Mohvadrouille - Voyage en bateau

Sous les étoiles du pacifique

Pour commencer, petite présentation. Je m’appelle Mohéna, je bosse pour le moment dans le tourisme et en décembre 2016 je suis partie en PVT en Nouvelle-Zélande. J’avais un joli petit plan de prévu au départ… mais ça ne s’est évidemment pas passé comme prévu ! Et dans l’imprévu, j’ai eu la chance de réaliser un de mes rêves, que j’avais un peu oublié.

En juin, après 5 mois sous le soleil, je fuis (oui c’est le terme) le froid et l’hiver de Nouvelle-Zélande pour aller me réfugier à Moorea en Polynésie Française.

Plage, cocotier, soleil, que demande le peuple !

Ben, je vais vous le dire, une occupation ! Moorea c’est joli mais ça reste une île, et moi j’ai tendance à avoir la bougeotte. Il me faut quelque chose à faire, un travail, une activité, un nouveau projet, peu importe, quelque chose (je ne tiens pas en place…). Après quelques conseils demandés à droite et à gauche, un peu de soutien de certains amis sur place et un peu de courage, je me lance dans un truc qui à ce moment-là paraît complètement barré !

J’ai un ami que j’ai connu en Nouvelle-Zélande qui est aux Îles Fidji, sur son propre bateau, et plutôt que de prendre l’avion (qui va me coûter une blinde et qui va me demander beaucoup de correspondances), je décide de le rejoindre en bateau, plus précisément en voilier !
Allez hop hop hop, je prends mon courage à deux mains et je commence à chercher ! Ça fiche un peu la trouille parce que non seulement je me lance dans un truc que je ne connais pas (ou très très peu) mais en plus je n’ai absolument aucune expérience en navigation (et oui je viens de Toulouse, la navigation ce n’est pas trop le sport du coin…).

Le Danika

Pour la recherche, je commence par Internet. Il y a des sites dédiés (Findacrew, La Bourse aux Équipiers etc…), je me créé un profil et j’essaye d’entrer en contact avec les bateaux qui cherchent du monde. Malheureusement par ce moyen-là, je n’ai que peu de retour. Du coup je tente une autre approche, à l’ancienne. Je mets des petites annonces dans les marinas, je discute avec le chef de la capitainerie au passage, je vais voir les petites structures (style café parfois) qui offrent différents services aux marins, pour faire savoir que je cherche (et je laisse mes coordonnées). Surtout, j’utilise un bon vieux truc qui marche du tonnerre sur une petite Île, le bouche à oreille !!! Et comme je me déplace en stop, ça peut aller très vite !

Et effectivement, ça va très vite, en quelques jours j’ai un premier contact avec un capitaine… Bon le premier ce n’est pas le bon… c’est instinctif… je ne le sens pas du tout ! Je préfère suivre mon instinct sur ce coup parce qu’après on se retrouve coincés en mer dans une situation compliquée… Du coup je laisse tomber ce bateau !

J’ai plutôt bien fait de patienter parce que quelques jours plus tard, j’ai un autre coup de fil, d’un capitaine qui cherche quelqu’un pour aller de Polynésie Française jusqu’aux Tonga ou aux Fidji – il n’est pas sûr – avec des petits arrêts en cours de route.
Et puis ce qui est cool, c’est qu’une de mes potes l’a rencontré avant moi (c’est d’ailleurs elle qui m’a recommandée auprès de lui). Du coup j’ai un avis extérieur, ce qui est toujours rassurant.
Je le rencontre plusieurs fois, histoire de mettre les choses à plat, de savoir ce qu’il attend de moi, quel sera le job, s’il demande une participation financière, etc.
Finalement tout colle, aussi bien avec lui qu’avec l’autre équipière sur le bateau. Donc j’embarque sur le Danika, un beau monocoque avec un capitaine américain et une équipière canadienne.

Alors, le capitaine et propriétaire du bateau est capitaine de métier, donc lui, la mer il connaît, la Canadienne, c’est sa première expérience, sauf qu’elle a traversé le Pacifique avant, donc elle a de l’expérience quand même, mais moi je suis complètement novice, je n’ai qu’une vague idée de ce qui va se passer, mais je suis impatiente.
Enfin on lève l’encre et on commence notre petit tour en Polynésie Française, Huahine, Raiatea…

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Sur les hauts de Raiatea on voit l’Île de Tahaa au loin et les belles couleurs de la mer

… Tahaa, Bora Bora (sur 3 semaines) et je découvre en plus des îles, la vie de bateau.

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Nage avec des requins et des raies à Bora Bora

Les îles sont plus magnifiques les unes que les autres (surtout celles un peu oubliées par le tourisme) aussi bien en surface que sous l’eau.
L’eau turquoise, le soleil à fond, le sable fin, les Polynésiens adorables, que du bonheur.

Pour la vie sur le bateau, ça se met en place doucement. J’essaie de prendre mes marques et d’apprendre le plus de choses possible sur la navigation. Mes tâches sont assez basiques, c’est nettoyage, cuisine, un coup de main pour la manipulation des voiles quand il y a besoin.
Ainsi que les shifts de nuit pour les longues traversées.
La cuisine sur un bateau c’est drôle… c’est penché et ça bouge, donc ce n’est pas si simple que ça.

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Eh oui on pêche pendant la traversée, faut bien manger ! Ce jour-là c’était mahi-mahi au menu

On a pris le large fin juillet, direction les Îles Cook ! Première longue traversée pour moi. C’est magique comme expérience, on est au milieu de nulle part, il y a la mer tout autour. Sur le bateau on a l’impression de voler sur l’eau.

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C’est calme et reposant à la fois ! Même si le rythme est difficile avec les shifts de 4 heures et les changements de voile, en fonction du vent.
Le seul gros point noir de ce début d’aventure, c’est le mal de mer… Malheureusement, il a rendu les premiers jours un peu compliqués !

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Mais malgré ça, j’en ai vraiment profité !

Après 6 jours, nous somme arrivés à Rarotonga, île principale des Cooks, en plein milieu du festival de l’indépendance des Cooks.

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Du coup, il y avait pas mal d’animation ! Après la paperasse administrative (immigration, santé, douane), on est allés se dégourdir les jambes. Ben oui, sur un bateau, cela reste limité. Petite parenthèse pour les visas : le service vient tamponner le visa sur le passeport directement sur le bateau. Tant que la douane, l’immigration, la santé et l’hygiène ne sont pas passés, on n’a pas le droit de descendre. Il n’y a pas besoin de faire grand-chose. On est enregistrés sur la liste d’équipage du capitaine, à partir de là on a un visa tourisme (entre 1 et 3 mois selon les pays).
Le seul truc vraiment important, c’est quand on descend du bateau. Il faut repasser à l’immigration, soit pour montrer son billet d’avion parce qu’on descend du bateau, soit pour signaler le bateau sur lequel on repart. Le tout, c’est que le pays soit sûr que tu repartes à un moment donné.

Après ça, on a pu faire le tour et randonner dans la montagne, on a bien récupéré de la traversée.

Et puis on est repartis de plus belle, vers Palmerston, une île privée.

Mohvadrouille - Voyage en bateau 6

Elle appartient à des locaux qui vivent uniquement de la pêche. Une île tellement isolée qu’il n’y a que deux moyens d’y aller : avec le bateau cargo qui ravitaille l’île tous les 4 mois ou avec un bateau privé.
C’est sûrement les gens les plus adorables que j’ai rencontrés, ils sont venus nous chercher sur les bateaux, nous ont fait visiter l’île et nous ont invités à leur table… vraiment adorables.

Comme on n’était pas assez isolés, on est partis sur un récif au milieu de nulle part pour faire un peu de plongée et bien profiter de l’eau turquoise de l’océan ! Sauf qu’en vrai, ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça. On a eu affaire à des requins de récif un peu trop curieux à notre goût, alors on a écourté la baignade et on est repartis pour finir notre voyage aux Tonga.
Pour moi c’est la fin du voyage sur Danika ! Mais avant de descendre complétement du bateau, il faut que je trouve le bateau suivant.

Le Tiama

Ça a été plus facile que ce que je pensais, et très rapide aussi ! Il se trouve que sur l’île, je croise des Bretons, à la base ils ne cherchaient pas forcément quelqu’un, mais après discussion et négociation autour d’une bière, je pars avec eux dès le lendemain !
Et me voilà embarquée sur le Tiama ! Avec un capitaine breton, un couple et un autre backpacker.

Au départ, je partais plutôt confiante, ça faisait un mois et demi que je vivais sur un bateau ; donc je savais à quoi m’attendre.
Enfin en théorie… parce qu’en pratique ce n’est pas tout à fait le cas… les deux bateaux ont certes la même taille mais leur fonctionnement est complètement différent.
Pour résumer, sur le premier bateau on avait une réserve d’eau conséquente, un transformateur d’eau salée en eau douce, un gros panneau solaire et un moteur qui alimente une série de batteries. Donc en résumé, accès quasi illimité à l’eau et à l’électricité pendant la navigation. Et la navigation est automatique.
Sur le deuxième bateau, on a une réserve d’eau limité à 50 L, pas de transformateur d’eau, et un plus petit panneau solaire. Et la navigation est plutôt manuelle.
Donc on change complètement de style de navigation et de vie sur le bateau. Mais ce n’est pas ça qui m’a fait le plus bizarre… Le plus difficile ça a été le changement de langue. Ben ouais, j’ai appris à naviguer sur un bateau américain, donc en anglais, et voilà que je me retrouve sur un bateau français avec un vocabulaire que je ne connais absolument pas. Plutôt drôle comme situation !

On a fait 6 jours de traversée avant d’arriver sur les Îles Fidji !
Et après la paperasse d’arrivée, j’ai changé de bateau et j’ai rejoint l’ami à qui je venais initialement rendre visite, sur son bateau évidemment !

Alors autant pour le premier et troisième bateau, on ne m’a pas demandé de participation, même si j’ai participé à des courses, autant pour le deuxième bateau (le français) on m’a demandé une participation de 17 euros par jour (pour le carburant et les frais dans les ports) plus un partage pour les courses.

Les Fidji

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Puis je suis restée trois semaines aux Fidji ! On a navigué entre les îles du nord de la Fidji, on changeait d’île pratiquement tous les jours, elles sont toutes aussi belles les unes que les autres ! Aussi bien l’île que les coraux autour de l’île !

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C’était de loin les plus beaux spots de plongée que j’ai vu jusque-là (je n’ai pas vu l’Australie encore ;-)). On en a bien profité !!!!

Mohvadrouille - Voyage en bateau 7

Petite Île des Fidji (celle ou le film Cast away avec Tom Hanks a été filmé)

Alors oui on a bronzé, plongé, on s’est reposés, mais on a aussi donné de notre temps à un orphelinat, on a fait des petits travaux dedans pour améliorer l’endroit.

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En tout, je suis partie deux mois et demi. J’ai navigué sur trois bateaux différents (de trois nationalités différentes, néo-zélandais, français et américain), j’ai parcouru 3 745 km (6741 nautical miles) et ai visité 15 îles différentes.

J’ai nagé avec des requins, des tortues, et des raies manta. Vu des milliers de poissons, admiré un tas de récifs et de coraux.

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J’ai randonnée dans certaines îles, fait le tour d’autres, à vélo, en quad ou en scooter.

J’ai appris à essayer, oser, me surpasser.

J’ai rencontré des navigateurs, des locaux, des touristes d’origines différentes.

Bref, j’ai rencontré plein de gens adorables, vu plein d’endroits isolés, reculés et fantastiques.

J’ai vécu une expérience inattendue et magnifique !

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Cette traversée, c’était presque comme un voyage pendant le voyage. Quand j’y repense, j’ai l’impression que c’était un rêve un peu bizarre. Le retour « à la réalité  » après ça, a été dur. Je suis retournée en Nouvelle Zélande pour la suite de mon PVT.

C’était juste complètement fou et incroyable.

Mohvadrouille - Voyage en bateau 8

Un grand merci à Moh pour ce super témoignage. Si vous voulez la suivre, direction son blog ! 😉

Moh

Deux en un :-) un an en Nouvelle-Zélande et un an en Australie !!!
On y va et on voit comment ça se passe :-)

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