Émilie : tout plaquer pour partir en PVT au Canada
Émilie a tout plaqué, appartement, boulot et mari, pour partir en PVT au Canada… Elle nous raconte !
Mon parcours est « atypique », je ne rentre dans aucune case, je suis une touche-à-tout et cela n’a pas été un atout dans le contexte français pour « trouver ma voie », sous-entendu « une carrière ». Je suis diplômée d’Audencia Nantes, j’ai un CAP cuisine et suis titulaire du CAPES d’allemand. J’ai testé toutes sortes d’entreprises, du bistrot parisien à la multinationale en passant par le statut d’auto-entrepreneur.
Je me passionne non seulement pour la cuisine mais aussi pour la littérature et l’écriture, j’ai pratiqué l’athlétisme en compétition avec un certain investissement. Je suis une accro du vélo et du plein air, la nature comme l’urbain. J’aime les voyages pour l’évasion qu’ils m’offrent et ce que je parviens à retrouver de moi-même en m’éloignant de mes origines.
En fait tout s’est enchaîné au fil des entraves dont je me défaisais. Mon inscription au bassin d’abord en juillet 2018 puis renouvelée en décembre 2018, a été récompensée début 2019. Avec le temps, mon besoin de distance se confirmait et les délais m’ont été utiles.
Mon PVT en poche, je savais que j’allais revenir à une certaine précarité ou simplicité matérielle. Pour la vivre au sens d’une liberté et non la subir, j’ai fait le choix du grand tri pendant les mois qui précédaient mon départ. Malgré ma préparation, j’ai vendu des meubles jusqu’à la veille de mon départ pour Vancouver ! Par tout ce processus, j’ai commencé mon apprentissage de la patience, à construire un projet personnel en évitant le piège de la fuite et de la précipitation.
Il y a eu des manifestations de soutien, des encouragements et de l’émerveillement à l’idée de ce que j’osais entreprendre, cela venait surtout de la part de ceux qui avaient saisi ce que j’avais traversé de bouleversements récents pour reprendre ma vie en main.
À l’opposé, j’ai aussi eu droit à de l’incompréhension ou de l’indifférence. Beaucoup s’attendaient à me voir partir en Allemagne, mon pays de cœur, mais pas aussi loin. Comme quoi j’avais bien dissimulé celle que j’étais au fond de moi car le départ au Canada me redonnait un élan et une sérénité que je n’avais pas ressentis depuis longtemps.
Je crois que je n’ai pas de regrets car je voyage libérée, j’ai fait comme un « reset », je ne souhaite pas retrouver la vie que j’avais avant de partir. Et après le PVT ce sera tout simplement un nouveau chapitre.
Ce qui m’a cependant pesé, c’était l’aspect financier car la vie au Canada est assez chère et Vancouver a un niveau de vie très élevé. Je m’en suis vite rendu compte et le passage au volontariat m’a vraiment soulagée. Et j’ai aussi compris qu’en voyage nomade il vaut mieux ne pas cadrer trop à l’avance son séjour : le volontariat que j’avais conclu avant de prendre mon billet pour Vancouver est tombé à l’eau 2 jours avant de commencer, j’ai dû rebondir à deux reprises après cela. Il faut être ouvert à ce qui peut se réaliser… ou jamais.
En août j’ai eu une opportunité de travail dans un restaurant avec un hébergement à Comox que j’ai saisie immédiatement car j’avais besoin de me poser et j’étais sous le charme de la Comox Valley. J’y ai passé deux mois puis, à l’automne, j’ai quitté l’île après un passage à Tofino et je me suis rendue sur la Sunshine Coast. J’avais décidé de passer l’hiver dans l’intérieur de la British Columbia, à proximité des montagnes. Je préférais la neige à l’hiver pluvieux sur Vancouver Island.
J’ai postulé dans des stations de ski pour travailler en cuisine dans la continuité de mon expérience à Comox. J’avais un poste partout où j’avais postulé et j’ai choisi Nelson pour les échos que j’en avais eus et parce que j’avais un contact sur place grâce à une personne rencontrée l’été. Depuis mon arrivée, mon expérience s’enrichit en se « connectant » aux locaux et en saisissant des occasions qui se présentent, j’apprends à faire confiance au hasard et j’en tire un séjour exceptionnel.
Finalement je suis toujours à Nelson mais je ne travaille pas à la station de ski où le travail ne me convenait pas. J’ai traversé une période difficile à me demander ce que je devais faire, partir ou rester ? Ou même rentrer en Europe ? Je me suis donnée le temps de la réflexion et j’ai fait une distribution de CV. Aujourd’hui je travaille en tant que baker dans un coffee shop, et j’en suis ravie !
Évidemment, tout cela sous réserve des rencontres et des connexions qui se feront.
Une anecdote mémorable : à mon anniversaire, alors que je dînais sereinement en solo au restaurant, la discussion s’est engagée avec mes voisins de table qui, après un dîner joyeusement animé, m’ont offert le repas. Ces échanges spontanés n’ont cessé de ponctuer mon séjour.
Oui il y a eu des moments difficiles mais je les ai surmontés et, à chaque fois, cela m’a offert de meilleures perspectives.
Peu à peu, je réalise ce à quoi je suis attachée et là où je puise mes racines. Je chéris ma langue maternelle et découvre le sens de la francophonie. Je réalise enfin que je me sens fondamentalement Européenne et j’espère pouvoir plus tard partager avec mes concitoyens en quoi cette identité m’est précieuse, même dans une autre société occidentale.
Merci à Émilie pour ces réponses ! Rendez-vous sur son blog pour suivre ses aventures…
Après un an passé à découvrir l'Australie en PVT, puis un an à Toronto et 6 mois dans l'ouest canadien (toujours en PVT), je suis ensuite partie en vadrouille un peu partout autour du globe.
I spent one year exploring Australia on a working holiday, followed by another year in Toronto and 6 months in Western Canada. After that, I travelled around the globe.
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