Parmi les jobs que tu as effectués au Japon, tu vas nous parler duquel ?
Du seul que j’ai exercé ! Soit celui d’employé multitâches mais pour un seul et même employeur. J’ai été recruté par une expatriée allemande pour être gardien de son ranch, livreur animalier pour le compte de sa clinique vétérinaire et enfin hôte d’accueil pour le cottage qu’elle possède en bord d’océan. Le tout cumulé, ça fait du boulot !
Tu travaillais déjà dans ce domaine en France ?
Étant donné le caractère atypique et multiple des boulots, non, c’était la première fois.
Bien que dans l’absolu, il y ait beaucoup de personnes expertes qui exercent ces métiers tous plus intéressants les uns que les autres.
Comment t’y es-tu pris pour chercher du travail ?
J’ai d’abord ciblé les entreprises où l’anglais prédominait étant donné mon niveau de japonais quasi nul. J’avais décroché une place dans une école pour enseigner l’anglais à des Japonais âgés de 4 et 10 ans, mais également un poste de steward à l’entrée d’un magasin de fringues américaines pour accueillir les clientes.
Ensuite, et à la faveur d’un heureux hasard dans un bar de Roppongi, je suis tombé sur un petit magazine où j’ai vu l’offre d’emploi qui me permettrait de m’évader à la campagne et de devenir gardien de ranch.
Comment qualifierais-tu ta recherche ?
Heureuse, fastidieuse et hasardeuse à la fois ! Savoir provoquer la chance a été déterminant.
A-t-on exigé que tu aies des compétences ou des diplômes particuliers ?
Je ne me rappelle plus lui avoir transmis un CV… La propriétaire des lieux m’a demandé si j’étais déjà monté à cheval. Ce n’était pas le cas mais au culot j’ai dit oui !
Au moment du test in-situ, je me suis rappelé des conseils prodigués lors d’une fête du village dans le Lot et Garonne quand j’avais 9 ans et que j’avais monté un poney. Ca l’a fait !
Comment ça s’est passé ?
Superbement bien ! La confiance avec la chef s’est instaurée très rapidement. Elle m’a vite laissé les clés de sa propriété avec une voiture et ses animaux dont j’avais l’entière responsabilité 90 % du temps.
C’était parti pour des coups de fil aux proprios des animaux en japonais avec un mémo sous les yeux (au début seulement !), pour l’accueil des surfeurs tokyoïtes au cottage pour leur remettre les clés et répondre à leurs attentes…
L’ambiance
J’ai partagé des repas dans les restos de Tokyo et de toute la préfecture de l’Ibaraki avec ma boss au moment du transfert des animaux, j’ai reçu des cadeaux des fermiers lorsque je leur rendais leurs braves bêtes opérées, j’ai rencontré des amis via le centre communautaire où j’ai pu apprendre le japonais et donner quelques conseils en anglais… Belle expérience humaine.
Le japonais
Une langue très difficile dont je ne connais que quelques rudiments malgré une année entière à sillonner les routes d’Ibaraki, faisant mes courses alimentaires, du sport en collectivité, prenant quelques cours… Je ressors tout de même heureux d’avoir pu appréhender une nouvelle langue avec intérêt. Je salue au passage la persévérance et le bon niveau linguistique de mon amie Camille (en PVT au Japon en même temps que moi).
Pendant ton PVT, as-tu évolué dans les échelons ?
Pas professionnellement, bien que la responsabilité de maintenir les choses en ordre et de conduire toutes les bestioles chez leurs propriétaires ait été, dans certains cas, délicat.
Quel salaire touchais-tu ?
J’étais logé gratuitement, j’avais un téléphone professionnel et une voiture (dont je ne payais pas le carburant). Je touchais un salaire de 150 000 yens par mois.
Quel(s) autre(s) job(s) as-tu faits pendant ton PVT ?
Aucun ! Je suis resté fidèle à mon employeur (mis à part l’essai concluant de 3 jours à l’école lorsque je suis arrivé à Yokohama).
As-tu pu rester plus longtemps au Japon grâce à ton travail ?
Je suis parti quelques mois avant la fin de mon PVT en fait, puisque je devais être le témoin du mariage de mon frangin. Cela étant dit, je suis resté en très bon terme avec mon employeur.
Elle m’a rappelé quelques mois plus tard, alors que je me trouvais en Thaïlande, pour savoir si je pouvais revenir 3 mois pour qu’elle ait un peu plus de temps pour me chercher un successeur car personne n’avait fait l’affaire depuis que j’étais parti.
J’y suis donc retourné !
Quel est ton meilleur souvenir ?
Vous vous doutez, bien sûr, qu’il y en a beaucoup ! Cependant, je me souviendrai de ce jour où j’ai dû jouer de ruse avec un chat !
Alors qu’il me fallait nettoyer les cages des chats avant leur transfert à leurs propriétaires, j’ai eu, un jour de juillet, la mauvaise surprise qu’un chat s’extirpe de sa petite prison temporaire ! Là, je ne vous cache pas que la panique m’a envahi !
Comment rattraper un chat apeuré qui ne vous connait absolument pas ?
Entre deux stratagèmes élaborés et mises en place de pièges en tous genres autour de la maison, j’ai prévenu ma chef pour qu’elle soit avisée de la « boulette » !
En même temps, je ne savais pas qu’un chat pouvait se contorsionner de la sorte (il est passé dans un trou large de 5 cm : la hauteur du plateau en plastique du fond de cage) !
Finalement, je me suis mis au fourneau pour cuisiner du poisson afin d’attirer la bestiole à l’intérieur de la maison… 1h30 plus tard, il était à nouveau dans la cage, dévorant le poisson grillé… avant que ma boss ne revienne ! Super souvenir !
Une journée type au ranch
6 h 30 : je me lève grâce au réveil naturel du coq en contrebas de la propriété qui chante la lueur du jour depuis déjà plusieurs dizaines de minutes !
7 h 30-8 h : je me dirige vers les écuries, en bas de la propriété, pour nourrir toutes les bêtes.
En premier lieu, je prépare le mélange de nourriture relativement précis pour les chevaux avant de les laisser sortir de leur box. Ensuite, je me charge de donner à manger aux poules, puis aux chiens. Sans oublier de faire faire un petit tour, en courant, aux pensionnaires canins du ranch.
Ce n’est qu’après que je me charge de nettoyer les défections de mes 2 chevaux (une jument et un cheval). J’en profite pour nettoyer les auges et assainir la sciure dans les box.
10 h-10 h 30 : je remonte à la maison pour me changer. En règle générale, je me prends un petit café sur la terrasse. J’en profite ensuite pour faire un peu de ménage dans la maison.
Je redescends vers le manège pour m’occuper du bricolage et de la maintenance générale des lieux. Entre construction de barrières et élagage de bambous, il y a de quoi s’occuper.
Un jour sur deux, je monte le mâle puis je nettoie les chevaux l’un après l’autre dans l’emplacement qui leur ai dédié : récurage des sabots, brossage, etc.
Tout cela en fonction du temps qu’il fait bien entendu !
Je dois parfois me rendre dans une coopérative agricole afin d’acheter les aliments pour les chevaux. Il me faut faire une heure de route aller/retour.
11 h-12 h : Dans le cadre de la clinique vétérinaire de ma patronne, à raison de 3 fois par semaine, les animaux sont récupérés chez leurs propriétaires. Je les transmets à ma chef car l’opération se fait à Tokyo. Ma chef me les rend opérés puis je les ramène aux propriétaires le jour même ou le lendemain selon le timing.
Mon employeur me contacte par téléphone en fin de matinée pour me donner les noms et adresses des clients de la clinique vétérinaire.
13 h-15 h : je mange et j’organise mon parcours pour me rendre aux différentes adresses en suivant un parcours optimal grâce à une carte routière de la préfecture.
15 h-20 h : entre faire la route, la collecte des animaux et parfois même retrouver ma chef non loin de Tokyo, je rentre tard à la maison.
20 h-21 h : dès que j’arrive, je descends rentrer les chevaux et leur donner à manger. Idem pour les chiens.
21 h : au coucher… je m’occupe !
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Retrouvez Julien dans son interview retraçant ses 5 PVT !
(11) Commentaires
Je sais monter a cheval et travailler aux ecuries je cherche ce travail
Une superbe expérience qui me donne chaud au cœur !
Je vais peut être pouvoir concilier mes deux passions, les chevaux et le Japon !
Aurais-tu encore des contacts là bas ?
Je suis preneuse si c’est le cas !
???
Je cherche ce travail je sais monter a cheval et faire lentretien Des ecuries
Merci pour le partage de ton experience, je vais chercher ce genre de boulot au Japon je crois! Tu as encore le contact? Ou bien des noms de journaux a consulter avec annonces d’emploi, ou agences pour commencer mes recherches a distances si cela ne te deranges pas de partager?
J’peux tu reprendre ta job dans quelques années ? Haha. Merci pour le feedback, c’est une superbe expérience et c’est très plaisant à lire !!!!
Quelle superbe expérience ! Merci pour ton témoignage 🙂
Très certainement une expérience inoubliable ! Super !!
Waow super ce parcours, original!! Bravo!
franchement, ça donne envie! Merci d’avoir partagé ton expérience avec nous.
C’est vraiment atypique et c’est bête à dire mais j’ai été super étonnée de lire « éleveur de chevaux au Japon »! ça m’a interpellée même si je me doute qu’il y a des chevaux partout dans le monde ou presque!
ça a du être une année super enrichissante en tout cas! Félicitations. ;D
Merci pour ton retour d’expérience!
Atypique !
Super parcours et expérience, merci de l’avoir partagée avec nous !
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