Mon trek en Amazonie : 3 jours entre jungle, caïmans et piranhas

L’une des choses dont je rêvais en venant en Amérique du Sud, c’était de découvrir l’Amazonie, le fleuve Amazone, ses forêts et les peuples qui y vivent. Je ne pensais pas qu’un jour je pourrais vraiment y mettre les pieds. Et pourtant, me voilà à Leticia, une petite ville tout au sud de la Colombie, à la frontière du Brésil et du Pérou.

Depuis Bogotá, il n’y a qu’un seul moyen d’y aller : l’avion. Deux heures de vol et on atterrit en plein cœur de l’Amazonie. De là, on peut partir en trek ou naviguer directement sur le fleuve. Avec mon copain, on a choisi un trek de 4 jours et 2 nuits dans la jungle. On avait réservé à l’avance un guide trouvé grâce aux groupes Facebook de voyageurs français et heureusement, parce que c’est clairement ce qui fait toute la différence.

Jour 1 : marché, pirogue et caïmans

On retrouve notre guide à 8 h du matin et on commence par le marché local. Il nous fait goûter plein de fruits que je n’avais jamais vus : cupuaçu, guanábana, maracuyá… et il nous montre les poissons du fleuve, dont les fameux piranhas et pirarucu.
Mon copain se laisse même tenter par une spécialité locale : un gros ver blanc de palmier vivant. Moi ? J’ai passé mon tour, rien que de le voir se tortiller, j’avais des frissons !

Ensuite, on prend une pirogue sur l’Amazone pour rejoindre la jungle côté Pérou. Trois heures de marche dans la forêt. Nous croisons des ouistitis minuscules (les plus petits singes du monde !), des oiseaux multicolores, des insectes à l’odeur d’amande amère et même des traces fraîches de jaguar. La jungle est vivante, partout.
À la fin, nous arrivons sur le lac Piranha et notre logement pour la nuit. Une maison flottante posée au milieu de l’eau. Le rêve !

Le soir, on repart en barque pour voir le coucher de soleil, puis on cherche des caïmans à la lampe frontale (on repère leurs yeux qui brillent dans la nuit). Notre guide en attrape un petit et nous montre comment le tenir en lui faisant des “papouilles” sur le ventre pour le calmer (véridique, haha). Sensations garanties.

Après, retour aux maisons flottantes pour le dîner. On repart ensuite pour une rando nocturne dans la jungle. Une tarentule à pattes roses surgit sur notre chemin. Je la caresse du bout des doigts. Elle est douce, presque soyeuse, rien à voir avec l’image terrifiante qu’on peut en avoir. Un serpent à lance de fer, l’un des plus dangereux d’Amazonie, croise aussi notre route.

Jour 2 : pêche aux piranhas et rencontre avec une communauté indigène

Le lendemain, après un petit-déjeuner face au lac, nous partons pêcher… des piranhas. Armés d’une simple branche, d’un fil et d’un hameçon avec du poulet, nous tapons l’eau pour attirer les prédateurs. Ils mordent vite, mais c’est notre guide qui les décroche, vu leurs dents.

L’après-midi, nous naviguons vers une communauté indigène Tikuna, côté péruvien. J’étais un peu mal à l’aise au début, peur de faire le touriste curieux… Les habitants sont plus ou moins accueillants, on discute un peu. lls parlent leur propre langue, vivent dans des maisons en bois, cultivent leurs potagers et pêchent pour se nourrir. Avec un mode de vie simple, mais pas « cliché » : vêtements modernes, téléphones, électricité limitée.

Le soir, nouvelle rando nocturne, encore plus dense que la veille. On croise des chauves-souris, des grenouilles, des opossums… et encore un serpent à lance de fer.
On rentre dormir dans la communauté, on ne s’attendait pas à autant de confort, on dort dans une chambre privée avec lit et une douche froide à dispo. C’est une famille qui a l’habitude d’accueillir des gens, ils ont donc adapté leur logement pour pouvoir recevoir des touristes.

Jour 3 : lever de soleil et dauphins roses

À 5 h 30, on se lève pour aller voir le soleil se lever sur l’Amazone. Le fleuve est immense et calme. Sur la pirogue, on observe des toucans, des aras et même un paresseux endormi.
Retour à la communauté pour le petit-déjeuner, puis le déjeuner. On termine par une dernière rando où notre guide nous montre des arbres aux mille usages. Pour soigner, boire, manger, pêcher, etc. Il nous fait même goûter des termites, au petit goût poivré (assez bon en réalité).

Ensuite, retour en pirogue vers Leticia, un peu fatigués mais la tête pleine d’images. Et là, dernière surprise sur l’Amazone : on aperçoit des dauphins roses ! Leur silhouette est vraiment particulière, ils ne sont pas spécialement beaux. C’est le seul endroit au monde où on peut les voir, et ça c’est magique.

De retour à Leticia, le retour à la « civilisation » paraît presque brutal après ces journées coupées du monde. Pour clore l’aventure, le soir, on traverse la frontière en tuk-tuk (sans aucun contrôle) pour aller boire une caipirinha au Brésil.