Article #1 : Ia Orana de Tahiti
Article #2 : Oscar en Nouvelle-Zélande : l’Île du Nord
Article #3 : Oscar en Nouvelle Zélande : l’Île du Sud (de Picton à Te Anau)
Article #4 : Oscar en Nouvelle Zélande : Fiordland !
Article #5 : Oscar en Nouvelle Zélande : Stewart Island, les Catlins et Dunedin
Article #6 : Oscar sur la côte ouest australienne : de Perth à Shark Bay
Article #7 : Oscar en Australie : Cape Range, Karijini et la Great Central Road
Article #8 : Oscar en Australie : le centre rouge et Oodnadatta Track
La dernière ligne droite de ce fabuleux road trip australien s’est passée sur la côte sud. Je suis arrivé à Port Augusta (en Australie du Sud) depuis Flinders Ranges, non sans un choc de taille : en 100 km, j’ai perdu plus de 20 °C, c’était assez incroyable.
Avec le ciel gris de fin d’après-midi et le vent plutôt froid du sud, la température ne devait pas dépasser de beaucoup les 20 °C. J’ai même fait quelque chose que je n’avais pas fait depuis mon arrivée en Australie : j’ai sorti un pull ! Le pauvre hibernait tranquillement au fond du sac et a été aussi étonné que moi de devoir mettre le nez dehors.
J’ai mis le cap sur un camping de Port Augusta pour une bonne nuit de repos. Après un bon décrassage total de la poussière du désert de mon van (et de moi-même), j’avais pour projet de mettre le cap vers le Nullarbor rapidement, mais un peu d’avance sur mon planning m’a fait bifurquer vers la Eyre Peninsula. J’avais vu la veille de jolies photos de la péninsule dans un magazine à l’office du tourisme, qui vantait également la production de fruits de mer de cette petite région… J’avoue qu’après les boites de conserve et salades de riz dans le désert il ne m’en a pas fallu plus pour m’interpeler.
La côte est de la péninsule est vraiment sans grand intérêt, on y trouve des installations industrielles qui gâchent pas mal tous les paysages le long de la côte. J’ai atteint rapidement Port Lincoln et son petit parc national côtier, plutôt sympathique et tranquille où j’ai passé une belle nuit, une fois de plus presque tout seul. Pour ceux qui aiment les aventures 4×4 sur le sable, le parc de Coffin Bay à 15 km est certainement un must-do de la région, mais mon compresseur à air pour dégonfler/regonfler mes pneus étant brisé, j’ai dû m’abstenir à regrets.
Tout de même un peu déçu de ce que je découvrais sur cette péninsule (pour la distance parcourue), la route en remontant le long de la côte ouest a su me récompenser, et pas qu’un peu ! En traversant de l’autre côté de la péninsule, je suis tombé sur le village de Coffin Bay qui expose ses cultures d’huitre alléchantes. Pour les amateurs, on y trouve des « oyster bars » (bars à huitres) qui offrent la douzaine d’huitre à emporter ou à manger sur place à moins de 8 $, hmmm !
En remontant la côte de la Péninsule, j’ai trouvé des plages extraordinaires de sable jaune ocre, et des lacs de sel dont j’ai pu aller tâter la boue blanche bizarre. Je pense que mes chaussures n’ont pas gardé un bon souvenir de cette escapade salée. C’était une grande première pour moi de marcher sur un lac de sel, et je comprends pourquoi ce n’est pas recommandé !
Un peu avant Elliston, la plage de Locks Well à laquelle on accède par des escaliers plutôt abruptes, est assez remarquable, toujours pour la couleur jaune foncé du sable et pour la vue plongeante dans les rochers, surtout que la vue est vraiment plongeante. Toutes ces plages appelaient à la baignade cependant le vent toujours froid ne m’a pas vraiment encouragé malgré le grand soleil, mais c’était quand même superbe.
Elliston ne propose rien de plus que les autres petits villages de pêcheurs de la péninsule, mise à part une route touristique « scenic drive », qui en plus d’offrir des vues sur la côte découpée environnante, agrémente les paysages de différentes sculptures et statues en tout genre, plutôt humoristiques. Et cette route en vaut clairement la peine !
Je suis parti avec un regret de cette péninsule : pour les amoureux de la wildlife marine, un organisme propose de plonger en masque et tuba avec les lions de mer et les dauphins à Baird Bay pour 140 $. Je n’ai pas réussi à les joindre pour réserver une place, et par manque de temps j’ai préféré continuer ma route plutôt que de faire le crochet des 50 km de route non goudronnée sans certitude. J’ai redécouvert une semaine plus tard la publicité pour cet organisme sur un panneau de bus de Sydney, et je me suis dit que j’avais certainement raté quelque chose de chouette.
Après ce petit détour de 500 km par la côte de la péninsule, j’ai pris la route de la côte sud (la bonne cette fois) vers le Nullarbor. Comme j’aime bien les détours, j’en ai encore fait un pour aller voir les dunes de Fowlers Bay. Du vrai beau sable doux où on peut se laisser glisser et faire de la luge sur les fesses dans un panorama de désert de sable, tout en gardant la mer tout près.
Puis j’ai atteint l’entrée du parc de Nullarbor, qui signifie “sans arbre”. On pourrait même dire sans rien du tout ! Du plat et de la steppe à n’en plus finir ! Mais heureusement Dame Nature a encore pensé à nous et a calé quelques jolis panoramas sur les falaises le long de la route, où j’ai croisé plusieurs caravanes qui en profitaient pour y passer la nuit. C’est vrai qu’à ce moment, la route paraissait longue, surtout que j’avais déjà quelques kilomètres à mon compteur (oui oui, je vous assure), mais les falaises magnifiquement découpées avec leur tapis bleu turquoise ont fait passer le temps un peu plus vite.
Finalement après 3 heures de route dans le Nullarbor, je suis arrivé à la frontière de l’état du sud. Quelque chose d’important à savoir que personne ne m’avait vraiment dit et qu’on ne voit clairement indiqué nulle part sauf en arrivant aux frontières des Etats, c’est qu’il est interdit de transporter des fruits et légumes frais d’un état à l’autre, pour limiter la propagation des maladies des fruits. J’avais prévu le coup pour cette fois-ci et heureusement parce que mon camion a été fouillé de fond en comble par le douanier. Mais quand 10 jours avant j’avais franchi la frontière pour le sud depuis le Territoire du nord sur la Stewart Highway, j’avais le frigo plein de fruits et légumes de mes courses de la veille à Alice Springs. J’avais simplement vu un panneau de mise en garde quelques kilomètres avant la frontière mais n’y avais pas tant prêté attention sur le moment. Heureusement que personne n’avait vérifié mon van …
Mise à part des contrôles douaniers, le Border Village à la frontière mérite un petit arrêt également pour son chouette panneau de directions de villes du globe à côté d’un gros kangourou. Également un peu plus loin, on trouve un poste de télégraphe à moitié enfoui dans le sable au village de Eucla, qui vaut bien quelques photos. Et puis la frontière c’est aussi le moment de changer d’heure. La côte sud-ouest est clairsemée de points clés de changement de fuseau horaire, de 30 minutes en 30 minutes, petit à petit on récupère les 2 h 30 de différence avec Perth (j’exagère mais juste un peu).
Mon but après tout ça a été de rejoindre Esperance et ses belles plages de sable blanc. J’avais pensé à quelques arrêts en route mais le sort a joué contre moi. Je voulais aller voir les grottes dont parle Nathan dans cet article mais impossible de trouver la route qui y mène. Déception numéro 1. Je voulais aussi aller voir le réservoir à oiseaux (Eyre Bird Observatory) cependant on y accède par 40 km de route de cailloux et de sable et vu que mon compresseur à air était toujours brisé j’ai préféré ne pas m’y aventurer. Enfin si, je m’y suis aventuré sur 20 km pour ensuite rebrousser chemin après avoir constaté l’état du terrain. Déception numéro 2. Je me suis donc contenté d’aller tout droit, plutôt déçu de ne rien voir d’autre que la route, qui d’ailleurs était droite elle aussi, et même très droite (90 mile straight !).
J’ai mis 2 jours de route au total pour rejoindre Esperance depuis la péninsule (1 800 km). Autant dire que j’ai été plus qu’heureux de trouver ces paysages fabuleux en arrivant, où l’eau turquoise transparente envoie ses vagues sur le sable d’un blanc incroyable.
Comme à peu près toutes les personnes qui viennent par ici, je suis allé rouler (et me baigner surtout) sur la Great Ocean Drive à l’ouest d’Esperance. Je n’ai pas vraiment été déçu des vues ni de la qualité des plages, mise à part la température un peu fraiche de l’eau (ben oui, les Tropiques c’était le bon vieux temps !). Certaines plages d’Esperance sont d’ailleurs en compétition pour la renommée de plus belle plage d’Australie. Personnellement, je garde encore les plages du parc de François Peron sur la côte ouest comme mon top 1 des plus belles plages d’Australie, pour ce que j’en ai vu.
A l’est d’Esperance, je recommande d’aller passer une journée dans le beau parc de Cape Legrand. En particulier, l’ascension du Frenchman Peak, plutôt sportive mais relativement rapide, donne une vue imprenable sur la région.
Un autre incontournable est la plage de Lucky Bay où des kangourous viennent souvent s’abreuver dans des flaques d’eau douce. On y fait de belles photos et aussi de belles rencontres avec ces bêtes sauteuses. Si un gros orage ne s’était pas montré, je serais probablement resté là tout l’après-midi à jouer avec eux. Ce n’étaient pas mes premiers kangourous, loin de là mais cette plage a en plus des couleurs magiques qui rendent la scène encore plus géniale.
Mon dernier arrêt sur la côte sud avant de rejoindre Perth a été le parc de Fitzgerald à 2 heures à l’ouest d’Esperance. Encore un très beau parc avec des plages incroyables, beaucoup de chemins de randonnée et des superbes vues. J’aurais pu être blasé rendu là mais non en fait, on ne s’en lasse pas !
Mais voilà, j’ai quand même dû prendre la route de Perth pour faire les derniers 800 km restants avant de prendre mon avion pour Sydney. En route, j’ai croisé la Wave Rock, un rocher en forme de vague tout simplement, plutôt curieux et intéressant avec ses belles couleurs marbrées, cependant j’ai eu la drôle de surprise de me voir imposer des frais de 10 $ pour pouvoir aller la voir. Au moins, une balade de 3 km autour du rocher qui passe par des lacs de sel (car la région est riche en lacs de sel) permet de rentabiliser un minimum l’investissement.
C’est ici que s’arrête ce fabuleux road-trip de… ha oui quand même ! 11 500 km. Tout ça oui, avec mon van, en seulement 4 semaines. Je comprends pourquoi je trouvais la route longue parfois… Mais une chose est sûre, je n’ai aucun regret et je suis très heureux d’avoir traversé toutes ces terres sauvages et vu évoluer le paysage au fil des kilomètres. Si je devais le refaire toutefois, je le ferais dans l’autre sens car la côte ouest reste mon coup de cœur global et j’aurais aimé finir par ça en apothéose. Je ne suis pas si déçu quand même d’avoir fini avec les kangourous de Lucky Bay…
Mais le voyage n’est pas complètement terminé. Il me reste à explorer cette belle ville qu’est Sydney avant de rentrer dans mon pays froid (d’ailleurs pendant que je cuisais dans le désert, il parait que j’ai échappé au pire hiver québécois cette année). Je vous donnerai mes impressions de touriste de Sydney dans mon prochain et dernier article !
(3) Commentaires
Merci de nous faire rêver 🙂 c’est sublime !! j’ai hâte de découvrir 🙂
ça a dû être un super voyage! ça donne envie en tout cas! 🙂
je prend toujours autant de plaisir à lire tes aventures:)
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