C. Tout est passé en un éclair et c'était déjà l'heure de partir. Le jour où j'ai dû quitter l'agence où je travaillais je n'ai pas pu retenir mes larmes et c'était pire quand mes 35 collègues m'ont fait un câlin géant digne de celui à la fin du film "Starbuck". Je riais et pleurais, c'était formidable.
Le jour du départ ma colloc' et amie m'a raccompagnée en voiture avec sa petite fille que j'ai vu naître et grandir. Je la revoit me demander "tu vas revenir bientôt?"... j'aurais adoré lui répondre "mais je reste ma quenouille!". Et non, encore une fois de plus, je devais partir contre ma volonté.
Cette fois ci je n'ai pas pleuré à l'aéroport. J'avais un grand sourire, j'étais sereine. Car je savais que je reviendrais, quoiqu'il arrive, JE REVIENDRAIS!
Depuis la fin de mes études, juin 2012, je me prépare pour
le PVT. Je sais que j'ai peu de chance de l'avoir et que je peux me planter misérablement. Mais je recommencerais. Et je l'aurais!
Et pour être un peu honnête avec vous j'en ai un peu marre de la France... Paris est une ville magnifique mais je trouve les gens très superficiels (en tout cas dans mon métier). Je suis graphiste freelance et je me confronte à des situations vraiment scandaleuses. En France nous ne sommes pas reconnu et traité comme pire que des chiens, je ne suis pas la seule à le penser. Les clients nous vois comme des machines, pas comme des êtres humains. À Montréal c'était différent... par exemple à Montréal on m'a laissé rentrer chez moi et me reposer 3 jours car j'avais une grippe. À Paris l'entreprise aurait fait annuler ma convention pour manque de professionnalisme (c'est arrivé à une collègue, je sais de quoi je parle).
Voilà mes motivations, désolée pour le pavé...! ^^'