Salut tout le monde,
Alors je vais parler seulement en mon nom et celui des PVT de mon époque (ça ne fait que 2,5 ans, je sais, mais quand même, ça commence à faire). Franchement pour nous : rien de plus ou de moins ! Mais on sortait de grandes écoles, alors pour l’anglais, c’était un pré requis. A BAC+5, on ne trouve pas de taff si on ne parle pas anglais couramment dans ma branche. Je pense que les commentaires laissés sur mon blog par d’autres ex-expatriés résument très bien la situation en France et le manque d’ouverture d’esprit des Français. Finalement on se moque beaucoup des Américains qui vivent repliés sur eux-mêmes, mais quand on regarde bien, on est comme eux !
Pour qu’un employeur valorise un PVT, il faudrait déjà que lui-même ait assez d’empathie pour imaginer ce que c’est qu’une expérience à l’étranger. Et croyez moi, combien de fois ils n’ont jamais évoqué cette aventure pourtant évidente sur mon CV lors de mes recherches de stage sur Paris. Enervant ! Surtout qu’à Toronto, j’ai vraiment fait du bon boulot. Mais c’est l’Amérique alors l’expérience n’est pas forcément transférable dans l’esprit des gens je crois. Ca fait peur, ça n’intéresse pas, ou plutôt c’est banal, c’est ce qu’on a ressenti avec mes amis.
Je pense que ça s’explique par le fait que les jeunes sont de plus en plus mobiles, et c’est très bien, mais en tout cas ça n’émeu plus la majorité des employeurs… Je crois que
le PVT reste une expérience personnelle avant tout. Moi, on m’a laissé au Canada des responsabilités que je n’aurais jamais eu en France. Ca m’a donné confiance en moi professionnellement. J’ai découvert la notion de « service à la clientèle » et ça me sert tout le temps, j’ai enfin compris ce que c’était le vrai « customer relationship management ». La force, la débrouillardise, l’autonomie que ça m’a donné, je m’en sers dans ma vie de tous les jours.
Mais comme je l’ai toujours dit aussi, c’est une expérience qui fait tellement grandir qu’elle isole un peu. Enfin tout cas, c’est mon avis. J’ai terminé depuis mes études avec succès. J’ai trouvé un stage de fin d’études dans une entité de l’Ambassade du Canada à Paname, grâce à mon niveau d’études, mon anglais et mon expérience là-bas. Mais je sais que j’ai eu la chance d’être prise car ils étaient partenaires de mon programme de spécialisation. Depuis je rencontre plein de monde et je pense qu’avant mon entrée dans la vie active en novembre j’aurai déjà des offres d’emploi, ça commence à se profiler. Donc après un grosse déprime un an après mon retour (le contre coup j’imagine), tout va très bien dans ma vie, même si je repartirais bien si j’avais le courage de tout recommencer (ce qui n’est pas le cas).
Enfin voilà, question de chance, d’opportunités et de stratégie, je n’ai jamais laissé la place au hasard dans cette aventure, que ce soit les raisons de mon départ, comme mon ascension professionnelle sur place et ça a payé mais pas pour
le PVT en lui-même, mais ce que j’en ai fait ! Si je fais un carton aujourd’hui au boulot c’est entièrement grâce à mes expériences à Toronto. Professionnellement, je me sens complètement mature et forte d’une expérience unique, qui fait qu’on me voit comme créative et proactive alors que je ne fais rien d’autre que reprendre ce que j’ai vu et fait là-bas.
En gros,
le PVT n’est pas un sésame, mais par contre, une fois dans la boîte, je crois qu’il peut profondément changer une carrière car on a en nous un quelque chose en plus.
Bon courage et la même chance à tous !
Steph