Cassandre : être fille au pair au Canada
Cassandre vit au Canada, à Edmonton, depuis presque un an. Elle nous raconte son arrivée, son quotidien de fille au pair et ses projets.
Je suis au Canada depuis presque 1 an maintenant mais avant cela, j’ai passé un diplôme pour être éducatrice spécialisée. Ma formation a duré 3 ans et lors de ma dernière année, je me suis inscrite pour le PVT que j’ai eu du premier coup (les gens disent de moi que je suis chanceuse !).
Au Canada, j’exerce un job de fille au pair 3 jours par semaine et le reste du temps je voyage. Pour suivre mes aventures, c’est sur mon blog ou sur Instagram !
Partir au Canada, c’était aussi quitter mon pays, partir loin pour fuir des situations trop pesantes. Partir pour découvrir une nouvelle culture, de nouvelles coutumes.
J’ai aussi choisi cette activité car elle se rapproche de mon domaine professionnel en France. J’ai longtemps été animatrice en centre de loisirs et j’avais envie de me confronter à un autre mode d’éducation pour enrichir ma pratique.
Le principe est assez simple : il faut créer un profil en faisant une description assez détaillée de soi (pourquoi on veut être fille au pair, nos qualités, nos défauts, ce qu’on aime faire avec les enfants…), on sélectionne un ou plusieurs pays où l’on voudrait aller puis on peut commencer à chercher des familles.
Pour ma part, la recherche est allée très vite. Au bout de quelques semaines, je commençais à dialoguer avec la maman de la famille où je suis.
Si je devais donner un conseil aux futures au pair, c’est qu’il faut être vraiment sincère, ne pas avoir peur de parler de ses défauts, de ses craintes mais aussi de ses envies ! Il est important que chacun se sente à l’aise.
Je vais aussi préciser que pour être fille au pair au canada, il faut bien stipuler que l’on veut travailler avec les enfants lors de l’inscription au PVT. Une visite médicale sera demandée, et sans cela, pas de travail.
Pour en revenir à mon embauche, j’ai fait plusieurs Skype avec la famille, on a longuement parlé des conditions de travail, du salaire et des attentes, puis on a établi un contrat entre la mère et moi. Il n’y avait pas grand-chose de stipulé dans ce contrat, hormis le fait que si la situation n’était pas bénéfique pour l’une ou l’autre des parties, un délai d’au moins 15 jours serait tenu avant de mettre fin au contrat. Je parle de ce point car il me semble important. Je pense que pour la fille au pair, comme pour la famille, une porte de sortie doit être envisageable.
Niveau climat, je dirais qu’il y a deux saisons : un été chaud (entre 20 et 30 degrés) et un hiver qui peut être très froid (entre 0 et -30° !). La transition entre les deux est vraiment très courte !
En l’espace de 15 jours, les 10 cm de neige qu’il restait ont fondu et les températures sont passées de 10 degrés à 20/23. Il faut donc être préparé !
Niveau culturel, il y a une galerie d’art qui est très belle, l’assemblée législative que l’on peut visiter, le célèbre Whyte Avenue où sont regroupés beaucoup de magasins et de restaurants.
La plupart du temps, les lunchs sont prêts pour les 2 plus grands mais si ce n’est pas le cas, je les prépare.
Je prends ensuite mon petit-déjeuner avec les 3 enfants, ils vont s’habiller, se brosser les dents et souvent il reste un peu de temps avant d’aller à l’école. On a de la chance, l’école est en face de la maison, alors on peut jouer jusqu’au dernier moment !
A 8h25 on se prépare pour partir. Le plus grand, qui a 7 ans, va à l’école toute la semaine, la deuxième, qui a 4 ans, n’y va que 2 matinées par semaine. Alors si c’est un jour où elle a école, tout le monde part. Si c’est un jour où elle n’a pas école, j’accompagne juste le plus grand au passage piéton et je reviens à la maison.
Ensuite, je dois m’occuper de nettoyer le petit-déjeuner et de vider le lave-vaisselle. Puis nous avons la journée pour jouer ! On va souvent au parc ou à la bibliothèque. De temps en temps, on va jouer avec des amis. Dans tout les cas, à midi on mange le lunch puis ils vont à la sieste pour environ 2h. Pendant ce temps-là, je nettoie un peu la cuisine, parfois je passe l’aspirateur mais bien souvent je prends du temps pour moi, pour écrire dans mon blog, appeler mes parents ou tout simplement ne rien faire.
A 15h15, le plus grand sort de l’école, on va le chercher et en fonction de ce qu’il a envie de faire, on va au parc, faire du vélo, construire des legos, lire des livres… Les choix sont multiples.
Entre 16h30 et 17h, les parents rentrent du travail. C’est le temps pour moi de prendre quelques minutes de pause dans ma chambre.
Puis je remonte pour souper. Les parents s’occupent de coucher les enfants et moi je m’occupe de la vaisselle.
Puis, vers 19h30 je monte dire bonne nuit aux enfants, je descends dans ma chambre et je me prépare pour une nouvelle journée ! 🙂
On était tous contents de se voir en vrai, même si les enfants étaient très timides. Je me souviens que pendant les 40 minutes de trajet qui séparent l’aéroport de la maison, le plus grand des enfants n’a pas arrêté de parler une seule seconde. Moi je me sentais complètement déconnectée, très fatiguée alors je crois que je n’ai pas vraiment répondu à ses questions.
Le lendemain, j’ai été choquée par les horaires : réveil des enfants vers 6h, repas du midi vers 11h30 et souper à 17h30 !!! Rien de ce que je connaissais.
Mais je me souviens aussi de conseils bienveillant de la famille, de leur attention pour que tout se passe pour le mieux et surtout des longues soirées, assise sur le canapé avec la mère de la famille, à débriefer de la journée et à parler de tout (et encore aujourd’hui c’est un moment que j’aime par-dessus tout).
Ce qui m’a agréablement surprise, c’est la gentillesse et la bienveillance des Canadiens. En arrivant ici, je ne parlais pas anglais et je me suis souvent perdue dans la ville mais à chaque fois, les gens font un effort pour t’aider comme ils le peuvent.
Une autre chose qui m’a frappée, c’est le fait que dans les magasins ou en montant dans le bus, on me demande comment je vais ! C’est une habitude que j’ai prise moi aussi et que j’aimerais garder en France.
Je ne discrimine pas du tout l’éducation française mais je pense qu’ici, l’éducation positive est bien plus présente que chez moi.
Si je devais expliquer mes propos, je prendrais l’exemple des chamailleries en frères et sœurs ou entre amis. En France, j’ai souvent vécu, et mis en place l’isolement : un des enfants part jouer dans une autre pièce. Ici, il est très très rarement mis en place. Les enfants sont amenés à dialoguer ensemble, à trouver un compromis puis à s’excuser s’il y a eu des coups ou des mots méchants.
Je trouve aussi que les émotions que l’on peut ressentir sont vraiment écoutées et qu’on en parle facilement et très souvent. Après une colère, on se dit chacun ce que l’on a ressenti et on essaye de travailler ensemble pour que ça ne recommence pas. En France, je n’ai jamais vu ou vécu ça.
En un mot, je dirais que l’éducation canadienne est moins autoritaire qu’en France.
C’est aussi une solution de facilité puisqu’on n’a pas à chercher de logement lorsqu’on arrive. Pas besoin non plus de faire les courses alimentaires !
J’aime aussi l’idée d’avoir une famille sur qui je peux compter en cas de besoin.
Certaines personnes peuvent aussi trouver cela bizarre de vivre avec ses « patrons », même si je n’aime pas trop le terme…
Beaucoup de gens me demandent si je prends mes repas avec la famille, si je pars en vacances avec eux et lorsque je réponds oui, ils sont étonnés de cette situation.
Puis, à plus long terme, j’aimerais découvrir le monde grâce à mon job de fille au pair. Je veux découvrir les dom-tom, la Grèce, les pays nordiques… Bref, les voyages ne sont pas finis ! 🙂
Merci Cassandre pour ton témoignage et tes conseils !
Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.
I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.
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