Discussion: Bilan de mon année chez les castors
- 17/01/14, 00:00 #21
- 17/01/14, 09:26 #22
- 17/01/14, 16:19 #23
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- 17/01/14, 16:28 #24J'ai pensé à toi récemment Morgan en tombant sur une série documentaire sur RMC découverte "Bush Alaska"
BUSH ALASKA sur RMC Découverte
Y'en a qui sont pas loin de la frontière avec le Yukon et dont le mode de vie doit être assez proche du tien cet hiver.
- 17/01/14, 23:27 #25Ils n'arrêtent pas avec leurs émissions comme ça : Yukon gold, Klondike (qui commence dans 2 jours), Alaska the last frontier, Gold rush, Yukon Men, Bering sea gold... et surement bien d'autres que je ne connais pas (pas de télé). A quand Man vs Sasquatch ?
J'ai un très bon pote qui est dans une équipe de Yukon Gold et tout est extrêmement scénarisé comme vous vous en doutez.
- 17/01/14, 23:56 #26Ah mais dans cette émission, y'a rien de spectaculaire, ça montre juste des conditions de vie un peu rude. J'ai pensé à toi à cause d'un des couples qui a une meute de chien dans les bois pas loin de la yukon river. La gars doit aller couper son bois mais sa motoneige tombe en panne. Il paume sa journée à aller la remorquer avec les chiens, puis la réparer, etc.
ça m'a fait penser à tes difficultés de démarrage de voiture au fond des bois.
- 18/01/14, 11:49 #27
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- 20/01/14, 01:22 #28
- 21/01/14, 00:47 #29
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- 31/01/14, 23:14 #30
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- 14/04/14, 11:05 #31Oui.....peut-être est-ce à traineau que ton armée de castors retrouvera possession de ce pays.../ (silence/ plus un mot (et pourtant je les aimes, les mots!!)) mais là...chuuuuuuut! merci. take care.
- 16/04/15, 10:47 #32Précédents retours ici et là.
Le temps est venu pour un petit retour sur cette dernière année dans le sud du grand nord canadien. Je m'étais arrêté au milieu de l'hiver 2013-2014 et à mes tous débuts dans le monde des chiens de traîneau.
Des crottes, des booties, des harnais, des croquettes, des bidons d'eau et des chiens
Me voilà donc tout seul dans les bois (oui encore) à garder et entraîner les chiens d'un ami et ce pour un mois. Ma formation accélérée (une matinée) devait suffire à me lancer dans un entraînement intensif de chiens de courses. Les plus jeunes de la meute ont une petite course de 160km à effectuer dans deux mois. Les chiens aiment les routines, la vie d'un musher tourne autour de ces routines. Levé 6h, je relance le feu et fait bouillir de l'eau sur le poêle à bois pour la soupe des chiens. Eau chaude, croquettes ultra riches, viande (ou poisson), du gras (de porc ou de l'huile), les restes potentiels de mes repas. Habitué à sauter des repas, je comprends bien vite que pour ce sport cela ne fonctionnera pas. Un copieux petit déjeuner est obligatoire. Une fois l'estomac rempli je m'occupe de celui des chiens. Je les snacks à coup de morceaux de viande gelés - leur repas sera pour après l’entraînement. N'étant pas sûr de moi, je préfère séparer la meute en deux équipes de 6 (parfois 8). Enfiler leur harnais, pénis protecteur et leur booties signifie pour eux que l'heure des réjouissances approche. Tout cela se fait donc dans un vacarme monstre, à la lampe frontale, par un froid parfois mordant et sans gant - pas facile d'enfiler leurs petits chaussons avec des moufles. Les hurlements s'arrêtent automatiquement quand je détache l'ancre du traîneau. Ma boucle d'une quinzaine de miles comprend deux grosses côtes, il est donc important de sortir du traîneau et de donner un coup de main à l'équipe. Courir avec des bottes et la tenue d'un cosmonaute est une activité physique intense loin de la petite sortie touristique. Deux heures plus tard me voilà de retour au chenil, la deuxième équipe attend son tour mais il convient d'enlever les harnais, booties et protection de les rentrer au chaud pour les sécher puis de remettre les chiens à la chaîne ; seulement après la deuxième équipe à le droit à son tour. L’entraînement matinal se termine vers 11 heures, le soleil va bientôt se lever, les fauves dévorent leur soupe tant méritée. Suit une inspection des pattes et des sessions de massages/étirements. Le temps du ramassage de crotte arrive puis celui du coupage de viande deux-trois heures suffisent pour ces tâches.
Le bipède de l'équipe ayant brûlé toutes ses calories il s'autorise un gros repas, pendant la cuisson un triage et pliage des 48 booties de la matinée est de rigueur si on ne veut pas se laisser déborder par les tâches. Il est 15 heures, le temps de se préparer pour une deuxième sortie (une 3e et une 4e en fait) si je veux profiter d'un peu de lumière de ce soleil qui va bientôt se coucher. On prend les mêmes et on recommence. 19 heures : fin des courses mais la journée est loin d'être terminée. Préparation de la soupe du soir, coupage de viande gelée (à la hache donc), coupage de bois, aller chercher de l'eau car il n'y a pas d'eau courante et il m'en faut environ 40L/jours : pour ce volume il est impensable de faire fondre de la neige. L'eau est de loin la mission la plus aléatoire. Il faut être capable de démarrer la voiture (sans électricité) et de la sortir du terrain. Mais je commence à être un habitué. Dans le meilleur des cas en une heure ceci peut être fait mais il m'est aussi arrivé de prendre plus de 5 heures pour cela. Voici quelques exemples des aventures vécues pour obtenir le précieux liquide :
- Avoir à tronçonner des arbres dans le chemin.
- Avoir à rentrer ma batterie au chaud (c'est effroyable le temps qu'il faut pour dégeler une batterie mais tout aussi effroyable le peu de temps qu'il lui faut pour geler à -40 - je cours de la cabane à ma voiture pour éviter qu'elle ne gèle en chemin).
- Remplir une pan de charbon à BBQ, les laisser brûler, recouvrir son capot d'une bâche, glisser la pan sous son moteur pour dégeler l'huile : ça c'est la technique ultime du vrai Sourdough
- Faire un chemin de branche pour éviter de patiner sur la glace.
- Utiliser un come-a-long (Tirefort en français : c'est l'arme des Sourdough) pour sortir la voiture d'une trop grosse poudreuse et la faire avancer par millimètre.
...
Par chance je ne fais le plein d'eau qu'une fois tous les trois ou quatre jours.
Si une tâche est mise de coté un jour il faudra simplement en faire deux fois plus le lendemain si j'oublie de nettoyer/sécher/plier/rouler les 96 booties par jour j'en aurais 192 à faire le lendemain. Mais les journées n'ont que 24 heures et, même pour un insomniaque, c'est peu. En un mois je n'ai vu aucun autre semblable mais il m'est arrivé d'aboyer avec la meute : il me semble normal de toujours faire l'effort d'utiliser le langage de ses interlocuteurs.
Et les douches ?? Ça se passe comme cela :
Des petites vacances dans le bush pour changer
Un ami me propose une petite session chasse au bison. Je ne suis pas chasseur, juste débrouillard dans le bois (dit-on) et désireux d'apprendre à faire de la boucherie. On part loin dans le bois avec des centaines de litres d'essence, deux skidoo et ma tente d'été. Il fait -30°C le premier jour. Rien de catastrophique mais au bout de 10 jours, même pour quelqu'un qui adore le froid, cela devient fatiguant. La fatigue morale et physique dans le bois peut souvent très mal tourner. Si près de sa demeure on peut largement se permettre de multiples erreurs, ici il convient de n'en faire aucune. Beaucoup sont ici pour ce genre d'aventures, personne ne veut devenir un chiffre dans les statistiques. Notre aventure nous aura mené à voir :
- Mon compagnon de chasse passer au travers de la glace.
- Le novice que je suis en skidoo faire un vol plané/éjection du bolide.
- Une bougie tomber sur le duvet de mon camarade pendant sa sieste (malgré toutes mes mises en garde : bougie + tente = interdit)
- Des lynx/orignaux/aigles et des bisons en mass.
- Des montagnes de crottes arrivant au dessus de mes genoux.
- Tout type de glace : de la turquoise, de la noire, de la jaune, de la blanche.
Si vous pensiez qu'un lac gelé était plat, détrompez vous. Il y a des montagnes de glaces, des failles assez large pour y tomber tout entier avec son skidoo. Les paysages sont extraordinaires l'hiver. Nous sommes seuls des centaines de kilomètres à la ronde.
Le temps de retourner au travail
Se payer du bon temps coûte de l'argent et voila 4 mois que je ne travaille plus. Il est maintenant temps de refaire le plein. Nous devons finir la maison commencée l'été dernier avec mon pote musher. Avril note le début de la fin de l'hiver : non pas pour ses températures mais pour l'incroyable vitesse à laquelle le soleil marque sa présence. C'est le début de la fonte et donc de la saison de la boue. Étant sans domicile fixe je dors dans une tente non loin du travail, les températures en dessous des -20 la nuit et le matin ne sont pas rares. Nous recevons une alerte d'ours agressif dans la petite communauté d'une trentaine d'âme ou je vis. Les voisins ne comprennent pas que je reste en tente sans arme à feu. Mais je dors à coté de la bouffe pour chien, si ours il y a il ira dans cette bouffe plutôt que dans ma tente. Ce gros poilus à détruis une porte pour entrer dans une cabine, a chargé deux promeneurs. Je préfère donc garder mon bear spray avec moi a chaque instant y compris pour mon caca dans les bois.
Construire une maison sans électricité et à deux est un boulot que j'adore. Un travail de fourmis où l'art de la débrouille prime. Sans échafaudage il faut trouver des solutions pour travailler dans les hauteurs, avec un minimum d'outil il faut toujours trouver des alternatives. Le duo marche avant tout dans la bonne humeur. Je suis et resterais un clown sur tous mes jobs. La bonne humeur compte souvent plus que l'expérience c'est ce que le monde du travail m'a appris. Je fais donc dans la blague grossière et salasse, dans l'humour fin et dans les fous rires mémorables. Jamais je n'ai fait un travail où la satisfaction du résultat me touchait autant. Ma bonne humeur m'ouvre des portes : les clients et leur famille sont devenus des amis et mon collègue de travail est prêt à me présenter à son mentor.
Du voyageur au local
Il m'arrive de retourner en ville de temps en temps comme pour satisfaire une envie de quelques relations sociales. Étant maintenant sans domicile je retourne à l'auberge de mes débuts où ma deuxième maman m’accueille à bras ouverts. Je suis présenté comme un membre de la famille et elle me place au milieu de tous ces jeunes touristes sachant très bien que je vais jouer le rôle du moulin à parole au french accent. Parler du Yukon, du Yukon, un peu du Yukon mais sans jamais oublier le Yukon. Les guests disent que je devrais travailler pour une agence de tourisme. Je m'agace à trop parler mais ils en redemandent. Je leur offre des sorties en voiture, les accompagne pour des randonnées, des sessions pêche et grillades au bord de l'eau. Je trouve des jobs pour certains, des logements pour d'autres. On m'offre en échange le gîte et le couvert au quatre coin du globe.
ChampipiS - ChamgnongnonS
Un ami me propose d'aller ramasser des champignons. J'imaginais cela un peu comme aller chercher des cèpes en France avec mon petit panier. Mais je vais découvrir un tout autre monde. Évidemment au Yukon il y a toujours un petit peu de logistique à prévoir. Nous décidons de partir en canoé et passer une semaine dans les bois. Les morilles ont la drôle d'idée de pousser principalement l'année suivant un feu de forêt.
En arrivant à Carmacks (petite communauté de 400 âmes) je comprends vite que la cueillette est bien loin de ce que j'imaginais. Des centaines de voitures, toutes les plaques d'immatriculation possibles. La zone de ramassage étant de l'autre coté de la rivière, tous ceux qui possèdent un bateau proposent des ride (payantes) pour la traverser. Des acheteurs se postent un peu partout sur la route.
Certains picker sont là depuis plus d'un mois et comptent faire toute la saison, d'autres loue même des hélicoptères, d'autres viennent en famille avec les enfants pour une activité du weekend. Tous avec des piles de bucket et un couteau. Les ramasseurs les plus efficaces peuvent se faire une dizaine de milliers de dollars en un mois, de mon côté je préfère les garder et les sécher pour agrémenter mes repas et en faire des cadeaux. C'est à se demander si certains n'allument pas des feux volontairement pour booster temporairement l'économie du coin.
Se déplacer dans une forêt brulée relève parfois de l'exploit. Des piles d'arbres à escalader, marcher sur ces piles sur des centaines de mètre parfois, devoir passer en dessous... tout cela dans un noir charbon et une odeur de brulée encore très présente. Une fois le village de champignon trouvé l'amusement commence. Au rythme d'un champignon toutes les 3 secondes nous sommes loin de mes petites promenades champignoniesques dans les landes.
Il y a un coté très hors-la-loi dans ce village improvisé par les acheteurs. Eux doivent remplir leurs camions réfrigérés au plus vite pour partir revendre ça dans le sud. Le prix varie donc chaque jour mais tourne entre $11 et $14 de la livre. Le cash coule à flot, certains (pour ces raisons) sont armés. Des personnes peu scrupuleuses cherchent plutôt à voler les seau des pickers (voir leur cash). Les déchets pullulent dans les bois. Finir noir de la tête au pied est assuré.
Du travail, encore du travail... Zog Zog
Finissant la maison au mois d’août, mon collègue décide de me prendre sous son aile et de me présenter à celui qui lui à tout appris en construction. Un acadien ayant vécu au Nunavut pendant 26 ans (bien avant que cela ne prenne le nom de Nunavut donc). Il sait tout faire. Il travaille actuellement avec deux québécois mais a largement de quoi nous faire travailler également. Une petite guerre s'engage entre les québécois et le boss acadien. Les rebelles font bien comprendre au Belge (mon ami) et au Français (moi) que nous ne sommes pas les bienvenus : ils ont bien trop peur de perdre des heures. Comme dans tous les jobs, l'équipe est mon facteur limitant. Je ne suis jamais dans le jeu du fier à bomber le torse, à essayer de rabaisser les autres et me moquer de leurs erreurs il semble en revanche que cela soit une passion pour eux. Le plus virulent de cette guerre reste entre francophones canadiens. Les raisons principales : le langage. Les québécois ne comprennent pas le boss acadien et le reprennent sur tous les mots : « On ne dit pas Une tape mais Un tape » ce à quoi je réponds « Je pensais que ça s'appeler un mètre » pour leur rappeler que si eux avaient un problème avec la langue moi je pouvais en avoir avec les unités... Mais le sarcasme ne passe pas, les deux rebelles, tels de petits ados, décident de ne plus venir travailler. Pour mon boss c'est la dernière fois qu'il travaillera avec des québécois : « C'est tous les mêmes, des osti d'chialeux » ceci semble être la façon dont la plupart des Canadiens voient les Québécois. Nous, nous ne leur avons pas voler d'heure mais il nous en donner plein. Les tensions disparues la bonne humeur revient. Boss ou pas boss je m'obstine et continue à faire pleurer de rire. Travailleur acharné, siffloteur et clown sont mon passe-partout.
Une nouvelle horrible
Un ours a défoncé une fenêtre d'une cabane pour s'attaquer au couple qui y habitait. La femme a été tué et l'ours abattu par le mari. Un couple exemplaire quant à la propreté de leur terrain : aucune poubelle, pas de BBQ. Ils étaient guides et connaissaient parfaitement comment vivre au pays des ours. 4e personne tuée par un ours au Yukon en 1 siècle. Jamais une telle attaque n'a été recensé dans le monde mais le Yukon en tremble encore. Il est probablement temps pour moi de m'armer, beaucoup d'habitants de cabanes font de même.
Ma cabane
Un dimanche mon boss m'appelle et veut me voir tout de suite. Il me montre des plans de cabane. «Mais on a des projets et du travail par dessus la tête, tu ne crois pas que c'est assez ? » lui dis-je, ce à quoi il me répond «Mais c'est pour toi, je t'offre cette remorque et tu peux construire ta cabane dessus». Un jour qui restera gravé à jamais. «Je pars en vacances en novembre tu pourras faire ça tout seul» ajoute-t-il. Le mois de novembre 2014 sera consacré à la construction de ma demeure. 400 heures et mes économies me permettent de devenir propriétaire. Si il est plaisant de construire des choses, construire sa propre habitation à un goût plus que savoureux.
La Yukon Quest 300 2015
Mon pote musher veut se qualifier pour la grande Yukon Quest. Pour cela il doit finir une deuxième course de 300 miles. Il a besoin d'un handler et compte sur moi. C'est une première, j'ai toujours suivi cela de loin. C'est une expérience inoubliable, suivre ces sur-hommes de si proche me fait dire que ces gens manquent de renommée. Une alpiniste qui a grimpé tous les plus gros sommets de la planète et effectué l'iditarod a dit qu'aucun de ses précédents exploits n'arrivaient à la cheville de ces courses quant aux efforts à fournir. Pour ce qui est de handler il n'y a rien (ou pas grand chose à faire). On n'a pas le droit de toucher les chiens ni même de leur parler. Ça me end le coeur de ne pas avoir le droit de les encourager ou de les féliciter mais les règles sont ainsi. handler c'est être en plein dans l'envers du décors, rencontrer des gens fantastique (volontaires, autres handler, staff, vet). Le plus difficile est la gestion du sommeil. L'année prochaine sera sa première YQ1000 et sera très certainement une autre magnifique aventure pour moi.
...Et ma petite pitchounette
Depuis que je suis au Yukon j'ai dû garder plus d'une centaine de chiens. Je connais plus de canidés que d'homo sapiens. J'ai toujours voulu avoir un chien mais ma vie de «Je ne sais pas où je vais», «Je ne sais pas ce que je vais faire demain» me paraissait assez incompatible avec cela. Ayant ma propre cabane maintenant il est temps de faire entrer quelqu'un dans ma vie. Un peu de compagnie ne me fera pas de mal. Une famille d'une petite communauté à 300Km de là ont 5 chiots qu'ils cherchent à placer. Une rencontre, plein de questions pour s'assurer qu'ils ne laisseront pas leur petit bébé entre les mains de n'importe qui et hop... une grande histoire d'amour qui commence. En bon papa poule je pensais stresser, je veux bien faire et faire en sorte qu'elle ait une vie magnifique. Elle est libre tout le temps, nous faisons d'immenses marches quotidiennes et elle apprend incroyablement vite. Évidemment les border collie sont connus pour leur énergie inépuisable et leur intelligence. Elle a maintenant 4 mois et a un vocabulaire plus que développé. Je redoute les coyotes, renards, lynx, ours et surtout porc-épic. Elle travaille avec moi mais reste libre de gambader dans les environs et revient quand je l'appelle. Mais elle doit apprendre et devient un vrai chien Yukonnais. Elle est incroyablement amicale et fait craquer tous ceux qui la rencontre. En espérant qu'elle fasse un bon bear-dog (chiens qui font fuir les ours) pour l'instant elle ne chasse que les écureuils et fait plutôt bien.
Un petit coup dans le rétroviseur
«Wahou quelle chance tu as», «Tu dois être fier de ton parcours»... sont toujours les messages que je reçois. Je reste fataliste et crois de plus en plus au Karma. J'en chie parfois mais je prends ça à la rigolade. Je suis comme tout le monde, j'ai mes mauvais jours mais je le garde pour moi et continue à dire des sottises au boulot. On a rien sans rien, si des gens m'ouvrent les portes en grand c'est principalement parce que je rends autant de services que possible en ne demandant jamais rien en échange. J'ai envie parfois de simplement répondre «Vous ne pouvez même pas imaginer les efforts et les concessions que j'ai dû faire» mais cela sonnerait comme une complainte. J'aime me débrouiller seul et refuse systématiquement toute aide. Mes points de vue sur le pays et ses habitants, je les garde pour moi ou réagis en bon Canadien : nous, Français, aimons dire que ces derniers sont hypocrites, non c'est définitivement du savoir vivre. Nous aimons froisser les gens, ici on ne le fera jamais. A quoi bon finalement ? Des avis il y en a autant que de personnes alors plutôt que de vouloir à tout prix les confronter et les juger autant les garder pour soi. Je suis évidemment heureux d'accomplir tout cela mais j'ai du mal avec ce mot «chance» il y a quelque chose de bien trop aléatoire là dessous comme si nous n'étions aucunement responsable de ce qui nous arrive. Je déteste les gens «fiers» ils ne sont pour moi que des gens qui se satisfont de leur médiocrité.
Dans tout ça mon armée de castor reste au point mort, le projet de reconquête du pays existe toujours néanmoins.Dernière modification par nagrom ; 18/04/15 à 20:05.
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- 16/04/15, 20:41 #33
- 17/04/15, 01:09 #34
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- 17/04/15, 05:46 #35
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- 17/04/15, 09:27 #365 ans déjà ! Que le temps passe vite... (qu'elle est craquante ta pitchoune, c'est bien vrai)
Vivement la suite
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- 17/04/15, 10:04 #37
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- 17/04/15, 20:09 #38Merci merci pour vos commentaires, j'ai oublié un grand nombre d’évènements mais j'ai édité mon post pour ajouter ma session cueillette aux champignons. Si vous n'avez jamais été à la cueillette des morilles c'est une expérience à vivre !
- 17/04/15, 20:22 #39Un pavé comme ça, c'est toujours un plaisir à lire!!
Pis avec des photos, c'est plus facile de s'y croire encore plus.
Ta pitchoune est juste à tomber , je la garde quand tu veux, même si j'avoue que je ne pense pas tenir une semaine dans les conditions de vie que tu connais au quotidien!
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- 19/04/15, 15:53 #40
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