Récit de notre visite à Seattle

[Anonyme]

Habitant à Vancouver, voici le récit d'un Week-end passer Seattle..., la seule grosse ville à proximité !





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Quand je parle de Seattle aux personnes de ma génération, la plupart me demande si j’ai rencontré le docteur Mamour et vu le Seattle Grace Hospital. Ma culture cinématographique me fait plus penser à la romance entre Meg Ryan et Tom Hanks, dans ces maisons sur pilotis que j’attribue aux quartiers de la banlieue de Seattle autour du Puget Sound, un « bras de mer » de l’océan Pacifique qui pénètre dans les terres de l’état de Washington….Et c’est à peu près les seules images que j’ai de Seattle.
Vue sur les montagnes olympiques

En lisant le guide, je réalise à quel point cela est réducteur, car Seattle n’aurait rien à envier à ses voisines de la côte ouest. Boeing y est né et Microsoft y possède son siège social. La ville a enfanté l’une des chaînes de café-trop-cher-pour-ce-que-c’est, la plus répandue du monde, aka Starbucks Coffee dont la densité concurrence celles des banques dans les rues parisiennes ! Centre de construction navale durant la Grande Guerre, foyer de la construction aérienne militaire durant la seconde guerre mondiale, Seattle a été et reste aujourd’hui encore, un pilier de l’économie de la côte ouest. La culture n’est pas en reste. La ville est entre autre le berceau de la musique grunge et de ses illustres représentants Nirvana, Pearljam, et Soundgarden, et compte plusieurs musées – que nous n’avons pas eu le temps de voir-.
Downtown depuis les docks, Alaskan way, Columbia Center et Smith Tower (droite)

Seattle, ville la plus dynamique de l’état de Washington, compte 630 000 Seattleites, soit onze fois la population d’Olympia, la capitale de l’état. L’agglomération abrite 3,4 millions d’habitants, ce qui en fait la 15ème agglomération des Etats-Unis. Il a fallu environ 3 heures pour rejoindre Emerald City, depuis Vancouver, le passage de frontière ayant duré à lui seul, environ 45 mn, le temps d’observer le majestueux Mont Baker, volcan culminant à 3300m. La Space Needle, « aiguille de l’espace » ou tour surmontée d’une soucoupe volante de 182m de haut, construite à l’occasion de l’exposition universelle de 1962 et dont la vocation est uniquement touristique, annonce l’approche de downtown.
En théorie, Seattle possède des atouts indéniables : un front de mer, les sommets enneigées de la chaine de montagnes Olympiques en ligne de mire depuis le centre-ville, le Puget Sound et les lacs ; en d’autres termes, un cadre naturel idéal. En théorie. Car si la perspective sur les montagnes de la péninsule Olympique est saisissante, l’autoroute qui longe le front de mer et qui complique l’accès aux bords de l’eau gâche le paysage en beaucoup d’endroits. Et la configuration complexe de Seattle, rend l’usage de la voiture quasi impératif pour relier les différents quartiers de la ville.
Nous ne restons que 24 heures, un peu court pour visiter les environs, mais il me semble que cela est suffisant pour faire le tour de downtown, et des quartiers proches. Néanmoins, la ville semble miser de plus en plus sur l’art en ville, justifiant certainement un séjour plus long pour les amateurs d’art en tous genres et de musique. Nous traversons le Seattle Art Museum, où nous avons pu observer une étonnante mise en scène de ce que nous avons interprété comme un accident, d’une ford blanche, décomposé en une série d’une même voiture à différents stades d’un tonneau, percée de néons et accrochées au plafond. Ceci étant de l’Art contemporain, ce n’est peut-être qu’une interprétation simpliste.
Art?

Autre musée, l’Experience Music Project -ou le résultat de la passion pour la musique rock, du milliardaire et Médicis de Seattle, Paul Allen -cofondateur de Microsoft- offert dans un écrin dans le style traditionnel de Franck O. Gehry, aux puristes de la musique. Y est accolé un musée de la science fiction.
Fondée à la fin du 19ème siècle, Seattle conserve de cette période un agréable quartier aux façades de briques rouges : Pioneer Square. Refuge des marginaux il y a quelques années, la gentrification a « rempli sa mission » de mutation puisque le quartier est aujourd’hui agrémenté de galeries d’art et de bars et restaurants à la mode. Après le burger d’Obama de Chicago, nous suivons les choix culinaires de M. Le Président, en dégustant un cookie à la Grand Central Bakery, adresse qu’il a apparemment fréquentée, au vu des photos et autre livre édité après sa venue, à disposition des curieux gourmands clients. Le bâtiment, certainement un ancien entrepôt industriel est couvert de lierre, et la place au devant est ornée de totems -Seattle étant autre fois un territoire indien-. L’ensemble du quartier est désormais protégé en tant que quartier historique.

Pionner Square

Le Downtown, quant à lui, est à mon goût, un ensemble peu harmonieux de buildings de toutes époques. La municipalité a choisi dès les années 50, de privilégier chaque nouveau building comme objet architectural en soi au détriment d’une harmonie globale. Désormais, les magnifiques buildings art déco, côtoient les tours de bétons des années 70, accolés à des bâtiments répondant aux dernières modes architecturales, à l’instar de l’impressionnante bibliothèque de verre de Rem Koolhaas.
Au pied des buildings récents de l’hyper-centre, l’« authentique » Pike Market, détonne avec ses étals de poissons frais et ses poissonniers qui entonnent des chants en se jetant des saumons de près d’un mètre dans un ballet parfaitement maitrisé. Le sous-sol recèle de merveilles, des boutiques de magie avec à l’entrée, des répliques de Zoltar, des revendeurs de vieilles cartes des joueurs de baseball des années 50’s et de pins et fanons à l’effigie des candidats en lice pour la présidence, avec en tête Kennedy.
Après un petit détour par Piroshky et ses délicieux friands russes à la viande ou à la pomme, dégustés face aux montagnes Olympiques, le ronronnement des pneus sur l’autoroute Alaskan Way en bande originale ; nous partons en quête de Belltown, quartier où aurait émergé la musique grunge, désormais branché, et sans vie lors de notre passage. Sûrement faut-il attendre le soir pour y voir de l’animation. Nous rejoignons le centre commerçant, ses grands magasins, Macy’s, Sears et des rues enfin animées, car jusqu’à présent la juxtaposition d’immeubles-parkings aux buildings art déco, aux rues désertes me rappelait quelque peu Détroit. La ville étant construite sur une colline, les rues sont parfois très pentues et glissent vers l’océan, à la façon dont j’imagine les rues de San Francisco.

Pike Market

Plus loin, Capitol Hill, est le quartier de la contre-culture, ou des hipsters (bobos). Sa vie nocturne et ses magasins branchés sont ses intérêts principaux. Nous côtoyons cet amusant mélange des populations, grunge, punk, BCBG, dans un bar sympa, le Bimbo Cantina, avec Ian et Greg, des amis de Théo du Montana, qui nous hébergent pour la nuit et avec qui nous avons passé un très bon moment, à la découverte de la ville. A quelques rues, se trouve un quartier résidentiel où chaque bâtisse est une surenchère de sa voisine, prenant des airs de manoirs.
De retour à downtown, et malgré la proximité de l’autoroute, la balade le long des piers animés par les restaurants de crustacés et les boutiques de touristes est plutôt agréable et offre quelques jolies vues. Avant de quitter la ville, un passage par le Gum Wall – le mur des chewing gum- s’impose. Cette œuvre d’art participative aurait pu être détruite par la ville…Mais de ce que j’ai pu en lire depuis, Seattle semble en avance sur son temps – la ville a ratifié le protocole de Kyoto à son échelle, elle assume une « prise de risque » architecturale, et visiblement artistique etc.- et c’est peut-être ce qui rend la ville si appréciée. Cela étant difficilement palpable durant un si court séjour… Depuis, je commence à penser qu’un nouveau voyage dans l’Emerald City s’imposera.
The gum Wall






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