Chapitre 1
Chapitre 2
Pauline, partir seule même en étant en couple !
Chapitre 3
Amandine, Montréal : objectif boulot, mais pas que
Chapitre 4
Paul, le Canada d’est en ouest
Chapitre 5
Benjamin, un départ qui n’allait pas de soi
Chapitre 6
Astrid, deux PVT à Toronto, priorité au travail !
Chapitre 7
Fabien, travailler dans le vin
Chapitre 8
Anaïs, musher dans le Grand Nord québécois
Chapitre 9
Cécilia, de riches expériences à Québec
Chapitre 10
Caroline, construire sa famille à Montréal
Chapitre 11
Églantine, réflexions d’avant-départ
Chapitre 12
Charlotte, direction le Nunavut : un PVT dans les terres glacées
Chapitre 13
Aude, une immigration définitive à Victoria
Chapitre 14
Cédrine, Saskatoon par hasard
Chapitre 15
Amandine, se découvrir à Montréal
Chapitre 16
Olivier, chauffeur de bus à Whitehorse
Chapitre 17
Chrislaure, un voyage intérieur à travers le Canada
Chapitre 18
Amin, direction Yellowknife, premier et dernier arrêt !
Chapitre 19
Fanny, trois ans de pérégrinations
Chapitre 20
Manon, partir en Ontario en famille
Chapitre 21
Malorie, après Toronto, coup de coeur à Calgary
Chapitre 22
Noémie, attention aux arnaques !
Chapitre 23
Ines et Dimitri, voyage en couple
Chapitre 24
Justin, partir à Whitehorse pour une reconversion professionnelle
Chapitre 25
Kelly et Clément : la découverte de l’Acadie
Chapitre 26
Lauriane, se battre pour revenir au Canada
Chapitre 27
Marion, une nouvelle famille à Yukon
Chapitre 28
Marina, de sérial pvtiste à la résidence permanente
Chapitre 29
Clémence, Calgary par amour
Chapitre 30
Mélanie, infirmière à Montréal
Chapitre 31
Sébastien, travailler dans l’audiovisuel en Gaspésie
Chapitre 32
Céline, le rêve du Canada
Chapitre 33
Maïwenn, laisser place à l’imprévu
Chapitre 34
Stéphane, “chasseur” de morilles en Alberta
Chapitre 35
Gaëlle, entre Vancouver et Montréal
Chapitre 36
Priscillia : partir en Ontario pour construire une vie meilleure
Chapitre 37
Margot, entre road trip et sédentarité
Chapitre 38
Kenza, à Winnipeg pour de bon !
Chapitre 39
Marie-Lou, un PVT tourné vers les chiens
Chapitre 40
Théophile, se découvrir musher
Chapitre 41
Emmanuelle, trouver l’essentiel au Yukon
Chapitre 42
Léopoldine, partir en Colombie-Britannique sans parler anglais
Chapitre 43
Barbara, expérience de volontariat en milieu hostile
Chapitre 44
Juliette, retour sur 17 ans d’expatriation
Chapitre 45
Remerciements
18 Amin, direction Yellowknife, premier et dernier arrêt !


Yellowknife : du volontariat à l’emploi

C’était ma première destination. Je voulais commencer par les régions du nord parce que je me suis dit que j’allais pas rester : c’était juste pour visiter, alors autant faire le nord d’abord… Et au final, première destination et dernière ! *Rires*

C’était pour un volontariat. Je suis passé sur le site HelpX pour trouver du volontariat à Yellowknife, je cherchais un peu partout mais surtout dans le nord pour commencer. J’ai trouvé un mois de volontariat puis au mois de novembre, j’ai trouvé un travail : j’y suis resté.

En fait, c’est la personne qui faisait le HelpX qui m’a dit qu’il y avait beaucoup de travail à Yellowknife et que c’était bien payé. Comme elle connaissait certaines personnes, elle a déposé mon CV. Deux boîtes d’informatique m’ont rappelé et j’ai accepté une position, ici. Je suis technicien informatique : je m’occupe de certaines entreprises à Yellowknife et des fois dans certaines communautés alentour. Je m’occupe de tout ce qui est du réseau informatique, des postes de travail et des administrateurs réseaux génériques.

Ici, c’est le fun, c’est le Nord ! Il y a très peu de routes. Certaines routes ne sont ouvertes que l’hiver parce que c’est des routes de glace, sur les lacs. Les routes sont mal entretenues…*Rires*. C’est spécial le nord.

Melting pot à Yellowknife

Il y a beaucoup, beaucoup d’immigrants à Yellowknife, je crois que c’est un des plus grands « melting pot » du Canada parce qu’il y a énormément de nationalités. Beaucoup de gens viennent ici parce que c’est plus simple de trouver du travail ici, généralement. Les Canadiens n’ont pas forcément envie de venir ici et du coup les employeurs recrutent surtout à l’étranger : beaucoup en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique du Sud aussi. D’ailleurs, il y a beaucoup de Mexicains, de Boliviens… Il y a tout le monde, ce qui m’a complètement choqué parce qu’on pense que dans le nord du Canada c’est un peu « redneck »…

Y a beaucoup de communautés différentes et une grosse communauté francophone. Les gens sont très amicaux, très accueillants. Au final, franchement pour une ville qui est si loin de tout, on se sent vachement bien. Il n’y a pas beaucoup d’habitants dans le territoire, 40 000 personnes, dont 20 000 à Yellowknife, du coup 50 % des habitants du territoire sont à Yellowknife.

Les avantages et les inconvénients de la vie dans un territoire isolé

Les salaires sont un peu plus élevés qu’ailleurs au Canada. Les inconvénients : c’est loin, ça coûte un peu plus cher aussi. La nourriture est pas forcément la meilleure. Pour sortir de Yellowknife, y a pas beaucoup de vols, c’est surtout des vols qui passent par Calgary, Edmonton ou Vancouver. Ça augmente le prix de ton billet. C’est assez relax par rapport à certaines villes, surtout venant de Paris !

C’est vraiment la différence totale, c’est le dépaysement, c’est une petite ville, Yellowknife, c’est très tranquille. C’est sûr qu’il n’y a pas autant d’activités qu’à Paris, y en a vraiment pas du tout, mais on s’habitue.

Le logement, c’est assez cher : ma chambre était aux alentours de 700/800 dollars, ce qui est extrêmement cher. C’est peut-être le même prix qu’à Vancouver ou qu’à Toronto, peut-être même plus cher qu’à Toronto. Pour le même prix dans les provinces de l’Est comme au Nouveau-Brunswick, c’est un appartement deux pièces alors qu’ici c’est une chambre, c’est ridicule. Il y a beaucoup de demandes d’appartements aussi ! Ici, le sol est constitué de beaucoup de granit, et ça coûte cher de construire donc c’est très cher de se loger. L’hiver, quand il fait -40 °C, il faut aussi chauffer les appartements, c’est beaucoup d’argent !

Les conseils que je peux donner, c’est d’avoir d’abord un travail qui paie bien parce que la vie est chère. Y a toujours des francophones qui ont des logements ou des chambres qu’ils proposent moins cher pour les francophones, ça permet de parler à quelqu’un et d’apprendre à connaître les territoires de Yellowknife. Les offres d’emplois de base, c’est dans la restauration comme commis de cuisine sinon dans l’hôtellerie. Il y a beaucoup de mines de diamants et d’or dans les Territoires du Nord-Ouest. Du coup il y a beaucoup d’emplois miniers. Il y a aussi les emplois dans le gouvernement et dans la santé. Depuis quelques années, il y a un gros manque d’infirmières et d’infirmiers dans les TNO, surtout à Yellowknife.

Un souvenir marquant : les aurores boréales et le soleil de minuit

Depuis que je suis arrivé, j’ai fait beaucoup de choses : y a la pêche, les randonnées, la chasse. Il y a beaucoup d’animaux sauvages comme les bisons. L’hiver, c’est les activités de chiens de traîneau et les aurores boréales évidemment !

Je pense que, comme tout le monde, ce qui m’a marqué, c’est les aurores boréales. C’est de loin la raison principale pour laquelle tous les touristes viennent, c’est vraiment quelque chose à voir. Yellowknife est la meilleure ville pour les voir : c’est vraiment exceptionnel.

Il y en a quasiment toutes les nuits (quand y a pas de nuages) pendant l’hiver. Par contre, l’été, il y a le soleil de minuit, au mois de juillet. Du coup… il n’y a pas d’aurores vu qu’il fait tout le temps jour. C’est déroutant, surtout quand tu sors d’une soirée, il est minuit ou une heure du matin et il fait jour comme s’il était 17 h ! Ça dure un mois ou un mois et demi, pas plus. C’est pas comme en Scandinavie où c’est comme ça quatre mois par an. C’est assez court pour qu’on puisse en profiter sans être dérangé par le soleil toute la nuit !

Au final, je suis devenu un « Yellowknifer » : c’est tellement une petite ville qu’on connaît pas mal de gens. Dans la rue, on se dit toujours « Bonjour », on connaît tous les endroits, tous les petits recoins, on a ses petites habitudes. C’est relaxant.

Ici, il fait très froid au niveau des températures mais les gens sont chaleureux, très amicaux et la boîte où je travaille, c’est tout le contraire de la boîte où je travaillais à Paris. Là, je suis très indépendant dans mon travail et tant que je fais mon travail, mon patron ne me fait absolument pas de reproche. J’ai pas de pression de ma hiérarchie. J’ai plus de temps et l’envie d’utiliser mes compétences, je suis beaucoup plus motivé à travailler. J’ai gagné en qualité au niveau de mon environnement professionnel.

Partir seul pour avoir de la liberté

J’avais des amis avec qui j’avais envie de voyager, mais ils avaient leurs cours, ils avaient leur travail. J’essayais de lier tout ça, de me synchroniser avec eux. Au final, je suis parti tout seul parce que je pouvais faire mes choix : où aller, quand et comment. Ça enlève beaucoup de stress de partir tout seul !

Ça m’évitait de devoir penser aux autres, je pouvais penser à moi et à mon voyage, faire ce que je voulais, être libre, pour une fois. Ça m’a fait du bien de partir seul. J’étais content, j’étais à l’aventure. J’étais pas inquiet et puis mes amis pouvaient me rejoindre en cours de route !

À la rencontre des populations autochtones

À Yellowknife, y a beaucoup moins d’Autochtones que dans le reste des TNO, c’est surtout des Canadiens et des immigrants qui travaillent en ville. Les Autochtones travaillent dans les communautés plus reculées, là c’est tout de suite beaucoup plus intéressant si on veut découvrir ce côté-là du Canada et des TNO. Y a beaucoup d’événements. Il y a onze langues officielles dans les Territoires : français, anglais et neuf langues autochtones. Y a un mélange entre Canadiens blancs et Canadiens natifs.

Yellowknife est la seule ville du territoire, tout le reste c’est des communautés autochtones qui sont très petites. Les Premières Nations ont des motoneiges, des fusils et vivent de la pêche, de la chasse et à traiter les peaux des animaux. Y a ce mélange très moderne et très traditionnel qui persiste et c’est vraiment intéressant à voir.

Si les gens aiment l’histoire du Canada ou aiment l’histoire en général, je pense que les Territoires restent un des meilleurs endroits pour découvrir ça. J’aime le fait que les Territoires du Nord-Ouest et le Nunavut appartiennent aux populations autochtones. C’est pas centralisé à Ottawa, les Autochtones ont plus d’autorité dans les Territoires du Nord-Ouest.

Pour la plupart, ils sont très ouverts à l’extérieur car ils veulent garder leurs traditions et leurs territoires en vie. Ils vivent du tourisme aussi et veulent nous intéresser à leurs traditions, les partager, les faire connaître.

Y a peu de visiteurs parce que pour atteindre les communautés, il faut déjà prendre l’avion pour Yellowknife, ensuite il faut en prendre un autre pour aller dans leur communauté. Des fois, c’est des hydravions, des fois c’est un avion (mais il n’y en a qu’un par semaine).

Pour ceux qui cherchent à être dépaysés, à être dans la nature, il faut visiter les communautés ! En une semaine passée dans une communauté, on apprend beaucoup plus que sur une page Wikipédia. *Rires*

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