- 23/11/14, 07:06 #1(J'ai hésité entre poster section Asie ou ici... Mais je pense mettre à jour plus tard quand je partirai d'Asie, donc j'ai opté pour cette section ci!)
Pour ceux, intéressés, qui voudraient lire la première partie, c'est ici: https://pvtistes.net/forum/vos-impre...e-zelande.html
Soyez indulgents pour la présentation brouillonne, je fais tout sur mon téléphone.
Et voilà. En direct de Vientiane, Laos, où je comptais passer un minimum de temps pour juste faire mon visa pour le Myanmar et me barrer vite fait. Je suis arrivé à l'ambassade aujourd'hui et ai été accueilli par ce merveilleux panneau:
Mmh quel jour sommes nous au fait? Oh. Coïncidence. Samedi.
C'est donc pour je l'espère votre grand plaisir (et mon encore plus grand déplaisir ) que j'ai énormément de temps pour écrire un gros pavé. Petite mise en garde toutefois, je décline toute responsabilité en cas de léthargie profonde, voire mort par l'ennui, encourue au cours de la lecture de ce post. C'est long, c'est mon style, et c'tout, je détaille absolument tout.
Pour ceux que mon itinéraire intéresse, munissez vous au préalable de Google maps, je vous donnerai les noms des villes mais je n'expliquerai pas où c'est (vous vous démerdez, nan mais oh!).
Et vraiment, ne faites pas l'erreur d'essayer de tout lire en une fois. Je ne vous en voudrai pas. Et si vraiment vous souhaitez relever le défi, veillez bien à, avant tout, prendre assez d'eau et de nourriture. Peut être un oreiller.
Bref,
Je vous ai laissé en Nouvelle -Zélande, à mon 10e mois il me semble, et pour ce qui est des deux autres qui ont suivi, je n'ai pas grand chose à raconter, si ce n'est une chouette nuit passée dans ma tente près du cap Reinga (je m'arrête là pour vous épargner l'histoire de mon sac qui pue le fromage parce que la veille ma bouteille de lait s'est ouverte dans mon sac, bref), puis mon petit séjour à Ahipara et cette parfaite journée où j'ai fait du surf (enfin essayé au moins) avec un couple de californiens qui étaient absolument incroyables, puis ai eu la chance d'apercevoir une horde d'orques à genre 50m du rivage sur un fond de coucher de soleil (j'ai pas de photo désolé).
À part ça, c'est la revisite de tous les coins où je suis passé, mais cette fois avec mes parents... EN CAMPING CAR EN HIVER (je les avais prévenus qu'il ferait froid, mais que voulez vous...), une aventure toutefois unique (qui ne se reproduira sans doute pas hahaha, pas après le calvaire des douches de camping dans le froid Néo zélandais).
Bref, une année fantastique qui touche à son terme, et après on fait quoi? Être à l'autre bout du monde.. Ça serait bête de prendre un billet d'avion droit vers la France sans rien voir au passage.
Je me suis envolé pour Bangkok, une ville que j'ai détestée juste après y avoir posé le pied, puisque c'est à l'aéroport qu'on a commencé à essayer de m'arnaquer.
"Hello my friend you are very handsome come here I will tell you what to do in Bangkok" (...et bien entendu j'étais censé booker 15 activités, le taxi, etc. Le pauvre ne pouvait sans doute pas savoir que je venais de passer 30h d'avions/attentes dans les aéroports, et que donc j'étais pas d'humeur pour ces bêtises, mais j'imagine qu'il a vite compris, je lui fais donc écrire l'adresse de mon hôtel en Thaï pour mon taxi et me barre en vitesse. Mon Taxi qui d'ailleurs ne pouvait pas trouver l'hôtel, et qui au bout d'un moment à force de tourner en rond me sort un:
"maybe you can walk...?
-Are you fucking kidding me?"
À minuit passé dans une ville énorme que je connais pas, après 30h, t'as raison Gaston, je vais marcher! Bref, je n'aime pas cette ville.
Alors pourquoi Bangkok? Purement et simplement parce que c'était la destination d'Asie la moins chère pour le billet d'avion. C'est la seule et unique raison.
Ça a vraiment été un gros choc pour moi, la différence culturelle après la Nouvelle-Zélande (en même temps c'pour ça que tu voyages, hé, banane!), et il m'a fallu un peu de temps à m'adapter à tout ce qui fait l'Asie, surtout pour un étranger, c'est avant tout les arnaques en tout genre, apprendre à marchander POUR TOUT, absolument tout, ce qui n'est pas vraiment mon truc. Accepter le fait qu'à chaque fois qu'on t'aborde dans la rue, c'est pour t'arnaquer, chose qui m'a rendu vraiment aigri à la longue...
Par exemple ce mec dans la rue, qui vient me parler, ça ne m'a pas paru bizarre du tout, ça m'arrivait tout le temps en NZ (oui promis c'est la dernière fois que je parle de la NZ).
"Hey my friend where you go? First time in Thailand?
-Yes, first day."
Erreur de débutant à ne pas commettre: ne jamais, jamais, ja-mais! Dire "first day". J'ai presque vu la petite ampoule avec marqué "pigeon en vue!" s'allumer dans sa tête.
Un soi-disant professeur, qui m'a parlé de toutes les choses à faire à Bangkok, bla-bla-bla, et finalement je me suis demandé où était l'arnaque....
Qui n'a pas tardé à arriver:
"Oh vous avez de la chance aujourd'hui le gouvernement a donné de l'argent pour les tuktuk et donc c'est moins cher mais juste aujourd'hui et OH REGARDE QUEL HASARD, UN TUKTUK VIENT DE S'ARRÊTER JUSTE DEVANT NOUS!"
Il m'a dit 40 bahts pour tout le tour de Bangkok, ce qui ne me paraissait vraiment pas cher, et de toute façon je pense que je lui aurais filé 40 bahts juste pour qu'il me foute la paix.
Le tuktuk driver me conduira finalement à tous les trucs genre temples et autres machin qui rendent bien sur les photos (mais dont tu ne te rappelles jamais: "alors ça c'était... Euh.. Une statue... Et ça un temple... Et ça...") si bien que je me suis re-demandé où était l'arnaque... Jusqu'à ce qu'il m'emmène à une fausse boutique de bijoux (je me suis demandé si le mec m'avait regardé et s'était vraiment dit "lui, ça doit être son truc"), puis un faux centre d'informations pour touristes où le mec s'est énervé quand je lui ai dit que je ne voulais pas booker d'activité et m'a dit de dégager, puis une boutique de chemises sur mesure, puis enfin le tuktuk driver s'est énervé parce que je ne dépensais pas assez d'argent dans ces boutiques (et du coup il avait pas de com'). Il me laissera au bord de la rue, et sera tellement dégouté qu'il en oubliera de me demander les 40 bahts (hahaha).
Je fais une courte parenthèse sur Kao San road, une vraie blague, cette rue m'a donné envie de vomir. Aucun intérêt.
J'ai quitté Bangkok le jour suivant. Ayant la chance de connaître une thaï qui bosse pour la télé, ou j'sais pas quoi , qui s'occupe des castings, j'aurais un trajet gratuit jusqu'à Surat Thani (avec toute son équipe, c'était assez marrant même si personne ne parlait anglais), point de départ des ferries pour Koh Samui, puisqu'elle doit aller bosser là-bas.
Malheureusement son anglais n'étant pas top top, on s'est mal compris, je pensais passer du temps avec elle à Koh Samui, mais elle doit en fait bosser à Surat Thani... Tant pis
C'est donc seul que j'irai sur l'île où je me ferai chier pendant deux jours, puis deux de plus sur Koh Tao. Je n'ai pas grand chose à en dire, c'est pour moi la même chose que Bangkok et KSR, je ne comprends juste pas l'intérêt de "voyager" si c'est pour rester entre étrangers (ce qui est le cas sur ces îles). J'ai le sentiment de ne pas vraiment faire partie de cette communauté qu'on appelle les "backpackers". Les gens sont sur place uniquement pour consommer à outrance pour pas cher (50cts la bière woohoow). J'y ai croisé les personnes les plus stupides que j'ai jamais rencontrées (ainsi que les plus dénuées de morale, ça ne choquait même plus de voir des vieux européens bedonnants main dans la main avec des thaï encore dans leur 20aine).
Je pense que c'est la grande différence entre être en "vacances" et être en "voyage". Si j'avais été la bas 3 semaines avec des potes j'aurais sans doute fait pareil que tout le monde, mais ma démarche en ce moment est différente.
Hé! Toi! Ne ferme pas la page sous l'effet de l'agacement! Promis, je ne fais pas que râler, ça va devenir mieux après (sans vouloir vous spoiler), je vais même commencer à apprécier mon voyage!
J'étais donc relativement dégouté de la Thaïlande et passablement énervé, et à ce moment là j'ai décidé de recommencer à voyager comme je l'ai fait pendant un an en NZ (oups, j'en reparle encore, décidément), comme je l'aimais, et de reprendre ce petit projet que j'avais en tête depuis cette conversation avec un pakistanais rencontré en Nouvelle Zélande: rejoindre la France en stop, en partant de Thailande.
Je m'énerve encore une toute petite fois pour quitter Koh tao, maudissant le simple fait de l'IMPOSSIBILITÉ d'avoir des infos fiables en Thailande. J'ai donc galéré pendant un bon moment pour savoir à quelle heure partait le bateau de nuit, lequel c'était et surtout à quel prix, puisque sur cette île, grosse zone touristique, les locaux ne rougissent pas en vous annonçant des prix ahurissants, sur un malentendu ça peut dans doute marcher.
Bref j'arrive finalement à Chumphon, très très tôt le matin, et commence à marcher en direction de la ville en jetant un regard plein de dégoût aux conducteurs de taxis qui s'acharnaient à essayer d'attirer mon attention:
"Hé mister taxi cheap for you"
Au bout de 25 minutes de marche un scooter s'arrête a côté de moi et une petite voix féminine me demande si je veux aller avec elle. Je suis alors tellement gavé que je lui rétorque "NO MONEY
-Oh yes it's ok
-Oh euh... Ok then?!" (Oui je me suis senti bien con, si vous vous posiez la question).
Cette petite nénette n'a sans doute aucune idée de la joie qu'elle m'a apportée, non seulement en m'évitant plusieurs km de marche, mais surtout en me réconciliant avec la thailande. Je la voyais un peu comme un signe du destin, un genre de "t'as fait le bon choix mec!". A partir de ce moment là c'est clair et net que je ne payerai pour aucun trajet.
Elle comprendra que je veux être déposé sur la route principale et pas à la station de bus, chose qui avec le recul a été plutôt extraordinaire en Asie, les gens ne comprenant que rarement ce qu' "hitchhiking" signifie. Et allez leur expliquer. Sérieux.
Bref, c'est donc une sérieuse journée qui m'attend puisque j'ai prévu de remonter au nord sur plus de 300 km, vers Phetchaburi puisque j'avais lu dans le Lonely Planet de mon hôtel que c'était une ville "délaissée par les touristes", un bon départ donc.
J'ai eu droit à plein de trucs cette journée, des gens qui s'arrêtaient, me parlaient en thaï, et repartaient alors que je pigeais que dalle, des gens qui voulaient, à mon grand drame, me déposer à la station de bus... On m'a même déposé à un commissariat de police (avec des policiers qui parlaient 0 anglais, et qui n'en avaient absolument rien à faire, Hahaha c'était ridicule).
Finalement un pickup m'emmènera 30km dans son coffre, ce qui était absolument génial, j'étais tellement content que je ricanais tout seul comme un débile mental, les cheveux dans le vent.
Puis, un autre mec qui parlait anglais me déposera à une espèce de grosse station service où il demandera a une serveuse de demander aux gens de m'emmener. J'y glandouillerai une demi heure en sirotant ma boisson fraîche avant qu'un trio d'ingénieurs thaïs m'embarquent... Jusqu'à ma destination. Woohoow! Le stop fonctionne.
Phetchaburi, j'y visiterai les temples dans les cavernes, c'était sympa, mais j'ai réalisé qu'il était vraiment difficile de rencontré les thaïs, de vraiment passer du temps avec les locaux. J'ai donc un peu forcé les choses grâce au HelpX, vu que j'avais encore un compte valide.
Je trouverai assez facilement une genre de ferme pas loin de là où j'étais, et galèrerai beaucoup pour y aller (c'était au milieu de nulle part). Je vous épargne les détails (contrairement à mon habitude!). Je resterai finalement 10 jours avec eux, et savourerai la vie dans des endroits paumés: c'était bon de constater la différence du comportement des thaïs envers moi selon où j'étais, en zone touristique ou non.
J'y rencontrerai la personne la plus drôle que j'ai jamais vue, la mère du fermier (chez qui j'allais manger tous les jours) avec qui je glousserai comme une baleine malgré le fait qu'elle ne parle que 3 mots d'anglais en moi 2 mots de thaï. La barrière du langage n'est que peu de choses finalement avec certaines personnes
Puis je bougerai vers le nord, Kanchanaburi, y'a quoi là-bas? Chépo, mais j'ai jeté un œil sur couchsurfing et y'a un mec qui avait l'air sympa qui m'a répondu et qui était ok pour m'héberger!
Une nouvelle aventure d'autostop pour y aller, avec des gens plus adorables les uns que les autres, par exemple ce couple qui me payera le restaurant, ou bien cette dame qui prendra mon numéro de tel et demandera à sa fille - qui parle anglais - de m'appeler pour s'assurer que je suis bien arrivé à destination. Adorables j'vous l'dis.
Bref j'arrive chez ce mec, la 40aine, qui parle super bien anglais. Il m'explique rapidement la situation; son père étant mort 3 mois plus tôt, sa mère est un peu déprimée et malade, il vit donc avec elle et s'occupe d'elle. Je suis invité à partager leurs repas si je le désire (mmh, laissez-moi réfléchir...), mais il y a un problème: sa mère a peur des barbus (et à ce moment, pour faire court, disons que même les singes m'enviaient ma barbe).
Une demi-heure plus tard, je retrouve ma tête de quand j'avais 15 ans, et passe finalement 4 jours avec eux (au lieu de 2 initialement prévus).
La fin de mon visa se rapproche de plus en plus malheureusement, et je dois penser à aller vers ma prochaine destination, le Cambodge.
Chose assez agaçante, les routes principales passent TOUTES par ce f@ Bangkok, que je ne pourrai donc pas éviter.
Pas vraiment de fait marquant, quelques voitures, beaucoup de camions plus tard, j'arrive à Poipet, où je me heurterai avec, comme vous pouvez l'imaginer, une grande joie, à l'administration aux frontières des pays d'Asie, et sa corruption.
Cela me demandera beaucoup de "no money" et environ 15 minutes pour ne pas payer le "visa fee" comme ils l'appellent. J'aurai aussi droit à d'autres arnaques comme ce mec avec la carte plastique sur sa chemise pour faire officiel, que j'appellerai Jean-Claude pour d'évidents soucis d'anonymat, qui me guidera à travers les étapes de demande de visa et de tamponnage de mon passeport, en me pressant pour aller plus vite, ce qui m'agacera au plus haut point; je déteste être collé. Finalement une fois les formalités réglées, je m'apprête à savourer ma liberté au Cambodge mais en fait non puisque Jean-Claude reviendra à la charge. Maintenant, apparemment, je dois choisir entre un bus pour Siem Reap et un bus pour Phnom Penh. Hahaha, je savourerai sa tête de mec qui ne comprend pas, après lui avoir sorti un "non, je préfère marcher), puis m'en irai, direction la route, les voitures, tout ça quoi. 15 refus de taxis plus tard, un mec m'embarque dans sa voiture pleine de dieu sait quoi, ça ressemblait à des sacs de riz. Là il s'est passé quelque chose que même maintenant je ne capte pas, il s'arrêtera à mi chemin (de Siem Reap), puis une autre voiture s'arrêtera derrière, puis une autre. Les conducteurs échangent leurs voitures, et je finis moi même dans une voiture différente avec un chauffeur différent. Je n'ai absolument pas pigé ce qui s'est passé mais, peu importe, j'arrive à Siem Reap.
Une grosse ville de touriste comme je les aime (pas), avec son fameux marché nocturne très très très typiques, ses masseuses qui viennent te chercher dans la rue, te tiennent par le bras et ne te lâchent pas, ses conducteurs de tuktuk fatigants, très fatigants, mais aussi très drôles parfois:
"hey mister, tuktuk?
-no
-hey mister what about weed?
-I said no
-Hey mister d'you want a girl? boom boom?
-Oh fuck off"
...et enfin ses temples. Parce que oui, à ce stade là je me doute bien que vous vous dites "hey Dugland, fallait s'y attendre hein, si t'aimes pas les villes touristiques, pourquoi t'es allé là-bas?", eh bien la réponse est simple: si j'avais été au Cambodge sans voir les temples d'Angkor, je pense sincèrement que mes amis auraient supprimé mon numéro de la mémoire de leur téléphone, que ma grand mère aurait rayé mon nom de son testament, que mes parents m'auraient renié et que mon chat aurait pissé sur mon oreiller. Oui, on ne peut PAS aller au Cambodge sans aller voir ces temples...
... Je suis donc allé y jeter un œil. C'est joli, c'est impressionnant, et cerise sur le gâteau c'est même possible de faire du stop avec les tuktuk là-bas, pour les gros radins comme moi qui ne loueraient même pas un vélo pour $1 la journée.
J'ai donc été pris par une gentille chinoise qui en plus avait apparemment avalé son guide de voyage tout entier puisqu'elle m'a fait une visite guidée et savait absolument tout ce qu'il y avait à savoir. Impressionnant.
Le lendemain, départ, direction "Preah Vihear". Comment ça, "Jamais entendu parler"? Moi non plus à vrai dire, c'est pour ça que j'y suis allé... Et à bord de toutes sortes d'engins, des pick-ups, des voitures, des... Tracteurs! J'ai adoré les têtes des gens qui se marraient en me voyant dans la remorque, et les petits enfants qui criaient "Hello!" sur mon chemin (même si ça aussi ça devient soûlant à force).
Donc Preah Vihear. Pas grand chose à en dire en fait. Je comprends pourquoi ce n'est pas touristique, il n'y a en fait rien à voir là-bas. Les hôtels sont chers, ce sera donc ma première nuit dans la rue. Une expérience assez marrante finalement, je me serai fait réveiller par deux petits cambodgiens qui m'ont donné à manger.
Le lendemain, je reprendrai la route vers Stung Treng, en autostop, charrette stop, et je partagerai aussi un tracteur remorque avec des ravissantes travailleuses cambodgiennes (oui les filles sont plus jolies qu'en France). Remarque; c'est un pays pauvre on est d'accord. Mais j'ai quand même pas pu m'empêcher de remarquer que pas mal d'entre elles possédaient des Samsung galaxy, ce qui coûte une blinde je présume, et ils en ont tous au Cambodge. Ça donne vraiment le sentiment que le pays s'est développé mais seulement dans certains domaines, ça donne un résultat totalement hétérogène. Par exemple ils ont leurs téléphones super modernes, et à côté de ça ils transportent genre 50 poules (ou d'autres trucs encore plus aberrants) avec un scooter. Incroyable.
J'arrive à stung Treng où je glandouillerai pendant 2 jours au bord du Mékong à lire mon bouquin ou à pratiquer mon ukulele, puis j'irai vers Banlung (en me faisant payer un repas et pleeeein de bières: je me suis fait prendre en stop par des représentants de "Cambodia", la seconde marque de bière du pays, qui n'a apparemment aucune originalité pour choisir un nom).
C'est limite bourré que j'arriverai là-bas, et j'y passerai trois belles journées avec un couple de cambodgiens rencontrés à stung Treng, qui possède des "bungalows" qui sont en fait des cabanes avec des matelas dedans.
J'aurai la chance d'aller pêcher avec le mec, "à la cambodgienne", càd qu'on a 30 mini cannes à pêche, on les coince tous les 5 mètres dans la rivière. Et on remonte la rivière, puisqu'il n'y a pas de sentier. Et on fait tout ça la nuit. C'était donc très intense.
En attendant que ça morde, on ira chez les voisins se mettre quelques verres d'alcool local derrière la cravate (fait à base de riz bien entendu) tout en dégustant... Des escargots, un comble pour un français.
À part ça, j'irai profiter de l'excellente street food (que je vomirai presque un peu plus tard au marché, en apercevant des cadavres de chiens, yumyumyum, hé oui, ce n'est pas une légende).
Après banlung, un rapide coup d'œil sur Google maps m'indiquera que la suite logique serait Saen Monoroum. J'aurais peut être dû regarder de plus près, puisque, en fait, la route n'en était pas une... Mais plutôt une piste (et une dégueulasse en plus, pleine de trous, j'y reviendrai).
Après plusieurs longues heures d'attente (et de jeux avec les enfants qui forcément se rassemblaient tous autour de cet idiot de farang qui pour une quelconque raison a décidé de s'asseoir toute la journée devant chez eux sur son gros sac à dos et qui, de temps en temps, fais coucou aux conducteurs quand une voiture passe).
Un tracteur-remorque (encore! Décidément!) me prendra, et c'est à une vitesse fulgurante de 10km/h que je quitterai finalement banlung. Un mec en scooter m'emmènera jusqu'à Lumphat, et m'invitera même à passer la nuit chez lui. Il me proposera de faire un tour sur son scooter (et sera mort de rire quand je lui avouerai que je sais pas comment ça fonctionne).
Pour le dîner (partagé avec ses potes), on aura du riz (y'avait il vraiment besoin de le mentionner?) du poulet, et d'autres trucs, mais ces plats asiatiques ont ça en commun: tu sais jamais ce que tu manges.
Ah, et aussi des crickets. Oui. Je les ai vu apporter ce gros bol débordant de crickets, et là, bien entendu...
"Ah nan c'est pas vrai, m@rde, ils vont forcément me demander d'en manger, non, toi, ne me regarde pas comme ça, noooon
-Hey you, you try! Try!"
Et en fait c'est super bon, passé les quelques instants de "oh mon dieu j'ai mis un cricket dans ma bouche". C'est vraiment leur sucrerie. Disons que si leur femme revient du marché en disant "j'ai acheté des crickets" c'est un peu comme si ma mère m'annonçait qu'elle m'a acheté un kilo de chocolat Lindt. À partir du moment où ils apportent ce fameux bol de crickets, plus personne ne touche au poulet ou aux autres trucs (à part moi huhu), jusqu'à finir les crickets.
Le lendemain, je quitte mon hôte, direction Saen monoroum, et comme je ne sais pas quoi faire je commence à marcher. Je me rends vite compte qu'aucune voiture ne passe par ici. Finalement un mec en moto s'arrête et accepte de m'emmener gratos.
150km donc, avec toutes mes affaires sur le dos, sur une piste totalement merdique (on devait aider avec les pieds la moitié du temps), j'étais cassé, mais finalement j'y suis arrivé.
Ensuite, direction Kratie, en seulement deux lifts, un premier d'une voiture dont le chauffeur avait malheureusement décidé de mettre sa musique cambodgienne en boucle (c'est vraiment de la merde, sérieux!), puis un bus qui acceptera de me prendre gratos (Haha, ils étaient tous dégoûtés à l'intérieur quand ils ont vu que je ne payais pas). Deux jours à flâner en ville où je rencontrerai un cambodgien parlant super bien français après seulement un an à l'apprendre...
...puis j'ai repris la route, me dirigeant vers Kampong Cham... Mais en fait non puisqu'il s'est passé une de ces rares petites choses qui elles seules justifieraient de faire du stop.
J'ai donc été pris par une moto-remorque, et ce mec là me parlait et je pigeais absolument que dalle. Il me fait un signe du genre "je vais tourner à droite là". Je lui fais signe "ok", en pensant qu'il a juste une affaire à régler ou un truc à faire avant de reprendre la route. Mais nan, pour un quelconque raison (toujours inconnue à ce jour) il me dépose devant une espèce de place dans ce village, au bord du Mékong, plein de tables et chaises en plastiques, beaucoup de gens (morts de rire de me voir arriver ici, ils ne comprenaient sans doute pas plus que moi).
Un jeune d'une 20aine d'années commence à me parler, et surprise, il parle très bien anglais:
"Hello, where are you going?
-Euhm... kampong cham
-It's not Kampong Cham here!
-Well, I know, I don't really know what I'm doing here
-If you want you can have a lunch here
-Ehm, yeah, why not, how much?
-Oh, it's free! It's a wedding!"
...Ou comment se faire inviter à un mariage cambodgien.
J'ai donc eu droit à un repas, puis bien sûr je me suis fait inviter à la table des gros soûlards qui n'auront pas besoin de plus de 5 minutes pour me rendre aussi bourré qu'eux (je ne sais pas dire non).
La journée passera a une vitesse folle (bah ouais, quand on est bourré toute passe plus vite), et je sera même assez "joyeux" pour danser avec tout le monde (chose que je ne fais jamais). Et je danse comme une quiche, heureusement personne n'en avait rien à faire.
Ah, et au fait, je n'aurai finalement jamais su QUI se mariait!
On dort donc chez la tante du mec qui parle anglais, et ils m'invitent à rester plus longtemps (youhou!). Le lendemain je suis convié à un match de foot, que je croyais amical (c'était leur entraînement), mais c'était en fait une vraie équipe et un gros rassemblement. Une centaine de personnes autour du stade (d'autres gens qui attendait leur tour de jouer je suppose) et j'insiste sur la centaine, sans exagération, qui bien entendu avaient les yeux fixés sur l'européen "mais qu'est ce qu'il fait là lui?!".
Alors le foot, j'y ai joué de 6 à 12 ans, et depuis rien du tout, ce qui fait que je suis devenu une grosse quiche (et pour ma défense, ce qui n'a pas aidé c'est que tout le monde criait "wooooooh" chaque fois que je faisais une connerie, ce qui met bien sûr très à l'aise). Un vrai cauchemar.
Le lendemain, je quittais ma famille d'adoption, direction Kampong cham, puis Phnom Penh. Rien à en dire, ce n'est pas vraiment une ville extraordinaire.
Prochaine destination, Sihanoukville, obligé, puisque c'est là-bas que je dois préparer mon visa pour le Vietnam. Quelque chose de très étrange s'est passé au cours de mon trajet de Phnom penh vers sihanoukville;
Bien entendu, tous les vans qui font office de bus s'arrêtaient pour me prendre, et je leur répondais "no money", 2 mots qui en général les font fuir... Jusqu'au moment où un de ces vans s'arrête de nouveau un peu plus loin, et le mec sort du van et me crie "Ok come!".
C'est en fait une des passagères qui m'a payé le trajet...
Et ce n'est pas tout, les gens à l'intérieur du dit van parlaient de moi entre eux... Et se mettaient tous à me donner de l'argent... Aucun moyen de refuser bien évidemment, comment j'aurais pu leur expliquer? "non écoutez, j'ai de l'argent mais je faire juste ça pour le fun vous savez".
J'ai voulu profiter un peu plus de la côte cambodgienne après sihanoukville, je suis donc allé vers Kep (mon premier lift me laissera dans une ville entre les deux, où il commencera à pleuvoir très fort, je me mettrai donc à l'abris devant un genre de garage avec un petit toit devant. Deux gosses arrivent 2 minutes plus tard; ils habitent là. Ils me regardent étonnés, rentrent, et... Ressortent 2 minutes plus tard avec une chaise pour moi. Hahaha je les adore.
Après kep, direction Doun Kaev où je me réussirai presque à dormir chez un tuktuk driver. Presque parcequ'il m'invitera à dîner mais décidera que finalement je ne peux pas dormir chez lui... Tant pis.
La suite, quelques étapes de plus pour rejoindre la frontière, phnom penh de nouveau, Prey Veng, Svay Rieng, et enfin Bavet, ville frontière avec le Vietnam! Avec du recul, j'ai apprécié mon séjour au Cambodge, les gens sont gentils (si on oublie le fait que tout le monde nous fixe tout le temps et nous pointe du doigt "un étrangeeeer!"). Mais il y a un truc que j'ai pas supporté, c'est la saleté. Partout. Les cambodgiens sont, 95% (au moins) vraiment dégueulasses, et jettent absolument tout par terre. Petite anecdote de quand j'étais avec ces gens au bord du Mékong, je finis ma bouteille d'eau et leur demande où je la jette: "oh n'importe où! Nous d'habitude on les jette dans la rivière, ça part plus loin.". Choquant.
Alors le Vietnam, j'y suis allé un peu à reculons: j'ai entendu tellement de choses. "Le stop ne fonctionne pas"
"Les vietnamiens ne pensent qu'à nous arnaquer"
"Le Vietnam est un beau pays mal habité"
"La cuisine vietnamienne est décevante"
Pour ce qui est de mon expérience à moi, c'est le pays que j'ai le plus adoré, et maintenant que je l'ai quitté j'y repense avec une profonde nostalgie. J'ai adoré chaque instant au Vietnam, de A à Z.
Premièrement, on n'a pas essayé de m'arnaquer à la frontière. J'ai presque été déçu que ça soit aussi simple en m'étant préparé mentalement pour cette dure épreuve de self-control!
Je commence le stop, il n'y a pas foule, mais quelques camions (et bus...). Un camionneur s'arrête finalement et me dit de me prendre un café (au café juste derrière moi) et de l'attendre, il repassera dans 30 minutes. Je décide de lui faire confiance, mais n'ayant pas d'argent, je m'assois devant la route en attendant. 10 minutes plus tard un mec arrive et m'apporte un coca bien frais, juste comme ça!
Le camion revient finalement 30 minutes plus tard comme convenu, et il me déposera à 20km de Saigon (après m'avoir payé le déjeuner!). Un mec m'emmènera finalement en ville. Bon du coup je me retrouve à Saigon, super, mais je ne connais personne!
Et là, merci à la magie de la technologie, je me trouve du wifi et poste une annonce sur couchsurfing. 30 minutes plus tard un mec me contacte, et je passerai finalement 4 ou 5 jours avec lui. Il me présentera plein, plein, pleiiiin de monde, c'était génial (notamment lorsqu'il m'emmènera dans son école pour me présenter à son club de discussion en anglais, ce qui m'a valu 20 demandes d'ami sur Facebook dès le soir).
Je quitterai finalement Saigon pour vung tau, où je trouverai également des hôtes sur CS en deux minutes. Vraiment impressionnant, je n'en reviens pas de me chance, étant habitué à ne recevoir aucune réponse... Woohoow!
Je passerai 4 jours superbes avec ce couple de russes, et c'était aussi très intéressant de voir le Vietnam à travers les yeux d'autres étrangers, qui habitent sur place. Quelle joie, aussi, d'avoir une période sans "riz à tous les repas". Je goûterai des plats russe à la place, dont le fameux "Bolsh". Miam.
Le temps passe vite, très vite, et je dois finalement partir. Pour aller où, aucune idée, mais vers le nord, puisque mon visa est uniquement d'un mois! Le premier jour de stop je n'irai pas bien loin cela dit!
On me conduit laborieusement à la limite de la ville. Je commence à marcher, et une fille me fait signe. Elle bosse dans un genre de barre restaurant (comme genre toutes les maisons au bord de la route) et se demande ce que je fabrique. Elle veut m'aider, et me dit d'attendre sur sa terrasse avec les autres clients, qu'un camion viendra me chercher pour m'emmener à Phan Rang.
Ça me va, je ne cherche pas trop à comprendre. Ils m'inviteront même pour le déjeuner avec sa famille. J'aurai le droit à un second déjeuner... Avec les clients, sur la terrasse (je pense avoir pris au moins 5 kilos au Vietnam), plus des bières, des liiiitres de bière!
Ils finiront par m'emmener au karaoke - qui est quelque chose de très important au Vietnam; ils en ont paaaartout, à tous les coins de rue!- (mais n'ont pas réussi à me faire chanter, faut pas déconner non plus!), et j'ai commencé à réaliser que je pouvais faire une croix sur mon camion. Boarf tant pis.
Un couple m'invitera a dormir chez eux, ce qui était sympa, mais à 23h me réveilleront parce qu'ils ne peuvent pas m'héberger à cause de la police. Je savais que ça posait soucis, puisque mon hôte à Saigon a aussi eu besoin de mon numéro de passeport et d'appeler la police, mais je me suis demandé pourquoi ils ont attendu 23h avant d'y penser.
Finalement ils insisteront pour me payer l'hôtel.
Le lendemain, je décide de partir de bonne heure pour reprendre la route, et tant pis pour le camion, j'ai un peu perdu confiance en la serveuse.
Malgré tout, je ne parviendrai pas jusqu'à phan rang (ma cible), mais Phan Ri, une petite ville que même les vietnamiens ne connaissent pas.
Je marche donc dans cette ville et essaye de trouver un squat pour la nuit, chose impossible quand les gens te scrutent (et se foutent de ta poire aussi) h24 parce que tu es un européen avec un gros sac à dos. Je me ferai dégager 3 fois. Finalement, je me trouve un banc pour me poser et réfléchir aux différentes possibilités... Et finalement, une dame vient me voir. Elle ne parle pas anglais mais maîtrise le "body language", décidément la plus internationale des langues!
Je lui dis que je compte dormir sur ce banc. Elle me fait signe de la suivre, et je passe donc la nuit chez un pote à elle, dans un hamac, comme il y en a devant toutes les maisons vietnamiennes. En passant, c'est super confortable, j'ai dormi comme un bébé.
Le lendemain, on m'offre le petit déjeuner, le café (incroyablement bon au vietnam!), et finalement le mec me ramène sur la route principale. Je lui explique que je continue en stop, mais lui me dit que ça ne marchera pas au Vietnam. Ça me prendra une heure pour le convaincre de me laisser là, que je me débrouillerai, sans bus. Le mec me dit que si jamais ça ne marche pas, je peux revenir chez lui pour la nuit...
...5 minutes plus tard un camion me prend. Il me dépose à un petit stand au bord de la route, et comme en thailande, demande à la dame de demander aux gens de m'emmener. Brillant. Ça fait tellement plaisir de finalement rencontrer des gens qui comprennent ce que je fais.
5 minutes plus tard je partage la voiture d'une famille; deux parents vietnamiens, une fille vietnamienne de genre 25 ans et son mari américain. Ils m'emmèneront dans un restaurant super chic au bord de la mer, vraiment magnifique, puis finalement jusque Nha Trang, une ville très très touristique... Où ils me payeront absolument tout, du dîner jusqu'à la nuit à leur hôtel en passant par un shampoing/massage. Vraiment incroyable.
Le lendemain, direction Buon Ma Thuot, pour voir comment c'est de ce côté. Assez difficile de trouver quelqu'un pour m'emmener une fois quittée la route principale... Je resterai bloqué un bon moment à Ninh Hoa, et j'aurai finalement plus ou moins baissé les bras et allumé une clope en commençant à réfléchir à "où passer la nuit" quand une dame en moto s'arrête. Elle me conduira pendant un sacré bout de temps, un lift magnifique où j'admirerai le coucher de soleil sur les montagnes vietnamiennes, juste waaaaaaw!...
...Et finalement, je dormirai chez elle et son adorable famille. Personne ne parle anglais chez eux mais nous communiqueront grâce à des dessins. Une partie improvisée de "dessiner c'est gagner" que je me trimballe encore dans mon sac et que je ne jetterai sous aucun prétexte.
La police se sera aussi invitée à la soirée, et me dira que je ne peux pas rester là pour la nuit, que je dois aller à l'hôtel, ce à quoi je réponds qu'il peut se brosser. S'en suit une demi heure de blabla et d'énervement avec cet idiot de première, puis on me fait signer une lettre écrite par mon hôte (on me la traduira plus tard, elle écrit qu'elle promet de prendre soin de moi cette nuit jusqu'au lendemain matin).
La boule au ventre je les quitte le lendemain, et arrive en camion à Buon Ma Thuot en me faisant payer un café au passage.
Je passerai la nuit dans un hôtel, personne ne m'invitera (il faut dire qu'à force j'ai presque cru que c'était normal en fait, c'est limite si j'attendais pas sur un banc "Bon, quand est-ce que quelqu'un va se décider à m'inviter ce soir?!").
Je suis ensuite passé par Pleiku et Dak to, avec pour seule anecdote notable ma nuit d'halloween, la plus intense nuit d'halloween que j'ai jamais vécue. Alors avant tout, dans ces montagnes, ils s'en tamponnent sévère, d'halloween. Rien à battre, j'ai pas vu une seule citrouille. Vous vous demandez donc en quoi ma nuit d'halloween a été spéciale. Eh bien: j'ai actée un hamac, ce qui semblait être un bon moyen de dormir confortablement sans payer l'hôtel et sans se faire chier à se trimballer une tente. J'avais donc hâte de l'essayer. Ça n'a pas été facile de trouver un emplacement, à l'abris des regards, puisque oui, il faut se cacher pour dormir dehors, autrement les gens viennent toujours vous déranger.
Je marchais donc sur une route avec d'un côté quelques maisons et de l'autre une forêt relativement dense, et ai finalement trouvé une genre de clairière dans la forêt , pas grande, mais suffisante. J'ai dormi comme un bébé... Et me suis réveillé le lendemain, très content de moi. Deux vietnamiennes me voient en train de paqueter mes affaires, en me regardant bizarre. Elles pointent par terre, près de moi, et disent "moh".
Ah tiens, un tas de terre. Ah tiens, des genre de bâtons d'encens plantés dedans. Ah... Tiens... C'est une tombe! Woops.
Autant vous dire que j'ai filé en vitesse! Direction... Da nang, où je trouverai un hôte couchsurfing super facilement et rencontrerai plein de gens via un "english speaking café", un concept génial qui ne marcherait absolument pas en France à mon avis.
Après da nang, direction... Je sais pas, nord! Deux jeunes me voient agiter ma main aux camions, en vain, et ont pitié de moi, ils insistent pour me payer un dîner et le bus... Et pour m'inviter à dormir! Je passe une journée avec eux, à fumer leur espèce de grosse pipe (un espèce de bang) qui m'a mis KO pour 10 bonnes minutes (ça les a fait beaucoup rire), et à boire des coups pendant la soirée.
Ils me demanderont de rester plus longtemps... Un vrai crève cœur, mais je suis obligé de dire non: je n'ai vraiment plus beaucoup de temps sur mon visa.
J'arriverai finalement à Halong bay où je n'irai pas en croisière, le temps étant dégueulasse (et ça ne me disait pas trop en fait), mais où je me ferai inviter par un prof d'anglais (qui parlait relativement mal anglais en fait) pour la nuit.
J'irai ensuite vers le nord, en passant par Cam Pha où un policier arrêtera pour moi un camion allant à Langson! Puis, j'ai presque atteint Cao Bang. Je dis bien presque puisque j'ai abandonné, la route étant totalement déserte... Et suis reparti dans l'autre sens direction Hanoi. Un policier m'aidera à avoir le bus gratuit, en m'écrivant une lettre qui apparemment faisait office de billet de bus! Je crois avoir oublié de préciser que les policiers font un peu office de "dieu sur terre" au Vietnam. Le conducteur de bus m'a pris cette lettre, je n'ai donc malheureusement jamais su ce qu'elle disait...
De Hanoi, je suis parti vers l'ouest, à Lao Cai, où je dormirai pile sur la frontière avec la Chine, au dépôt des camions, dans la tente des militaires, une expérience assez unique.
Le lendemain, la route absolument incroyable pour atteindre Lai Chau, et ensuite redescendre jusqu'à Dien bien phu... Et la frontière, pour malheureusement quitter le Vietnam, où j'aurai passé un mois pile, et usé mon visa jusqu'au bout (alors que pour la Thailande et la Cambodge je partais un peu plus tôt à chaque fois).
Je crois que je me suis fait inviter au restaurant, en moyenne, plus d'une fois par jour, en grande majorité par les camionneurs qui étaient juste incroyables.
L'hospitalité au Vietnam a été une vraie surprise pour moi surtout après avoir lu et entendu tellement de choses. Les vietnamiens ont été des anges, sauf bien entendu au marché où on n'hésitait pas à me demander 10x le prix...;
"$12 le kilo de fruits... Mmh... Laisse moi réfléchir..."
Mais heureusement la majorité du temps j'étais avec des amis qui savaient quel était le réel prix, c'est peut être pour cette raison que ça ne m'a pas soulé tant que ça.
Au Laos, où je suis depuis presque une semaine, les choses sont différentes. Ils ont déjà bien annoncé la couleur à la frontière en me demandant le "visa fee". 15 minutes et 28373939 "i have no money" plus tard, le mec remarque mes anciens billets vietnamiens, qu'il réclame. C'est juste 2 dollars, le tiers de ce qu'il demande, mais ça lui va.
Pour ce qui est du stop, c'est très compliqué, et les laotiens ne s'arrêtent, et général, pas du tout. Et quand ils s'arrêtent ils demandent de l'argent. Les trois principaux lifts que j'ai eu, c'était:
1 un camionneur vietnamien (qui m'a invité au restaurant bien entendu... Ah le vietnam!)
2 Des touristes chinois, qui ont aussi insisté pour m'inviter au restaurant
3 un camionneur... Thaï.
C'est vraiment dur d'interagir avec les gens, même avec les enfants qui ont apparemment peur de moi (quand ils me voient, ils s'arrêtent, hésitent, et changent de trottoir...). Du coup pour toutes ces raisons j'ai plutôt hâte de recevoir ce fichu visa et de filer en thailande!
Toutefois, pour nuancer un peu, il est toujours possible de rencontrer des gens, comme ce mec qui s'est arrêté de lui même en me voyant marcher dans la rue et m'a proposé de me conduire à Vientiane. Nous passerons par son travail où il doit faire un truc rapide qui prendra une demi heure et où nous resterons finalement plus de 5h puisqu'ils ont décidé de faire une petite fête improvisée. Beaucoup de bière et d'alcool inconnu avec des frelons dedans, beaucoup d'insectes fris à grignoter (oui ça fait office de chips).
La nourriture, je ne sais pas, vu que hors de Vientiane, il n'y a pas de street food, dans leurs petits villages... Du coup je mange la seule chose qu'ils vendent dans leurs petits magasins, des noodles.
Et finalement, le Laos, c'est relativement cher comparé à ses voisins. Voilà c'tout c'que j'ai à dire!
Je suis ouvert à toute remarque et à toute question, j'y répondrai joyeusement n'ayant vraisemblablement rien d'autre à faire dans cette ville pendant les quelques prochains jours.
En espérant sincèrement que certains d'entre vous aient survécu jusque là,
Grosses bises
Max'
To be continued (15 jours de plus en Thailande, puis direction myanmar, inde, bangladesh, Bhutan peut-être, Népal, Pakistan, Iran, Turquie, Europe!)
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- 23/11/14, 11:28 #2Ouiiii j'ai tout lu jusqu'au bout!!
Merci beaucoup Max ton récit est super et tes prochaines destinations font rêver... Ah la la je t'envie un peu beaucoup là!
Profite bien de la suite et si tu peux continuer à nous faire partager tes aventures on les lira avec grand plaisir!
Bonne route!
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- 23/11/14, 12:33 #3Moi aussi, moi aussi j'ai tout lu!!!
Et comment peux-tu imaginer qu'on va s'arrêter de te lire!!
Je me suis marrée, émue et fait beurk en même temps que toi (enfin tellement je m'y croyais!).
Merci 1.000 fois pour ce récit plein d'humour et de vraies aventures.
Vivement la suite!!!
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- 23/11/14, 14:43 #4AnonymeSurvécu jusqu'à la fin de ton récit, sans eau, ni nourriture en réserve ! \o/
C'était une très chouette lecture, hâte d'en lire la suite et c'est fichtrement intéressant de lire un retour positif sur le Vietnam et ses habitants, j'ai lu l'inverse assez souvent, donc tu me redonnes envie !
Tu tiens plus ou moins un blog ou pas ?
Bonne route !
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- 23/11/14, 15:03 #5
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- 23/11/14, 16:07 #6Récit très sympa, et résumé de fou !
C'est le genre de truc que je lis d'une traite, ferme les yeux après avoir fini en me disant "Bordel, il faut que je reparte".
Merci pour ce petit bout d'aventure et de rêve
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- 24/11/14, 02:09 #7Ça commence à faire pas mal de survivants! Vous ne cessez jamais de m'impressionner!
Aww, merci les bretonnes! Promis pour la suite, cependant il faudra sans doute attendre... L'an prochain!
Sans eau ni nourriture?! Inconscient!!
Ravi de te donner envie d'aller au Vietnam. Après pour être honnête je ne sais pas si tout ça est dû à ma chance et au fait que je n'ai presque pas visité d'endroit touristique (et quand je le faisais c'était en compagnie de vietnamiens).
Je pense que pour les touristes lambdas qui vont juste là bas, restent en guesthouses, et ne quittent pas les zones à touristes, prennent le bus etc, ils se sont sans doute avoir sur absolument tous les prix, mais ça c'est absolument la même chose dans tous les pays d'Asie du sud est (que j'ai visité en tout cas). Le fait de n'avoir presque rien eu à acheter (et donc de, fatalement, ne pas m'être fait arnaquer!) a sans doute joué dans la balance.
Mais oui définitivement, le Vietnam, meilleure hospitalité jusqu'ici
J'ai plus ou moins tenu un blog... Laissé à l'abandon grosso modo un an plus tôt! Je l'avais créé à l'occasion de mon PVT NZ et finalement ai eu la flemme de l'alimenter, au grand drame de ma famille - à commencer par ma mère, qui m'a fait promettre d'en faire un pour le prochain PVT, en argentine, l'an prochain!
Dès le matin?! Suicidaire!!Hehehe, en espérant que ça te donnera envie de t'organiser plus vite ton voyage en stop et ton PVT Japon!
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- 24/11/14, 11:27 #8
- 24/11/14, 13:29 #9Salut Maxime et merci pour ce récit de ton épopée.
Alors 2 choses : pour les jeunes femmes qui ont des portables samesung alors qu'elles sont très pauvres : ce sont des faux . On est dans les pays de la copie à tout-va. Tous ces portables sont des faux, même s'ils ont à peu près les mêmes programmes (ou des copies des programmes) et qu'ils ressemblent à s'y méprendre à des vrais. Du coups, ya moyen d'avoir un "samsung" dernier cri pour environ 50-100 euros je pense (nettement moins cher que les prix des vrais appareil).
Tu trouves ces téléphones dans tous les centres commerciaux d'Asie (oui oui, même ceux où les touristes ne vont pas).
Pour le Vietnam, c'est vraiment le truc que j'ai entendu partout : le Vietnam n'est vraiment intéressant (et magnifique) que si tu sors un peu des sentiers battus du tourisme où là, en général, ça n'est pas tip top : tu es quelqu'un qui dépensera de l'argent dans tous les cas, donc on peut bien te traiter de la façon dont on veut.
Personnellement, j'avais effectivement beaucoup trop suivi le chemin touristique : Lai Cai, Sapa, Hanöi, Halong (mais sans tour, sur un bateau, seuls, comme deux c*** avec mon copain), Ninh Bin, Hué, Ho Chi Minh... Et là clairement, on n'en garde pas forcément un super souvenir; ensuite on sortait de Chine, et l'ambiance là-bas était nettement différente : les gens étaient sois étonnés de te voir, soit ils avaient d'autres chats à fouetter et des sous à soutirer de leurs compatriotes bien plus aptes à dépenser que toi...).
Outre le fait que ce soit absolument magnifique (parce que le Vietnam, c'est quand même méga beau), le seul bon souvenir qu'on ait eu dans nos rapports avec les gens, c'est quand on s'est arrêté dans une ville qui n'avait absolument aucun intérêt touristique et où les gens "redevenaient normaux" en quelque sorte, te parlant comme un être humain.
Enfin bref, n'hésite pas à continuer à nous raconter tes péripéties, comme tu peux le voir, on est quand même pas mal de survivor !
- 26/11/14, 01:52 #10J'ai tout lu moi aussi
Et j'attend la suite de ce récit et de tes aventures avec impatience!!
Merci à toi pour ce "petit" bout de voyage...
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- 17/02/15, 05:06 #11Hello !
J'ai tout lu d'une traite depuis le précédent sujet sur la NZ !!
J'ai encore des pop corns !!
Merci pour tes récits, j'adore !
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- 26/12/16, 09:31 #12
- 09/02/17, 14:34 #13C'est génial !
Quelques années plus tard, ton aventure est vraiment prenante et passionnante ! Il y a une suite de l'aventure entre le Laos et l’Europe ?
- 14/04/17, 14:25 #14Hello !
2 mois plus tard je me rends compte que quelqu'un me pose une question! Désolé!
Alors pour la suite de l'histoire, c'est (malheureusement) très rapide: j'ai FINALEMENT récupéré mon visa pour le Myanmar à leur ambassade au Laos et j'ai pu enfin repartir direction la Thailande, sans trop de regrets parce que (surtout après le Vietnam que j'ai vraiment super adoré), le Laos était pas trop mon truc. Malgré les panoramas incroyables sur fonds de couchers de soleil magnifiques vus depuis mon hamac (il a pas que des défauts finalement ce pays) je n'ai jamais vraiment connecté avec les locaux... à part cette unique fois où un jeune garçon, dans un village minuscule entouré de rizières, me demandera de lui filer un coup de main pour apprendre l'anglais à sa classe. Ce qui était une expérience plutôt chouette .
À part ça, les souvenirs sont un peu mélangés je l'avoue, mais je crois que la route jusqu'en thailande s'est passée sans rien de vraiment notable, à part quelques petits trucs, dont une nuit complètement dingue où pendant la nuit j'étais tranquillement installé dans mon hamac, jusqu'au moment où j'entends une forte respiration à genre 1m de moi. J'arrête de respirer net, mort de trouille (et forcément dans ce genre de situation tu as les idées les plus debiles qui te viennent, pendant 10 secondes j'ai vraiment cru que c'était un tigre), et finalement il s'était avéré que c'était un buffle absolument énorme qui passait par là. Apparemment ils sont inoffensifs, ouf
sinon, quoi d'autre... très difficile de faire du stop au Laos, a vrai dire j'ai eu plus de voitures / camions étrangers. Les camionneurs vietnamiens à l'est, des touristes chinois, puis finalement ce camionneur Thaï qui me conduira les +/- 200 km restants jusqu'à la frontière... où ils m'embeteront jusqu'au bout avec leur bus payant obligatoire pour passer d'une frontière à l'autre, mais j'ai été plus borné qu'eux et j'ai fini par avoir un ticket gratuit
Donc j'étais finalement en thailande, où la première voiture qui passe me prendra (j'adore ce pays) et m'emmenera' jusqu'à Thoeng. À peine descendu de la voiture que me rue sur le petit marché à côté duquel on m'a déposé (après tant de temps à manger des noodles il me fallait un peu de comfort food). Même pas le temps de m'empiffrer que je me fais déjà une nouvelle amie,"Namthip" qui pour je ne sais quelle raison tient absolument à m'aider à trouver un endroit où dormir. Elle m'emmènera a un petit hôtel, et négociera même le prix de la chambre pour moi (j'ai vraiment eu trop de chance). Elle repassera même dans la soirée pour me donner des pâtisseries thaïlandaises Trooooop bonnes.
Je finirai par rester une semaine dans ce petit village à première vue sans grand intérêt, mais plein de petits endroits cachés qu'elle me fera découvrir. On passe aussi une semaine à se gaver, puisque Namthip se fait un devoir de me faire goûter toutes les nourritures différentes qu'on peut trouver. J'ai aussi le temps de planifier plus ou moins mon départ vers le Myanmar... Mais un ou deux jours avant de reprendre la route, mes parents m'informent via Skype de mauvaises nouvelles ... suites auxquelles je décide de retourner en France en passant par la case "aéroport"
Sur le coup j'ai été super déçu, mais maintenant, avec le recul je suis quand même super content de moi, c'est une aventure que je recommanderais à n'importe qui, qui m'aura donné tellement de confiance en moi et m'aura appris tellement de choses. Les souvenirs sont bien mélangés dans mon esprit mais sont toujours là, impérissables
J'ai encore ce douloureux visa pour le Myanmar collé dans mon passeport et jamais utilisé, pour me rappeler que j'ai encore des trucs à faire avant d'en avoir fini avec les voyages!
Bon, voilà vous m'avez rendu super nostalgique donc si vous me permettez, je m'en vais me mettre sous la couette et me blottir contre mon chat en mangeant de la crème chantilly et en regardant des vieilles photos!
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