- Âge au début du PVT : 29 ans
- PVT :en couple en 2019 à Québec puis à Vancouver (Colombie-Britannique)
- Domaine professionnel :Éducatrice canine
- Activité professionnelle au Canada : Promeneuse de chiens
- Économies en arrivant :2 500 dollars chacun
Un PVT tourné vers les chiens
C’est un projet qu’on avait avec mon conjoint depuis notre rencontre. Le premier jour où on s’est vus, on commençait déjà à parler de voyages. Avec mes deux chiens, c’était compliqué, on a mis du temps à mettre tout ça en place. On a fini par y arriver et on a même créé un blog autour de ça pour aider les gens qui décident de voyager loin (ou pas, d’ailleurs) avec leur chien. On donne quelques astuces, on parle de notre expérience.
On est arrivés à Québec. On a choisi cette ville parce que ça faisait beaucoup moins métropole que Montréal et que c’était bien plus agréable pour les chiens. Tous les choix qu’on a faits étaient en fonction des chiens, même le choix du Canada vu que c’est assez facile d’immigrer avec des chiens comparé à l’Australie, par exemple. J’avais envoyé un mail à une entreprise à Québec qui m’a répondu tout de suite. Le lendemain de notre atterrissage, j’avais un entretien et la semaine suivante, je commençais à travailler.
En France, c’est différent, nous, on a un diplôme officiel, un diplôme d’État. Eux, ici, ils ont rien, y a de tout et n’importe quoi, ils étaient contents que j’arrive ! J’étais promeneuse de chiens en hiver au Québec. *Rires* C’était folklo des fois, sous les tempêtes de neige… Obligée de mettre des tenues de ski complète. Sept chiens autour de la taille, on n’y voit rien, c’est vraiment drôle.
Là, je suis à Vancouver, j’ai enchaîné les postes, c’est différent de l’Europe, les animaux sont vus différemment. Ils sont quand même assez en avance au niveau des recherches autour des chiens, des développements d’accessoires et de nourriture. Je savais que j’allais pouvoir continuer mon job. C’est vraiment un bon point pour moi sur ce PVT-là, professionnellement, je continue de m’épanouir dans mon domaine sans vraiment aucune difficulté. C’est très « dog friendly », ici.
Road trip en van entre le Canada et les États-Unis
On est partis en PVT au Canada dans l’optique de faire des road trips, c’est l’objectif principal : c’est un pays, un continent incroyable, autant en profiter ! Et puis on arrive un petit peu mieux à économiser qu’en France, donc c’était obligatoire qu’on parte le plus longtemps possible sur les routes. On va repartir cet été pour faire le Yukon, l’Alaska et les Rocheuses. Donc il faut qu’on travaille et qu’on re-économise parce que ça coûte assez cher.Forcément, y a toujours des hauts et des bas dans un gros voyage comme ça mais le road trip qu’on a déjà fait, c’était extraordinaire.
On a choisi de passer par les États-Unis majoritairement cette année parce qu’il y avait des zones qu’on n’avait pas très envie de traverser au Canada et d’autres qu’on avait très envie de faire aux États-Unis. On s’est dit : « C’est en 2020 qu’on va réellement faire le Canada », sur les trois mois de voyage, on a passé deux mois aux États-Unis. Aujourd’hui, on est contents d’avoir une douche et un grand lit mais à part ça, c’était la belle vie. Le fait de se réveiller et de sentir que la queue du chien tape dans le van, qu’on se lève et qu’on est dans la forêt au milieu de nulle part, qu’on peut profiter de ses chiens en liberté et juste prendre un petit dej dans cet endroit-là, y a pas de mot pour ça.
Voyager avec ses chiens : une organisation un peu différente
Au Canada, encore une fois un peu précurseur, depuis deux ans, y a au moins un sentier par parc national où les chiens sont acceptés. On a pu en profiter au Parc de la Jacques Cartier au Québec, à Terre-Neuve dans le Parc du Gros-Morne et au Parc de Terra-Nova. À chaque fois, on n’a pas été trop embêtés. On a fait aussi la Forêt Nationale de Fundy et quelques autres parcs régionaux et ça s’est vraiment bien passé.
Vivre au Québec avec des chiens, c’est beaucoup moins agréable qu’à Vancouver, en Colombie-Britannique. Le Québec, c’est la province la moins « dog friendly » du Canada, on peut les amener nulle part, même pas en terrasse de café en été, c’est la loi. Alors que là, à Vancouver c’est incroyable, y a des parcs à chiens gigantesques partout, des plages pour chiens, des parcs publics où il y a des zones « off leash » où on peut détacher son chien légalement, y a des tonnes de garderies canines et de pensions. C’est agréable de vivre dans cette ville quand on a un chien.
Louer un appart avec des animaux
C’est là que c’est compliqué. Y a beaucoup d’avantages au Canada mais pour le logement, c’est vraiment un gros frein. Ils ont le droit d’interdire les animaux sur les baux de location. Autant te dire que 9/10e des propriétaires le font. Y a des locataires qui réparent pas les dégâts.
Nous, à Québec, on a cherché pendant une semaine et on a vu que ça serait très compliqué, alors même qu’on sortait ma carte d’éducateur canin et que c’est censé un minimum rassurer… Avec deux chiens, c’est quasiment mission impossible. On s’est arrangés avec notre loueur Airbnb et il nous a loué l’appartement pendant six mois. On a réussi à trouver ce compromis-là alors on s’est pas pris la tête. À Vancouver, ça a été un peu compliqué au début et finalement on a trouvé un appartement grâce aux chiens, quelqu’un qui nous a dit qu’il voulait nous louer l’appartement parce qu’on avait des chiens et que ça lui faisait plaisir. Là, c’était vraiment un gros miracle !
Avec les chats, ça peut aller aussi. Souvent, les annonces disent : « Ok petits animaux de compagnie ». Moi je conseillerais de jouer carte sur table, et il faut avoir un chien nickel. On peut pas se permettre de dire au propriétaire : « Je promets que mon chien est impeccable » s’il hurle à longueur de journée. Ça se fait pas et en plus, il a le droit de te virer si ça va pas. Autant être honnête, sinon aller voir un comportementaliste pour que le chien soit vraiment « présentable ».
On peut quand même essayer avec les propriétaires qui semblent au départ réfractaires, des fois y a certaines annonces où y a marqué : « Chien non désiré » mais on peut toujours essayer de gratter un petit peu, les gens y arrivent souvent comme ça. C’est aussi au petit bonheur la chance. C’est illégal mais certains locataires proposent des cautions supplémentaires aux propriétaires.
Je sais que ça se fait alors, pourquoi pas. Surtout, il ne faut pas tenter de ne pas dire qu’on a un chien, parce que c’est marqué sur le bail : vous pouvez vous faire éjecter de votre appartement, pas du jour au lendemain, y a quand même des recours, mais il vaut mieux la jouer réglo sur ce coup-là.
Deux ans bénéfiques
C’est vraiment une grande porte ouverte, ce PVT. Ça nous offre des opportunités qui sont vraiment intéressantes. Les Canadiens sont globalement vraiment gentils, c’est pas une légende. C’est un pays magnifique.Sachant que j’étais jamais partie, j’étais enfermée dans une espèce de routine, de vie un petit peu fermée, avec mon entreprise, mes amis, ma famille. Ça n’allait pas vraiment plus loin…
Tous les premiers voyages font ça généralement, en bien ou en mal. Je suis beaucoup plus apaisée, je n’ai plus ces tracas du quotidien. On prend la vie avec plus de légèreté quand on est expatriée comme ça. On a l’impression d’avoir plus d’opportunités, on en a plus au Canada, réellement, et ça se ressent dans tous les aspects de la vie. Je le referai cent fois, mille fois, c’est vraiment une super expérience et ça va pas s’arrêter ! Ça a ouvert une porte et visiblement, je vais pas faire demi-tour !
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