Salut Céline ! Je comprends assez bien ton questionnement car j'ai choisi de laisser beaucoup de choses derrière moi pour partir en PVT, et je pense que si j'avais eu une encore meilleure situation financière et professionnelle, je ne serais peut-être pas partie... dans mon cas, mon conjoint a plutôt été pour le départ, donc la question a été plus facile
Nous sommes partis au Canada en plein hiver pour ne pas perdre nos PVT, et alors que nous devions repartir 3 mois plus tard en France pour faire un contrat de plusieurs mois. J'ai donc fait 3 mois de balade dans la neige ici, 3 mois de job en France, avant de repartir et de chercher enfin du travail, mais assez mollement, car j'ai préféré dépenser mes économies et faire du bénévolat un bon moment... pas exactement ce que je conseillerait de faire, mais c'était marrant
La décision est éminemment personnelle, mais je pense qu'il faut se rappeler que le PVT dure deux ans, ce qui est à la fois court et long, et que pendant ce temps on est seulement résident temporaire au Canada. Ça veut dire que tu peux très bien partir "en vacances" activer ton PVT, puis choisir de faire un congé sans solde de deux mois "pour voir", et peut-être qu'après tu aura finalement envie d'y aller pour de bon !
Les éléments à prendre en compte :
- selon ton secteur d'activité, tu pourrais très rapidement récupérer ton ancienneté ici, et même accéder à des fonctions encore plus importantes au Canada, où on se trouve assez proche du plein emploi...
- le coût de la vie est assez similaire au final, mais je trouve qu'on peut assez facilement accéder à des salaires plus élevés (bon moi je galère un peu, mais quand je travaille j'ai de plus belles opportunités qu'en France, et un salaire x2 ou x4...)
- peut-être que ton entreprise a des connexions/partenaires/filiales/maison-mère aux USA ou au Canada ?
- on peut trouver un job (alimentaire ou pas) en quelques jours, et un appart aussi. Les démarches sont limitées à l'ouverture d'un compte bancaire et la demande d'un numéro à un bureau avec des fonctionnaires sympa... après, tu peux trouver un proprio adorable qui te sert la main après 30 minutes de négociation pour un bel appart, comme nous... ou une cool coloc sans aucune gestion de l'appart à faire après...
- d'un autre côté, le retour en France à la recherche d'un emploi peut être difficile : il va falloir se réhabituer au fonctionnement français, justifier de son départ X mois à l'étranger (pas toujours très bien vu, ce que je ne comprends vraiment pas...), mais ça peut aussi ouvrir des portes, va savoir ! une boîte canadienne en France ?
- si tu décides d'y aller au bout d'un an pour de bon, tu aura "perdu" un an sur place qui risque de te manquer pour faire une résidence permanente. Je te conseille d'avoir au moins 15 mois sur place pour espérer travailler 12 mois à temps plein, et trouver (à nouveau) l'emploi de tes rêves.
- les diplômes ont moins d'importance qu'en France, le savoir être et le savoir vivre en ont plus.
- le réseau local est très très important, les emplois se trouvent beaucoup par le bouche à oreille...
- tu sera résidente provisoire, donc tu peux aussi investir en immobilier en France pendant ce temps...
Au pire du pire, si tu fais 3 mois de service en salle dans une province anglophone tu aura amélioré ton anglais, si tu fais 3 mois de balade au Canada tu aura des souvenirs impérissables, et si c'est dans le cadre d'un congé sans solde, tu n'aura que l'envie brûlante de tes collègues à gérer au retour...