Il y a un an jour pour jour, j’étais dans l’avion retour, Lima-Paris, retour de PVT au Pérou. Des larmes, de la tristesse et du bonheur mélangés, une immense gratitude dans le cœur.
Transformée par ce que je venais de vivre, plus de retour en arrière, le visa Vacances Travail avait changé ma vie, ma vision du monde, et les perspectives de mon avenir.
Sur pvtistes.net, nous vous proposons des ateliers pour préparer votre retour. Oui, le retour, c’est une décision qui se réfléchit et j’aurais vraiment BEAUCOUP aimé prendre ce temps pour terminer mon PVT sereinement et préparer par étapes mon retour en France.
Zoom sur ce retour précipité qui m’a énormément questionnée.
Tout a été très rapide.
Début juillet, j’ai reçu un e-mail d’une école d’art à Paris qui validait mon acceptation pour la rentrée de septembre. Danse et théâtre : mes passions. Avec 3 ans d’expérience dans l’enseignement, cette école m’ouvrait les portes pour fusionner l’art et sa magie au monde de l’enfance et de l’adolescence. Me rapprocher d’une vision professionnelle qui me tenait à cœur. Je touchais du doigt une étape importante.
Seul hic ?
Mon PVT se terminait en décembre… Il me restait 5 mois au Pérou.
J’avais évidemment prévu plein de choses, dont passer Noël avec la famille dans laquelle j’étais au pair. Je travaillais également dans une école en tant que professeure d’anglais et je craignais de leur annoncer mon départ pour les derniers mois de mon contrat.
Une de mes grandes craintes était de ne pas avoir tout vu, de partir sans visiter des lieux magnifiques à découvrir et de laisser filer 5 mois d’une expérience unique.
Et puis j’ai pesé le pour et le contre, appelé des amis, des proches.
J’ai compris rapidement que mon expérience en Workaway dans cette magnifique famille de la Vallée sacrée m’avait bien plus appris que toutes les visites touristiques possibles.
Que d’enseigner dans cette école à Urubamba avait été un cadeau pour ma vie professionnelle mais que d’autres étapes m’attendaient ailleurs.
J’ai senti mon intuition me pousser à bouger. Depuis quelques semaines, quelque chose n’était plus juste et je perdais mon entrain.
Bien sûr, j’ai douté.
Au moment de prendre le billet, j’ai fermé les yeux, et je me sentais étrangement sereine. Ma main n’est pas restée longtemps en suspens et j’ai vite cliqué sur “acheter”.
Les au revoir dans ces circonstances sont émotionnellement très intenses.
J’ai savouré chaque seconde des derniers jours avec les gens rencontrés là-bas. En restant au maximum au présent sans anticiper.
Une sensation de déracinement, de déchirement dans le cœur me faisait sentir combien je m’étais attachée à cette terre. Le Pérou est fascinant, surprenant, tellement accueillant et chaleureux ! C’est la nature et la vie spontanée dans toute leur splendeur.
Partir, c’était aussi comme laisser une fenêtre grande ouverte derrière moi. Une famille avec laquelle j’avais vécu des moments inoubliables, des amis rencontrés tout le long du chemin. Certaines et certains sont devenus des personnes de cœur qui m’ont fait grandir, me sentir vivante et m’ont permis de découvrir en moi de nouvelles ressources.
Je ne comprenais pas trop la précipitation des évènements, mais au fond, une petite voix me soufflait d’avancer sans trop poser de questions. Et j’ai fait confiance.
Le 28 juillet 2023 je suis dans l’avion pour l’aéroport Charles de Gaulle, à Paris.
Le retour est étrangement bien plus rapide que l’aller. Lorsque le soleil se lève, je n’ai pas fermé l’œil du vol, la descente sur la terre ferme est salée.
Entendre les gens parler français dans l’aéroport me désoriente, m’agresse, m’agace et m’attriste profondément. La douceur de l’espagnol me manque cruellement. La chaleur et le joyeux bazar bruyant des aéroports péruviens me manque, l’entraide entre backpackers pour sortir les sacs du tapis roulant me manque. D’un coup, tout me manque, j’ai la nausée de la France et envie de repartir immédiatement.
Une semaine après, je sors un soir sous les étoiles, alors que le décalage horaire me tient éveillée à 4 h du matin. À cet instant, les diamants scintillants dans le ciel sont ce qui me relie le plus directement au Pérou car je les admirais aussi depuis ma fenêtre là-bas, à Cusco.
Ce soir-là, je me suis demandée si en rentrant aussi précipitamment, je venais de faire la plus grosse bêtise de ma vie ou de prendre la meilleure décision.
Un questionnement radical, sans entre deux. Passionné, à l’image de beaucoup de mes choix.
Qu’est-ce qui m’a fait rentrer ? Qu’est-ce qui m’a poussée à prendre ce billet retour ? Un concours de circonstances. Une opportunité à saisir et une passion qui dormait dans mes tripes, qui s’est réveillée et ne pouvait plus attendre.
Le départ sonnait comme une évidence à laquelle on s’éveille peu à peu mais que l’on ose pas encore s’avouer car arracher le pansement fait mal. Dire au revoir n’est jamais agréable, surtout quand 10 000 kilomètres nous séparent des gens magnifiques que nous venons de rencontrer, des liens forts que l’on a créés.
Ne pas aller au bout d’un PVT, ce n’est pas grave. L’important c’est d’écouter ce qui est juste pour nous.
Un Visa Vacances-Travail est une expérience unique, propre à chacun, et faire confiance à nos ressentis et à notre petite boussole intérieure est d’une grande aide dans ce type d’expériences.
Aujourd’hui, un an plus tard, je sais que j’ai pris la bonne décision.
La transition entre les Andes vertes et le béton parisien a été un peu radicale, certes. Mais je ne me suis jamais sentie aussi vivante, pétillante et heureuse que depuis que j’ai commencé cette formation artistique. Chaque jour est une brique de plus vers le bonheur et je me sens à ma place.
Oui, le Pérou me manque, car 7 mois ne s’effacent pas. Les lamas, le Machu Picchu et les danses folkloriques me font toujours rêver. J’ai une partie du cœur latino et c’est pour la vie. Je sais que je repartirai sur les routes car voyager est ancré en moi.
Je me sens chanceuse et je ressors grandie de ce PVT au Pérou, un moment de vie unique dont les enseignements sont présents dans mon quotidien. Ce sont des rappels qui m’aident à prendre du recul quand parfois tout s’emballe.
Le Pérou m’a montré entre autres :
- La simplicité de la vie en lien étroit avec la terre pour ne pas oublier d’où l’on vient.
- Le bonheur et la force de sourire et rire au quotidien et dans les épreuves.
- Le courage de sortir de sa zone de confort en permanence pour découvrir les belles ressources que nous avons tous au fond de nous.
- Nous sommes reliés, même à l’autre bout du monde, on parle tous la langue du cœur.
- Et surtout, surtout qu’il faut prendre son temps ! Le retard au Pérou c’est habituel, mieux vaut être patient et prendre les choses avec philosophie et recul, ce qui est valable à Paris où tout va si vite.
Au Pérou, il existe une expression quechua intraduisible en français : “Tupananchiskama”. Le mot au revoir n’existe pas en quechua et les gens se disent “jusqu’à ce que la vie nous permette de nous revoir”.
¡ Tupananchiskama Perú !
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