Concernant les coups de coeur :
Kyoto est magnifique mais remplie de touristes, les régions de
Shirakawa-gô et Gokayama (avec leur magnifiques Gasshô-zukuri (maisons traditionnelles), les
îles Kerama (petites îles à 1h de Naha (Okinawa)),
Yakushima (l’île qui a inspiré Hayao Miyazaki pour Princesse Mononoké),
Yufuin (là où j’ai fait mon premier wwoofing sur Kyûshû), Miyajima et le sanctuaire
Itsukushima (à proximité d’Hiroshima) et Minami un petit village de pécheurs sur l’île de Shikoku.
Des recommandations : Faites le plus d’expériences et de wwoofings possible.
Dans les points négatifs, la barrière de la langue fut assez difficile à surmonter. Avant de partir, j’ai fait 3 mois de cours avec un professeur particulier japonais. Je pensais que cela aller suffire pour me débrouiller lors de conversations basiques. Je connaissais également les Hiragana et Katakana, les deux syllabaires japonais et quelques Kanjis (les caractères issus de l’écriture chinoise). Donc je savais lire et écrire, de façon très basique.
Mais en arrivant sur place, je me suis tout de suite rendue compte que cela allait être beaucoup plus compliqué que ça. Les kanjis composent la majorité de l’écriture, donc impossible de lire les panneaux d’affichages, informations, livres si on ne connaît pas les kanjis. Et les Japonais parlent de façon différente en fonction de la personne à laquelle ils s’adressent. Ce qui veut dire qu’ils utilisent, par exemple, pour un verbe, plusieurs terminaisons en fonction de leur interlocuteur. Une version neutre, une version familière, une version pour l’infinitif, une version pour l’impératif…
Bref, c’est beaucoup plus compliqué que ce que je pensais. Surtout que mon professeur ne m’avait appris que la version neutre. Du coup, je parlais de façon neutre aux gens et ils me répondaient en employant une forme plus familière, que de fait, je ne comprenais pas.
Également, comme je l’ai déjà évoquée au-dessus, je me suis sentie très seule par moment. Et j’ai été déçue du Japon actuel (qui n’était pas forcément celui fantasmé auquel je m’attendais). Déjà niveau architecture, ce n’est pas très beau. Il reste quelques maisons, temples ou sanctuaires avec une architecture traditionnelle mais la grande majorité des bâtiments sont des blocs de béton sans aucun charme. La grande majorité des habitations traditionnelles (fragiles, en bois et papier) ont été détruites lors d’incendies, tremblements de terre ou simplement à cause du fait qu’elles demandent de l’entretien. J’aime beaucoup l’architecture, et encore plus l’architecture traditionnelle japonaise que je trouve très intéressante et très esthétique et me balader dans les villes faites de gratte-ciels ou blocs de béton sans âme ça me faisait mal. D’autant plus lorsque je tombais nez à nez avec une ancienne demeure conservée, coincée au milieu de deux gratte-ciels.
Deuxième déception, le Japon n’est pas du tout le pays des randonnées. Marcher, c’est presque inconcevable pour la grande majorité des Japonais (des locaux m’ont demandé plusieurs fois ce que je faisais alors que je me baladais le long des petites routes !). Il n’existe que très peu de sentiers de randonnée et partir en balade de plusieurs jours, n’y pensez même pas. Bien sûr comme dit l’adage : quand on veut on peut. Mais cela reste très éloigné de la France et ses tonnes de chemins de randonnées un peu partout.
Et puis j’ai eu l’impression que la culture et les traditions ancestrales ont complètement disparues et ce qu’il reste aujourd’hui (festivals, démonstrations dans les temples, etc…) n’a qu’une vocation touristique. Comme s’il ne restait que la forme et que le fond (la signification ancestrale) avait été perdu.
À l’heure où j’écris ces lignes (environ un an plus tard), je pense que c’est en grande partie vrai. Mais je pense aussi que je ne suis pas restée assez longtemps au Japon pour commencer à accéder et comprendre la signification des traditions, pour découvrir et comprendre la mythologie du Japon (qui n’est pas vraiment montré au premier abord. Il faut fouiller en profondeur). C’est un peu flou ce que j’essaie de dire, mais c’est ce que je ressens.

Cela va peut-être paraître un peu dur ce que je vais dire mais j’ai eu l’impression que le Japon d’aujourd’hui était un pays sans âme, avec une jeune génération perdue. Pour moi, le Japon qui m’intéressait (celui des Samouraïs, des maisons traditionnelles, des geishas, des yokais, etc) a été en grande partie détruit par la Seconde Guerre Mondiale et l’occupation des Américains.
(12) Commentaires
Encore merci à toi pour ton témoignage, Claire et au plaisir de développer la suite, en NZ !!
{{like.username}}
Chargement...
Voir plus