Il y a quelques temps, j’ai été invitée par l’Office du Tourisme de Taiwan à aller découvrir cette nouvelle destination du PVT de façon peu conventionnelle : à vélo ! Pendant 9 jours, j’ai parcouru près de 900 kilomètres tout autour de Taiwan. Ce fut pour moi l’occasion de découvrir la richesse de cette île bien plus grande que ce qu’on peut le penser.
Ce qui m’a convaincue qu’un PVT à Taiwan pouvait être une bonne expérience, ce sont les paysages (bien plus variés que ce que j’imaginais), le coût de la vie peu élevé, et cette culture unique, ayant de fortes influences à la fois chinoise et japonaise.
J’arrive la veille du départ, à Taipei. Je rencontre deux Singapouriens, avec qui je vais réaliser cette grande aventure. C’est la première fois que je viens à Taipei et je découvre la ville totalement illuminée en soirée. Il ne me faut que quelques minutes pour apercevoir la Taipei 101, la plus grande tour du pays, qui domine la ville du haut de ses 449 mètres. Je goûte littéralement aux joies de Taipei en allant déguster les délicieux mets de l’un des nombreux marchés de nuit (night-markets) de la ville. Cette première soirée est tout de même assez courte. Demain, on se lève à 6 heures pour le grand départ !
Jour nº1 : de Taipei à Jiaoxi – 96 kilomètres
Le jour du départ, je rencontre mes autres camarades d’aventures : nous serons 16 à effectuer ce voyage. Mes camarades viennent d’Amérique du Nord, d’Amérique centrale, d’Europe et d’Asie. Le rendez-vous est donné à la mairie de Taipei, le point de départ de notre voyage. Là, nous rencontrons les équipes qui vont nous encadrer.
Taïwan organise chaque année à cette période un grand festival de vélo autour de différentes courses allant de quelques heures à plusieurs jours. D’autres équipes partent en même temps que nous, mais elles iront dans l’autre direction. Après avoir découvert nos vélos, nous nous élançons pour de bon vers 10 h. C’est parti, maintenant, on ne recule plus, il va falloir faire le tour du pays et revenir dans 9 jours à la mairie de Taipei. Premiers coups de pédales et quelques frayeurs plus tard (les joies du vélo en ville), nous quittons à bonne allure Taipei et sa banlieue.
La première difficulté pour moi arrive plus tôt que je ne l’avais espéré : la côte de Jifu road dans le district de Nuanan. C’est notre première grosse côte, et après quelques minutes, je décide de descendre de mon vélo et de finir à pied (mettre le pied à terre dès la première matinée du voyage n’augure clairement rien de bon). Mais heureusement, bonne surprise, je découvre que je ne suis pas la seule à le faire. C’est la première fois qu’on me dit qu’après une côte, il y a toujours une descente… Celle-ci commence par un long tunnel de quelques kilomètres où nous entrons tous ensemble (les plus sportifs nous avaient attendus plus haut). Nous continuons à descendre jusqu’à notre pause-déjeuner. Je réalise à ce moment que nous avons quitté la ville. Nous sommes désormais dans le petit village de Shifen, connu pour son imposante cascade de 20 mètres de haut et de 40 mètres de large (la plus large de Taiwan), son passé de ville minière, ses vieilles rues (la rue principale est parcourue par l’ancienne ligne de chemin de fer) et son festival de lanternes.
Je n’ai pas eu la chance d’apercevoir la cascade, mais elle avait l’air assez joli. Jugez par vous-même :
Après le déjeuner, nous reprenons la route pour rejoindre rapidement le Old Caoling Tunnel et la ville de Fulong. Il s’agit d’une ligne de chemin de fer désaffectée, remplacée dans les années 1980 par une ligne plus moderne. L’ancienne ligne a été transformée en une petite piste cyclable d’un peu plus de 2 kilomètre qui nous a permis de rejoindre la ville de Fulong sur la côte Est. Il y avait un peu de monde ce jour là (un dimanche), mais la promenade était sympathique. Il y a même de la musique dans quelques parties du tunnel. En sortant, nous nous retrouvons nez à nez avec la mer des Philippines, qui nous fait face. En contrebas, on peut aussi apercevoir quelques fermes piscicoles (les courants d’eau froide et d’eau chaude favorisent l’aquaculture dans la région).
Nous terminons la journée à vélo le long de la côte. Commençant à bien sentir la fatigue, je commence à compter les kilomètres qui nous sépare de notre hôtel à Jiaoxi où je sais que des sources d’eau chaude nous attendent. Après le dîner, nous partons avec une bonne partie de notre équipe pour nous balader dans la ville. Jiaoxi est reconnue pour ses sources naturelles d’eau chaude et on en trouve en effet plusieurs dans la ville. Les habitants et les touristes peuvent venir se faire un petit bain de pied à tout moment. L’eau y très chaude, on sent immédiatement l’effet sur ses pieds et ses mollets mis à dure épreuve pendant cette première journée. Et puis on ressort de là avec une peau toute douce.
La journée se termine avec un petit fish spa pour moi (d’autres préfèreront aller goûter les spécialités locales au night market) puis par un passage à la piscine de l’hôtel qui propose ses propres sources d’eau chaude et des massages par jets d’eau. Je termine cette première journée en prenant soin de mes muscles endoloris grâce aux jets d’eau tout en contemplant la constellation d’Orion qui me fait face. Éreintante, mais plutôt sympa cette première journée !
Jour 2 : de Hualien à Ruisi – 75 kilomètres de vélo
Nous commençons cette deuxième journée de vélo par… un trajet en train. Toute une portion de la route est jugée trop dangereuse par les organisateurs.
Sur cette partie, il n’y a pas vraiment de pistes cyclables et les routes sont assez étroites. Même si la route semblait assez fantastique, juchée à flan de colline, elle n’est pas adaptée pour de nombreux cyclistes (voici une vidéo pour ceux qui voudraient avoir un aperçu).
Des trains font tout le tour de l’île. Sur la côte Est (la partie la moins peuplée de Taiwan), les trains s’arrêtent généralement à toutes les stations. Au cours du trajet, nous entrevoyons le Taroko National Park, un des parcs nationaux les plus populaires (et apparemment un des plus beaux de l’île), connu notamment pour ses gorges de Taroko, longues de 19 kilomètres, et ses sentiers de rando. Quand nos guides nous en ont parlé, je me suis promis d’y aller un jour. Regardez plutôt :
Arrivés à Hualien, nous enfourchons nos vélos (ô douleur, ô désespoir pour mon fessier, les courbatures de la veille étant bien présentes !) et nous voilà entrant dans la East Rift Valley, aussi connue sous le nom de vallée de Huatung, une magnifique vallée encaissée entre la chaîne de Chungyang à l’Ouest, la principale chaîne de montagnes de Taïwan qui occupe tout le centre du pays (il y a plein de montagnes à Taiwan, le plus haut sommet se trouve à 3 952 mètres) et la chaîne de Haian à l’Est, plus petite, qui longe la mer des Philippines. Cette vallée fantastique s’étire sur 180 kilomètres environ. Cela tombe bien, nous irons jusqu’au bout !
Beaucoup moins peuplée que l’Est du pays et peu touristique, la vallée est très agricole, avec des rizières et de la verdure à perte de vue. Nous y sommes à la bonne saison : le riz n’a pas encore été récolté (plusieurs récoltes sont effectuées dans l’année) et la couleur des rizières commence à virer au doré, signe que les récoltes vont bientôt être faites. Même si le ciel bleu n’est pas au rendez-vous cet après-midi là, tout ce vert et cette nature fait un bien fou. Dans l’après-midi, nous quittons la route principale pour nous enfoncer encore plus dans la campagne. Il n’y a quasiment personne là où nous pédalons.
En fin de journée, alors que nous rejoignons notre hôtel dans une toute petite ville, j’ai la mauvaise surprise de découvrir que j’ai crevé. Les deux vans, qui nous accompagnent tout le long de notre trip, n’ont pas pu venir sur cette portion réservée aux cyclistes. Qu’à cela ne tienne, une de nos accompagnatrices me donne le sien. En l’espace de 10 secondes, me voici sur un nouveau vélo, abandonnant derrière moi l’ange gardien qui a récupéré mon vélo crevé (je ne vais pas vous cacher que je m’en voulais pas mal de la laisser seule à l’arrière, mais c’est elle qui m’a dit de faire comme ça).
Ces deux premiers jours ont été fantastiques, j’en ai pris plein les yeux, surtout dans la East Rift Valley. Physiquement, c’était un peu plus compliqué. Je ne suis pas une grande sportive dans l’âme et je n’avais jamais fait autant de sport dans un si court laps de temps. Malgré la fatigue, un gros challenge m’attend demain : atteindre la barre symbolique des 100 kilomètres en une seule journée. J’avais réussi à faire 96 kilomètres la première journée, donc ça ne devrait pas être totalement impossible à atteindre. Toutefois, à ce moment-là, je n’avais pas deux jours de vélo dans les pattes…
(3) Commentaires
Génial ! Merci beaucoup, c’est chouette de lire un article sur Taiwan et ça donne vraiment envie d’aller y faire un tour, aussi bien pour les paysages grandioses que pour la culture Taïwanaise. C’est mon projet pour septembre prochain de partir en PVT à Taiwan et comme les accords sont très récents, il y a encore peu de témoignages. Comptes-tu nous partager la suite de ton séjour ? Et penses-tu faire une sorte de débriefing sur la destination pour un PVT (facilité de trouver un travail, niveau de vie, l’anglais est-il couramment parlé…). Merci d’avance !
Malheureusement, je ne suis pas partie pour un PVT là-bas, mais juste en touriste (même si je dois avouer que ça me tenterais bien, mais je vais avoir 31 ans dans moins d’un mois et je pense que je vais demander un PVT Australie avant la date limite).
Par contre, si j’;avais eu 2-3 ans de moins, je pense vraiment que ça aurait été une destination que j’aurais sérieusement envisagée (ensuite, je pense que connaître un peu de mandarin serait très bien). .
Pour l’anglais, tout ce que je peux te dire, c’est que lors de mon séjour, en vérité, il n’y avait pas grand monde qui parlait anglais. Heureusement, les deux Singapouriens étaient là et pouvaient traduire facilement en mandarin (langue très répandue à Taïwan avec le taïwanais
Comme c’est beau! Et quelle bonne idée l’expérience à vélo !
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