Discussion: Ca fait 6 mois que je suis rentrée
- 24/11/05, 19:54 #1Salut tout le monde,
Me voilà de retour… Bravo pour l’évolution du site ! Je voulais intervenir dans cette (nouvelle ???) rubrique. Je suis rentrée il y a presque 6 mois maintenant et j’ai plein de choses à vous raconter... Vous commencez à me connaître pour certains, vous allez apprendre pour d’autres. J’ai eu pas mal d’expériences à l’étranger, je me sers donc de ces expériences et de mon recul pour intervenir sur le forum. J’y raconte ma réalité et non pas la réalité ! A vous donc de faire le tri dans ce que vous voulez prendre et laisser. Maintenant on peut y aller :
Mon PVT c’était ma troisième expérience longue à l’étranger, alors les « retours en France » je connais et je suis vraiment d’accord avec Fabounet sur le fait qu’on perd vite patience. On est vite excédé par le comportement des français. Mais laissez moi vous raconter tout ce que j’ai vécu étape par étape, avec mon recul d’une demie année. Encore une fois, cet article n’engage que moi !
Alors déjà le départ à l’aéroport, horrible ! J’avais mon comité de départ et j’aurais donné n’importe quoi pour rester avec eux. J’ai pleuré comme rarement dans ma vie. Je ne me sentais plus capable de vivre en France. En une année on change tellement, et il y a cette peur de l’inconnue. Que vais-je faire en France ? Arrivée à Paris, c’était toujours la déprime. Un peu comme Fabounet qui se demandait ce qu’il faisait là.
Et puis arrivé chez soi c’est l’euphorie. On retrouve ses amis, sa bouffe, ses émissions TV, tout ! Une vraie starlette pendant 3 semaines. Tout le monde veut vous voir, bref de quoi oublier votre peine. Et puis la vie reprend son cours. On trouve bizarre que les gens parlent français, l’incivisme et le manque de discipline deviennent insupportables. On se sent à part. Pas vraiment canadien car finalement en un an on s’imprègne à peine d’une culture et plus tellement français à 100% car on a vu autre chose.
Je crois que psychologiquement, c’est un peu dur de retrouver sa place après. On passe vite pour le chieur ou la chieuse qui a vécu un an à l’étranger et qui s'il n'arrive pas à s'en remettre ferait bien de repartir ! Les français sont hyper chauvins. On se sent assez seul(e) car personne ne peut nous comprendre. Enfin c’est ce que nous ressentons avec mes amis anciens PVT. Finalement il n’y a qu’à des personnes à expérience égale que vous pourrez vous confier. Les autres ne seront pas réceptifs autant que vous l’aimeriez. Et notre année tombe vite aux oubliettes !
D’un point de vue plus personnel, j’ai trouvé que les gens avaient beaucoup changé. Je ne sais pas ce qui se passe dans leur tête, mais quand on part comme ça, c’est comme s’ils croyaient qu’on vivait une nouvelle vie dont ils ne font plus partie. Et je crois, que je peux dire maintenant qu’il y a des gens avec qui je ne retrouverai jamais la même relation qu’avant. On change aussi beaucoup et nos anciens amis nous exaspèrent assez vite. Mais ça revient petit à petit ! La révolution qui s’opère en nous s’apaise et on reprend notre vie d’avant.
Moi qui croyais que ça allait changer ma vie cette expérience. Finalement, c’est comme les bonnes résolutions de nouvelle année. Ca dure quelques mois ! Je suis une autre femme c’est sûr, mais ma vie reste la même. Si, mes projets ont sûrement changé, ma manière d’appréhender la vie aussi, mais pas tant que ça. Je crois qu’une année ne suffit pas à changer la nature profonde d’une personne. Je crois aussi que je me sens soulagée quelque part d’être redevenue moi-même.
J’étais émerveillée à Toronto par toutes les rencontres que je faisais. Je me disais qu’en France il y a des gens que je n’aurais pas calculés. Mais avec le recul, je me dis qu’on s’est tous rapprochés par instinct de survie. J’ai été hyper, mais hyper déçue par le nombre de vraies amitiés qui sont restées après mon retour. Des gens que j’ai aidé comme personne, des gens à qui j’ai donné des affaires, des gens qui ne faisaient pas une soirée sans moi, qui m’ont oubliée dès que je suis partie. J'attendais des papiers hyper importants postés à mon ancienne adresse, qu'on n'a même pas eu le respect de me faire suivre ! Ecoeurant !
Quelle naïve j’ai été ! Mais je persiste à croire que la vie que l’on se crée là-bas, à moins de se fondre dans la masse canadienne, est fausse. Il suffit de voir les mercredis francofuns pour comprendre cet effet de meute. On se regroupe entre nous pour mieux survivre. Finalement, ça n’est pas évident comme expérience ! Surtout quand on part seul. Se retrouver là comme ça, largué dans un environnement inconnu. Et à l’époque ce forum n’existait pas.
Ce qui m’amène à me demander, si on peut vraiment prétendre avoir vécu au Canada. (sujet de réflexion lancé comme ça ). J’ai vécu comme une française au Canada, pas comme une canadienne. Même si j’ai appris des tas de choses, je crois que si c’était à refaire, j’éviterais les français. Et je sais que certains le font, dommage qu’ils ne viennent pas témoigner. Je vivrai comme j’avais vécu aux Etats-Unis, en parfaite immersion.
Voilà, je crois pouvoir me servir de ce que j’ai vécu et de mon étude socio-culturelle sur les nord-américains dans ma future vie professionnelle, en particulier en management interculturel. Mais je garde une espèce de sentiment bizarre, où je me sens à la fois enrichie et détruite. Professionnellement, je ne peux pas vous dire si c’est intéressant comme je continue mes études. Je sais que les PVTs qui sont partis en même temps que moi ont retrouvé leur vie d’avant avec les problèmes professionnels que ça comprend. Deux sortent du lot sur 6 (1 résidence permanente, 1 VIE) !
Et vraiment, gardez votre œil critique. Je crois pouvoir affirmer que le Canada ne vaut pas mieux que la France. Ce sont des pays différents avec leurs avantages et leurs inconvénients. On se fait vite piéger par les différences culturelles (surtout au niveau professionnel) qu’on voit comme une chance. Mais si on prend le temps d’étudier le système, on se rend compte qu’ils ne sont pas meilleurs que nous. Je crois que c’est seulement lors de mon deuxième séjour que j’ai commencé à comprendre. Il n’y a pas de rêve américain selon moi !
Pour l’anglais, pas de miracle ! Même si vous allez garder la majorité de votre vocabulaire, à partir du moment où vous ne le pratiquez plus, votre aisance à l’oral va en prendre un coup. Mais pas de quoi s’affoler, ce qui est acquis est acquis. Mais bon, 6 mois après votre retour, si vous ne pratiquez pas (par exemple, suivre des cours en anglais), vous aurez moins la classe qu’à votre retour lol
Voilà ! C’est juste mon vécu, un an et demi après mon départ et six mois après mon retour. Je crois que ma conclusion est simple, partez pour vous ! N’attendez rien de ce voyage. Vivez le à fond, faites vous plaisir ! Ca restera quand même la meilleure année de ma vie. Je vous dressais juste un bilan de ma vie et de mon analyse après !
Alors : ENJOY ! ENJOY ! ENJOY ! Ca passe trop vite !
BisousDernière modification par PVToronto ; 24/11/05 à 20:35. Motif: Fautes d'orthographe ;)
- 24/11/05, 22:24 #2Waouh, merci pour ce témoignage. La section "retour en France" méritait bien d'être créée, ne serait-ce que pour recevoir ton message.
L'approche, le vécu, que l'on peut avoir en tant que PVTiste est nécessairement différent de celui d'un immigrant permanent. Alors oui c'est évident pour moi que l'on reste un français au Canada. Un conseiller en socio que j'ai rencontré il y a quelques semaines disait qu'il fallait compter au moins 2 ans à un immigrant francophone avant de "s'intégrer pleinement" à sa nouvelle culture, et à condition d'être immergé dans cette culture...
Tu penses qu'une année ne suffit pas à changer la nature profonde d’une personne, et je suis plutôt d'accord avec ça. Mais je pense aussi que ces expèriences, qui nous sortent des rails et nous bousculent un peu, peuvent nous aider à mieux connaitre cette "nature profonde", et mieux la gérer, mieux l'utiliser... évoluer quoi c'est toujours enrichissant...
Plein de choses dans ton message, je ne vais pas tout commenter, sache néanmoins que je t'ai lu avec beaucoup d'intérêt et d'attention. Encore merci
Juste une question : envisages-tu de repartir ? Canada ou ailleurs...
- 24/11/05, 22:52 #3
- 24/11/05, 23:04 #4C'est marrant comment tt le monde ressent un peu la meme chose au final et ce, meme avec un vecu different.
Je voulais rajouter deux trois trucs sur ce que tu disais.
D'abord, contrairement à la plupart des personnes deja sur place ou reparti, je n'ai pratiquement jamais trainé avec des francais à Toronto (A part mon pote Flo, avec qui je garde quelques contacts). Après, je n'ai trainé qu'avec des potes de boulots Canadiens et je ne me suis pas créé une mini communauté. Ca ne sert a rien de partir au Canada si c'est pour n'être qu'avec des francais. Ca te couterais moins cher de juste changer de ville en France. Ca te permet deja de ne parler qu'en Anglais mais aussi de s'impregner bien mieux de cette culture Canadienne et de leurs habitudes. Et puis c'est tellement jouissif arriver à la fin de ton année de te voir discuter pendant 4 heures avec tt un groupe de Canadiens en Anglais
Autre chose par rapport a ce que tu dis au sujet de la culture et qu'une année ne te suffit pas pour changer. Le truc est que c'est le Canada. D'accord, c'est un pays différent mais qui reste au demeurant Occidental, Développé, Libéral, Catholique,etc.. et beaucoup d'autres choses très similaires à la France. Ce n'est pas la meme chose que si tu partais en Mongolie, ds un pays d'afrique noir ou meme au fin fond du Pérou. La-bas, tu pourrais te confronter à un vrai choc culturel où cela necessite un veritable changement ds ton propre comportement. Par contre c'est vrai que tu redeviens tres rapidement comme avant une fois que tu es de retour.
Je te rejoins PVTORONTO pour ton conseil de garder un oeil critique sur le Canada. Aucun systm n'est parfait. Mais il y a quelque chose que je n'oublierais jamais, c'est leur systm d'intégration. Qd je vois le Melting pot que s'est, je reste ébahi devant le fait que tt le monde travail, parle Anglais (bon a part quelques chinois, mais bon) et vive ensemble. C'est vrai qu'il y a des facteurs qui aident comme la taille du pays et le peu de population mais qd même, moi je dis, CHAPEAU BAS MRS LES CANADIENS
@+
Fabounet
- 25/11/05, 00:45 #5Bravo pour ton post pvtoronto, moi qui suis plutôt du genre à "fuir" les longs messages, je n'ai pas sauté une ligne... Bon retour parmi nous!
Je tiens quand même à dire pour notre défense, car Fabounet semble trouver trés moyen le fait de voir des Français une fois par semaine, que c'est DIFFICILE de se faire des amis dans une nouvelle ville, d'autant plus avec la barrière de la langue, tu as eu beaucoup de chance de te faire des amis canadiens au travail, mais je crois comprendre que nous n'avons pas tous cette chance, j'ai pourtant rencontré des gens sympas lors de mon précédent job, mais pas au point d'en faire mes amis (ok c'était qu'une semaine), et quand je regarde autour de moi, que ce soit laet, laurent, vero, yannick, zitoun, nenel et tous les autres je me dis que Mat et moi ne sommes pas des cas uniques, ce n'est vraiment pas évident de se faire des AMIS au travail, vraiment pas...
Et je n'arrive pas encore à adopter l'attitude canadienne "bonjour comment ça va, moi c'est Julie"
Par contre, ce qui est facile, c'est de passer une bonne soirée avec les copains pvtistes, je pense que ça a permis à plusieurs d'entre nous de chasser leurs idées noires par moment... c'est déjà ça
BRAVO POUR LA CREATION DE CETTE SECTION!
- 25/11/05, 01:07 #6Message de Lilou
- 25/11/05, 01:18 #7Message de Michael
Je crois que ce type d’expérience devient vite une drogue. Mais plus je vieillis et moins je me vois la vivre seule. C’est comme si plus je partais, plus j’avais peur de me lancer. Peut-être que pour les avoir vécus, je mesure mieux les risques.
C’est quand même super dur de partir avec son sac à dos à la recherche d’un logement, d’un job, d’une nouvelle vie, dans un pays qu’on ne connaît pas. Je crois que plus on grandit, moins on a de culot !
Mais ça peut venir aussi du fait je n’ai plus rien à me prouver. J’ai envie de partager maintenant. D’ailleurs, on a un projet de création d’entreprise avec ma moitié et ça impliquerait un séjour à l’étranger. Donc à deux oui, seule, à moins d’un chagrin d’amour, non !
Mais je repartirai... Je suis trop malheureuse coincée en France. Et une vie bien rangée, comme les autres, ça m’angoisse ! C’est marrant, je marche par cycle. Je pars tous les deux ans.
Je pars, je mets un an pour m’en remettre (en me jurant que je ne le ferai plus) et ensuite pendant un an je me languis de mon nouveau départ, jusqu’à ce que sur un coup de tête, je saute dans l’avion. Bizarre, hein ?
Tu as de la chance d’avoir pu rencontrer un sociologue. J’adorerais partager mon expérience avec des spécialistes. Quand tu me dis 2 ans ça ne m’étonne pas, car il parait que c’est le temps que les nord-américains mettent pour t’associer à leur vie.
Sinon, il parait qu’on ne devient parfaitement bilingue qu’au bout de 7 ans, juste une info comme ça. Connaîtrais tu des sites, des blogs de chercheurs en sociologie, anthropologie, liés à notre expérience ? Merci !
- 25/11/05, 01:44 #8Deux témoignages bien intéressants, c'est vraiment sympa de nous les faire partager dans cette nouvelle rubrique.
Je vais te poser la même question qu'à Fab : quel serait ton bilan de cette année au Canada ?
- 25/11/05, 02:13 #9Je ne l'ai pas mal pris Fab t'inquiète!!
Je prends juste conscience de l'importance que le forum (pas parce que l'admin est dans mon coeur) a eu dans mes mauvais moments au Canada, ça m'a souvent fait du bien de voir tous ces Français dans la même "galère" que moi, et de pouvoir enfin dire à la virgule près ce que je pensais, en anglais c'est pas le cas arg!
- 25/11/05, 05:06 #10merci PVtoronto pour ce temoignagne complet et tres enrichissant, cette nouvelle rubrique promets d'etre utile.
- 25/11/05, 11:12 #11Bonjour à vous deux, et aux autres aussi...
D'abord, je tiens à féliciter cette nouvelle section, car, nous en parlions hier soir justement, nous n'avions pas trop jusqu'à maintenant de messages critiques (au positif comme au négatif) de ce que serait notre année là-bas.
N'étant pas encore partie et n'ayant jamais vécu ce type d'expérience, je me pose beaucoup de questions...
Mon attirance et ma complétude dans ce forum me font réaliser que, oui c'est bien de partager notre expérience (enfin surtout la votre pour le moment!!! lol) mais j'ai peur de m'enfermer dans un système qui me pousse vers les français... J'y ferai attention, merci!
Alors merci pour vos deux témoignages dont je n'ai raté aucun mot (maux?) et merci de nous raconter l'après...
Je pense que mon retour sera peut être le moment le plus difficile de mon PVT, mais je sais aussi que même si je ne me rendrai pas compte tous les jours, j'aurai changé!
Je vivrais cette aventure pour moi, et pour moi seule! Et j'irai aux rencontres pvtistes car on se comprend et comme l'a si justement dit Lilou, il doit être difficile de s'intégrer dans des cercles d'amis canadiens...
Et finalement, bah oui, je serai un française au Canada et j'ai hâte...
- 25/11/05, 13:45 #12Déja avant de développer merci a vous tous pour vos impressions je n'en ai pas perdu une miette!! Concentration extreme dans la lecture...
Alors la je ne peux dire qu'un mot ENFIN!!! voila enfin une section que j'attendais, depuis le message de Fabounet je voulais des avis critiques et comme le dit Severine, c'est pas faute d'avoir lancer le sujet, donc je suis content (enfin facon de parler) de voir que tout n'est pas rose...
Pour ma part je pars en PVT mais comme vous j'espère rencontrer un maximum de personne "non francaise" tout en gardant un contact avec vos soirées du vendredi soir par exemple, mais il parait comme je vous lis aussi qu'il est très dur voir impossible de se faire de VRAIS amis canadiens... Donc a voir...
Tout en sachant que je sais que le fait de rentrer en France un jour me brisera le coeur je pense que j'essaierai de faire ma vie tout simplement la ou je me sent le mieux et le plus epanouie, si c'est de l'autre coté de la flaque et bien parfait et si je dois retourner en France et bien je reviendrais, mais je pense que quoi qu'il arrive je ne serais plus jamais la même personne...
- 25/11/05, 14:09 #13Message de Rémy
Peux-tu préciser ta question ? Tu aimerais un bilan sur quoi exactement ?
Je comprends pas lol
Bisous
- 25/11/05, 15:13 #14Merci à vous deux pour votre témoignage!!! cest tres intéressant de lire votre point de vue.
Cest tout naturel je penses que lors dun sejour à létranger on a tendance à etre en français car qui se ressemble s'assemble, ce que je veux dire par là on a la meme culture, on vit ds le meme pays, on a bcq de points communs, avec un canadien, cest différent, déja il y a la barriere de la langue, à moins davoir un super niveau danglais, tu tombes vite ds des discussions dites "standarts", defois qd tu discutes ou tu plaisantes tas tjs des références par rapport à ton pays qun canaden ou etranger ne pourrait pas comprendre, ce sont des petites choses qui font des différences (je dis surtout ça pour ceux dont langlais nest pas super)
Je penses pas que partir un an à l’étranger te change completement, ca te donne un autre regard, pour qun voyage à letranger change totalement ta vie, cest que tu restes et vives ds ce pays !
Je penses quil faut prendre ce voyage comme une sorte d’expérience et profiter de chaque moment (car vivre un an au canada, cest pas ts les jours que ca nous arrive!!!). Je dis tout ça mais en meme tps je suis pas encore parti au canada !!!
- 25/11/05, 17:53 #15Message de PVToronto
non en fait ça me parrait bien normal, et j'ai peur de tomber dans le même schéma...
Un peu peur d'avoir du mal à revenir et surtout rester dans les rails que j'ai quitté il y a quelques mois.
Quand tu es seul(e), tes proches ont du mal à te comprendre, mais tu fais comme tu l'entends, et tu peux sauter dans le premier avion en partance... Quand tu es en couple, tu entraines l'autre dans ces aventures et c'est plus lourd de conséquences... à moins que ce désir d'ailleurs ne soit partagé. Partir à deux ça doit être une belle aventure aussi, j'espère vivre ça prochainement
Message de PVToronto
- 25/11/05, 18:27 #16Sinon, il parait qu’on ne devient parfaitement bilingue qu’au bout de 7 ans, juste une info comme ça. Connaîtrais tu des sites, des blogs de chercheurs en sociologie, anthropologie, liés à notre expérience ? Merci ![/quote]
beaucoup de personne se considere bilingue assez facilement. par exemple dans mon cas, c'est apres 9 mois aux US que j'ai commencé a comprendre (j'etais nulle a mon arrivée) et apres 6 ans dans un pays anglophone, je ne me considere toujours pas comme bilingue, j'arrive a discuter de tous les sujets mais j'apprend des mots nouveaux encore tous les jours ou des expressions.
par contre; c'est vrai qu'au bout d'un moment, les mots que tu ne connais pas dans un livre, film, conversation ne gene pas la comprehension, on devine le sens.
et bien sur, plus on lit, regarde la tele sans sous titrage et passe du temps avec des anglophone plus on apprend vite.
- 25/11/05, 18:45 #17Message de PVToronto
Qu'as tu appris de cette expérience ?
Que retiens tu de cette année ?
Qu'as tu le plus apprécié ?
Qu'as tu le moins aimé ?
Que referais tu différemment ?
Qu'est ce qui t'as le plus manqué ?
Qu'est ce qui t'as le moins manqué ?
Et moultes autres interrogations
- 25/11/05, 21:47 #18Bon bas je vais y aller en prems, Desolé PVTORONTO, ca fait pas tres gentleman mais j'ai un peu de tps devant moi et vu le nombre de question je vais en avoir besoin.
Je suis un peu comme tt le monde, les messages longs, j'ai aussi tendance à les éviter , mais là, je suis obligé ds faire un. En esperant ne pas vous perdre en cour de route. Attention, top c'est parti.
Qu'as tu appris de cette expérience ?
Pour situer le tableau, on est parti à 2 et donc c'est vrai que c'est plus simple qd y'a un coup de deprime.
Premiere chose apprise, c'était d'arriver à se debrouiller au depart. Ca peut paraitre simple, mais nous sommes vraiment venu à l'aventure. Nous n'avions que 7 jrs à l'hotel et c'etait tout (y doit en avoir beaucoup ds ce cas). Du coup, avec de gros coups de bol qd meme, nous avons réussi à faire ttes nos demarches administratives, trouver l'appart et le boulot en 3 semaines (voit le bol qu'on a eu, j'en etait moi-meme écoeuré). Donc c'est vraiment la premiere chose qui ressort et j'ai appris à evoluer ds un milieu completement inconnu.
Deuxième chose, on a appris à vivre à la canadienne, essayer de se fondre ds la masse, respecter ce qu'ils respectent, des petits trucs de ts les jours qui font qu'au final la vie est different qu'en France. (j'ai tjrs cet exemple qui me frappe où qd j'attendais mon bus pour aller au taf, ils faisaient tous la queue, 2 par 2 en file indienne, comme au college et qd le bus arrivait, ils montaient comme ca, personne pour courir ou se mettre en troupeau autour de la porte. Je trouvais ca génial)
Bon oui je sais c'est un peu con comme exemple .
Mais concretement, ce que j'ai appris:
- l'anglais: On m'a dit ds mon taf juste avant de partir que j'avais en gros l'anglais d'un gamin de 5 ans et qu'à la fin, j'avais celui d'un gamin de 15ans. Bon, avec moins d'aisance à l'oral mais avec plus ou moins le meme vocabulaire. je crois qd meme qu'il a dit ca pour me faire plaisir. Je confirme qu'un bon 6 - 7 ans est nécessaire pour etre parfaitement bilingue mais qu'en tu commences à penser et rêver en anglais, t'es sur la bonne voie. Honnetement, c'est jouissif et c'est vraiment ca qui m'a foutu le cafard arrivée à Paris.
- Le canada: A part les Maritimes, Manitoba et saskatchewan, nous sommes allés un peu partout.J'ai découvert un pays tellement gigantesque avec tellement de surprise. C'est incroyable.
- Avoir un regard exterieur de la France. C'est marrant de regarder ce qu'est la France vu de loin. De voir ce que d'autres en pense, ce qui s'y passe sans en etre un acteur. Ca donne au final un peu de recul que je vais essayer de garder. De meme, apres un seul mois de recul, je me sens tjrs reellement tranquille
Que retiens tu de cette année ?
J'en retiens une super aventure mais des le depart je savais que se serait juste une étape de ma vie. Je ne voulais meme avant le depart faire une demande de RP. Par contre ca m'a donné envie de repartir ds un autre pays mais pas comme ca à l'aventure. Je souhaite trouver mon boulot avant de partir et que donc, se soit un minimum organisé à l'arrivée. Comme je disais, j'en retiens des supers rencontres, des endroits magnifiques, la chance d'avoir vecu une année a fonds ss trop de pepins. Tous les points négatifs sont oubliés au final quelque soit l'expérience de chacun.
Qu'as tu le plus apprécié ?
Les 18 derniers jours ds l'ouest du pays (ENORME) et les discussions en anglais au boulot.
Qu'as tu le moins aimé ?
Les Chinois:dejadehor .
Je le dis en rigolant, j'avais un collegue de boulot chinois qui disait la meme chose. Je pense que certains de Toronto ne vont pas me contredire (me laisser pas tomber les gars).
Que referais tu différemment ?
RIEN
Qu'est ce qui t'as le plus manqué ?
Un peu comme tt le monde, tu te dis au debut que tu ne te feras pas à la bouffe, au café,... Mais au final, tu t'y habitues super vite et c'est comme si tu n'avais connu que ca.
Qu'est ce qui t'as le moins manqué ?
Star academy
Voila Remi par rapport à tes questions mais je suis sur qu'il y a plein d'autres trucs à dire.
J'essayerais d'y penser
@+
- 25/11/05, 23:09 #19Ca n'est pas parce que Mat a les yeux bridés (tout rectangle n'est pas un carré, tout asiat n'est pas un chinois), mais j'aimerais savoir en quoi les Chinois représentent ce que tu as le moins aimé au Canada, ils ont vraiment dû te faire des crasses non?
Moi perso, ce que j'aime le moins ici, c'est la mocheté de certains endroits de la ville, les toiles d'araignées, formées par les lignes de street car notamment, je verrai ça dans 10 mois quand ce sera à mon tour de répondre à ces questions...
- 26/11/05, 00:24 #20Alors, pour répondre à Rémy :
Qu'as tu appris de cette expérience ?
Que tout était possible et que je pouvais me sortir de toutes les situations. Avant d’apprendre sur le pays, je crois que j’ai surtout appris sur moi-même. Je me suis retrouvée dans les pires galères, et je m’en suis toujours sortie. Je me sens forte comme jamais par rapport à l’avenir. En fait, je me sens capable de m'en sortir, quoi qu'il arrive !
Que retiens tu de cette année ?
Qu’il faut aller au bout de ses rêves et ne pas tomber dans le piège où l’on se contente de ce que l’on a. Tout ça par ce que l’on sait ce que l’on perd, mais pas ce que l’on gagne. J’ai démissionné deux fois. La première entreprise car je n’approuvais pas la stratégie marketing (ils ont d’ailleurs fait faillite depuis), la deuxième car je me considérais sous-payée. Gonflée me direz-vous ! Je l'ai payé, j'ai souffert du chomage (rien à manger, pas de quoi payer le loyer - d'où ma nouvelle règle : on ne démissionne pas quand on n'a pas de boulot assuré derrière lol)... Pourtant j'ai terminé par trouver ce que je voulais : $2550net/mois pour 37,5H/semaine, dans une boîte qui m’a appris beaucoup ! Certes, j’avais l’anglais, le CV et une lettre de référence canadienne. Mais pour ça il m'a fallu faire ma place l'année d'avant, lors de mon 1er séjour. Ca n'est pas tombé du ciel !
Ensuite, comme je termine mes études. Je crois que j’ai vu cette année comme un échantillon de ma vie future. Finalement, comme je savais que c’était "pour du beurre", j’ai tout osé. Et c’est ainsi que j’ai appris les limites de la vie mais aussi les miennes (en me cassant la gueule tout le temps et en me relevant). Je n’ai fait que ça cette année en fait. Pousser les limites, tomber et remonter. Je n’ai aucun mérite finalement. Je me suis juste tirée de la merde, en allant un peu plus haut chaque fois. J’ai changé 3 fois de logement, 3 fois de job. Je suis partie de rien, j’ai terminé j’avais tout. Jai pu tester mon niveau de vie, voir ce que je voulais privilégier dans ma vie plus tard et comment je voulais la vivre.
Qu'as tu le plus apprécié ?
Mon niveau de vie ! Sans aucune hésitation ! Je me suis fait hyper plaisir. Je n’ai pas vraiment vécu au dessus de mes moyens. Je dirai que j’ai vécu en fonction de ce que je gagnais. Le but c’était d’en profiter et de vivre comme je ne pourrai peut-être plus jamais me le permettre plus tard. J’ai eu un excès de folie pendant un an. Tout y est passé, économies, salaires, mais j’ai vécu comme une reine. J’aimais à me prendre pour une jeune cadre dynamique qui avait réussi et qui avait son condo en plein « financial district ». Mon appart’ était somptueux, je me payais des restaus, des fringues quand je voulais et j’allais au boulot en taxi. Une vraie new yorkaise ! Pour certains c’est aberrant et je les comprends, pour moi c’était indispensable. C’était ma raison d’être. Il fallait que je me sois infligée cette année de séparation pour quelque chose et donc quelque chose de grand ! Partir pour partir, je ne l’aurais pas supporté ! Par contre, je n'ai fait aucun voyage ! Ca c'est clair, je me suis baladée seulement en Ontario. Mais c'était un choix. Déjà, je connaissais les USA et le Canada d'avant. Mais je crois surtout que dans ma tête je n'étais pas là-bas pour ça.
Qu'as tu le moins aimé ?
Le fait de devoir mentir pour me vendre. En effet, j’ai vite compris que si je voulais trouver du travail, il fallait que je cache aux employeurs que je n’étais là que pour un an. Pendant l’entretien ça ne pose pas de problème de faire croire qu’on va rester et qu’on attend sa résidence permanente. Mais finalement, une fois dans l’entreprise, on se rend compte du mal qu’on va faire en partant comme ça. On réalise tout le temps et l’argent investis dans la formation. En particulier pour ma dernière boîte qui me traitait bien, j’avais énormément de mal à me regarder dans la glace. Ils allaient m’envoyer finir ma formation à NYC. Je ne pouvais plus supporter de mentir et de faire la nana qui s’investissait. Je voulais me retirer du jeu avant que ça n’aille trop loin. Et finalement, ma bonne étoile a fait que ma demande de prolongation de PVT a été refusée. Je me suis faite virer du Canada ! Donc, aucun regret pour mon entreprise. Même si je ne me pardonnerai jamais ce que j’ai fait. Question d’éthique !
Que referais tu différemment ?
Rien concernant mon ascension, j’ai suivi mon instinct, j’ai cru en moi et j’ai réussi. Mais par contre, je changerais clairement ma manière de vivre. Autant, je ne regrette aucune de mes dépenses en matière de logement, ni de sorties. Autant, je regrette de m’être trop bien installée là-bas et d'avoir dépensé mes économies. J’ai jeté une partie de ma vie en partant et ça, c’est hyper traumatisant ! J’ai eu besoin pendant l’année de me rassurer, et donc j’ai cherché à faire de mon appart’ un nid douillet. J’ai investi en meubles, en déco et en ustensiles de cuisine. Quel malheur quand je suis partie ! Où avais-je la tête ? C’était impossible à ramener. Alors j’ai jeté ! J’ai jeté ma déco, mes fringues, mes chaussures, des cadeaux même, j’ai donné mes meubles à des gens qui ne les méritaient clairement pas, bref, horrible. Je n’avais le droit qu’à 20 kg de bagages ! J’ai jeté 6 sacs poubelles taille jardin d'affaires. Comme je me faisais virer du pays, je n'ai même pas eu le temps de les refiler à des associations. Quel gâchis, quel argent jeté par les fenêtres ! Je crois que je ne m’en remettrai jamais. J’ai trop perdu. Je sais c’est en faisant des erreurs qu’on apprend, mais celle là, elle fait mal !
Qu'est ce qui t'as le plus manqué ?
Ma mère lol Quand je pétais les plombs, je pleurais comme un bébé en demandant ma Maman Ca craint, mais c’est vrai ! Sinon, la bouffe, clairement ! C’est bien une des raisons pour lesquelles je ne pourrai jamais m’établir là-bas. Il n’y pas vraiment d’art de recevoir. Pas de grands repas, que des barbecues, pas de festins raffinés, que des pizzas et des hamburgers. J’ai compris, mais trop tard, que c’était le moment de découvrir d’autres cuisines. J’ai voulu manger canadien pendant un an, j’aurais du profiter des nombreuses cultures de la ville pour manger autre chose !
Je crois aussi que ma culture (art & entertainment) me manquait. Je ne me suis jamais sentie excitée intellectuellement là-bas...
Qu’est ce qui a changé en moi ?
Je me permets de rajouter cette question. Car je crois que ce genre d’expérience révèle des qualités et des défauts qu’on ne soupçonnait pas.
Je crois que depuis mon retour, mon grand défaut c’est que je me suis énormément endurcie. Je fais moins confiance aux gens. Mais surtout je suis plus exigeante vis-à-vis des autres. Comme je ne me suis pas épargnée pendant cette année, finalement je n’épargne plus les autres. Je trouve qu’il y a plus de cons qu’avant mon départ. Et je maudis les gens qui se complaisent dans leur merde. Quand on veut, on peut ! Ou au moins, on essaie !
Pour les qualités. Comme j’ai appris à prendre sur moi, à m’écouter dans mon bonheur et mon malheur, je crois que je suis devenue beaucoup plus humaine qu’avant. Le mal être des gens me parle. J’ai appris à ne plus les juger et à les écouter vraiment. De côtoyer un autre monde m’a permit de comprendre qu’on interprète et qu’on vit les choses en fonction de son passé, de ses bagages. Je suis donc plus tolérante. Je respecte désormais les réactions des autres, qu’elles mes paraissent justifiées ou non. Ce sont leurs valeurs, je me dois de les respecter. J’ai l’impression de mieux comprendre l’être humain, car je me suis observée pendant un an !
Voilà ! J’espère ne pas vous avoir saoulés ! Encore mieux que chez le psy ce forum lol En tout cas merci d’avoir posé ces questions. C’est la 1ere fois que je prends le temps de faire un bilan de mon année de PVT. Et vraiment je me rends compte que c’était plus une expérience humaine que touristique pour moi.
Quand je me relis, je me fais un peu flipper. J'ai un peu l'impression d'être à part, et d'avoir tout vécu avec une grande sensibilité. De l'avoir trop vécu même ! C'est censé être fun comme expérience lol !
Bisous
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