Localisation
Toulon, France
Profession
Petit jobs, ancien infographiste
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Ville de provenance

Alors je viens d’un patelin tout paumé à 70 km au sud de Toulouse, où vit ma famille depuis je pense au moins dix générations… Pour certains d’entre eux, bouger rime avec démence ! Même s’ils ont toujours eu envie de le faire et me jalousent maintenant !

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Ville de destination

Perth, Australie ! Bon c’était au début, et j’y ai vécu un bon moment, quasiment 7 mois ! Rien ne s’est passé comme prévu !

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Baroudeur ou pas ?

Pas vraiment, je me suis fait quelques road trips entre amis par-ci par-là et quelques petites excursions en solo à l’occasion, mais jamais plus. Ici ça a changé un peu bien sûr, mais ça reste très léger, disons que je vis plus dans des conditions de baroudeurs, sans l’être pour autant. Prochaine étape, le devenir peut-être ?

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Que faisais-tu en France ?

En bon feignant, j’ai quitté les bancs d’écoles à dix-sept piges. Me retrouvant propulsé dans le « monde actif », un mois plus tard, j’étais devenu graphiste. Pas trop mal tombé pour un mec sans diplômes ! Me voilà parti pour cinq ans au salaire minimum, mais… je vais pas exposer mon Curriculum Vitae ! Rien de bien transcendant professionnellement.
Pour faire court, un peu fêtard, assez réservé, passionné de cinéma et de photo, j’ai aussi essayé de faire un peu des deux : pour le cinéma, en travaillant sur des projets de mini-séries qui n’ont jamais abouti ; pour la photo, simplement en achetant un reflex. Je m’essayais à l’illustration aussi, de temps en temps à l’écriture, mais ma flemme légendaire à toujours repris le dessus !

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Pourquoi cette envie de t’envoler pour l’Australie ?

Je pense que cela coule de source, mais… amis futurs backpackers, préparez-vous à répondre un paquet de fois à cette question ! Pourquoi ? Eh bien tout simplement parce que, pourquoi pas ? Sinon… des raisons j’en ai des tas, lassitude de ma région vue et revue, envie de changer d’air, de quitter mon travail qui ne me passionnait absolument plus depuis des années et envie de vivre une aventure un peu moins classique que Métro-Boulot-Dodo-Retraite. Des raisons, j’en avais des millions ! Il était juste temps de partir, l’Australie étant à l’autre bout du monde, dans mon raisonnement aléatoire j’ai décidé de me fixer ce pays pour objectif !
L’idée était de partir pour un pays dont je ne savais que très peu de choses, histoire de prendre une claque qui me réveille et me sorte de mon cocon plein d’idées préconçues, et le jeu en valait la chandelle !

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Pourquoi Perth ?

Comme dit plus haut, je savais très peu de choses sur l’Australie… Sachant que Perth était perdue en plein milieu du Western Australia, je me suis dit que ça devait être une petite ville d’une trentaine de milliers d’âmes pleine d’aventuriers en herbe façon cow-boys comme dans les films. J’ai réalisé que c’était pas du tout le cas en arrivant à l’aéroport, pour le coup j’ai eu droit à ma claque ! C’est une ville en pleine explosion, et c’est loin d’être terminé au vu du nombre de sites de construction qui ne cesse de croître.

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Est-ce que c’est la première fois que tu vivais à l’étranger ou que tu partais aussi longtemps ?

J’ai vécu deux semaines en vacances en Espagne, ça compte !? Plus sérieusement, non. J’avais à proprement dit jamais voyagé du tout, ce qui donne une raison de plus à me motiver pour partir… loin !

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Quel a été ton sentiment dominant au cours des 2 premières semaines en Australie ?

Le plus gros choc a été celui de la langue que je croyais maîtriser plus que ça, je m’en suis rendu compte du contraire dès mon arrivée à l’Office d’immigration à l’aéroport (il y avait un problème avec mon visa). Ça m’a perturbé durant les deux semaines qui ont suivi, où mon asociabilité s’est ressentie plus que jamais, je m’étais même posé la question si immigrer ici était vraiment une si bonne idée pour moi. Mais le problème s’est réglé tout seul par la force des choses et une semaine après mon arrivée, j’avais déjà quelques potes et je partais festoyer… Beaucoup, peut-être même un peu trop ! Car oui, ici faire la fête, comme la vie globalement, coûte très cher.

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Est-ce que ta situation professionnelle te paraît satisfaisante, en Australie ?

Au commencement je m’imaginais venir ici et vivre de petits boulots tout en voyageant… Au final j’ai été relativement fainéant pour chercher du boulot à mes débuts.
Ensuite j’ai travaillé au black pour des fermiers peu scrupuleux me payant 6 $ de l’heure dans des conditions déplorables, un autre travail dans un lunch-bar, mieux payé et où j’étais nourri qui plus est mais seulement deux heures par jour, puis j’ai enchaîné quelques jobs relativement bien payés mais irréguliers.
Pas très satisfaisant comme parcours professionnel, mais je ne suis pas venu ici pour cela à la base et me suis enrichi d’expériences inédites. Ensuite, pendant un peu plus de trois mois j’ai travaillé à temps plein en tant que « contractor » (voyez ça comme un auto entrepreneur), où je n’étais pas limité aux fameux six mois maximum. Payé « fortnightly » (toutes les deux semaines), avec un salaire mensuel doublé par rapport à mon ancien salaire français, pour un boulot bien moins qualifié. Puis c’était tout nouveau, livrer de la nourriture à des ouvriers dans tout les recoins de Perth, gérer l’approvisionnement, la rotation des stocks, s’occuper des clients… Bref, faire tourner un magasin ambulant ! Je savais même pas que ça existait comme boulot.
Maintenant c’est le tour des fermes, en espérant avoir de quoi justifier de tous mes jours pour le second visa !

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Quelles ont été tes plus grosses difficultés en Australie ?

L’anglais donc au début, puis ensuite l’argent… Du moins la gestion de l’argent. J’ai quand même passé près de trois mois sans suffisamment d’argent pour me payer le billet d’avion pour la France (ça tombe bien, j’avais pas envie d’abord, na !), ni même assez pour m’offrir un toit sur la tête. Ça a été une grosse période de galère, quinze jours à squatter une auberge tard la nuit et à partir très tôt, passant ainsi mon temps dehors à vivre des situations très drôles par moment… Le problème c’est que c’était en pleine saison des pluies, et il a vraiment plu un paquet ! Après j’ai réussi pour le reste de cette période de galère à enchaîner les petits boulots me fournissant bien souvent de quoi manger, et en vivant d’emprunts à des amis d’ici qui avaient décidé de me faire confiance. Un grand merci à eux ! Dans mes galères j’ai aussi cumulé au final quelques-uns de mes meilleurs souvenirs.

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Quel est ton meilleur souvenir ?

Difficile à dire… Je peux dire que c’est l’ensemble ? Je pourrais pas piocher un souvenir parmi tout ceux que j’ai accumulés. Mon aventure jusqu’ici, c’est plein de petites choses qui font un tout que je ne pourrais jamais oublier ! Le souvenir qui m’a peut-être le plus marqué, c’est la première fois que je me suis à nouveau retrouvé tout seul après deux mois bien remplis. Le jour même, nouveau hostel, nouveaux gens… La plus grosse fiesta que j’aie jamais faite ! Ça a pas arrêté pendant une semaine, tous les jours des gens nouveaux, des sorties de tout genre (balades, randonnées, chasse au job…) et de la fête à tout va ! Ou encore ces quelques gens avec le cœur sur la main qui m’ont plus ou moins intégré à leur grande famille, ces gens qui m’ont convié à des activités toutes plus originales les unes que les autres, la session Quad dans le bush… Non, je ne peux pas choisir un souvenir particulier, c’est un ensemble !

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Est-ce que certaines choses françaises te manquent ?

Un Pastis ‘siouplé ! Plus sérieusement, quelques plats bien de chez nous, ce qui est assez étrange car quand j’étais au pays, rien de tout cela ne m’attirait vraiment. Un bon fromage, un bon vin, de la bonne charcuterie… Tout tourne autour de la nourriture. Ici le fromage est mauvais, le vin pique (il vaut mieux ne pas parler du fameux Goon, si vous connaissez pas, évitez ! Bon, c’est pas cher) et la charcuterie quasiment inexistante. Sinon, rien ne me manque vraiment ! C’est drôle, j’ai l’impression d’être un pur cliché du terroir français !

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Qu’est ce qui te manquera si tu rentres en France ?

Je ne pense pas que l’Australie me manquera tant que ça, j’aime beaucoup le pays, mais pas non plus au point qu’il me manque. Ce qui me manquerait, c’est plus le fait de ne PAS être chez moi justement ! Cette absence de confort, de sécurité, les rencontres et j’en passe. Tout ce qui fait que je suis en voyage et non chez moi ! C’est bien pour cela que je ne suis pas prêt de remettre le pied sur ma terre natale avant un bon moment.

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Qu’est ce que cette expérience t’apporte, du point de vue personnel ou professionnel ?

Personnellement, je pense avoir fait de très grand progrès. Peut-être pas autant que j’escomptais avant de partir, mais je suis devenu bien plus tolérant, plus ouvert, bien plus capable d’écoute, probablement moins égoïste et assis sur mes acquis, moins prétentieux aussi : un énorme progrès ! Professionnellement, j’ai juste découvert plein de choses inédites, mais ne cherchant pas du tout un épanouissement professionnel, je ne peux pas vraiment détailler.

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Quels conseils donnerais-tu aux futurs pvtistes ?

Attention aux dépenses ! Gérez bien votre argent, ne soyez pas fainéant et n’ayez pas peur de changer du tout au tout sur un coup de tête ! Ne refusez pas une proposition si l’on vous propose de partir du jour au lendemain, si un boulot s’offre à vous de l’autre côté de l’Australie… N’hésitez pas, foncez ! En fait ça sera ça mon conseil, foncez à la moindre occasion !

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Tes projets d’avenir ?

Entre le temps où j’ai reçu cette interview et le temps ou j’y ai répondu, trois mois se sont écoulés, et mes projets ont bien dû changer une dizaine de fois ! Quand j’avais commencé à répondre, je voulais m’envoler pour la Corée du Sud, aujourd’hui, dû à certaines rencontres… J’aimerais rester un an de plus ici, puis continuer à voyager où les événements me mèneront ! L’Asie me tente énormément, depuis toujours… Mais j’ai aussi plein d’autres choses à découvrir ! On verra bien !

Consulter d’autres interviews de pvtistes…
Consulter des récits de pvtistes (emplois, voyages, etc.)…

isa

Amoureuse des Etats-Unis, de l'Utah et du voyage en train, j'ai passé 7 mois à Montréal en 2010, et j'en ai profité pour découvrir la Nouvelle-Angleterre en long, en large et en travers !
Mon coup de cœur avec Montréal date de 2008, et d'un mois estival là-bas... Depuis, je ne fais qu'y retourner !

J'ai réalisé deux tours des Etats-Unis (& Canada) en 2012 puis en 2014. Plusieurs mois sur les routes, c'est formateur... De retour à Montréal en 2019-2020 pour un PVT, avant de raccrocher !
Sur PVTistes.net, j'aime partager mon expérience sur le forum, dans des dossiers thématiques ou même en personne ! Vous me croiserez sûrement à Lyon, ma ville de cœur.

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(6) Commentaires

alex I |

Super interview avec une belle vision du voyage d’Emeric. Pour ceux qui sont intéressés je pars le 3 mai 2014. Je vais faire du helpx en arrivant, c’est un bon moyen de ne pas trop dépenser et de mieux connaitre les Australien.

David I |

 » je viens d’un patelin tout paumé à 70 km au sud de Toulouse » —- Comminges ?

Emeric I |

T’as tout bon ! Haha

grigron I |

Salut Emeric, merci pour ton témoignage. Je viens de passer une année en Oz aussi et j’ai bien tripé. Du coup j’enchaine maintenant sur une année au Canada. Bon trip !

benjamin I |

Sympa ce petit retour d’expérience !

Roman I |

Belle interview, quelle expérience ça doit être!
Vraiment hâte de faire la même chose!