Travailler dans la construction en Australie lors d’un PVT (Visa Vacances-Travail)

Chapitre 2 : La construction en Australie : un secteur fortement réglementé

Date de publication : 04-06-2020

Auteur

Marie

La construction en Australie : un secteur fortement réglementé

Beaucoup d’emplois dans la construction sont réglementés en Australie, au moins partiellement. La réglementation d’un emploi varie d’un État australien à un autre et d’une profession à une autre.

Dans de nombreux cas, cette réglementation ne concerne que les personnes qui supervisent les chantiers ou en sont responsables. Si ces personnes détiennent une licence ou un permsis, vous pouvez exercer, pour elles, un métier qui est réglementé tant que vous restez sous leur supervision. Mais ça n’est pas le cas de toutes les professions, et pas dans tous les États.

Il est donc intéressant et important de vous renseigner dans quels cas vous pouvez occuper des emplois dans la construction et dans quels cas, vous n’y êtes pas autorisé. C’est particulièrement important si vous avez été formé dans ce domaine et comptez occuper des postes qualifiés en Australie.

Les critères à respecter, le prix à payer et (surtout) le temps nécessaire pour obtenir les licences professionnelles pour exercer en Australie rendent cette démarche peu attractive pour les pvtistes.

Par ailleurs, notez que les tâches et les métiers peuvent être différents de ce à quoi vous êtes habitué. Quand un couvreur en France s’occupe des tuiles, de l’ardoise et de la pose des gouttières notamment, en Australie, il va parfois falloir plusieurs spécialistes pour réaliser ces tâches, ou l’entrepreneur (et parfois l’employé) peut devoir détenir différents permis ou licence pour les réaliser. Renseignez-vous bien à chaque fois sur l’étendue des tâches qu’un permis ou une licence autorise à réaliser.

Sans pouvoir entrer dans le détail précis pour chaque profession et pour chaque État, voici quelques grandes informations à connaître pour comprendre le fonctionnement des permis.

Exercer un emploi en tant que travailleur autonome (contractor / subcontractor)

En Australie, les emplois en freelance comme contractor ou comme builder nécessitent le plus souvent d’avoir une licence. Le plus souvent, les États fixent :

  • Le montant des travaux (matériel et main-d’œuvre) à partir desquels le travailleur autonome a l’obligation de détenir un permis spécifique, ou de se faire enregistrer auprès de l’organisme de réglementation.

État

Montant des travaux

Queensland

Travaux résidentiels de 3 300 $ et plus
New South Wales Travaux résidentiels de 5 000 $ et plus
Victoria Travaux résidentiels de 10 000 $ et plus
Western Australia Travaux résidentiels de 20 000 $ et plus
South Australia Travaux résidentiels de 12 000 $ et plus
Northern Australia  Travaux résidentiels de 12 000 $ et plus

La Tasmanie et le Territoire de la Capitale Australienne (Canberra) sont des cas particuliers.

  • Les types d’emplois pour lesquels, peu importe le montant des travaux, il faut détenir un permis d’exercice spécifique : on peut citer par exemple la plomberie, l’assainissement, l’électricité et l’installation du gaz, qui sont réglementés dans tous les États australiens. Mais chaque État peut avoir des réglementations pour d’autres professions également.

Pour s’enregistrer ou obtenir le permis nécessaire à l’exercice d’une activité à titre individuel est à la fois long, compliqué et souvent assez cher. Le temps et l’investissement nécessaires pour l’obtention d’un permis peut décourager plus d’un pvtiste. Pour ceux qui n’envisagent qu’une année, voire deux, en PVT, ces démarches semblent trop laborieuses. Mais si vous envisagez de vous installer sur le long terme en Australie, renseignez-vous bien au préalable sur les conditions d’exercice, la reconnaissance de votre expérience passée, le temps nécessaire pour obtenir une licence complète, et essayez de savoir si votre métier est recherché en Australie.

Notez que dans certains États australiens, les entrepreneurs qui se contentent d’occuper des petits boulots peuvent parfois ne pas être soumis à l’obtention d’une licence. Toutefois, dans ce cas, ils n’ont pas le droit de réaliser les tâches pour lesquelles un permis est toujours obligatoire (plomberie, électricité et installation de gaz, notamment).

Exercer un emploi d’encadrement, de supervision ou de conduite de travaux, c’est possible en PVT ?

Là encore, les choses sont assez compliquées. Comme pour exercer un emploi autonome, exercer des fonctions d’encadrement ou de conduite de travaux nécessite d’avoir le plus souvent une licence professionnelle dans votre domaine. Si vous n’imaginez pas vraiment faire votre vie en Australie, vous n’aurez sûrement pas la force ni le courage de vous engager dans un long processus pour obtenir un permis adéquat pour avoir le droit d’exercer. Renseignez-vous, mais si les démarches sont trop contraignantes, vous devrez chercher autre chose, ou un poste qui n’inclut pas la supervision de travaux.

Exercer comme employé (qui ne supervise pas) : quelles restrictions État par État ?

La possibilité d’obtenir des licences / certificats provisoires

Dans certains États et dans certaines professions, il est envisageable d’obtenir une licence provisoire (provisional licence) qui permet le plus souvent l’exercice de votre métier pendant un temps donné :

Pour en savoir plus, nous vous invitons à consulter ce lien :  Licensing – Trades Recognition Australia.

Les autres tickets et licences

En plus des licences spécifiques à ces métiers, on recense un certain nombre d’autres licences ou « tickets » nécessaires pour exercer certaines professions, ou bien pour travailler dans des contextes spécifiques (travail en hauteur, en espace confiné…). L’obtention de ces tickets et licences n’implique pas forcément de longues études. Parfois, il faut simplement suivre une formation de quelques heures ou de quelques jours.

Dans certains États, tous les travailleurs doivent avoir une licence ou un ticket, quand dans d’autres, ils n’exigent un ticket que pour l’entrepreneur responsable du chantier ou le superviseur.

La White card

La White card ou General construction induction card est la carte la plus essentielle pour travailler dans la construction en Australie. Elle est nécessaire pour travailler sur n’importe quel chantier. Elle concerne TOUT le personnel (employés, superviseurs, entrepreneurs…) qui travaille sur un chantier.

Sans White card = pas d’emploi dans la construction en Australie.

Elle est si importante que le prochain chapitre de ce dossier lui est entièrement dédié.

D’autres tickets / licences pourraient être demandés par vos employeurs. Voici quelques-uns des noms utilisés (cela pourra vous aider à identifier les tickets requis qui apparaissent parfois sur des offres d’emplois sous forme d’abréviation) :

  • Asbestos removal work : désamiantage. Liens utiles : New South Wales – Victoria – Queensland – South Australia – WANorthern Territory – Tasmania ACT.
  • Working at height : travaux en hauteur.
  • Confined space :  travaux dans des espaces confinés.
  • Elevated Work Platforms (EWP) : travaux sur plateforme.
  • High risk work licence : travaux à haut risque – grue, montage d’échafaudages, engins de chantier… Liens utiles : NSWVICQLDSAWANTTASACT
  • Rail Industry Worker (RIW) – anciennement RISI : travaux sur les chemins de fer.
  • Traffic control : signaleur et régulateur de trafic à proximité des chantiers de construction.
  • Skid Steer : pour opérer une chargeuse compacte.
  • Forklift : pour opérer un chariot élévateur. Attention, il existe 2 types de licence : LO / LF (renseignez-vous).
  • Scaffolding : pour le montage et démontage d’échafaudages.
  • First Aid : pour les premiers secours.
  • Telehandler : pour opérer un chariot télescopique.
  • Excavator : pour utiliser une excavatrice.
  • High Risk Work Dogging Licence (DG) : pour être le signaleur d’un grutier (celui qui va guider depuis le sol la personne qui opère des équipements de levage comme une grue).
  • Boom-type elevating work platform (WP) : pour opérer une nacelle élévatrice pouvant s’élever à 11 mètres de haut ou plus.
  • Personnel and material hoists (HP) : pour opérer des engins servant à l’élévation des hommes et des charges (ex : nacelle, plateforme élévatrice, treuil…).
  • CPR First Aid : formation aux premiers secours.
  • Materials platform hoist (HM) : pour opérer des engins servant à l’élévation de matériaux seulement.

Notez enfin qu’il est le plus souvent essentiel d’avoir le permis de conduire pour ce type d’emplois. En effet, certains lieux d’emplois ne sont pas accessibles en transport en commun ou à pied. Votre permis français, canadien ou belge doit être accompagné de votre permis de conduire international ou d’une traduction réalisée par un traducteur NAATIPour en savoir plus.

Dans certains États australiens, pour pouvoir continuer à conduire après quelques mois, vous devez procéder à un échange de permis de conduire.

Zoom sur le traffic control ticket

Être signaleur (en charge de réguler la circulation autour d’un chantier de construction) peut être un métier envisageable en PVT. En Australie, ce job n’a pas encore été remplacé partout ou presque par des feux de signalisation. Il ne requiert pas des compétences techniques ou physiques fortes (si ça n’est la résistance au climat parfois difficile) et a l’avantage considérable d’être bien rémunéré (autour de 30 $ de l’heure). Néanmoins, il a son lot d’inconvénients : tâche répétitive, ennui, se tenir debout toute la journée sous des températures élevées, nécessité de se protéger du soleil et de la chaleur, risque du métier… De plus, vous pourriez trouver ce type de travail dans des coins assez isolés.

traffic-controller

Pour pouvoir exercer comme traffic controller, vous devez au préalable suivre une formation, qui coûte plusieurs centaines de dollars. La formation de traffic controller est parfois appelée (ou anciennement appelée) Blue card.

Pour en savoir plus :  NSWVICQLDSAWANT – TAS

Si vous avez obtenu un de ces tickets / licence dans un État et souhaitez travailler dans un autre État, vous aurez certainement à faire un transfert dans ce nouvel État. Renseignez-vous !

Obtenir vos licences et tickets en passant par des Registered Training Organisations (RTO’s)

Pour que les formations réalisées pour obtenir vos licences ou tickets soient valables, vous devez obligatoirement les avoir passées dans un organisme de formation enregistré auprès des autorités australiennes. Ces organismes sont appelés RTO’s (Registered training organisations).

Vous pouvez retrouver les RTO sur ce site Internet des autorités australiennes : Training.gov.au.

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