Bonjour, peux-tu te présenter en quelques lignes ?

Salut, j’ai 25 ans, je suis originaire du Sud de la France mais j’ai vécu pratiquement toute ma vie à Paris.
Adepte des voyages en solo, j’ai cette fois-ci décidé de partir avec ma copine pour l’Australie. Et c’est une expérience magnifique jusqu’ici.

Est-ce qu’avant de partir, tu souhaitais impérativement travailler dans ton domaine ? Si oui, pourquoi ?

Oui, je souhaitais évoluer dans mon domaine professionnel en Australie.
D’abord parce que c’était important pour moi d’étendre mon vocabulaire dans cette branche, mais aussi et surtout pour voir si une autre culture, une autre manière de travailler bousculeraient mon envie de poursuivre ma carrière dans ce domaine.

Parmi les jobs que tu as effectués, duquel tu vas nous parler ?

Je vais vous parler de mon expérience en tant qu’assistant de recherche sur un projet scientifique se déroulant sur une exploitation laitière.

Tu travaillais déjà dans ce domaine dans ton pays d’origine ?

Oui et non ! Je n’avais encore jamais travaillé dans le monde agricole, mais en qualité d’ingénieur chargé d’études en environnement, je suis souvent amené à bosser sur différentes thématiques. Et l’agriculture en est une à part entière !

Comment as-tu trouvé ton emploi ?

J’ai trouvé cet emploi sur Gumtree.
J’ai cherché pendant plusieurs semaines avant de trouver cet emploi, en passant par des moments plus ou moins difficiles.
Avec un PVT, il faut savoir que trouver un emploi dans un domaine spécialisé n’est pas vraiment chose facile (pas le droit de bosser plus de 6 mois pour le même employeur, niveau d’anglais pouvant être bloquant pour certains, etc.).

D’un autre côté, on est dans un pays où la plupart des gens fonctionnent au feeling. Donc si vous faites bonne impression à l’employeur, que vous vous montrez motivé et capable, il vous donnera votre chance.
On n’est pas sur un système du plus diplômé qui aura le poste, mais plutôt sur un système du plus motivé. Du moins c’est mon point de vue !

Ma copine et moi étions clairement surqualifiés pour ce travail, mais le fait de montrer qu’on avait pas peur de descendre d’un niveau et de faire un travail de technicien plutôt que d’ingénieur, je pense que ça a beaucoup joué.

Il faut se souvenir qu’on n’est pas dans notre pays et qu’on ne peut pas se montrer trop gourmand ; alors qu’on ignore tout de leur culture et de leur manière de travailler.
En gros c’est à nous de faire nos preuves, et c’est une erreur de partir trop confiant et de penser que l’Australie vous attend à bras ouverts.

Donc restez patients, vous trouverez un travail qui ne sera peut être pas celui que vous aviez imaginé, mais l’expérience sera enrichissante dans tous les cas !

Au niveau de la recherche en elle-même, ne négligez rien ! Recherche via internet, faîtes du porte-à-porte… Mettez toutes les chances de votre côté et restez patients.

Important ! Si vous cherchez sur internet, sachez qu’un coup de fil sera toujours plus apprécié qu’un email, qui se perdra la plupart du temps au milieu des dizaines d’autres mails reçus pour cette même offre. On est rarement le seul à postuler pour un job, démarquez-vous dès le début !

Comment s’est passé ton entretien d’embauche ?

Mon entretien d’embauche s’ est fait en plusieurs étapes : plusieurs conversations téléphoniques, puis un ultime entretien sur skype.

J’ai postulé à cette offre d’emploi en étant à Perth, et le travail était situé à 1 h de Brisbane… Mais contrairement à ce qu’on peut penser, ça n’a pas joué en ma défaveur car j’ai directement fait savoir à l’employeur qu’on était prêt à se déplacer rapidement pour qu’on se rencontre.

Au téléphone, il faut savoir être convaincant car on part déjà avec un handicap par rapport à ceux qui postulent et qui sont déjà dans les alentours.

Mais pour vous donner une idée, même si le projet était défini, ils ne cherchaient au départ qu’une seule personne pour ce travail. J’ai dit à l’employeur que nous étions deux, mais que ce n’était pas un problème et que l’autre chercherait autre chose s’il n’y avait pas de travail pour deux.

Au final on s’est retrouvés à travailler tous les deux sur le projet, avec bien plus d’heures de travail qu’initialement annoncées par l’employeur.

A-t-on exigé que tu aies des compétences ou des diplômes particuliers ?

Notre employeur nous a dit a plusieurs reprises qu’il avait peur qu’on s’embête car le travail proposé n’était pas à la hauteur de notre niveau d’études.
On a su le rassurer en lui disant qu’on était ici avant tout pour s’imprégner de la culture australienne, et qu’un travail dans une ferme serait de toute façon novateur et intéressant pour nous.

Le niveau d’anglais a, je pense, été un plus pour notre embauche. Être capable de converser au téléphone avec un fermier du fin fond du Queensland, ça le met un peu plus en confiance vis-à-vis de son choix de recrutement.
Ma copine n’avait pas un très bon niveau d’anglais en arrivant ici, et elle avait l’appréhension de prendre la parole face à des Australiens. J’ai tenu la plupart des conversations avec l’employeur. Lors de l’entretien sur skype, elle a tout de même compris le gros de la conversation et a su répondre aux questions de l’employeur.

Même si on n’est pas bilingues, être capable de comprendre ce qu’on nous demande et de savoir à peu près y répondre, c’est indispensable.
Surtout pour un job dans un domaine spécialisé comme celui-ci.

Quelles sont, selon toi, les différences notables entre ton métier en France et en Australie ?

Je pense en général que les anglo-saxons ont un côté bosseur plus marqué que nous les latins.
Les habitués des 35 heures auraient peut-être un peu de mal ici, car en général on travaille plus !
C’est un autre rythme, mais dans mon cas, plus de travail ne voulait pas dire faire moins de choses à côté.
Tu t’organises mieux et tu passes peut-être moins de temps à glandouiller, mais ce n’est pas pour autant que tu n’as pas le temps de bouger et d’aller découvrir les environs !

L’ambiance de travail était très bonne, on était entouré d’employés ayant bossé une bonne partie de leur carrière sur cette exploitation, ils étaient tous très sympas et contents de bosser avec de nouvelles personnes.

Combien étais-tu payé ?

J’étais payé 22 $ de l’heure, et je faisais en moyenne 8 h/j, pendant 12 jours d’affilée pour 2 jours de repos.

En gros je gagnais entre 3 000 et 3 300 $ net/mois (environ 2 000 – 2 150 €).
En France, en tant qu’ingénieur, j’étais à un peu moins de 2 000 € net/mois, certes en travaillant un peu moins d’heures (40 h/semaine en France contre 48 h en Australie).

Juste un point à souligner : un assistant de recherche n’est pas un ingénieur.
À niveau d’études équivalent, je gagne beaucoup mieux ma vie en Australie.

En quoi consistait ton travail ?

D’abord une explication rapide du projet : Une entreprise privée commercialise depuis plusieurs années un « produit miracle » pour les pâtures, qui une fois sprayé sur le champ, aurait plusieurs effets bénéfiques sur ce dernier (croissance accrue des cultures, mais aussi et surtout,  un impact positif sur la qualité du lait des vaches qui pâturent sur les champs traités avec ce produit).
On a donc été embauché dans le but d’apporter des résultats scientifiques, et prouver ainsi l’efficacité de ce produit. Et accessoirement permettre à l’entreprise en question d’étendre leur campagne publicitaire autour du produit.

Mon travail consistait en plusieurs choses :
1 – Accompagner chacun leur tour les trois troupeaux de vaches depuis leur enclos/pâturage à la traite, et vice-versa.
2 – Nourrir les veaux et nouveaux-nés matin et soir.
3 – Mesurer, pour chaque pâture, la matière consommée par les vaches et la croissance végétale (à l’aide d’un appareil mesureur).
4 – Préparer les pâtures (mise en place de clôtures) pour les vaches.
5 – Prélèvement d’échantillon de lait sur chacune des vaches (entre 270 et 300 au total), deux fois par semaine.
6 – Nettoyer l’enclos des vaches à l’aide d’un tracteur (oui oui, tous les jours je conduisais un tracteur).

Simon - assistant de recherche sur un projet scientifique 3

Simon - assistant de recherche sur un projet scientifique 5

Voilà en gros, ma vie de fermier !
Au niveau du rythme ? En tant que personne habituée a se coucher tard et se lever à une heure décente, le rythme de la ferme n’a pas été évident au début :

  • Travail entre 4 h 30 et 7 h 30 (traite du matin)
  • Reprise à 9 h jusqu’à 11 h (préparation des pâtures + campagne de mesure)
  • Re-reprise à 14 h 30 jusqu’à 17 h 30 (traite de l’après midi)

As-tu pu gravir des échelons, voire envisager de rester en Australie grâce à cet emploi ?

Je n’ai pas gravi d’échelon au sein de la ferme, mais le projet était mené en partenariat avec l’université du Queensland.
Du coup on a rencontré beaucoup de monde, et plusieurs personnes nous ont proposé de bosser sur d’autres projets après celui-ci. On les recontactera peut-être d’ici quelques mois, mais pour l’instant on profite de notre temps libre pour découvrir un peu plus le pays !

L’employeur aurait bien voulu nous garder car au-delà du projet scientifique pour lequel on était embauchés initialement, on lui allégeait son emploi du temps et il avait l’air très content de bosser avec des personnes d’une autre culture.

Même si l’expérience a été extrêmement enrichissante et qu’on a vraiment aimé travailler sur l’exploitation, on ne se voyait pas rester fermiers toute notre vie ^^.

Que dirais-tu (constats, conseils…) aux personnes qui travaillent dans ton domaine et souhaitent partir en Australie ?

Si vous avez une formation en environnement et que vous souhaitez venir travailler ici, sachez qu’il y a énormément de projets en cours (en ville et en campagne) à travers l’Australie ! Au delà des offres sur Gumtree et compagnie, n’hésitez pas à vous rapprocher des universités, des entreprises privées et des organisations publiques (collectivités locales/territoriales, mairies) pour trouver un emploi.
Les projets sont parfois sur quelques mois (6 mois dans mon cas), et ça pourrait tout à fait coller avec votre PVT !

Quel(s) autre(s) job(s) as-tu faits pendant ton PVT ?

Aucun pour l’instant, ce job était ma première expérience !

Quels sont tes projets professionnels (ou autres !) aujourd’hui ?

J’aimerais à nouveau travailler sur un projet (mais cette fois ci en tant qu’ingénieur et non plus assistant de recherche), peut être plus en agglomération ! Sydney, Melbourne, Brisbane ? On verra bien où le vent nous mènera.
Un retour en France est prévu, mais pour quand ? On se sait pas encore !
Trop de choses à découvrir avant de revenir à la grisaille parisienne 🙂

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(1)Commentaire

Yannos I |
Merci pour le partage de ton expérience sur la question.

Cela confirme mon intuition que certaines opportunités sont disponibles en Australie, même pour les Backpackers.
Dans le fond c'est comme partout, "when there is a will there is a way".
Au final si tu continues sur ta lancée tu devrais pouvoir obtenir un visa valable et un job très valorisant. Le tout est de savoir si c'est ce que tu veux