Le Mexique est l’une des principales destinations touristiques mondiales, et il est impossible de passer à côté de ses multiples patrimoines. De ses œuvres architecturales et artistiques à ses paysages de carte postale en passant par ses sites archéologiques, le pays a beaucoup à offrir et réussit à faire rayonner ses richesses à l’international pour attirer des curieux du monde entier. Les Mexicains ne sont pas en reste, ils adorent eux aussi voyager au sein de leur pays (et à l’étranger) et ne s’en privent pas quand ils en ont le temps et les moyens.
L’importance du tourisme
Par conséquent, le tourisme représente une part significative de l’activité nationale et participe grandement au développement économique et social du pays. Il emploie plus de 4 millions de personnes et génère de multiples autres retombées locales. Il participe également à la transformation du territoire via la création de routes et l’aménagement des villes. Cancún en est un exemple frappant : construite dans les années 1970 sur un banc de sable désertique, la ville est maintenant une station balnéaire complètement urbanisée et une porte d’entrée majeure dans le pays grâce à son aéroport international.
Au Mexique depuis 6 mois, j’ai déjà eu l’opportunité de découvrir plusieurs régions et de parler avec des Mexicains aux origines variées. Je continue pourtant d’être surprise par les nombreuses discussions qui embrasent cette thématique du tourisme. Fiers de leur culture, ils sont toujours ravis partager leurs destinations préférées et toutes autres sortes de recommandations. Il y en a pour tous les goûts ! Pourtant, la majorité des visiteurs se concentrent sur un même parcours très figé. Plusieurs Mexicains disent regretter que les voyageurs se contentent des célèbres endroits surpeuplés sans donner leur chance à d’autres régions moins médiatisées pourtant tout aussi incroyables (et qui ne font pas partie des zones dangereuses qu’il faut évidemment éviter).
Les conséquences du tourisme de masse au Mexique
Quelques-uns questionnent également les conséquences de ce tourisme massif. En effet, le secteur doit répondre à des problématiques de protection et de conservation des sites archéologiques et de l’environnement. Il y a quelques années encore, il était par exemple possible de monter en haut des pyramides de l’ancienne cité de Teotihuacán, située au nord de la capitale : c’est désormais formellement interdit. Pour Pedro, mon guide durant la visite, la vue était certes magnifique mais la détérioration causée par le flux de visiteurs était trop importante pour l’édifice vieux de plus de 1 500 ans.
Des politiques nationales et régionales encadrent et subventionnent les sites touristiques et parcs naturels mais elles sont sujettes à débat et ont été affaiblies par la crise du Covid-19. Dernièrement, plusieurs manifestations ont eu lieu pour demander plus de moyens pour le bon fonctionnement et l’entretien des sites (on peut voir des banderoles de protestations à l’entrée des vestiges archéologiques de Monte Alban ou Tulum par exemple). Au-delà de la protection du patrimoine, se posent des questions sociales à propos des droits des travailleurs et des populations qui peuvent être affectées par le développement de nouveaux projets touristiques (comme dans le cadre du controversé projet du Train Maya). Tout cela témoigne de l’évolution du secteur qui doit actuellement relever d’importants défis et qui ne laisse pas insensible les habitants.
La divergence entre touriste et pvtiste
En permettant de rester un an au Mexique, le PVT donne le temps de profiter des lieux, de se rendre compte, par soi-même, au fil des visites, des différents enjeux qui se jouent dans le tourisme et d’aborder ces sujets (et plein d’autres !) avec de nombreuses personnes. Je trouve fascinant de voir que la diversité du pays s’exprime aussi dans la façon qu’ont les habitants de me le présenter et de me le raconter. Pour moi, ce sont toujours des conversations très intéressantes qui permettent d’en apprendre beaucoup sur le pays, comment les Mexicains y vivent et se l’approprient, et comment ils nous perçoivent, nous, les étrangers.
L’importance de l’offre et des aménagements touristiques est une chance pour pouvoir très facilement sortir, visiter en se sentant en sécurité, et trouver un emploi en tant que pvtiste. Mais cela peut aussi nous enfermer dans une certaine vision du pays en nous coupant d’une réalité plus contrastée. En seulement quelques mois, j’ai constaté une évolution dans ma façon de voyager et d’appréhender le pays. Plus je le découvre, plus je comprends ce paradoxe que certaines personnes m’ont partagé : ce tiraillement entre la volonté et le bénéfice économique de s’ouvrir au monde et de partager leurs richesses, et l’envers du décor avec les conséquences parfois destructrices du tourisme de masse.
Au-delà de l’opportunité de travailler, le PVT au Mexique m’offre un cadre idéal pour découvrir ce pays gigantesque en prenant mon temps et en repensant ma façon de découvrir un pays et sa culture. En adoptant un quotidien de résidente et non pas de vacancière, il me permet de tisser des liens avec des personnes que je n’aurais probablement pas connues autrement : c’est selon moi la plus grande richesse du PVT.
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