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Il y a quelques années, Stéphanie travaillait dans une station de ski lors de son PVT au Canada. Nous la retrouvons aujourd’hui en Argentine pour son dernier PVT. Mais pour Stéphanie, le dernier PVT ne rime pas avec la fin de la vie à l’étranger.  

Sa présentation

Bonjour Stéphanie, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Stéphanie, j’ai 36 ans. Je suis une habituée du PVT, c’est mon 5e. J’aime beaucoup voyager et vivre la vie locale, donc pour moi le PVT c’est le moyen parfait parce que je peux travailler et voyager quand j’en ai envie. Je peux alterner les modes de vie installée et voyage.
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Quels sont les PVT que tu as déjà faits ? 
Mon premier PVT était au Chili. Après je suis allée en Nouvelle-Zélande. Puis je suis rentrée en France. Ensuite je suis partie en Australie. Puis au Canada et maintenant en Argentine
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Pourquoi as-tu eu envie de venir en Argentine après tous ces PVT ? 
L’idée de venir en Argentine m’est venue quand j’étais au Chili. Mais je savais que je voulais d’abord faire un PVT en Nouvelle-Zélande. Je pensais venir en Argentine juste après mais je devais fournir une radio des poumons qui coûtait environ 100 euros puisqu’à ce moment-là l’Argentine était un pays à risque de tuberculose. Je n’avais pas envie de la faire et je n’en avais pas le temps sur la courte durée pendant laquelle j’étais en France. J’ai donc remis le voyage en Argentine à plus tard. En 2019, une amie qui a voyagé en Amérique du Sud m’a parlé de Buenos Aires et m’a assuré que j’allais adorer cette ville. Elle m’a aussi appris qu’il existait un PVT pour l’Argentine. J’ai décidé de partir en Australie d’abord puisque cela faisait très longtemps que je voulais y aller et que la limite d’âge pour demander le PVT Australie venait d’être allongée. J’étais en Australie pendant le covid. J’y ai vécu ma meilleure vie. Quand je suis rentrée en France, les frontières pour l’Argentine étaient toujours fermées. Mais les PVT au Canada étaient de nouveau possibles pour les personnes qui y trouvaient un emploi avant de partir. J’ai trouvé un emploi depuis la France et j’ai eu mon PVT Canada. Au début, je ne pensais pas rester pendant les 2 années, et finalement si. Les 8 derniers mois m’ont permis d’économiser. Je travaillais dans la restauration à Vancouver.  Lors de mes voyages j’ai rencontré beaucoup d’Argentins qui m’ont encore plus donné envie de venir en Argentine. Certains m’ont dit que j’étais folle à cause de la crise économique. Sauf que j’allais avoir 36 ans et que c’était le dernier moment pour moi de faire ma demande de PVT. Ce qui m’attirait, alors que je ne connaissais pas le pays, c’était les paysages, la nature, les gens. À force d’en rencontrer partout, les Argentins me paraissaient incroyables. Et le maté. J’adore le maté. Je me disais “il faut que j’aille en Argentine”. 
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Est-ce que tu as beaucoup voyagé en dehors de tes PVT ? 
Avant de commencer les PVT, j’ai passé un an et demi en Finlande où je suis partie en service volontaire européen. Ensuite j’ai été au pair pour continuer à apprendre le finnois. Puis je suis allée en Suède parce que le pays m’intéressait. J’y étais également au pair et j’ai appris le suédois. J’y ai aussi travaillé dans une école internationale donc je parlais beaucoup anglais, mais c’était intéressant pour découvrir la vie locale. En plus, le suédois est beaucoup plus facile que le finnois. Je suis restée 2 ans en Suède. 
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Qu’est-ce que tu faisais en France avant de commencer à vivre à l’étranger ? 
avatarpvtiste]J’ai fait un DUT en carrières sociales en animation socioculturelle. Ensuite j’ai fait un master en développement local. Après mes études, j’ai travaillé dans une communauté de commune, dans laquelle je m’occupais de gérer un projet de management européen et de développement rural. L’idée était de faire le lien entre les porteurs de projets publics ou privés et les organisations financières. Je suis ensuite partie faire un service volontaire européen en Finlande. Puis j’ai été au pair, et après j’ai travaillé dans une école internationale, et en même temps j’ai fait une formation pour enseigner le Français Langue Étrangère (FLE).  Ensuite j’ai trouvé un poste grâce au FLE au Chili avec l’Alliance française, et je suis partie avec un PVT qui me permettait de travailler là-bas légalement. Je sais qu’en Argentine aussi, je peux être prof de français, c’est une option. Mais pour le moment je garde ça sous le coude.  Je me disais “il faut que j’aille en Argentine”. Stéphanie

Ses démarches pour obtenir le PVT en Argentine Comment as-tu connu le PVT ? Où est-ce que tu t’es renseignée pour faire tes démarches ?

Il me semble que des amis à moi m’ont parlé du PVT qu’ils avaient fait en Australie. Je ne connaissais pas, donc j’ai fait des recherches. Je pense que j’étais tombée sur le site pvtistes.net déjà à l’époque, il y avait plein d’infos. Lorsque je suis restée quelque temps en France, entre deux PVT, je suis allée à des rencontres pvtistes. Je trouvais ça intéressant. Ça nous permettait de nous rencontrer et chacun pouvait parler de son projet. La plupart voulait repartir dans des destinations différentes. 

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Comment se sont passées les démarches pour obtenir ton PVT Argentine ? 
Les démarches se sont plutôt bien passées, malgré quelques rebondissements. Il y a une nouvelle règle depuis janvier 2023, les personnes qui ont vécu plus d’un an dans les 3 dernières années dans un pays étranger doivent fournir un extrait de casier judiciaire apostillé de ce pays. Comme je venais de passer deux ans au Canada, il fallait que j’aie mon casier judiciaire canadien. J’en ai donc fait la demande avant de quitter le Canada, parce que j’avais compris que c’était compliqué de le demander depuis la France. J’avais tout prévu, je me suis bien organisée. Mon rendez-vous à l’ambassade d’Argentine était le 28 juillet. Je fêtais mes 36 ans le 7 août. J’avais tout calculé. Sauf qu’avant de quitter le Canada, j’ai oublié de faire apostiller mon extrait de casier judiciaire. Il a donc fallu que je le fasse parvenir à l’ambassade canadienne avant mon rendez-vous pour l’Argentine. J’ai réussi à le récupérer le 27 juillet, la veille donc. Tout se passait bien.  Je suis arrivée le jour du rendez-vous avec mon dossier. La personne qui me reçoit me dit que je n’ai pas fait apostiller le document. Il s’agit d’une légalisation, pas d’une apostille. Je ne connais pas la différence entre les deux, mais elle me dit que ça ne fonctionnera pas. Pour que ma demande de PVT puisse passer, elle a considéré que je n’avais jamais vécu au Canada. J’ai donc dû remplir un nouveau dossier dans lequel je n’ai pas cité le Canada et l’extrait de casier judiciaire a été retiré.  Le rendez vous était un vendredi, j’avais prévu de récupérer le visa au début de la semaine d’après. Sauf que le délai n’était plus de 24h, mais d’une semaine. Comme mes 36 ans étaient le 7 août, il fallait que je puisse l’obtenir avant. La personne qui me recevait l’a marqué dans mon dossier pour que le traitement de ma demande soit plus rapide. Je suis allée à La Poste d’à côté pour récupérer une enveloppe chronopost. Une fois mon visa obtenu, ils m’ont envoyé mon passeport, mais l’enveloppe s’est perdue avec mon passeport et mon visa dedans. Il a fini par arriver, mais pendant une semaine, 10 jours, je ne savais pas si j’allais pouvoir l’avoir à temps. 

Son arrivée en Argentine

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Comment se sont passés tes premiers jours en Argentine ? 
J’avais pris 4 ou 5 nuits dans une chambre en Airbnb dans l’idée de visiter plein d’endroits pour m’installer jusqu’à fin novembre. J’avais visité beaucoup d’appartements, mais aucun ne me convenait. Donc j’ai prolongé mon séjour dans le Airbnb. Il y avait tellement de choix que je ne voulais pas me presser. J’ai ensuite pris une autre chambre dans un autre Airbnb, et j’ai fini par trouver un contrat de location avec un propriétaire pour 5 semaines. 
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Quels conseils donnerais-tu à des futur·es pvtistes en Argentine sur la demande de PVT et l’arrivée ? 
 Concernant la demande de PVT, je conseillerais de communiquer avec l’ambassade d’Argentine, pendant les démarches. Moi ils m’ont toujours répondu très vite. S’il y a des choses qui ne sont pas claires, des incertitudes, il ne faut pas hésiter à les contacter sur leur email. Ils sont assez aidants. Le jour du RDV, le dossier doit être prêt, mais il ne faut pas trop se stresser pour les papiers, puisque c’est un pays d’Amérique Latine (entendu, l’Administration est un peu moins rigide qu’en France).Concernant l’arrivée en Argentine, il est préférable de chercher un logement une fois sur place, plutôt que d’essayer d’avoir quelque chose avant de partir. Il ne faut pas hésiter à rencontrer des locaux, à leur poser des questions. Ils sont super aidants. Cela peut être les personnes d’Airbnb, des auberges, il ne faut pas hésiter à demander des avis sur les quartiers, sur le fonctionnement.  
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Comment décrirais-tu ton niveau d’espagnol quand tu es arrivée ? 
J’ai étudié l’espagnol pendant 10 ans en France. À l’université, je n’ai pas gardé l’anglais, mais j’ai pris l’espagnol. Donc j’avais un niveau correct. Après j’ai passé 6 mois au Chili en 2016. L’espagnol chilien est très compliqué. C’est difficile de les comprendre, même pour les Argentins ou les Péruviens. Quand je suis arrivée ici, je me suis rendue compte que je comprenais beaucoup mieux les Argentins que les Chiliens. La première semaine a été très dure avec la fatigue du voyage, de l’arrivée. Avec l’effort de la langue par dessus, j’étais très fatiguée mentalement. Surtout que je viens de passer deux ans au Canada, donc même quand je parlais en français, mon cerveau fonctionnait en anglais. Il y avait donc une espèce de mélange français, anglais, espagnol. Je dirais que les 10 premiers jours ont été très intenses. Après c’est revenu. Les gens ont commencé à dire que je parlais bien. Ça leur fait plaisir. J’ai essayé de passer tout mon temps avec des locaux. J’ai fais des hang out de CouchSurfing (sur CouchSurfing, il y a une option pour trouver un endroit où dormir et une option pour trouver des gens avec qui traîner) avec des gens qui m’avaient contactée. Il y a également toutes les visites des maisons et des appartements avec les proprios. Ils sont tellement ouverts sur le fait de discuter avec des gens qu’ils ne connaissent pas. On pouvait parler de tout. Sans même m’en rendre compte, je suis devenue beaucoup plus à l’aise. Je fais encore des fautes, je les entends, et je sais qu’il y a des choses que je dois corriger, notamment la conjugaison. Je demande aux gens avec qui je discute de me corriger parce qu’ils n’osent pas trop en général. 
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Comment tu t’es adaptée à la météo ?
L’idée, après 2 ans au Canada était d’avoir 2 étés. L’été en France, pendant lequel j’ai bien profité de l’océan et de ma famille. Puis, je suis arrivée à Buenos Aires pour le printemps. Tout le monde m’avait dit que c’était le meilleur moment pour être dans la ville. Mais la météo a été un peu capricieuse. Il a fait froid, il y a eu de la pluie et pas mal d’orages. Tout le monde dit qu’il fait plus froid que la normale. C’est mieux maintenant, c’est agréable. Mon 2e été sera à la montagne, puisque je vais partir en Patagonie. Ses recherches de travail.
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Est-ce que tu as travaillé ou recherché un travail ?
Au départ, je voulais travailler à Buenos Aires en arrivant en Argentine. Mais je pensais que mon niveau d’espagnol serait meilleur, ou je ne me suis pas fait assez confiance, alors j’ai mis cette idée de côté.J’ai finalement décidé que j’attendrais de descendre dans le sud pour travailler dans le tourisme pendant l’été. Là-bas, ils ont besoin de gens qui parlent anglais et français.Je suis également passée par une période de doutes. J’avais peur de prendre le travail d’un Argentin, alors qu’ils sont en train de traverser une énorme crise. Je me suis posée beaucoup de questions. Finalement, ce sont les locaux qui m’ont rassurée. Ils sont très sympas et accueillants, et ils m’ont expliqué qu’ils avaient dans tous les cas besoin de travailleurs dans des secteurs différents. 

Son argent

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Comment t’es-tu organisée pour ton budget ? 
Je ne fais jamais de budget. Je suis en PVT depuis un moment maintenant, et j’ai toujours été dans des pays où c’était facile de travailler. Donc c’est pour ça que je ne m’en préoccupe pas  vraiment. Ce n’est pas quelque chose qui me stresse. Pour moi, il y a toujours une solution pour faire de l’argent. Je pense que c’est l’accumulation de tous mes voyages qui me permet de dire ça. Avant de venir en Argentine, j’ai travaillé dans la restauration au Canada et grâce aux tips j’ai pu économiser. Donc pour le moment, je vis sur mes économies, et c’est possible parce que le coût de la vie ici n’est pas très élevé. Je vais forcément travailler à un moment ou à un autre de toute manière. Je sais que vu les salaires, ça sera difficile d’économiser, mais au moins ça me permettra de financer ma vie au jour le jour. CouchSurfing, Workaway et les volontariats aident aussi. C’est un moyen de ne pas dépenser d’argent. 
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Quels moyens de paiement utilises-tu ? 
Pour la monnaie ici, je fonctionne avec Western Union. Je ne suis même pas arrivée avec des euros. Comme je sais que je reste longtemps, autant que je commence directement avec Western Union. Je paye aussi un peu avec ma carte Revolut Visa parce que le taux n’est pas trop mal. Mais à part pour des paiements plus cher ou en ligne, je fais tout en liquide.
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Est-ce que le coût de la vie te parait élevé en Argentine ? 
Non, pas du tout. Sûrement parce que je viens de passer 2 ans au Canada. Les 8 derniers mois j’étais à Vancouver où tout était cher, sans raison. Quand je suis arrivée ici, tout m’a paru très peu cher. Mais c’est vrai qu’on sent bien que les prix augmentent. À Buenos Aires, les prix des logements commencent à devenir très chers. Ça doit être parce que l’été arrive, plus la crise. Tout le monde essaye de se faire de l’argent. Ça devient hyper cher. Nous en tant qu’Européens, ça va, mais pour les Argentins, tout est très cher. La nourriture et les sorties sont abordables. Mais les vêtements sont hors de prix, pour les gens d’ici c’est très compliqué.

Son voyage, son PVT

 

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En Argentine, où es-tu allée pour le moment ? 
Je suis allée à Iguazu, Buenos Aires et Tigre. Pour l’instant c’est tout. 
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Pourquoi ces endroits-là ?
Tout le monde m’avait recommandé de passer le printemps à Buenos Aires. C’est à cette période que le climat est le plus agréable. Après il fait très chaud. Je suis donc arrivée en Argentine au début du printemps et j’ai décidé de rester un peu à Buenos Aires pour en profiter. Je me suis aussi dit que ça serait plus facile pour pratiquer un peu l’espagnol et rencontrer des gens. C’était assez évident pour moi de faire ça. Iguazu, j’y avais pensé, je savais que je voulais y aller, mais je ne savais pas quand exactement. Je ne m’étais pas trop renseignée sur les saisons. Tout le monde m’en a parlé ici. Les Argentins sont très entreprenants et ont tendance à faire ton emploi du temps. Comme j’ai trouvé un appartement avec un contrat de location qui se terminait début novembre, j’ai regardé les saisons, là-bas il faisait chaud mais pas encore trop. C’était le bon moment pour y aller. Tigre, j’y suis allée d’abord une journée. Ça m’a beaucoup plu et ça m’a fait énormément de bien. J’adore la nature, j’aime beaucoup Buenos Aires mais c’est très intense, même s’il y a beaucoup de parcs, ce n’est pas la même chose. J’y ai passé un samedi et je me suis sentie rechargée en une journée. Comme je ne pouvais pas aller à Iguazu tout de suite, j’ai trouvé un workaway de 3 jours là-bas. Ça m’a fait énormément de bien. Quand je suis revenue j’étais très en forme et prête pour partir à Iguazu. 
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Est-ce que tu as connu des mésaventures depuis que tu es arrivée ? 
Pour le moment non. Je fais juste attention aux vols. Si, l’autre jour, lorsque j’étais à Iguazu, je suis allée voir les chutes côté brésilien. Il faut donc passer le poste de la frontière à l’aller et au retour. Au retour, tout le monde sort du bus, rentre dans le poste de la frontière, montre son passeport. J’ai montré mon PVT mais la personne au guichet ne savait pas ce que c’était et ce qu’il fallait qu’elle mette dans le système. Tout le monde ressortait petit à petit du poste et remontait dans le bus. La personne au guichet a cherché pendant longtemps. Je me disais que le bus allait finir par partir sans moi. Elle a appelé son supérieur. Ça a pris du temps. Finalement je ressors du poste… Le bus n’était plus là. J’aurais pu marcher pour retourner au village, il n’était pas très loin, mais il pleuvait. Un gars qui était là me voit et me conseille d’attendre le prochain bus et d’essayer de monter dedans, même s’il n’est pas de la même compagnie, parce que les chauffeurs ne comptent jamais combien de passagers ils ont. Le bus d’après est arrivé et j’ai réussi à monter dedans parce que le chauffeur était occupé à discuter avec quelqu’un. Il y a toujours quelqu’un pour aider.  
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Qu’est ce que tu aimes dans le fait de voyager solo ?
Je suis hyper indépendante. Tous ceux qui voyage solo ont un peu ce trait de caractère en commun. Cela permet d’être ouvert sur le pays dans lequel tu voyages. En étant seule, j’ai pu rencontrer plus de gens, avoir plus d’opportunités de partager avec des personnes que je ne connaissais pas forcément mais avec qui j’ai pu créer des amitiés incroyables.Le voyage solo me correspond complètement.L’Argentine est une phase intermédiaire puisqu’il s’agit de mon dernier PVT et j’envisage de rester ici. Il va falloir que je trouve d’autres moyens pour travailler. L’objectif est de m’installer, d’être dans un environnement plus posé. 
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Qu’est ce que tu conseilles de faire en cas de difficultés pendant le PVT ?
Ne pas hésiter à en parler autour de soi. Cela va dépendre du contexte, mais si tu es dans une auberge, tu peux demander au personnel, aux autres voyageurs. Si tu es dans une colocation, tourne-toi vers tes colocs pour essayer de trouver des solutions ensemble. Tous les groupes Facebook sont aussi des mines incroyables d’informations. Utiliser au maximum toutes les communautés environnantes permet de se sortir de la plupart des difficultés. Il ne faut pas rester seul face aux difficultés. Je pense que c’est le plus important. 

En étant seule, j’ai pu rencontrer plus de gens, avoir plus d’opportunités de partager avec des personnes que je ne connaissais pas forcément mais avec qui j’ai pu créer des amitiés incroyables.
Stéphanie

 

 

Son ressenti

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Quand tu es arrivée à Buenos Aires, quelles ont été tes premières impressions ? Des bonnes surprises, des déceptions ? 
Depuis le temps que je voyage, je n’ai plus d’attentes sur les endroits dans lesquels je vais pour éviter les déceptions. J’y vais sans trop d’idées pour m’imprégner du lieu. J’ai trouvé Buenos Aires très européenne. J’en avais déjà entendu parler. Je me sens très vite à la maison partout, mais encore plus ici. Pour moi c’est un mélange de Paris, Madrid, Rome, mais à des échelles plus grandes. Au début c’était tout waouh, il n’y a pas eu de mauvaises surprises.J’avais mis mon voyage sur CouchSurfing et énormément de gens m’avaient contactée. J’avais 70 messages pour m’héberger, me faire découvrir la ville. Mais finalement, c’est une fois sur place que j’ai rencontré des personnes au fur et à mesure et avec qui j’ai créé des liens. Ça m’a permis de découvrir la ville. Chacun avait des recommandations et envie de partager ces choses avec moi. J’ai ressenti un accueil incroyable de la part des locaux. Après 2 ans au Canada et 8 mois à Vancouver, ça m’a fait énormément de bien. 
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Quels aspects culturels t’ont surprise ? Qu’est ce qui te marque le plus ?
 J’adore que tout le monde sorte autant. Toutes les générations sont concernées. Je trouve aussi que les Argentins sont très ouverts et qu’ils ont une facilité à parler aux autres. Ils ont aussi une culture de l’aide, mais principalement avec les étrangers. J’ai commencé à comprendre ça petit à petit, à force de rencontrer plein de personnes différentes. Je leur en ai parlé, je leur ai dit que j’avais l’impression qu’ils étaient aidants avec les étrangers mais qu’entre eux c’était une autre histoire. Leur cercle se compose de leur famille, de leurs amis, et les autres sont autour. Ils peuvent parler entre eux très facilement mais ça reste superficiel. Mon hôte du workaway à Tigre m’a dit qu’ils ont tendance à garder les bons plans pour eux. Ils ne les partagent pas entre eux. Alors que nous, ici, on fait le contraire.Mais en général, je trouve que nos cultures se ressemblent beaucoup. Buenos Aires c’est vraiment le mélange parfait entre l’Europe et l’Amérique du Nord. 
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Est-ce que tu te sens en sécurité en Argentine ? 
Oui. Je sors la nuit seule, je prends le bus, je prends le métro. Il m’est déjà arrivé de presque traverser la ville de nuit pour rentrer chez moi. J’ai traversé la ville à pied toute seule vers minuit et il ne s’est rien passé. Les gens disent toujours qu’il faut faire attention mais je pense que dans les quartiers de Recoleta, Palermo et Villa Crespo où j’ai aussi habité, c’est hyper safe de marcher la nuit. San Telmo, on m’a dit de faire attention la nuit. Et après dans le sud, il ne faut pas y aller. Après, je reste toujours dans les grandes rues éclairées où il y a du monde. C’est du bon sens, comme dans les autres grandes villes. L’histoire de vols à moto j’en avais entendu parler, donc quand je sors mon téléphone je fais très attention, je le cache. Le nombre d’histoires, même d’Argentins, qui se font voler leur téléphone… Il y a un business du marché du téléphone ici c’est incroyable. Je ne me sens pas en insécurité, mais je fais attention et j’écoute quand même les conseils qu’on me donne. 
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Y’a t’il un décalage entre la façon dont tu voyais l’Argentine et la façon dont tu la découvre aujourd’hui ? 
Oui. Pour moi c’est un pays extraordinaire qui a une culture, des paysages, une nature, des ressources incroyables, et je n’arrive toujours pas à comprendre pourquoi ils sont dans une situation économique aussi difficile. Ça me pose énormément de questions. J’aimerais avoir une activité indépendante ici, mais j’attends de voir comment évolue la situation et au fur et à mesure si ça fonctionne. Il y a un décalage entre des gens incroyables, une nature incroyable, un pays incroyable  et la situation économique déplorable et la corruption politique. D’autant plus dans un contexte électoral comme celui-là. On m’avait parlé de ce décalage, mais le fait de le vivre c’est une autre histoire.
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Est-ce que tu préfères la cuisine argentine ou française ? 
Ce que je trouve le plus intéressant en France, c’est la variété. La façon de cuisiner en général est assez recherchée. Ici, je trouve que c’est des choses plus basiques. C’est aussi un mélange d’un peu tout. On y trouve un peu d’Amérique Latine, un peu d’Italie, un peu d’Espagne, un peu de France. Donc je ne sais pas ce que je préfère mais je trouve qu’il y a plus de variétés en France. De tous les pays où je suis passée pour le moment, c’est le meilleur en termes de gastronomie. 
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Quels éléments de l’Argentine te manqueront quand tu rentreras en France ?
Le maté. Mais maintenant on peut en trouver en France. 

Son bilan

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Quelles étaient tes envies et tes ambitions avant de partir ?
Avant de partir, j’avais déjà en tête le fait que c’était mon dernier PVT, et qu’ensuite je devrais m’installer. J’essayais de trouver un pays en Europe parce que c’est moins loin de ma famille. Mais je n’arrivais pas vraiment à trouver en Europe un pays qui m’attire, ou qui me corresponde. Et je suis arrivée ici et c’est un gros match. Je me suis donc dit qu’en fait c’était peut être ici que j’allais m’installer. Ce n’est pas une idée que j’avais avant de partir, elle est venue au fur et à mesure. 
pvtistes
Quels sont donc tes projets pour après ?
Je vais descendre dans le sud. Je vais continuer de voyager en bus. Les Argentins prennent beaucoup l’avion et ne comprennent pas pourquoi je prends le bus. Mais moi j’aime voyager lentement. En plus, en voyageant par la route on profite beaucoup plus du pays qu’en avion. Les bus de nuit permettent aussi d’économiser une nuit.Je voulais d’abord descendre à Puerto Madryn. J’ai trouvé un CouchSurfing là-bas. Je ne sais pas combien de temps j’y resterai. Quelques jours je pense. Puis ensuite j’irai à Comodoro Rivadavia qui n’est pas très loin, plus au sud. Et enfin je devrai me rendre à Rio Gallegos pour prendre un bus pour aller à Ushuaïa. J’aimerais trouver un travail là-bas, donc le temps que j’y passerai dépendra de ce que j’y ferai, de si ça se passe bien au travail et si je trouve un logement. C’est en point d’interrogation.  Ensuite, j’aimerais remonter vers El Chalten, El Calafate et El Bólson. Je ne sais pas encore si je veux y travailler. J’ai vu qu’il y a plein de workaway à El Bólson. Après je remonterai à Bariloche, et je ne compte pas y passer trop de temps. Puis en automne, j’aimerais être à Mendoza pour travailler dans les vignes. Quand je vivais à Bordeaux, je travaillais chez un négociant en vin, et j’ai aussi travaillé dans les vignes quand j’étais en Australie. Récemment, un Français ici m’a dit que si tu parles une autre langue que l’espagnol, il est très facile de trouver du travail dans le vin, notamment auprès des touristes. Après je passerai par le nord, et ensuite je reviendrai à Buenos Aires. 

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Quels sont tes meilleurs souvenirs pour le moment ? 
La Pride à Buenos Aires. C’était incroyable, parce que je m’y suis retrouvée par hasard parce que je devais être à Iguazu. J’y suis allée avec deux Argentins et un Américain, et un pote à eux mi-Argentin/mi-Péruvien. On a dansé la cumbia toute la journée, c’était trop bien. On a rencontré plein de gens. C’était vraiment une très très belle journée. Vraiment un très bon souvenir.
pvtistes
Recommanderais-tu aux Argentins de faire un PVT en France ? 
Oui bien sûr. Pour moi, le PVT, c’est la meilleure façon de pouvoir voyager sans avoir trop à se préoccuper de la question financière, parce que tu sais qu’à un moment ou à un autre tu vas pouvoir te débrouiller. 
pvtistes
Quels conseils donnerais-tu à une personne qui est en France et qui a peur de partir ?
Je lui dirais d’aller aux rencontres pvtistes parce que ça aide énormément. Et il ne faut pas hésiter à contacter les gens sur le site de pvtistes, dans les groupes Facebook, pour échanger avec la communauté. Je pense aussi qu’il ne faut pas trop réfléchir, parce que plus on réfléchit, moins on part. Je sais que j’ai une personnalité qui fonce beaucoup et ce n’est pas le cas de tout le monde, mais je pense que pour ce genre de départ, il n’y a pas 36 solutions. Si tu sens que c’est quelque chose que tu as envie de faire, fais-le. Peut être que tu vas te casser la gueule, peut être que ça ne va pas marcher. Mais c’est comme ça dans la vie de tous les jours, et au pire tu rentres.  Est-ce que c’est facile de s’adapter à l’Argentine ? Est ce qu’il y a des choses de la France qui te manquent ?
Oui, l’Argentine, c’est très européen. Mais ce qui me manque, c’est la baguette. Peu importe le pays où j’ai vécu, je n’ai jamais trouvé une aussi bonne baguette qu’en France. J’ai abandonné. 

Peut-être que tu vas te casser la gueule, peut-être que ça ne va pas marcher. Mais c’est comme ça dans la vie de tous les jours, et au pire tu rentres.
Stéphanie

Eloise

En PVT en Argentine pour 1 an, mon amour pour les empanadas grandit de jour en jour et je travaille dur pour apprendre le porteño.
Doing a Working Holiday in Argentina for 1 year, my love for empanadas doesn't stop growing and I am working to learn porteńo.

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