Enfin des gens qui me comprennent ! Juste un passage éclair...
Ca fait un an que je suis rentrée et je ne sais plus du tout où j'en suis ! J'ai tout oublié de ce que j'ai gagné de mon année de PVT. Et j'étais vraiment revenue avec une rage d'enfer ! Professionnellement ça a porté ses fruits (heureusement), j'ai un stage inespéré sur Paris toujours en rapport avec le Canada. Mais intérieurement, je suis dévastée...
Je n'ai ni le courage de repartir (
le PVT c'est bien mais il faut tout construire), ni l'envie de rester dans cette France qui m'échappe. Voilà le bilan 394 jours après mon retour du Canada. Le seul espoir qu'il me reste c'est que ma boîte me recommande dans ses bureaux au Canada, et encore... je ne sais même pas si je serai prête à revivre un tel déchirement qu'est l'expatriation !
PVToronto... J'ai sentie la profonde sensibilité à travers tes mots qui ont beaucoup résonnés en moi parfois.
Je pars le 1er Septembre prochain et... j'ignore pourquoi je pars ! lol
Oui, comme tu dis, comme il est difficile de s'expatrier de nouveau, quand on sait tout ce que cela comporte d'inconnu et de possible sous toutes ses formes.
Je sens l'inmportance de définir pour quoi repartir à l'étranger, et même quand c'est posé, le travail continue intérieurement. Ca évolue vers des formes nouvelles.
Quand je suis rentrée de ma première expatriation, j'ai passé du temps au chômage, mais j'avais les assedics, ouf ! C'est vrai que ça restait l'Europe, mais quand même !
En Irlande aussi, on faisait la queue, bien disciplinés, pour prendre le bus ! lol
Etrangement, j'ai vécu ce que j'avais à vivre humainement et intérieurement. Par contre, professionnellement, c'était léger, un petit job.
Je suis rentrée fin 2003, et suis très souvent repartie pour des séjours de w-e ou pour 3 semaines, parfois en me demandant si je n'allais pas m'y installer de nouveau. Et puis finalement j'ai aussi voyagé ailleurs et il m'a fallu du temps et certains évènements douloureux pour m'arrêter et vraiment me poser en France.
Ce temps aux assedics entrecoupés de travail avec les jeunes reliés à mes voyages et expatriation m'a permis d'assumer ce que j'étais vraiment. A prendre mon courage à 2 mains et me dire que oui à 24 - 25 ans je pouvais m'autoriser à faire un métier qu'on pense plus souvent faire à 40 ans passés (= moyenne d'âge des gens qui étaient dans mes formations).
Pour moi, mon expatriation m'a fait comprendre qu'en France ou ailleurs, je ne pouvais pas me fuir moi-même. Idem pour la souffrance humaine qui est partout, autant que ses Joies merveilleuses et indicibles souvent. Ces moments où le Coeur s'ouvre et irradie...et ou on comprend que tout est bien, malgré tout.
Parfois on a besoin de courir le monde pour le comprendre... Pour ma part, je me suis prouvée que je pouvais me prendre en charge seule, m'assumer, me débrouiller, et me sentir bien à l'étranger. J'avais aussi besoin de faire un break dans ma vie, c'était vital.
Je savais bien que je ne partais pas pour faire le métier que je voulais, vu ma branche professionnelle déjà particulière, même en France, pour mon âge (j'ai commencé à 20 ans).
Aujourd'hui encore, en partant au Canada, je ne suis pas assurée de pouvoir exercer... Et ça c'est un peu difficile.
J'ai aussi peu gardé de contact de mes amitiés d'expatriation. Nous étions là l'un pour l'autre dans l'instant, pour nous soutenir. Ca n'avait plus lieu d'être ensuite, même si parfois on peut être déçu de ça.
Aujourd'hui, je sais déjà un peu mieux à quoi m'en tenir à ce sujet.
Même en France, il y a eu des amitiés qui se sont renforcées, transformées, d'autres qui ont cessées lors de mon expatriation. Ca a été douloureux des fois.
Après tout ce temps depuis mon expatriation, je me demande : suis-je partie à l'étranger par impression que je ne pouvais pas trouver ce quelquechose en France ? OUI
Au final, est-ce que le fait de quitter son pays natal n'est pas un moyen de s'autoriser soi-même à vivre certaines choses qu'on n'arive pas à vivre ici ? OUI
En fait, POUR MOI aujourd'hui, il m'apparaît que les limites sont plus intérieures que liées à un endroit géographique. Ce que j'ai appris à l'étranger, je le garde en moi et le diffuse par toutes mes cellules en me disant que justement, la France a aussi besoin de ce renouveau... On est jeunes, et on est là pour construire la Vie que l'on souhaite pour nous-même !
En revanche, je trouve merveilleux que des programmes comme les working Holiday Visas existent, car cela permet à des gens de réaliser des rêves d'explorations de nouveaux territoires inconnus, et de découverte de soi-même.
Il y a aussi des révélations pour certains, qui finalement décident de rester vivre dans le pays en question. Mais avouons-le, c'est assez rare.
Alors... Partir pour mieux revenir ? Mystère...