Survivre un été à Buenos Aires

L’arrivée de l’été à Buenos Aires, l’une des 4 meilleures saisons de l’année, en ravira plus d’un·e. Le ciel est bleu, le soleil brille, on sort les shorts, la crème solaire et les maillots de bain. C’est la saison des barbecues, des longues journées de vacances, des siestes sur la plage, des glaces… et des coups de soleil, des moustiques, de la transpiration et des canicules ! 

L’été c’est super, mais c’est aussi à prendre au sérieux, surtout lorsqu’on le passe à l’autre bout du monde, dans un pays où il y a autant de climats que de sorte d’empanadas. L’été en Argentine, dans l’hémisphère sud, se déroule de décembre à mars. Le 21 décembre, c’est le jour de l’été, le jour le plus long de l’année. Le 21 juin, c’est la fête du soleil (surtout dans les Andes) et, paradoxalement, c’est l’équinoxe d’hiver et le jour le plus court. 

La chaleur estivale à Buenos Aires 

Bien sûr, si vous passez l’été argentin en Patagonie, vous ne connaîtrez pas de problèmes de chaleur. Au nord de la région, aux alentours de Bariloche, il peut faire chaud, mais les étés sont tempérés. 

En revanche, si vous passez votre été à Buenos Aires, la capitale, il va falloir vous accrocher et surtout vous préparer mentalement et physiquement. Comme à Paris, les Porteñes quittent la ville de Buenos Aires pendant l’été pour se réfugier sur la côte, dans le sud ou le nord (Uruguay et Brésil). 

On entend souvent parler du printemps comme la meilleure saison pour découvrir Buenos Aires, notamment parce que l’été est très chaud. Au printemps, les températures sont douces et il fait assez beau (sauf quand il pleut, et là, ça peut durer pendant plusieurs jours sans s’arrêter, avec des orages et du vent, les bottes de pluie sont un bon investissement). 

Buenos Aires a beau être une ville portuaire, elle n’est pas connectée au fleuve. L’air fluvial ne circule pas dans la ville. Les hauts bâtiments et les routes goudronnées gardent la chaleur vers le sol. L’été peut vite devenir invivable à Buenos Aires. 

Heureusement, la ville a planté des arbres, donc la majorité des rues sont ombragées et vertes pendant l’été. Les végétaux ramènent de l’air pur. 

Les pluies estivales à Buenos Aires 

La météo de Buenos Aires semble être assez aléatoire, mais ce qui est sûr, c’est que quand il pleut, cela ne dure pas une demi-journée. On est loin de la Bretagne et le dicton “Il fait beau au moins une fois par jour tous les jours” ne fonctionne pas.

Quand la pluie arrive en ville, elle s’installe pour plusieurs jours, sans s’arrêter et souvent accompagnée d’orages multiples avec de nombreux éclairs et des coups de tonnerre à faire trembler les murs. On a l’impression que les vagues de chaleur sont tellement fortes que, pour faire redescendre la température, il n’y a pas d’autre choix que de faire tout exploser avec un énorme orage de plusieurs jours et des pluies diluviennes.  Au bout de quelques jours, la pluie se calme et le soleil revient d’un coup. Les températures sont d’abord douces, puis elles augmentent petit à petit jusqu’à devenir de nouveau insupportables. C’est un cercle vicieux très particulier.  

L’humidité estivale à Buenos Aires. 

Il ne faut pas avoir fait des études d’ingénieurs pour comprendre qu’après des pluies diluviennes, le sol est plein d’eau. Puis le soleil revient et avec lui, le phénomène d’évaporation. Les températures augmentent et toute l’eau qui se trouve dans le sol s’évapore et remonte dans l’air. Cela entraîne un taux très fort d’humidité. En quelques minutes dehors, on pègue, on a la peau qui colle, les cheveux qui frisent. 

Il peut parfois y avoir des journées d’été à Buenos Aires où il fait 38°C avec un taux d’humidité à 80 %. Le ressenti est alors encore plus chaud et l’air est carrément irrespirable. 

Les moustiques à Buenos Aires. 

Dans la famille “un été à Buenos Aires”, je demande : les moustiques. Ils font bien sûr partie du lot, puisqu’ils s’épanouissent dans la chaleur et l’humidité. Ils pondent leurs œufs dans les eaux stagnantes, comme les mares, les flaques d’eau, les récupérateurs d’eau de pluie… Tout est bon pour qu’ils prolifèrent. 

Le mois de février 2024 a par exemple connu une remarquable invasion de moustiques. 

TW : Les images sont terrifiantes.

Il existe bien évidemment des anti-moustiques “repelente” très efficaces, à appliquer sur la peau, en spray, en crème ou en aérosol. Le monopole semble être tenu en Argentine par l’entreprise SC Johnson, et les produits sont souvent de la marque OFF ou Raid. Il faut penser à en acheter avant la grosse saison puisqu’après, ils peuvent être difficiles à trouver et également beaucoup plus chers. Pendant les périodes d’invasion, les magasins sont rapidement en rupture de stock. Dès qu’ils ont des nouveaux produits, ils sont mis sous vitrine fermée à clef et leur vente est limitée à un certain nombre par famille. 

Les moustiques d’Argentine sont présents toute la journée, pas seulement le soir. Ils piquent à travers les vêtements, donc le spray est obligatoire partout et tout le temps. Vous sentirez d’ailleurs, en vous promenant dans la rue, les anti-moustiques des autres personnes (les odeurs ne sont pas les mêmes que celles que l’on connaît en France). Pour l’extérieur, les spirales vertes Raid à faire brûler fonctionnent très bien. Pour l’intérieur, il y a les aérosols ou les plaquettes bleues Raid qui se branchent sur des prises. 

Les moustiques ne sont pas seulement embêtants parce que leurs piqûres grattent. En Argentine, ils peuvent aussi donner la dengue. Il faut donc être prudent·e et sérieux·se sur le sujet. Il y a d’ailleurs des campagnes de prévention qui commencent dès le printemps avec des affiches dans le métro, dans la rue, sur les bâtiments et même sur le site du Ministère de la santé.

La dengue se transmet par le sang, par piqûres de moustiques infectés par la maladie. De nombreuses infections sont asymptomatiques et bénignes, mais il existe des formes plus sévères qui peuvent entraîner la mort. Excepté la prévention et la protection contre les moustiques, il n’y a pas de traitement contre la dengue. La détection précoce et l’accès à des soins appropriés est la meilleure façon de réduire les complications. 

Les symptômes les plus courants sont des fortes fièvres, des maux de tête, des courbatures, des nausées et des éruptions cutanées.  

Il est conseillé d’éviter les parcs et les zones vertes en fin de journée, et parfois même de les éviter tout court. Soyez attentif·e·s aux infos, et s’il y a des vagues de moustiques, protégez-vous, couvrez-vous. 

La climatisation à Buenos Aires 

Ce qui vous permettra de rester un peu au frais, de dormir correctement et de ne pas trop souffrir de la chaleur, c’est assurément la climatisation. On peut la détester pour plein de raisons : ce n’est pas écologique, c’est trop froid, ça rend malade… Mais c’est aussi quasiment vital pour certaines personnes, notamment les plus fragiles (les personnes âgées, les enfants…). Bien sûr, il ne faut pas en abuser. Ça ne sert à rien de faire tourner votre climatisation à 19°C pendant tout l’été. Il est d’ailleurs conseillé, sur les spots publicitaires, les recommandations gouvernementales et directement sur les étiquettes des boîtiers de climatisation, de mettre le thermostat à 24°C. C’est largement suffisant et parfois même encore trop frais. 

Tous les logements ne sont pas équipés de climatisation. Si vous avez prévu de rester quelque temps à Buenos Aires pendant l’été, privilégiez ceux qui sont climatisés. S’il n’y en a pas, assurez-vous qu’il y ait au moins un ventilateur. C’est vraiment indispensable. L’efficacité n’est pas la même, mais cela peut vous aider à dormir et éloigner un peu les moustiques. 

La climatisation est autant utile contre la chaleur que contre l’humidité. Elle est parfois tellement élevée que, vos vêtements et vos cheveux ne sèchent pas. Toutes vos affaires sont humides. Pouvoir mettre un peu de climatisation, ou au moins de l’air tournant dans une pièce, permet de l’assécher un peu. 

Tous les moyens sont bons pour se rafraîchir 

• Trouver une piscine : malheureusement, la ville de Buenos Aires n’est pas très bien équipée en piscines municipales. La plupart des piscines collectives se trouvent dans les “country club”, les clubs de sport, réservés à celles et ceux qui y sont inscrit·e·s. Vous devez donc trouver un·e ami·e avec une piscine dans sa résidence ou sur son rooftop. Vous pouvez également devenir votre propre ami·e et louer un logement dans une résidence ou une maison avec une piscine. 
• Aller au cinéma : c’est un super plan. Le cinéma à Buenos Aires n’est pas très cher comparé à la France. Environ 3,50 € la place. L’air est frais, et vous profitez d’une séance de cinéma. C’est une très bonne combinaison pour un après-midi ou une soirée. En Argentine, la plupart des films diffusés le sont en version originale, sous-titrée en espagnol. Si vous parlez anglais, vous trouverez forcément un film à voir. 
• Aller au musée : autre proposition culturelle qui permet d’allier la fraîcheur avec un bon moment. Le Musée d’Art contemporain (MACBA), le Musée national des Beaux Arts de Buenos Aires, le Musée d’Art latinoaméricain (MALBA) et de nombreux autres sont disponibles dans la capitale. 

• Faire un tour dans un grand centre commercial : pour ceux qui aiment flâner dans les boutiques, vous pouvez vous rendre dans l’un des nombreux centres commerciaux de la ville pour y passer un moment au frais et faire votre shopping. Il y a les magnifiques Galerias Pacifico, qui valent le détour pour la beauté du décor. Pour des centres plus classiques, vous pouvez vous rendre au Recoleta Mall, au Alto Palermo ou au Abasto.
• Passer l’après-midi dans un café : la ville de Buenos Aires en est remplie. Prenez un livre, des écouteurs, commandez un café et une pâtisserie argentine et vous voilà partie pour un après-midi de fraîcheur sympathique. 
• Aller s’acheter une glace : c’est une tradition en Argentine. La glace argentine est connue pour être excellente et, en plus, comme toute glace, elle rafraîchit. Les chaleurs estivales sont donc une excuse parfaite pour en manger tous les jours. Vous pouvez en acheter des petits pots individuels ou prendre des gros pots entre 500 g et 2 kg que vous pouvez conserver au congélateur. La ville compte de nombreux glaciers, vous n’aurez aucune difficulté à en trouver un.  Conseil : allez tester la glace au chocolat, ou les Franuis (framboises gelées enrobées de chocolat) chez Rapanui.

• Prendre plusieurs douches dans la journée : il ne faut pas hésiter à prendre une douche quand on sent que la chaleur du corps n’arrive pas à redescendre, même sans faire de mouvement. Mettre des pains de glaces ou une bouteille d’eau gelée dans un torchon mouillé et le poser sur le ventre pendant plusieurs minutes est aussi une façon de faire baisser la température. 
• Ne pas faire de sport à l’extérieur dans la journée : ça parait évident, mais c’est utile de le rappeler. Ne pas en faire tout court si les températures restent très élevées même la nuit. Si vraiment vous tenez à faire du sport, prenez un abonnement dans une salle de sport.
• Boire beaucoup d’eau : pareil, cela semble évident, mais la déshydratation est très vite arrivée. C’est une précaution obligatoire à prendre donc nécessaire à rappeler. 
• Sortir de la ville  : si vous en avez les moyens, allez sur la côte (4 heures en voiture). La côte atlantique argentine n’a pas bonne réputation. Les paysages ne sont pas très beaux et, souvent en été, les plages sont bondées. Mais au moins, vous prendrez l’air marin et vous pourrez vous tremper dans les eaux froides de l’océan. Vous pouvez aussi prendre le train pour aller à Tigre (1 heure), ville construite sur le fleuve. Les rues sont des canaux, il n’y a pas de voiture, mais des bateaux. La proximité avec l’eau amène un peu de fraîcheur. 

Courage, l’automne est bientôt là ! 😉