Hello. Je poste mes expériences après deux ans de PVT. Aujourd'hui je suis PACSé. J'effectue une "installation durable" en France. Désormais je suis résident normal avec un numéro fiscal, une couverture assurance maladie (CPAM), et un titre de séjour longue durée "vie privée et familiale."
Je cherchais à évoluer dans ma vie professionnelle et personnelle. Mes objectifs auraient été plus difficiles à atteindre sans le PVT.
Un peu de contexte: bien que je sois citoyen canadien, je n'ai pas vécu là-bas de manière durable, en tout cas pas depuis longtemps. Je me suis souvent déplacé au fil des années.
Venir en France, c'était essayer de dépasser les durs obstacles que je rencontrais pendant ma vie de jeune adulte: douleur et fatigue chroniques qui affectaient mon autonomie. Je maintenais difficilement un poste de travail.
J'ai rencontré mon conjoint dans la région PACA. Le lieu m'était familier car je passais souvent mes étés ici.
J'ai passé mon permis de conduire avant d'arriver en France. La première année (juillet 2018) je me suis installé dans un domicile familial à Mougins. Quand je repense à cette année, il y avait eu un travail personnel important à faire.
Si vous venez en France et que vous cherchez à évoluer sur le plan professionnel mais aussi sur le plan personnel (par exemple, vous avez besoin d'un changement, d'un shift de perspective, d'un renouveau),
réfléchissez à la mise en oeuvre de votre projet avant d'arriver ici.
Je me rends compte que cela est quelque part un contre-sens et d'ailleurs ce n'est même pas ce que j'avais fait. Ma première année a été une "perte de temps bien nécessaire." Je visitais des écoles ou programmes. Je découvrais les moeurs, les habitudes françaises. Je me familiarisais avec mon environnement... c'est une phase d'adaptation indéniable. Certains peuvent se le permettre, d'autres non. Pour d'autres encore, cette année d'immersion est entièrement le but du PVT.
Pour ceux qui
ne sont pas en capacité d'improviser sur le territoire français, il faut avoir des objectifs déclinés aussi clairement que possible. Ce n'est pas toujours évident. Si vous ne voulez pas perdre de temps votre projet doit tenir, doit être assez bien réfléchi de A à Z, pour la durée de la validité de votre séjour.
LOGEMENT
J'ai compris dernièrement à la préfecture que le renouvellement du PVT en France se faisait plus facilement. Tant mieux. Pour moi, c'était au moins deux visites pour deux renouvellements de six mois pour la deuxième année dite "
autorisation provisoire de séjour." Il est difficile de faire avec l'administration française en général.
Je n'ose donc même pas imaginer ce que ça aurait demandé de louer l'appartement dans lequel je me situe sans lien privé ou familial avec un français, sans CDI, et sans ce qu'ils appellent "garant," une personne qui prend la responsabilité de payer obligatoirement le loyer si je ne pouvais plus le payer. Sans CDI, certains appartements ne sont pas accessibles. Sans garant pour le loyer, plusieurs appartements ne sont pas accessibles.
Si vous arrivez sur le territoire seuls,
évitez les petites villes ou stations à moins que vous êtes explicitement et spécifiquement intéressé par ce genre de parcours "road adventure" PVT.
Si vous cherchez
confort et accessibilité à l'américaine, vous ne les trouverez ni en village dans un coin perdu, ni à Paris où vous risquez de payer très cher. Dans des régions ultra-touristiques comme en PACA, cette dichotomie "trou perdu ou Paris" gagne en véracité: soit on est coincé au beau milieu de nul part, soit on est "au centre..." mais le centre de quoi, et d'où? quel intérêt en particulier de vivre à Cannes ou à Nice ou à Marseille? (c’est une question rhétorique, en partie, à vous d’y réfléchir par rapport à ce qui vous motive).
Deux pvtistes français qui arrivaient sur Toronto (il y a déjà 10 ans) et qui se sont installés dans un town-house en ville avec moi et d'autres locataires canadiens (chambre + salle de bain privée dans une maison avec plusieurs étages)
envisageaient peu, ou pas, ces mêmes difficultés de location d'appartement.
Une banque peut se porter garant pour vous, mais pour certaines d'entre elles, ceci est une démarche qui prend un temps précieux. Je ne sais pas si ce système peut marcher avec des banques non-françaises. C'est toutefois une question à bien rechercher, surtout si vous avez besoin de vivre dans un environnement confortable. Je suis généreux avec l'usage du terme "confortable." En France, je l'inter-échange avec "propre" ou "qualitatif."
TRAVAIL
Il y a ce que l'on appelle les
diplômes d'État en France. J'ai découvert des programmes à travers l'institut de formation sur
ch-cannes.fr. Une certaine formation m'avait plu et pouvait s'accomplir en moins de deux ans.
La deuxième année de mon PVT, je m'étais donc inscrit à l'IFSI (Institut de Formation en Soins Infirmiers) au Centre Hospitalier de Cannes Simone Veil. Là-bas, j'ai effectué un diplôme d'État accompagnant éducatif et social. Il dure 14 mois.
Ma formation a été gratuite. L'État finance la formation avec des places offertes (l'
accompagnant éducatif et social est un métier du "sanitaire et social," actuellement sous-embauché en France comme pour les aides soignants). Pour que votre formation soit prise en charge par l'État, il faut
obligatoirement être inscrit chez Pôle Emploi.
Pour être en droit de s'inscrire chez Pôle Emploi, il
faut être admis à la formation (entretien oral et examen écrit). Quand le programme m'a donné un certificat d'admission, je suis allé m'inscrire chez Pôle Emploi avec ce-dernier.
Cette démarche n'est pas simple, mais elle est possible. C'est pour cela que je reprends ce que j'avais dit: si vous avez besoin d'évoluer professionnellement et changer de pays en même temps, c'est
possible de réaliser un projet en France en moins de deux ans. Il faut
bien connaître où, et comment, vous entendez vous inscrire. Outre le travail saisonnier, les diplômes d'État offrent des formations professionnalisantes avec heures de stage et heures d'enseignement théorique.
Sans financement par l'État, la formation aurait pu me coûter entre quatre à six mois de loyer (pour une intervalle de 800 - 1000€ par mois).
Pour rien je ne changerai les possibilités atteintes par ces gains professionnels. Sur la région PACA, je poursuivrai au moins un an de travail social. Éventuellement je rentrerai au Canada pour envisager un master's degree. Bien avant
le PVT, j'avais effectué quatre années universitaires.
En termes de culture et de géographie dans le contexte du PVT: la région PACA est
avant tout lourdement touristique. Si je ne prends pas en compte mon conjoint (né à Cannes) ou ma famille (qui visite tous les étés) je n'aurais pas choisi cette région. Je serais allé vivre à Lyon ou Bordeaux (en fonction du plan logement / professionnalisation le plus intéressant parmi les deux).
Voilà. J'espère que ceci aurait été intéressant ou utile pour quelqu'un qui se projette dans la situation.