Ça fait maintenant 1 an que je vis en France. En 1 an, j’ai eu le temps de me créer une nouvelle vie, de nouvelles habitudes. J’ai dû m’adapter à certaines choses qui, malgré le temps, me laissent toujours aussi perplexe. Ainsi, j’ai décidé de partager avec vous ce que je ne comprends toujours pas en France, certains points peuvent s’apparenter à des unpopular opinions. Bien sûr, c’est un texte à prendre plutôt au second degré, ne vous énervez pas trop vite comme vous, les Français, savez si bien le faire (petit clin d’œil).
Le tiramisu… spéculoos ?
J’adore le spéculoos, ce n’est pas ça le souci. Par contre, si je prends quelque chose au tiramisu au restaurant, je m’attends à avoir un goût de café… mais pas ici. Dans le Nord de la France et en Belgique, le spéculoos est à l’honneur. Ils en mettent partout et vraiment, je ne comprends pas. Je le répète, j’adore le spéculoos, mais pour moi, un tiramisu est au café. Autant écrire « spéculoos » sur le menu, comme ça il n’y a pas d’ambiguïté. C’est peut-être le même délire qu’au Canada avec le sirop d’érable ?
Le Picon bière
Je ne comprends pas cette idée de mettre un alcool au goût orangé dans une bière. Grande fan de base de la bière, je ne vais pas la gâcher en ajoutant un goût d’agrume. On m’a souvent dit : « mais c’est un truc de vieux ça ». Eh bien non… J’ai souvent vu du Picon en soirée, avec des personnes de mon âge. J’imagine que c’est un truc du Nord dont les Français sont bien fiers…
Les merveilleux de Fred
Les merveilleux de Fred, un peu le truc à la mode pour lequel les gens se battent. Ma coloc m’avait dit que je devais tester, mais ça ne m’attirait pas plus que ça. C’est une boule de meringue quoi. Par contre, j’ai eu « la chance » d’y goûter une soirée… Conclusion : je ne comprends pas le délire autour de ce dessert. Ce n’est pas si merveilleux que ça, selon moi. Désolé Fred.
Les publicités à la télévision
Ayant fait des études axées sur la publicité, j’aime bien les analyser, les regarder. À l’université, on nous apprenait à être hyper créatif, à sortir de la boîte pour créer des publicités captivantes. Ici… rien à voir. Je ne comprends pas les publicités de la télévision française qui restent très conventionnelles, sans créativité, limite sans goût. Je dois avouer que celles du Québec me manquent, parce qu’elles sont originales et amusantes, elles font vraiment réfléchir parfois.
Les recruteurs qui demandent des années d’expérience en sortant de l’école
J’ai expérimenté (à mon détriment) la réalité des jeunes diplômés et je ne comprends pas les recruteurs français. N’ont-ils jamais été jeunes et en recherche d’emploi eux aussi ? Parce que c’est logique d’avoir 23 ans et d’avoir 3 à 5 ans d’expérience (hors stage) en sortant de l’école en France. Ironiquement, ils vont te dire « tu n’as pas assez d’expérience » comme si c’était une révélation, comme si les jeunes diplômés ne le savaient pas déjà. Mais bon, c’est la réalité du pays, les expériences et les diplômes obtenus ont beaucoup de valeurs aux yeux des employeurs.
Les pharmacies qui ferment n’importe quand
Au Québec, les pharmacies sont ouvertes généralement de 9h à 20h, tous les jours (oui, même les dimanches). Je ne comprends pas celles ici qui ferment en plein milieu d’un jeudi après-midi. Sans oublier que la plupart sont également fermées les dimanches, comme la majorité des autres commerces. Il faut presque prévoir à la minute près pour aller chercher ses médicaments.
Les Français qui n’ont pas « assez » de vacances
Je crois que c’est ce que j’ai entendu le plus sortir de la bouche d’un Français : « Je n’ai pas assez de vacances ». Même ceux qui ont 8 semaines le diront (c’est 2 mois ça). Quand on compare avec le Québec, on se console, puisque le minimum légal est de 2 semaines. Ainsi, je ne comprends pas lorsqu’ils râlent de n’avoir « que » 8 semaines de vacances. Bon, j’avoue que j’ai commencé à faire le pont aussi… Peut-être qu’avec les années, je vais aussi commencer à râler sur les vacances, qui sait.
La proximité
Je parle ici de la proximité dans les files d’attente. Je ne vais jamais m’habituer à ces Français (pas tous quand même, je généralise) qui se collent littéralement dans mon dos, comme si ça allait aller plus vite. Contrairement, au Canada, nous sommes habitués aux grands espaces. Ainsi, culturellement, nous aimons garder nos distances et respecter la « bulle » des gens, ce qui n’est pas forcément le cas en France. Toutefois, je dois avouer que j’aime beaucoup le fait que ce soit moins individualiste en France. Il y a des pour et des contre je suppose…
Les Français qui essaient (bien fort) de sacrer
Même après 1 an, on continue à me faire la remarque que je suis Canadienne et que j’ai un accent (je ne savais pas). Toutefois, ce que je ne comprends pas, c’est ces Français qui essaient bien fort de « sacrer » et de croire que c’est réussi. Par-dessus tout, ils croient que ce sont des petits mots futiles sans impact. Pour la petite anecdote, j’ai déjà fait un entretien où la recruteuse m’a sorti de nulle part un « tabarnak » (plutôt prononcé tabernacle). Je suis resté surprise et j’ai éclaté de rire en disant : « mais c’est mal vu de dire ça au Québec, c’est un gros mot ». Elle s’est sentie mal, mais surtout étonnée de savoir que ce n’était pas qu’un simple mot parmi tant d’autres. Bref, je ne comprends pas ces Français qui essaient bien fort de sacrer, parce qu’ils ne l’ont juste pas (désolé).
La rivalité entre la Belgique et la France
Une rivalité que je ne comprends pas, car elle est à sens unique, puisque les Belges n’en font pas trop de cas. Devant des Français fiers (surtout dans le Nord), n’osez pas leur dire que vous aimez bien la Belgique. Ils vont tout de suite s’offusquer en répondant : « ils sont bêtes dans ce pays ». Tandis que les Belges, ils n’ont pas trop d’opinion sur leurs voisins, « ils sont sympas » comme diront certains. Surtout que les Flandres françaises, c’est tout comme si c’était la Belgique, non ? Dans tous les cas, j’adore les deux pays.
L’administration qui ne sait autant rien
J’aimerais bien savoir ce qu’apprennent ces gens pendant leur formation pour pouvoir travailler dans une institution administrative. Parce que vraiment, la phrase que l’on entend le plus souvent est : « je ne sais pas ». Ils ne savent littéralement rien. Même que, parfois, tu leur apprends des choses, mais ne sachant pas quoi répondre, ils concluent en disant : « je ne sais pas, vous verrez à votre rendez-vous ». Et finalement, tu arrives à ton rendez-vous et le conseiller n’est pas plus aidant et ne sait pas plus. Avec le temps, suite à plusieurs échanges avec eux, je pourrais devenir imitatrice professionnelle de la CPAM…
(1) Commentaire
Bonjour Meghan. J’ai adoré ton post qui m’a fait beaucoup sourire 🙂
Je ne sais pas si tu cherchais vraiment des réponses ou si tes questions étaient rétoriques.
Mais si ça peut aider, ce que tu ressens c’est ce que les gens veulent dire quand ils parlent du fameux « c’est culturel ».
Il faut réellement le vivre pour comprendre tout à fait.
Je n’aime pas le tiramisu mais c’est du même acabit que les « french fries »: je ne crois pas que les frites soient françaises ni meilleures en France…mais à l’étranger elles sont bleu-blanc-rouge. En principe oui c’est du café mais pourquoi pas mettre du spéculoos je suppose.
Le picon est plus ou moins populaire. Les Alsaciens en boivent très régulièrement. Personnellement j’adore ça.
Pour ce qui est de le mélanger il y a plusieurs raisons.
C’est extrêmement rentable pour ce qui est de l’alcoolisme mondain par exemple.
Comme toi j’adore la bière. Selon moi les bières que l’on trouve dans le Commonwealth et le monde anglo-saxon sont mauvaises. Les bières belges sont généralement considérées comme les meilleures. J’ai souvent vu la Heineken ou la Kronenbourg comme la bière premium d’un bar américain, canadien ou anglais. Sauf que chez nous elles sont considérées comme très moyenne. Elles sont souvent achetées en grande quantité pour des soirées peu chères. Et pour masquer le goût…nous pouvons mettre du picon!
Je ne sais pas pour les autres, mais perso je prends souvent du picon pour cacher le goût d’une mauvaise bière quand je ne peux pas en trouver d’autres.
Notre bulle d’interaction est beaucoup plus petite. Nous avions l’habitude avant la COVID de faire la bise, d’être tactile. C’était normal en France d’être proche physiquement.
Ma première soirée en Australie fut très bizarre: une femme m’a violemment rejeté au moment de lui dire bonjour car je m’apprêtais à lui faire la bise. Je me souviens m’être dit que les Oz étaient malpolis. Pas vraiment, c’est juste une culture différente.
Voilà des petits points qui me sont passés par la tête.
Ce sont les raisons qui font que nos voyages sont des expériences à part entière. Ces petites choses que tu as relevées nous ouvrent l’esprit et nous permettent d’être plus tolérants.
Bonne journée.
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