- Âge au début du PVT : 24 ans
- PVT : solo en 2020 à Victoria (Colombie-Britannique), à Montréal (Québec) puis à Sainte-Agathe-des-Monts (Québec)
- Domaine professionnel Éducatrice spécialisée en protection de l’enfance
- Activité professionnelle au Canada : Éducatrice, animatrice, volontaire
- Économies en arrivant : 4 000 euros
Deux PVT au Canada : l’opportunité d’y passer 3 ans au total !
Aller au Canada, c’était un de mes rêves d’enfant. Quand j’étais en école d’éduc’, on a eu la chance d’aller à Montréal dix jours. À la base, je voulais y faire un stage et y rester trois mois sauf que ça coûtait trop cher, il fallait que j’aie 2 000 euros sur mon compte, c’était impossible en tant qu’étudiante. Donc je m’étais promis qu’après mes études, j’y retournerais. À ce moment-là, mon frère était en PVT en Australie, donc je connaissais le PVT pour le Canada et je me disais : « Pourquoi pas, voilà, je partirai avec ce permis-là ! ».
J’ai tout fait après mon diplôme pour pouvoir mettre de l’argent de côté. Et une fois que j’ai eu le PVT aussi, parce que c’était quand même quelque chose de l’avoir, à cette époque, en 2014 ! Pour rappel, les demandes sur Internet buguaient au bout de trois secondes. J’ai été extrêmement chanceuse parce que je l’ai eu à la 3e session, et j’ai pas été sur liste d’attente. J’avoue que ça a été un gros stress mais je suis contente de l’avoir eu cette année-là parce que du coup, je peux repartir en PVT cette année. Mine de rien, c’est quelque chose de pouvoir faire 3 années de PVT au Canada !*
Être au pair sur l’Île de Vancouver : une expérience décevante mais utile !
Dans l’été avant de partir, j’avais pas mal discuté avec une amie qui avait été au pair en Australie et je me suis dit : « Pourquoi pas, ça peut être cool d’apprendre à vivre à la canadienne dans une famille ». Et puis, c’est un peu mon métier de m’occuper des enfants. Donc je me suis inscrite sur Au pair world, je voulais pas passer par un organisme, je voulais faire ça par moi-même. J’ai commencé à prospecter au début de l’été pour trouver une famille et j’en ai trouvé une à Victoria en Colombie-Britannique. Les enfants allaient à l’école française donc les parents voulaient une fille au pair pour parler français avec les enfants. Je dois t’avouer que mon anglais était pas terrible donc je me suis dit que j’allais faire d’une pierre deux coups.
On a fait des Skype deux ou trois fois avant que je parte. Il y avait cinq enfants, de un an à douze ans. Tu vois, moi, à 24 ans, j’ai des groupes de douze gamins d’habitude donc je me suis dit : « Cinq gamins, ça va le faire ». Je suis arrivée là-bas et j’ai commencé pratiquement tout de suite. Le lendemain, c’était l’anniversaire d’une des petites. Ils m’ont demandé d’aider tout de suite car ils avaient invité des amis. Du coup, j’étais complètement en décalage horaire, j’étais au milieu de tout ça, ça parlait anglais de partout.
Je me suis dit : « Ça va, c’est le premier jour, ça va bien se passer ». Le dimanche, la famille partait à Vancouver et je suis restée avec la plus grande, qui avait douze ans, qui m’a montré le quartier, c’était plutôt sympa. Ensuite, l’école reprenait la semaine suivante, et en fait, c’était intense. Il y avait le petit d’un an à s’occuper, à 7 h il est debout, puis c’est le départ à l’école, etc. À midi, t’as la petite de cinq ans qui revient de l’école et faut lui faire faire ses devoirs. À 15 h, fallait aller les chercher au bus, pour récupérer les grands de sept, neuf et douze ans, les faire goûter et leur faire faire leurs devoirs. Je te dis pas la galère tous les jours. C’est des frères et soeurs donc ils se chamaillent mais ils s‘entraident aussi quand toi tu essaies de faire faire les devoirs à l’un. Ça court dans tous les sens.
Le père rentrait du travail et il me demandait si j’avais fait les devoirs. Je répondais : « Bah non, depuis tout à l’heure, impossible de les attraper, ils se chamaillent… ». Je faisais des journées de ouf, de 7 h à 21 h, presque non stop, en étant payée 100 $ la semaine. À la fin de cette première semaine, je me suis posée et j’ai eu un coup au coeur, je me suis dit : « Est-ce que j’ai le mal du pays ? ». Je me suis posée pas mal de questions et en fait je me suis dit : « Non, mais c’est pas ça que je veux, je suis venue là pour profiter, pour découvrir ». On avait prévu que je reste neuf mois chez eux et je me suis dit que je voulais pas vivre mon PVT comme ça.
J’avais pas envie de me faire chier dans un truc qui me plaisait pas et où j’allais devoir faire des journées de ouf pour pas grand-chose. J’en ai parlé à la maman, je lui ai dit : « Je suis désolée, je peux rester le temps que vous trouviez quelqu’un d’autre, y a pas de problème, mais je vais pas pouvoir rester plus longtemps, c’est trop pour moi, je pense que j’avais pas vu les choses comme ça ».
Cette expérience, ça m’a beaucoup aidée à commencer mon PVT parce que j’étais quelqu’un qui prévoyait beaucoup, qui avait besoin de planifier les choses à l’avance et le fait d’avoir planifié neuf mois de fille au pair puis trois mois de voyage et que ça tombe à l’eau au bout de dix jours, ça m’a mis un sacré coup…
est le meilleur plan ».»
Si j’avais pas vécu ça, si ça avait pas commencé comme ça, je serais peut-être pas partie en PVT en Australie et en Nouvelle-Zélande ensuite !
Une belle opportunité professionnelle
J’ai bossé deux mois à Montréal comme éducatrice en garderie, j’en avais pas eu assez avec les enfants ! *Rires* C’est pas mon truc, les petits de trois ans mais c’était à quelques minutes de chez moi à pied donc en plein hiver, c’est pas mal du tout. Et puis ça m’a permis de vivre à Montréal pendant deux mois.
Une de mes copines m’avait parlé d’un boulot en plein air qu’elle avait trouvé, elle m’a dit : « Postule, ils cherchent encore ! ». Je l’ai rejointe mi-janvier, près de Sainte-Agathe-des-Monts, pas très loin du Mont-Tremblant, dans les Laurentides, c’est perdu au fin fond de la campagne. On était sur un terrain de 17 hectares. C’était un centre de plein air, au bord d’un lac. On était logées, nourries et blanchies et on avait notre paie en plus. Le week-end, on bossait pas mais on pouvait quand même rester là où on logeait.
À cinq minutes à pied, y avait un gîte pour les moniteurs, on était tous logés ensemble, on était une vingtaine, on était deux Françaises et le directeur aussi était français. Tous les autres, c’étaient des Québécois, donc c’était cool ! Ça nous a permis de faire plein de rencontres de Québécois, ce qui était plus compliqué à Montréal. À force de vivre ensemble 24 h/24, ça crée des affinités, et je suis toujours en contact aujourd’hui avec ceux avec qui j’ai bossé. On accueillait des classes de neige, des écoles de Montréal ou d’Ottawa, qui venaient un, deux ou trois jours. On faisait l’animation, on avait un groupe de quinze élèves, on allait chercher les traces d’animaux dans la neige, faire de la raquette, du ski de fond, du baby foot géant dans la neige, de la pêche sur glace… C’était génial, je pense que c’est ma meilleure expérience, je regrette absolument pas.
Y avait de la neige tout le temps, on était tout le temps dehors. C’était bon enfant, y avait une bonne ambiance, tu avais toujours envie d’aller au travail. C’était pas du travail en fait, c’était les vacances : fallait chanter, faire des activités d’hiver trop bien, c’était vraiment top.
Traverser le Canada en stop
Une amie, Marion, m’avait toujours dit qu’elle traverserait le Canada en stop. Elle devait le faire avec une copine qui est finalement rentrée en France donc elle m’a dit : « C’est pas grave, je vais partir toute seule ». Je lui ai dit : « Je partirais bien avec toi ». Pour moi, la traversée du Canada, je l’avais imaginée en van, louer ou acheter un van, m’arrêter où j’ai envie… Et là je me suis dit : « Allez ça va être rigolo, on s’entend bien ».
Avant de se lancer, on est allées à Chicago avec un autre ami en s’arrêtant aux chutes du Niagara, à Detroit, et à Sault-Sainte-Marie. À partir de là, Marion et moi, on est parties à Vancouver en stop. L’aventure a commencé. Notre premier stop c’était des gars très bizarres qui nous ont dit : « On va pas loin, on va à vingt minutes mais vous pouvez venir avec nous si vous voulez ». On s’est regardées, on s’est dit que c’était bien que ça dure que vingt minutes, ils avaient des blagues un peu lourdes et puis bon, on parlait pas bien anglais. Ensuite, on a attendu environ une heure au bord de la route, où il y avait une station-essence et un resto.
Y avait un peu de monde qui passait et à un moment, on s’est mis à faire des grands signes. On a vu un camion avec une écharpe portugaise et on s’est dit : « Celui-là, il est pour nous ! ». Il s’est arrêté, on a couru vers le camion. Le gars, il avait une tête… Je sais pas comment dire. C’était étonnant. Il avait un grand sourire, mais un peu édenté, il avait un chapeau avec plein de pin’s dessus. Est-ce que c’est bon signe ou pas ? Ça faisait une heure qu’on attendait… On a eu un bon feeling, alors on s’est dit : « Allez, on monte ».
En fait, on a passé trois jours avec lui, il nous a beaucoup avancées, il était hyper gentil. Il avait sa chienne avec lui, une petite bulldog. À Thunderbay, le premier soir, on lui a demandé s’il pouvait nous déposer dans un hôtel. Et finalement, il nous dit : « Là, si vous voulez y a un hôtel, au bord de la route, pour reprendre le stop demain matin. Moi je vais aussi m’arrêter là, si vous voulez partir avec moi demain, vous êtes là à telle heure et comme ça, je vous avance encore demain ».
Le deuxième soir, on s’est arrêtés en Saskatchewan, chez un de ses copains, c’était son anniversaire, ils nous ont payé le resto ! Le troisième soir, on a dormi à Calgary, dans son camion, il avait une couchette en haut et une en bas. Les Rocheuses, c’est vraiment magnifique. Des fois, on a eu seulement trente secondes d’attente entre deux voitures, c’était incroyable. On a une personne qui s’est arrêtée, et qui nous a déposées sur le zebra d’une sortie. Le temps qu’on sorte nos sacs du coffre, y avait quelqu’un qui s’était arrêté juste derrière et qui nous a demandé : « Vous allez où ? On peut vous déposer ? ». On est tombées que sur des gens adorables. C’est aussi là que je me suis rendu compte que le Canada, pour apprendre l’anglais, c’est génial. En stop, tu es obligée de parler avec les gens. Les Canadiens sont tellement gentils, ils font l’effort d’essayer de te comprendre. Pour être allée en Nouvelle-Zélande après, où j’ai fait du stop aussi pendant deux mois, c’est pas du tout pareil. En Nouvelle-Zélande, tu leur demandes trois fois de répéter plus lentement, et ils répètent exactement de la même façon et aussi vite !
Enchaîner les volontariats dans l’Ouest
On a pris le ferry pour aller à Victoria et faire un HelpX. On allait faire le ménage, le potager et à manger chez une dame et s’occuper un peu de son fils. Elle avait un studio de massage et de yoga dans son jardin et elle avait son fils de cinq ans. Elle avait besoin de deux personnes pour s’occuper de tout ça. On dormait au fond du jardin dans un bus aménagé. C’était génial. Elle avait installé des toilettes sèches à côté et une espèce de petite cuisine pour nous.
Ensuite, on a trouvé un HelpX dans un verger à Kelowna. On a aidé pendant une semaine une famille qui était adorable. Avec eux, on a pu faire de l’escalade et visiter la région. Avec ma copine, on est reparties ensuite en stop pour un autre HelpX, un lodge au milieu des Rocheuses, à la frontière entre la Colombie-Britannique et l’Alberta. On était au milieu de nulle part, dans un lodge avec des hébergements insolites. On a bossé là-bas pendant dix jours.
On faisait du ménage et de la charpente, un peu de tout… et je pouvais échanger sur plein de sujets avec d’autres gens de plein de nationalités différentes. Tout le monde était un peu dans le même mood.
Ça fait du bien au moral d’aider, tu es pas là pour de l’argent mais pour une expérience : rencontrer des gens, découvrir de nouvelles choses et aider quelqu’un dans son activité. Après, bien sûr, faut pas que ce soit de l’exploitation. Là, on bossait cinq heures par jour et à côté de ça, on avait deux journées de repos dans la semaine. Comme y avait des chevaux, on pouvait même aller faire un tour avec eux.
Un souvenir marquant : les couleurs des Îles-de-la-Madeleine
Je suis partie rejoindre un copain sur les Îles-de-la-Madeleine, au Québec. J’y ai passé une semaine, c’était magnifique. Avec Tofino, c’est mes coups de coeur du Canada, les gens sont absolument géniaux. J’ai fait du stop sur les îles : c’était trop bien ! C’est pas donné parce que c’est assez loin, le prix du billet d’avion c’est comme pour aller en France : faut aller sur l’Île-du-Prince-Édouard et ensuite prendre un ferry qui dure cinq heures.
Et j’ai trop bien mangé là-bas ! Y a des sacrés accents, encore plus que l’accent montréalais. C’est un endroit à part. Les couchers de soleil, l’ambiance, les maisons colorées, la terre rouge… C’est vraiment chouette, je conseille à tous ceux qui le peuvent d’y aller. Maintenant j’y suis de nouveau depuis septembre 2021 et je suis tellement heureuse !
*Les Français ayant déjà fait un PVT au Canada avant la saison 2015 ont la possibilité d’en redemander un s’ils n’ont participé qu’une seule fois à Expérience Internationale Canada.
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