La question de la sécurité se pose naturellement lorsqu’on envisage un PVT au Pérou. Ce n’est pas la première des préoccupations qui vient en tête, mais il est important de s’y pencher.
Le Pérou est globalement l’un des pays les plus sûrs d’Amérique latine, même s’il reste évidemment important d’adopter certaines précautions de base.
Historique
La situation politique du Pérou a toujours été chaotique et les gouvernements démocratiques des années 1980 ont dû faire face à des guérillas, de la délinquance et des difficultés économiques, qui s’améliorent péniblement dans les années 90.
Entre 2011 et 2021, le Pérou connaît 7 présidents différents et c’est la destitution de Pedro Castillo en décembre 2022 qui marque en date les dernières manifestations politiques fortes au Pérou avec de nombreuses grèves et des blocages routiers.
Dans l’ensemble du pays, la sécurité s’est grandement améliorée avec une présence policière en hausse. Les touristes peuvent y circuler sereinement. Quelques zones sensibles frappées par la délinquance restent à éviter, ainsi que certaines frontières avec les pays limitrophes qui peuvent rester des zones délicates (comme la frontière amazonienne avec la Colombie). Vous trouverez une liste précise de ces lieux sur le site France diplomatie : conseil de sécurité pour les voyageurs au Pérou.
Quelques conseils à appliquer pour votre sécurité au Pérou
Ne pas attirer l’attention
Évitez les bijoux voyants, les objets de valeur qui attirent l’attention. Lorsque vous arrivez dans une gare routière ou un aéroport que vous ne connaissez pas, optez pour une tenue discrète qui se fond dans la masse. Cela vous permet de vous acclimater et de sentir si le lieu est une zone délicate ou un endroit sécurisé.
Gardez vos papiers d’identité et votre téléphone dans votre sac banane sous le T-shirt et répartissez l’argent en liquide à différents endroits dans vos sacs.
Pensez à effectuer une copie et/ou une sauvegarde en ligne de vos papiers d’identité et documents officiels en cas de vol ou de perte.
Retirer de l’argent
Pensez à retirer en journée aux guichets. Il est délicat de se promener le soir ou de nuit avec une somme en liquide importante sur soi.
Soyez vigilant la nuit
Certaines balades nocturnes sont à éviter, comme par exemple dans le centre historique de Lima. Les quartiers résidentiels comme Miraflores, San Isidro et Barranco sont plus sécuritaires.
La ville de Cusco est particulièrement sécurisée, notamment grâce à une présence policière accrue, car c’est un lieu très touristique même le soir, contrairement à Piura où même de jour, il est parfois désagréable de passer dans certains quartiers.
Si vous rentrez de nuit, prudence. Essayez autant que possible de faire le chemin à plusieurs. Le taxi est fortement recommandé si vous rentrez tard.
Comment éviter les escroqueries ?
Le risque majeur est de se faire avoir financièrement partout où vous allez. Là où ils ne sont pas affichés, les prix sont parfois faits à la tête du client, par exemple sur les marchés ou dans les taxis.
Renseignez-vous auparavant auprès de votre logement ou des habitants sur les tarifs habituels pour déjouer les petits malins.
Attention aux rabatteurs, par exemple sur les places d’Armes centrales, qui vendent des excursions à la sauvette. Mieux vaut aller en agence, prendre le temps de regarder et comparer les prix.
Ces petites tentatives d’arnaque font aussi, quelque part, partie du jeu quand on voyage dans certains pays : il suffit d’en être conscient pour garder son calme et éviter au mieux de ne pas se faire avoir.
Prendre ses précautions avec les taxis
Lors de votre arrivée à l’aéroport international Jorge Chávez de Lima, il est préférable de réserver à l’avance avec votre logement un taxi pour votre premier trajet. Vous éviterez ainsi les taxistas qui vous alpaguent à la sortie. Leurs tarifs sont exorbitants et les itinéraires douteux.
Quand vous prenez un taxi à Cusco ou Arequipa par exemple, vérifiez bien qu’il s’agit d’un taxi officiel et réglementé par la ville. Ils sont signalisés par un petit panneau sur le toit ou un autocollant sur la fenêtre.
Veillez à toujours fixer le prix de la course avant de monter dans le véhicule, que ce soit une voiture ou une moto taxi. Dans les combis, (petits vans blancs de 10 à 15 places qui relient les villes entre elles), les tarifs sont généralement affichés à l’intérieur. Si vous souhaitez plus de renseignements sur les transports au Pérou, vous pouvez consulter ici notre article dédié.
Note : En journée, si vous prenez un taxi et que vous cherchez votre route, évitez de montrer l’itinéraire sur votre smartphone au chauffeur. Donnez-lui plutôt une destination proche de l’endroit que vous cherchez.
À propos de la conduite
Si vous conduisez sur place ou si vous prenez un bus, vous pouvez consulter auparavant l’état des routes en temps réel. Voici une carte interactive qui signale les perturbations routières et les éventuels bouchons liés aux manifestations ou grèves qui pourraient bloquer les routes.
Il est conseillé d’éviter de conduire la nuit car la conduite de jour est déjà périlleuse par endroits.
Pour s’habituer à la conduite péruvienne, il faut une bonne dose de sang froid et ne pas avoir le mal des transports. Les conducteurs jouent du klaxon comme d’un clignotant, dans certaines zones rurales, le manque de signalisation complique la conduite, les camions doublent parfois à l’aveugle et les véhiculent roulent relativement vite dans les routes sinueuses de montagne.
Le maître mot reste la prudence.
Voyager en bus
Pour les longs trajets, il vaut mieux investir dans une compagnie fiable comme Cruz del Sur et être sûr de retrouver tous ses bagages au terminus. De plus, certaines compagnies à prix réduits ne respectent pas toutes les normes de sécurité.
Il est conseillé d’opter pour une housse de sac à dos fermant à clé, c’est léger, compact et cela sécurise votre sac à dos en soute. Les vols ou les fouilles ne sont pas exclus lors des arrêts. Il est donc important de prévoir un petit sac à dos avec vous dans lequel vous conservez toutes vos affaires les plus précieuses (passeport, argent, bijoux, ordinateur…).
Lors des passages aux frontières en bus, si descendre n’est pas requis, restez dans le véhicule. La frontière avec l’Équateur est une zone particulièrement sensible en raison du trafic de drogue et de la délinquance. (Évitez autant que possible la zone de Tumbes).
Vigilance pendant les fêtes
Lors des grands rassemblements, comme pour la fête de l’Inti Raymi à Cusco qui compte chaque année près de 100 000 touristes et locaux, pensez à ne prendre que le strict minimum sur vous et à bien garder une sacoche ou un sac banane près du corps. Les risques de vol sont plus élevés.
Il en va de même pour les petites fêtes plus locales de la Vallée sacrée ou les carnavals (comme à Cajamarca).
Si vous prenez une consommation, veillez à ne jamais la quitter des yeux et n’acceptez en aucun cas un verre d’une tierce personne qui pourrait risquer de contenir des substances.
Essayez au maximum d’observer les locaux pour calquer votre attitude sur la leur et vous fondre dans la foule. Profitez du spectacle ! Ce sont des moments uniques.
L’équilibre est de mise : pas de paranoïa, pas d’abus de confiance.
Quelques détails techniques
L’eau n’est pas toujours potable
Évitez en toute situation de boire l’eau du robinet. Les canalisations et les traitements de l’eau ne la rendent pas potable. Il est préférable d’acheter de l’eau en bouteille ou d’opter pour une gourde filtrante.
Conseils pour le mal de l’altitude ou “soroche”
Il se manifeste différemment pour chacun. Il va d’un essoufflement léger à des vomissements violents.
Si vous prévoyez des treks en haute altitude, considérez d’arriver un ou plusieurs jours avant pour voir comment votre corps réagit et lui laisser le temps de s’adapter avant de faire un effort en altitude. Vous aurez toujours la possibilité de mâcher des feuilles de coca ou de préparer votre arrivée avec de l’homéopathie (Coca 7ch).
Vous pouvez également consulter notre article sur le sujet : Mal de l’altitude en PVT : symptômes, prévention et témoignages.
Anticiper les coups de soleil
Vous serez plus proche de l’équateur et donc du soleil. Les coups de soleil, les insolations et les brûlures en altitude arrivent vite. Prévoyez une bonne crème solaire.
Partir seul ? Un grand oui !
Il est tout à fait possible de partir seul au Pérou et de voyager sereinement en respectant les conseils de sécurité simples cités plus haut.
Vous retrouverez ci-dessous le témoignage de Marie, ancienne pvtiste au Pérou :
Voyager en tant que femme seule en Amérique latine, ne m’a jamais fait me sentir en danger. Cusco était particulièrement agréable et détendue ainsi que la Vallée sacrée, contrairement à Piura dans le nord où certains quartiers étaient des zones sensibles, même de jour.
Même si mon départ était juste après les manifestations politiques de 2022, tout s’est très bien passé.
Ce qui m’a beaucoup rassurée avant le départ en période de trouble politique et de manifestations, c’est d’échanger avec des gens sur place via les groupes Facebook (Pvtistes/français au Pérou, Francophones et migraciones Peru).
Le fait de se renseigner en temps et en heure sur la situation sur place aide à relativiser. Ce sont des informations rapides et directes pour s’informer autour de l’endroit où l’on veut se rendre car certains y sont déjà. Cela peut même être l’occasion de retrouver d’autres personnes sur place et de démarrer un circuit de visite ensemble.
Le Pérou est un pays très chaleureux et accueillant. Tout en gardant l’œil ouvert, vous y ferez de magnifiques découvertes et des souvenirs inoubliables !
Si vous souhaitez voyager dans les pays voisins pendant votre PVT au Pérou, voici quelques articles utiles à consulter :
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