8L’avortement (l'IVG) dans les pays du PVT


Avorter est un droit (pourtant loin d’être acquis de partout dans le monde) qui peut devenir très difficile d’accès dès que l’on part en PVT. Voici un aperçu de l’accès à l’IVG dans les pays du PVT. Il faut savoir que les assurances PVT maladie-hospitalisation-rapatriement ne couvrent jamais les frais liés à la contraception ou à l’IVG. Il y a peu de chances que vous puissiez bénéficier de la gratuité de l’intervention et des consultations dans les cliniques locales, n’étant pas résident permanent ou citoyen du pays en question.
Dans tous les cas, n’hésitez pas à expliquer votre situation au médecin ou à la clinique d’avortement et à négocier les prix.

Si vous souhaitez avoir une IVG dans un pays où cela est illégal, il y a deux solutions : revenir en France, en Belgique, ou dans un pays où cela est légal, ou avorter illégalement. Les conditions sanitaires d’une IVG clandestine ne sont pas garanties. Pour votre santé mentale et physique, nous vous conseillons, si possible, de l’éviter.
Si cela n’est pas possible, essayez de vous renseigner le plus possible sur la procédure et sur la réputation des soignants qui pratiqueront l’avortement. Cela n’est bien sûr pas évident lorsqu’il s’agit de pratiquer cet acte dans le plus grand secret…

Argentine

L’avortement est légal en Argentine depuis 2020. Avant cette date, il était illégal d’avorter, sauf dans certains cas (viol, dangers pour la santé de la femme et du fœtus).

Australie

Ce que dit la loi :
Depuis octobre 2019, l’avortement est légal dans tous les États australiens. Toutefois, les législations varient d’un État à un autre :

État Date limite
Australian Capital Territory Pas de limite de gestation
Tasmanie 16 semaines
Queenstown 22 semaines
Victoria 24 semaines
Western Australia 20 semaines
New South Wales 22 semaines
Northern Territory 24 semaines
South Australia 22 semaines et 6 jours

Où avorter ?
Il existe un réseau national de planning Familial, avec une branche différente pour chaque État. Adressez-vous à l’agence la plus proche de chez vous, pour un premier contact, un rendez-vous, ou la recommandation d’une clinique. Vous pouvez aussi faire une recherche Google « Abortion clinics + Nom de l’État ».

Le prix :
Le prix est variable tout d’abord en fonction des États, mais aussi des cliniques. Depuis 2013, le prix de l’IVG a drastiquement diminué grâce à la réglementation tarifaire du médicament abortif, il faut donc compter au moins 200 $ (consultation + médicament) pour un avortement médicamenteux.
Pour un avortement chirurgical, les prix peuvent débuter à 1 000 $. À lire : Australie, test de grossesse et avortement.

Brésil

L’avortement est illégal au Brésil, sauf deux conditions : si la vie de la femme est en danger ou si la grossesse non-désirée est liée à un viol. La loi brésilienne criminalise même l’IVG : la femme y ayant recourt risque jusqu’à 3 ans de prison ferme. Afin d’avorter, nous vous conseillons d’aller dans un autre pays d’Amérique latine où il est autorisé ou de rentrer en France au plus vite.

Canada

Au Canada, l’IVG est légale dans toutes les provinces et territoires. Il ne semble pas y avoir de limites pour pratiquer l’IVG, même si dans les faits, cela semble difficile d’y avoir accès après 20 semaines.

Si l’IVG est légale, il peut être difficile d’accès, notamment dans les endroits ruraux (heureusement, des zones auparavant non-dotées de dispensaire pratiquant l’IVG le sont aujourd’hui, c’est par exemple le cas de Summerside sur l’Île-du-Prince-Édouard).

Les centres hospitaliers publics seront les principaux lieux où obtenir une IVG, qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale.
Si l’on est pas couverte par l’assurance provinciale (c’est le cas des pvtistes), une IVG peut coûter de 200  $CA à 1 500 $CA.

Chili

L’histoire  de l’avortement au Chili porte le poids du passé et  particulièrement de celui de la dictature, puisque c’est le Général Pinochet qui l’interdit totalement (il existait alors depuis 1931 en cas de danger pour le foetus ou pour la santé de la mère). Près de 30 ans après, le 2 août 2017, une dépénalisation de l’avortement a été votée au Chili mais seulement pour trois cas spécifiques : l’interruption volontaire de grossesse ne peut avoir lieu qu’en raison de risques pour la santé de la mère, d’un foetus non-viable ou en cas de viol. Si cette loi est une avancée historique dans une société profondément conservatrice, elle n’en légalise pas pour autant l’avortement en tant que tel (les femmes concernées par ces exceptions désormais autorisées par la loi ne représenteraient que 3 % des femmes qui avortent). Les blocages existants concernant cette légalisation reposent sur le principe du droit à la vie énoncé dans la Constitution chilienne. Un premier pas donc, mais la marche pour une dépénalisation totale de l’IVG reste longue.

Toutefois, en cas de besoin, sachez que « la première et unique unité hospitalière du pays spécialisée dans les interruptions de grossesse [se trouve] au sein de la maternité de l’hôpital San José, à Santiago » (interview de Libération).

Corée du Sud

Ce que dit la loi :
Jusqu’en 2020, l’avortement chirurgical était interdit et illégal, en Corée du Sud (mis à part dans certains cas comme le viol).
L’avortement y restait courant mais la seule alternative pour y avoir accès était de passer par la filière clandestine. En Corée du Sud, les interventions clandestines semblent être pratiquées dans de bonnes conditions. Nous n’avons pas plus d’informations, mais cet article Avorter en Corée est intéressant. Il semble que l’avortement médicamenteux soit accessible.
En avril 2019, la Cour constitutionnelle sud-coréenne a jugé l’interdiction de l’IVG contraire à la Constitution, et demandé au gouvernement de modifier la législation avant le 31 décembre 2020. Cependant, il n’y a toujours aucun cadre légal autour de l’avortement. Nous ne savons donc pas si à l’heure actuelle il est possible pour toutes d’avoir accès à l’avortement.

Où avorter ?
Les témoignages restent rares, mais voici quelques récits (en anglais) : Getting an abortion in Korea
 et My abortion in Busan.

Le prix :
Certaines sources parlent de 400 euros environ, d’autres de sommes autour de 1 500 euros. Il semble que le consensus soit 500 000 won (400 euros).

Colombie

L’avortement est légal en Colombie depuis février 2022, et ce jusqu’à 24 semaines. Jusqu’ici l’IVG était illégale, sauf dans les cas de mise en danger de la mère, l’existence d’une malformation du foetus qui pourrait s’avérer dangereuse, dans les cas de viol et d’inceste.

Équateur

L’avortement en Équateur est illégal, sauf en cas de viol ou de danger pour la santé de la femme, jusqu’à 12 semaines. Les femmes qui ont recours à l’IVG risquent entre 5 et 7 ans de prison.

France

Toute femme, qu’elle soit mineure ou majeure, a le droit de demander l’interruption volontaire de sa grossesse auprès d’une sage-femme ou d’un médecin. Même si vous n’avez pas la nationalité française, il est tout à fait possible d’avoir accès à l’avortement (IVG). De plus, il existe une prise en charge totale de ces soins à l’hôpital.

Hong-Kong

L’avortement n’est autorisé que dans le cas où la grossesse présente un risque pour la femme et/ou le fœtus, ainsi qu’en cas de viol, ou si la femme enceinte a moins de 16 ans, et ce jusqu’à 24 semaines. L’avortement est cependant largement pratiqué clandestinement dans les hôpitaux privés et plannings familiaux, où l’on vous posera moins de questions (il faut tout de même avoir au minimum 2 000 dollars en poche pour les hôpitaux privés).

Japon

Ce que dit la loi : L’IVG est légale sous certaines circonstances, au Japon (notamment pour cause de danger pour la femme ou de risque économique). Autant dire que les conditions sont suffisamment larges pour que l’avortement soit pratiqué sans rencontrer d’opposition majeure. Cependant, l’accord écrit du partenaire est normalement obligatoire. L’avortement médicamenteux (jusqu’à 9 semaines de grossesse) et l’avortement chirurgical (jusqu’à 22 semaines de grossesse) sont possibles.

Où avorter ? À savoir qu’il peut être difficile de trouver une clinique effectuant l’avortement au delà de 12 semaines et qu’il sera encore plus cher (vous devrez être hospitalisée). Vous ne devriez pas avoir trop de mal à trouver une clinique vous acceptant avant ce délai, idéalement avant la dixième semaine (opération en ambulatoire). Il y aura au moins 3 consultations (pré-opératoire, opération et post-opératoire).
Dans tous les cas, il est préférable de parler japonais ou d’emmener quelqu’un pouvant faire la traduction pour vous, certaines cliniques refusant d’effectuer ce type d’opération au moindre problème de communication avec la patiente.
Si vous ne connaissez personne susceptible de vous aider, le site Japan Health Info offre un service de traduction et de mise en relation avec des hôpitaux à moindre coût.

Le prix :
Les prix varient entre 100 000 et 200 000 yens, non remboursé par la sécu japonaise.

Mexique

Le 7 septembre 2023, la Cour suprême mexicaine a statué que pénaliser l’avortement était inconstitutionnel. La décision obligera le service public fédéral de santé et toutes les institutions fédérales de santé à proposer l’avortement à toute personne qui en fait la demande.
Vous pourrez faire une recherche « clinica de aborto en… ». Dans certaines cliniques, les prix varient : plus la grossesse est avancée, plus l’avortement coûte cher. Il faut compter entre 2 800 pesos et 9 000 pesos.

Nouvelle-Zélande

L’avortement est dépénalisé en Nouvelle-Zélande depuis 2020, jusqu’à 20 semaines.
Avant 2020, l’IVG était considérée comme un délit passible de 14 ans d’emprisonnement, même si aucune femme n’avait été condamnée.

Où avorter ?
Vous pouvez contacter un centre Family Planning pour obtenir un rendez-vous ou avoir des références pour bénéficier d’une IVG en toute sécurité.

Le prix :
L’avortement est gratuit pour les Néo-zélandais et les étrangers ayant un permis de travail de deux ans ou plus, ce qui n’est pas le cas des pvtistes. L’idéal est de se renseigner auprès de différentes cliniques, car les prix sont très variables. 
Globalement, une IVG coûte entre 1 200 et 1 500 dollars, auxquels il faut souvent ajouter le prix des consultations médicales.

Pérou

L’avortement au Pérou est illégal, sauf en cas de danger pour la santé de la femme, et est passible de 2 ans de prison.

La loi prévoit des circonstances atténuantes en cas de viol ou si le fœtus est susceptible de présenter de graves handicaps physiques ou mentaux.

De nombreuses femmes recourent alors à l’avortement clandestin, qui reste évidemment très dangereux.

Taïwan

Ce que dit la loi :
L’avortement chirurgical est interdit et illégal, à Taïwan, sauf dans certains cas (dangers pour la femme et le fœtus, viol, etc.). Les Taïwanaises doivent d’ailleurs obtenir l’accord de leur époux avant d’avoir le droit d’avorter sous ces conditions-là… Les femmes peuvent être sujettes à 6 mois de prison si elles avortent illégalement, le médecin, lui, risque de 1 an à 5 ans d’emprisonnement.
Cependant, si vous n’êtes pas mariée, il semble plus facile d’avoir accès à l’avortement en invoquant l’une des conditions qui le permettent, à Taïwan.
L’avortement médicamenteux est lui autorisé jusqu’à 7 semaines, et la molécule RU-486 semble être facile d’accès.

Liens :
Women on waves

Uruguay

L’avortement est légal en Uruguay, jusqu’à 12 semaines (14 semaines en cas de viol). Il existe cependant des réglementations : il faudra avoir un entretien préalable avec 3 médecins, puis attendre le délai de réflexion de 5 jours. Malgré tout, le marché noir reste l’endroit le plus facile pour trouver les pilules abortives (misoprostol) : essayez de l’éviter autant que possible. De nombreuses cliniques refusent toujours de pratiquer l’avortement chirurgical.

 

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(29)Commentaires

chanvova I |
Message de Pliz
Bonjour Claire,

Merci pour cette mise à jour importante.

J'ajoute simplement pour plus de détails :
Avortement médical | Gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard

Avortement chirurgical | Gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard


Possible faute de frappe : c'est en fait le cas depuis fin janvier 2017 et l'ouverture de la Clinique de la santé reproductive de l'hôpital du comté de Prince. La loi canadienne interdisant l'avortement ayant quant à elle été abrogée fin mars 2016 (dernière province à l'avoir [enfin] fait).

A safe method of prevention! dordle
chanvova I |
A safe method of prevention!
<a href="https://wordgames.gg/dordle">dordle</a>
Aurélie I |
Bonjour, je suis sur Montréal j’ai un implant contraceptif à retirer d’ici la fin de l’année. A l’heure d’aujourd’hui La clinique des femmes ne le fait pas mais elle m’a orienté vers un autre établissement (que je n’arrive pas à joindre). L’implant arrive ici mais tous les établissements ne sont pas formés.
Si quelqu’un peut me confirmer qu’il n’y a pas de prise en charge des frais par globe pvt ? :-( et si vous avez une idée de prix pour l’intervention. Merci
Pliz I |
Bonjour Claire,

Merci pour cette mise à jour importante.

J'ajoute simplement pour plus de détails :
Avortement médical | Gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard

Avortement chirurgical | Gouvernement de l'Île-du-Prince-Édouard

Message de ClaireL23
Depuis 2018, il est possible d'avoir recours à un IVG à l'ÎPÉ dans la ville de Summerside
Possible faute de frappe : c'est en fait le cas depuis fin janvier 2017 et l'ouverture de la Clinique de la santé reproductive de l'hôpital du comté de Prince. La loi canadienne interdisant l'avortement ayant quant à elle été abrogée fin mars 2016 (dernière province à l'avoir [enfin] fait).
Claire I |
Bonjour,
Petite modification depuis l'écriture de cet article pour la province de l'île-du-Prince-Édouard au Canada :
Depuis 2018, il est possible d'avoir recours à un IVG à l'ÎPÉ dans la ville de Summerside :
Avortement médical : Vous ne devez pas être enceinte de plus de 9 semaines.
Avortement chirurgical : Vous ne devez pas être enceinte de plus de 12 semaines et 6 jours.
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sev81 I |
Bonjour,
Je vais bientôt partir en PVT en Australie et je me demande au niveau de la douane comment ça se passe pour les plaquettes de pilule pour un an. Faut-il les déclarer ? Si oui, lors du document à remplir dans l'avion ou lors du passage à la douane ? Quel risque y a-t-il à ne pas les déclarer (confiscation, amende) ? Faut-il les mettre dans la valise en soute ou dans le sac en cabine (compte tenu du conditionnement (température) de la pilule à respecter) ?

Merci d'avance pour votre aide.
Pliz I |
Message de Alias577
Petite question Lisa (ou si quelqu'un d'autre a la réponse je prends avec plaisir !)
Est ce que la pilule du lendemain est remboursée par l'assurance Globe PVT ?
Merci !
Bonjour Alice,

Les dépenses relatives à la contraception, l'ivg et la stérilité font partie des prestations exclues de la garantie frais médicaux.
Cf. Page 6 des conditions Globe PVT

Et ce n'est pas particulier à GlobePvt. La plupart des assurances voyages si ce n'est toutes ne couvrent pas ces frais.

Edit : je mentionne Sandra de @GlobePVT pour confirmation
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Alice I |
Message de Alias577

Oops Isa ! Désolée, correcteur de m**de !
Et je viens de trouver la réponse dans l'article ... 🙄
Désolée, réveil un peu difficile ce matin 😅
Alice I |
Message de Alias577
Petite question Lisa (ou si quelqu'un d'autre a la réponse je prends avec plaisir !)
Est ce que la pilule du lendemain est remboursée par l'assurance Globe PVT ?
Merci !
Oops Isa ! Désolée, correcteur de m**de !
Alice I |
Petite question Lisa (ou si quelqu'un d'autre a la réponse je prends avec plaisir !)
Est ce que la pilule du lendemain est remboursée par l'assurance Globe PVT ?
Merci !